En croisant les différents chiffres recueillis lors des essais maison de 112 voitures particulières, l’automobile-club allemand a effectué plusieurs classements. Celui consacré à l’impact environnemental place sur les meilleures marches les Seat Leon et Volkswagen Golf fonctionnant au gaz naturel.

Une histoire qui se répète

Ce n’est pas la première fois que l’Adac aligne des voitures fonctionnant au gaz naturel aux premières places concernant leur impact sur l’environnement. En 2019 déjà, l’organisme allemand avait souligné les excellents résultats obtenus par les Volkswagen Golf 1.5 TGI BlueMotion et Polo 1.0 TGI, devant l’électrique BMW i3. La quatrième position était également occupée par un modèle alimenté au GNV : la Seat Arona 1.0 TGI.

Cette année, la sélection ne comptait que 2 voitures équipées d’un moteur acceptant ce carburant. Elles avaient en face d’elles 39 modèles essence, 26 diesel, 24 hybrides dont 16 rechargeables, et 21 électriques. En 2021, la troisième marche du podium est occupée par le Hyundai Kona électrique 64 kWh.

L’organisme prend bien soin d’insister sur le fait que ses classements annuels ne prennent pas en compte tous les modèles de voitures particulières disponibles dans le pays. Ils sont limités aux seuls engins essayés sur la même période.

Une situation spécifique à l’Allemagne

Pour calculer l’impact environnemental des véhicules, l’Adac prend en compte les polluants et assimilés dont les émissions sont légalement limitées ou contrôlées. Ainsi le monoxyde de carbone, les hydrocarbures, les oxydes d’azote, les particules et le CO2. Le poids carbone est évalué du puits à la roue.

Pourquoi le GNV ressort-il gagnant outre-Rhin ? Tout simplement parce que l’organisme a tenu compte du mix qui entre dans la composition des énergies. Le GNC distribué dans les stations allemandes en 2021 contenait une proportion de 40 % de biogaz. Cette progression améliore l’impact environnemental pour ce carburant alternatif. Mais elle rend difficile la comparaison avec les précédents classements de l’Adac.

Autre raison du bon positionnement du gaz naturel : sur le marché allemand, l’électricité n’est pas aussi décarbonée qu’en France. À noter que le calcul des consommations pour les modèles électriques tient compte aussi des pertes d’énergie à la recharge des batteries.

Le diesel ne pourra pas rivaliser avec le GNV

Si, en 2019, 2 voitures GNV occupaient déjà les premières places du classement en fonction de l’impact sur l’environnement, celui de 2021 présente toutefois une particularité. Les 2 modèles sont équipés de la même motorisation. Piloté par une boîte automatique DSG à 7 rapports, c’est un même bloc essence de 1,5 litre de cylindrée qui emporte les Seat Leon et Volkswagen Golf TGI.

Il développe une puissance de 130 chevaux (96 kW) pour un couple maximal de 200 Nm. L’autonomie calculée par l’Adac en parcours mixtes s’élève à 400 km environ. C’est le résultat d’une consommation moyenne de l’ordre de 4,2 kg de gaz associée à un réservoir pouvant contenir jusque 17,3 kg de GNC.

Les émissions de CO2 sont alors de 91 grammes par kilomètre pour la Seat Leon TGI, et de 93 g avec la Volkswagen Golf TGI. Pour comparaison avec cette dernière, la version diesel TDI émet 149 g/km de CO2 (147 g/km pour la Seat TDI), et l’hybride rechargeable TGE 160 g/km.

Une brochette d’électriques à la suite

Si les électriques n’arrivent qu’après les 2 modèles TGI du groupe Volkswagen, ce n’est pas en raison de leur impact carbone qui est le plus souvent meilleur. Il est ainsi de 84 g CO2/km pour le Hyundai Kona 64 kWh, 87 g pour la Fiat 500e cabrio 42 kWh, et 88 g avec la Renault Twingo Electric, les 3 voitures qui suivent dans le classement. Les modèles à batterie sont en revanche moins bien notés concernant les émissions des autres polluants.

La 6e place est étonnement occupée par la Polestar 2 Long Range à 2 roues motrices (93 g de CO2 par km, mais 160 g pour la version Dual Motors située beaucoup plus loin dans le classement). Elle précède l’Opel Corsa-e (94 g), et la Toyota Mirai (120 g), seul modèle à pile hydrogène de la sélection. Pour fermer le Top 10, 2 hybrides simples, les Suzuki Swace 1.8 (126 g) et Toyota Yaris 1.5 (131 g). Ces 10 voitures sont les seules à obtenir 5 étoiles de la part de l’Adac en 2021.

Les autres modèles électriques affichent des émissions de CO2 supérieures à 100 g/km. À moins de 110 g/km, on trouve les Opel Mokka-e, BMW iX3, Ford Mustang Mach-E Extended Range, Mercedes EQA, et Skoda Enyaq iV 80.

Entre 111 et 120 g/km, s’alignent les Honda e, Tesla Model Y Long Range, MG ZS EV, Volkswagen ID.4 Pro Performance 77 kWh (114 g, mais 135 g pour l’ID.4 GTX), et de justesse la Mazda MX-30 e-SkyActiv. Les chiffres s’envolent ensuite : 124 g/CO2 pour l’Aiways U5, 132 g avec l’Audi e-tron GT, et 144 g en utilisant le Volvo XC40 Recharge Pure Electric Twin.

Le GNV en difficulté

En dépit des excellents résultats obtenus par les Seat Leon et Volkswagen Golf TGI, l’Adac se désole de la perte de vitesse constatée sur son territoire concernant l’alimentation au gaz naturel. Là aussi, les politiques publiques encouragent avant tout la solution électrique pour les voitures particulières.

C’est pourquoi seuls Fiat (6 modèles de la Panda au Ducato) et le groupe Volkswagen (Audi = 3 modèles ; Seat + Skoda + Volkswagen = 4 références chacun) continuent à promouvoir outre-Rhin leurs véhicules fonctionnant au gaz.

Si le réseau de 850 stations délivrant du GNV est à ce jour suffisant pour mailler tout le territoire allemand, l’automobile-club s’attend à des fermetures de distributeurs dans les années à venir. L’organisme s’inquiète de cette situation, plaidant pour le maintien de ces moteurs thermiques qu’il est possible d’adapter à peu de frais à la mobilité durable.

Source : Adac

Avis de l'auteur

Même s’il ne permet pas de comparer tous les modèles disponibles sur le marché chaque année, ce travail de recoupement de l’Adac est très intéressant. Car il aide à entrevoir de nouvelles pistes pour une mobilité plus vertueuse.

Dans notre article, nous n’avons parlé que du classement en fonction de l’impact environnemental. Mais l’automobile-club allemand a évalué un grand nombre d’autres points, comme la qualité de fabrication, les équipements et dispositifs embarqués, l’agrément de conduite, le confort, la sécurité active et passive (norme Euro NCAP), etc. Tout cela est à retrouver en suivant le lien que nous vous proposons ci-dessus.

Un classement en envisageant l’utilisation des solutions les moins impactantes ferait sens pour les véhicules fonctionnant avec des énergies alternatives. Et en particulier pour les modèles électriques face à ceux alimentés au GNV. D’une part les résultats seraient valables hors des frontières de l’Allemagne.

En outre, il intéresserait les automobilistes qui sont prêts à payer un peu plus cher pour un abonnement à une électricité d’origine renouvelable ou à privilégier le bioGNV. Enfin, il apporterait des éléments encore plus concrets afin que les pouvoirs publics puissent bien orienter leurs politiques en matière de mobilité durable.