Salon du véhicule électrique en Bretagne

L’actuel virage vers la mobilité électrique s’est timidement amorcé dans l’Hexagone avec l’arrivée sur le marché automobile des modèles équipés de batteries lithium-ion. Une douzaine d’années après, et du point de vue des automobilistes français, quelles sont les marques qui symbolisent le mieux aujourd’hui cet élan ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans le présent article à la suite duquel nous vous invitons à signifier votre avis par un nouveau vote.

Plus de 12 ans d’évolution

Avec plus de 162 000 voitures électriques nouvellement immatriculées dans notre pays en 2021, le marché branché a progressé de 46 % par rapport à l’année précédente. Pour comparaison, les chiffres s’élevaient à 184 unités en 2010, 2 630 pour 2011, 5 663 l’année suivante. Les 10 000 exemplaires ont été dépassés en 2014, et les 100 000 en 2020.

Pendant tout ce temps, des constructeurs pionniers ont su maintenir le cap. Ainsi Renault et Tesla en particulier. D’autres n’ont pas su transformer l’essai. Des groupes sont arrivés sur la pointe des pieds, dont certains proposent désormais des voitures électriques parmi les plus abouties. Pour exemple : le coréen Hyundai-Kia. Des marques ont promis beaucoup. Parmi elles des réussites, mais parfois dans la douleur. C’est le cas de Volkswagen.

Et puis il y a eu celles qui ont hésité, 1 pas en avant et 2 en arrière. Et celles aussi dont les dirigeants se sont clairement positionnés contre la voiture électrique. Nous ne pouvions bien entendu pas les retenir.

En revanche, tous les constructeurs que nous avons nommés ci-dessus ont quelque chose d’important en commun. Quels que soient les prix de leurs modèles ou la composition de leurs gammes, ils sont connus d’un large public en France, et donnent envie de laisser l’essence ou le diesel pour passer à l’électrique. Attardons-nous un peu sur eux.

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Tesla

En 2010, avec 11 exemplaires mis en circulation, Tesla était déjà présent sur le marché français avec son roadster lancé en production 2 années auparavant. Le constructeur américain bénéficiait déjà à cette époque d’une excellente réputation parmi les électromobilistes pionniers. Lorsque la Model S a été annoncée, beaucoup ont salivé devant cette familiale sportive prête à casser tous les codes de l’automobile.

Les premiers acquéreurs n’étaient pas tous forcément très fortunés. Ils ont parfois beaucoup cogité et calculé avant de passer directement d’un vieux VE à batterie nickel-cadmium ignoré par leurs constructeurs ou d’un 4×4 diesel à l’engin branché hors norme. Pour la plupart des automobilistes intéressés cependant, l’envie de passer à une Tesla semblait devoir rester à l’état de rêve.

L’aventure continue

La magie continuait cependant à grandir. Dès qu’il était possible d’essayer un exemplaire, ou même simplement de pouvoir s’asseoir dedans, on n’hésitait pas à parcourir plusieurs centaines de kilomètres. Puis, bien des mois après la commercialisation de la Model X, la Model 3 s’est précisée.

Tesla Model Y

Bien des oiseaux de mauvais augure ont prédit la chute d’Elon Musk et de sa marque. Certains continuent à le faire d’ailleurs, notamment parmi les concurrents qui ont estimé pouvoir rattraper rapidement leur retard. Ce qui n’a pas découragé les acheteurs potentiels.

Résultat : Tesla est toujours là et a introduit l’année dernière son nouveau Model Y. En 2021, la Model 3 a même été la voiture électrique la plus immatriculée nouvellement en France, coiffant la Renault Zoé, avec 24 911 contre 23 573 unités.

Renault

Le Losange était déjà bien engagé dans le véhicule électrique au milieu des années 1990, avec des Clio, puis des Kangoo de première génération. Mais avec l’arrivée de la Zoé, le constructeur français a décidé de faire table rase de ces modèles embarquant des batteries nickel-cadmium fabriquées en France par Saft. Le mouvement a été si violent pour les utilisateurs pionniers de l’époque que vous n’en trouverez pratiquement pas qui roulent aujourd’hui en Renault électrique.

Quoi qu’il en soit, la marque a fait preuve d’une belle constance dans la montée en puissance dont a bénéficié la polyvalente branchée, et, plus globalement, la gamme Z.E.

La Zoé s’est imposée d’abord parce qu’elle est arrivée au bon moment, qu’elle a plu, que le réseau de concessionnaires est très étendu, y compris dans les zones rurales, que les publicités ont rapidement été à la hauteur, et que les commerciaux en clientèles professionnelles ont su l’imposer aux entreprises et collectivités même quand un autre modèle (Kangoo ZE par exemple) était pourtant plus adapté.

Quand la constance paie

Le constructeur a su faire évoluer gentiment dans le bon sens son VE best-seller, avec davantage d’autonomie, la fin de l’obligation de louer les batteries, des couleurs plus salivantes, un meilleur équipement, etc. Les conseilleurs commerciaux, d’abord contre, puis dubitatifs, sont maintenant devenus très bons pour placer une gamme qui s’est étendue avec, par exemple, l’arrivée des Twingo et Dacia Spring électriques.

Dacia Spring et Renault Twingo

Pas de mauvais recul dans la politique ZE affichée, pas d’hésitation apparente devant le grand public : le Losange mérite bien sûr tout autant que Tesla d’être perçu dans notre pays comme un agitateur expert en mobilité branchée.

Volkswagen

Si Renault – avec sa Fluence Z.E. (13 exemplaires) – et Tesla proposaient déjà chacun une voiture électrique accessible aux automobilistes français en 2010, il faudra attendre 3 ans environ pour que Volkswagen vendent en France ses premières e-Up ! et e-Golf.

En dépit de publicités parfois bien senties, le constructeur allemand ne s’est pas battu dans l’Hexagone pour imposer sa gamme branchée face à Renault, par exemple. Et pourtant ses 2 premiers modèles auraient très bien pu effectuer dès 2013 ou 2014 de très belles percées. Mais non : à l’époque, Volkswagen préférait continuer à placer ses modèles essence et diesel.

Puis il y a eu la fameuse affaire du dieselgate. Le groupe a dû faire face à un scandale tentaculaire mondial qui l’a projeté de fait dans la dimension électromobile. Et ce, grâce aux tribunaux californiens qui ont imposé à Volkswagen de mobiliser 1,2 milliard de dollars pour électrifier les États-Unis, principalement en déployant dès 2017 un très vaste réseau de recharge. Le constructeur s’est montré très coopératif, et on ne peut que le féliciter sur ce sujet.

La famille ID

La même année, la famille ID s’annonce avec plusieurs concepts qui trouvent leurs premiers prolongements sur nos routes depuis 2020 avec la compacte ID.3, puis à partir de l’année suivante avec le SUV ID.4. La première était mise en avant dès 2018 comme une voiture électrique révolutionnaire, au niveau technologique. Il fallait la croire à la hauteur des productions Tesla.

Volkswagen ID.4

Finalement, sa mise au point a été problématique et les premiers exemplaires ont été un temps privés de plusieurs fonctionnalités. La situation s’est très nettement améliorée. Et l’on sent que le groupe allemand cherche coûte que coûte à maintenir sa feuille de route qui porte sur une gamme très complète et intéressante. Le Combi électrique ID Buzz est à l’approche.

Kia…

Des 2 marques, c’est d’abord Kia qui est arrivée en France, sur la pointe des pieds, avec son Soul EV. C’était en 2014, avec 63 exemplaires immatriculés à partir d’août. Pas de publicité, pas de fausses promesses, pas de victoire célébrée à l’avance. Mais de premiers utilisateurs très satisfaits qui n’ont eu de cesse de faire remonter la qualité de ce premier jet, comparativement aux productions concurrentes disponibles sur le territoire.

En plus de la finition et de la riche dotation en équipements, c’est la sobriété du SUV électrique qui a séduit les automobilistes. L’impression qui ressortait à l’époque de cet engin était celle d’un travail passionné d’ingénieurs motivés à réaliser un VE embarquant les meilleures solutions disponibles. Kia est resté encore un temps silencieux, avant de passer à l’offensive.

… et Hyundai

Appartenant au même groupe, la marque Hyundai s’est aussi réveillée à mesure que sa Ioniq électrique était toujours davantage créditée de retours très positifs de la part des utilisateurs. Depuis, elles avancent de concert en proposant des modèles à la fois très proches et si différents. Le Kona électrique répond au e-Niro. Et depuis l’année dernière, c’est la Ioniq 5 qui se répand sur nos routes en même temps que l’EV6 avec laquelle elle partage la fonctionnalité V2L.

Kia EV6

Si l’efficience apparaît moins bonne avec des modèles plus lourds, mais aussi plus chers, le virage pris par les 2 marques est très net avec des styles très typés et toujours plus modernes, et une technologie embarquée vraiment supérieure.

Kia communique désormais à fond sur ses modèles électriques et hybrides rechargeables dont le volume prend de plus en plus de places dans les ventes. L’EV6 ne cesse de recevoir des distinctions de toute part. Dans ce contexte, Kia a modifié son logo, son slogan, son identité. La marque ose et mise vraiment sur l’électrique. La progression est tout simplement incroyable en seulement quelques années. Quelle leçon pour les autres constructeurs !

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