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Grâce à la technologie V2L, Kia permet d’alimenter en électricité avec son EV6 des consommateurs aussi divers qu’une autre voiture électrique, un VAE, des outils électroportatifs, ou l’éclairage d’une terrasse.
Qu’est-ce que le V2L proposé en option à 500 euros sur le Kia EV6 ? En anglais, la formule développée pour ce dispositif est « Vehicle-to-Load ». Soit, en français : « Du véhicule à une recharge ».
Ou d’une façon plus compréhensible : « Du véhicule à la recharge d’un consommateur électrique ». Ou encore, pour être vraiment au plus près des possibilités et de la philosophie du dispositif : « Du véhicule à un consommateur électrique à alimenter ».
Le V2L est ainsi une technologie qui permet de puiser dans la batterie d’un engin électrique pour fournir de l’énergie à des appareils et assimilés qui fonctionnent à l’électricité. Cette possibilité n’est pas à réduire au niveau d’un simple gadget. Son utilité est réelle. Elle ouvre la porte à de multiples possibilités d’exploitations.
On imagine mal le Kia EV6 au milieu d’un chantier de construction. Pourtant, avec une puissance de sortie de 3,6 kW (équivalente à une prise domestique 220 V 16 A), l’engin accepterait l’exploitation de son architecture V2L pour alimenter un marteau-piqueur électrique.
Et par conséquent, toute une palette d’outils électroportatifs, y compris pour l’entretien des espaces verts. Ainsi les tondeuses, débroussailleuses et taille-haies qu’un utilisateur convaincu de VE aura du mal à choisir en version thermique pour l’entretien de sa propriété, principale ou secondaire. Grâce à cela, même si l’électricité est coupée dans le bâtiment, il est possible d’y effectuer des travaux sans recourir à un groupe électrogène.
Pour accompagner la vie de famille, une telle source d’énergie pourra servir, par exemple, à l’animation d’un mariage (éclairage d’une terrasse, gonflage de structures de jeu, petite sono, etc.), ou à améliorer un séjour au camping.
Les accumulateurs des drones et autres engins radiocommandés, ainsi que celles des vélos, trottinettes et solutions complémentaires de mobilité douce pourront être rechargés avec l’EV6. Et même une autre voiture électrique qui serait en panne d’énergie.
Enfin, en cas de coupure temporaire d’électricité, la nouvelle voiture électrique coréenne pourra offrir son énergie pour maintenir au frais et/ou au froid les aliments contenus dans un réfrigérateur et un congélateur.
Dans sa communication, Kia cite en exemple : « La fonction V2L peut assurer le fonctionnement simultané d’un téléviseur 55 pouces et d’un climatiseur pendant plus de 24 heures ».
Selon la source à alimenter, le Kia EV6 propose 3 canaux différents. Tout d’abord via la prise présente en bas de la banquette. Alimentée directement par le VCMS (Vehicle Charging Management System = Système de gestion de charge du véhicule), elle a été pensée pour brancher principalement un ordinateur portable.
Pour les applications à l’extérieur de la voiture, et à l’exception du dépannage d’un autre véhicule électrique, un adaptateur est fourni, à plugger sur le connecteur Type 2, celui qui sert habituellement à raccorder le câble de recharge AC. Derrière un cache escamotable, il présente de l’autre côté une prise semblable à celles (domestique E/F) qui équipent la maison.
S’il s’agit de transmettre de l’énergie à un autre VE, un câble spécifique est requis, équipé des 2 côtés d’une Type 2 à relier sur les connecteurs de recharge. Le service est désactivé si la batterie de traction de l’EV6 donneuse présente un niveau de charge SOC inférieur à 20 %. À noter que le véhicule receveur n’a pas besoin d’un équipement spécifique, si ce n’est la prise Type 2.
Il y a encore peu, on parlait surtout de V2G (Vehicle-to-Grid = Du véhicule au réseau électrique), et de ses déclinaisons limitées à un logement (V2H) ou un bâtiment (V2B), ou au contraire avec une ouverture très large à un peu tout (V2x).
Quelles différences avec le V2L ? Globalement, la philosophie est la même : alimenter en électricité une destination externe avec une batterie de véhicule électrique. Ce qui est rendu possible grâce au principe de la recharge bidirectionnelle. C’est le chaînon qui offre la possibilité d’un flux électrique dans les 2 sens qui fait toute la différence.
Pour le V2x et les services assimilés, c’est un chargeur externe qui joue normalement ce rôle. Ce qui permet, par exemple, de créer une plus ou moins grande centrale électrique à partir d’une flotte de VE. À l’échelle d’un seul engin, il est possible d’alimenter ainsi une maison en dépannage, hors gros consommateurs.
Si les exploitations du V2x sont majeures, pouvant permettre d’imaginer des systèmes de régulation des réseaux électriques, et des unités de secours en cas de catastrophe naturelle comme nous en connaissons de plus en plus sur la planète, cette voie se heurte à un problème.
Elle dépend du standard japonais CHAdeMO de moins en moins utilisé en Europe, mais qui inclut la recharge bidirectionnelle dans ces spécifications techniques depuis une dizaine d’années. Le Combo CCS, qui se généralise chez nous, intégrera à horizon 2025 cette fonctionnalité.
En attendant, plusieurs constructeurs, à l’instar de Kia avec son EV6, offrent une alternative qui n’oblige pas à passer par des briques technologiques externes lourdes et coûteuses.
Si le V2L se passe d’un chargeur externe pour exploiter l’énergie de la batterie de traction, c’est que le flux vers les consommateurs à alimenter à proximité est géré depuis le véhicule. À l’exception de la prise présente dans l’habitacle, sur l’EV6 de Kia, ce rôle est assuré par le module ICCU (Integrated Charging Control Unit = Unité de contrôle de charge).
La fonctionnalité Vehicle-to-Load de la nouvelle voiture électrique du constructeur coréen est d’autant plus intéressante qu’elle est couplée avec la possibilité de bénéficier en entrée d’une importante puissance de recharge, jusqu’à 240 kW.
Ce qui peut lui permettre de retrouver une autonomie supérieure à 100 kilomètres en moins de 4 minutes et 30 secondes. Soit 18 minutes pour passer de 10 à 80 % d’énergie dans le pack lithium-ion de 77,4 kWh de capacité énergétique utile.
Les marques Kia et Hyundai étant réunies dans un même groupe, il n’est pas étonnant de retrouver le V2L sur la Ioniq 5. Plus récemment, c’est MG qui a surpris en annonçant cette technologie sur son Marvel R, prochainement disponible en France.
Il ne faudrait cependant pas oublier la Sono Sion. Si elle tarde à se répandre sur nos routes, son constructeur Sono Motors a annoncé il y a des années déjà qu’elle permettrait de recharger une autre voiture électrique. En termes de communication, elle bénéficie donc de l’antériorité par rapport aux 3 autres VE.
Sans aller jusqu’au V2L, d’autres modèles branchés offrent une prise de type domestique. Citons l’hybride rechargeable Mitsubishi Eclipse Cross, par exemple, que son constructeur avait présenté en reliant le véhicule à la crêpière électrique traditionnelle d’un restaurateur breton. L’assemblée avait ainsi pu déguster de petits morceaux de galettes réalisés de façon autonome à partir de son nouvel engin.
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