Les avantages à rouler au superéthanol E85

Face à la flambée des prix de l’essence, l’E85 semble être la solution miracle pour faire fondre son budget carburant ! La preuve : le nombre de véhicules devenus Flexfuel a fortement augmenté en 2022. Quels sont les avantages à rouler avec ce carburant ?

L’E85, c’est quoi ?

Le superéthanol E85 contient un mélange d’essence SP95 avec une proportion de 65 (hiver) à 85% (été) de bioéthanol. Ce dernier est un alcool obtenu en France principalement avec des betteraves (15% de la production française) et des céréales dont en particulier du blé et du maïs (5% de la production française).

Dans une moindre mesure, ou sous d’autres latitudes, ces produits fermentescibles peuvent être complétés ou remplacés par de la canne à sucre, du raisin, des pommes, des pommes de terre, des topinambours, et divers déchets végétaux.

Dans l’Hexagone, selon les représentants de la filière, environ 1% des surfaces cultivables sont exploitées pour alimenter la filière du bioéthanol, soit environ 300.000 hectares.

Rouler au superéthanol E85 revient beaucoup moins cher

En juillet 2022, le litre de superéthanol E85 coûtait en moyenne en France 0,80 €. Ce qui donnait un écart d’un euro avec le sans-plomb 95 E10 et le gazole ! Attention toutefois, l’E85 entraine une surconsommation, de l’ordre de 20 à 25 %.

Pour une voiture qui consommerait 6 litres d’essence pour faire 100 km, l’économie sur ces 100 km est de 4,80 euros. Le kilométrage annuel moyen en France pour les voitures particulières étant de 14.000 km, c’est donc une enveloppe de l’ordre d’environ 650 euros !

Au début, l’économie sert à amortir l’installation du boîtier. Mais pour les plus gros rouleurs, l’installation d’un boîtier de conversion au superéthanol E85 (dès 700 €) sur une voiture essence peut être amortie dès le premier exercice !

En outre certaines collectivités accordent des aides pour faire effectuer cette opération, par un technicien habilité, avec un système homologué.

Les avantages à rouler au superéthanol E85

Présenté début 2019, le Kuga Flex-Fuel est monté d’origine pour fonctionner à l’E85

Le carburant superéthanol E85 moins taxé

Le prix plus intéressant à la pompe est la raison principale qui pousse un nombre toujours plus important d’automobilistes à passer au superéthanol. La raison de ce prix avantageux ? C’est parce que le superéthanol E85 est moins taxé. Ainsi, pour l’essence SP 95 E10, la TICPE est de 0,66 €. Pour l’E85, c’est 0,12 € !

Un avantage fixé dans la loi de finances et qui est reconduit d’année en année afin de faire diminuer toujours plus la place de l’essence et du gazole pour la mobilité. Et ce, vraisemblablement, mais de façon adaptée, jusqu’à leur disparition programmée en France avec l’arrêt à horizon 2040 de la commercialisation des véhicules neufs les exploitant.

Quoi qu’il en soit, ce sont les professionnels et automobilistes qui se tournent le plus tôt vers les énergies alternatives qui bénéficieront sur le plus long terme des avantages fiscaux dédiés !

Une conversion et une utilisation simple pour le superéthanol E85

Si vous avez un véhicule essence, la conversion est simple, il faut faire installer un kit à un professionnel agréé. Quatre fabricants de boîtiers E85 ont reçu au moins une homologation, ce qui couvre la quasi totalité des véhicules qui peuvent être convertis : la conversion est permise pour les modèles essence injection indirecte et directe à partir de la norme Euro 3, qui date de 2001. Ce qui donne neuf véhicules essence sur dix en circulation.

Avec une voiture dotée d’un boîtier E85, on peut rouler avec les différents types d’essence. L’E85 bien sûr, mais aussi le SP98, le SP95 ou encore le SP95-E10. Pas de panique donc si vous ne trouvez pas de station avec de l’E85 sur votre trajet.

Et le tout avec un seul réservoir. Le plein d’E85 est aisé, c’est comme faire le plein d’essence, avec le même type de pistolet. A l’été 2022, près de 2.900 stations françaises distribuaient de l’E85.

Le carburant superéthanol E85 moins polluant : 50 % de CO2 en moins

A l’échappement, par rapport à un modèle fonctionnant à l’essence SP 95, l’usage du superéthanol est à l’origine de la baisse de 90% des particules fines, de 30% des oxydes d’azote et de moindres rejets de monoxydes de carbone.

Le superéthanol E85 réduit en moyenne de près de 50 % les émissions nettes de CO2. Pour un automobiliste moyen, la baisse annuelle des émissions de CO2 est de l’ordre de la tonne. Des chiffres qui diffèrent selon les scénarios en œuvre autour de la production du bioéthanol.

La filière s’est développée récemment avec la création de sites particulièrement performants qui fonctionnent en boucles locales plus ou moins longues, l’idéal étant toujours d’utiliser des produits fermentescibles récoltés dans des secteurs proches des usines, avec une alimentation des stations-service dans un périmètre relativement peu étendu.

Le calcul des volumes des gaz à effet de serre non émis doit aussi tenir compte des captages de CO2, de la méthanisation des effluents, de l’exploitation des sources géothermiques et des déchets pour obtenir de l’énergie exploités par les sites de production. Le gaz carbonique dégagé pour obtenir du bioéthanol est de plus en plus exploité par le secteur agroalimentaire, notamment dans la réalisation de boissons à bulles.

En outre les bioraffineries n’exploitent pas toute la masse des végétaux qui arrivent à leurs portes. Il en ressort des produits riches en vitamines qui sont exploités dans l’alimentation des animaux.

Quel vignette Crit’Air ?

Les véhicules neufs déjà compatibles au superéthanol E85 ont la vignette Crit’Air 1, ce qui leur évite les restrictions de circulation lors des pics de pollution.

En revanche, quand vous faîtes installer un kit sur votre véhicule, sa classe Crit’Air reste celle de son année de première mise en circulation, alors même que le certificat d’immatriculation (carte grise) doit être modifié pour prendre en compte cette transformation. C’est la vignette 1 à partir du 1er janvier 2011, la 2 de 2006 à 2010, sinon la 3.

Un malus allégé sur les véhicules neufs

Les véhicules neufs E85 d’origine qui émettent jusqu’à 250 g de CO2 par km bénéficient d’un abattement de 40 % sur leurs émissions de CO2 pour le calcul du malus écologique.

Une prime à la conversion

S’il n’y a pas de bonus, les véhicules E85 d’origine peuvent avoir une prime à la conversion, selon les règles des véhicules Crit’Air 1 (neuf ou occasion jusqu’à 60.000 €), en respectant la limitation de CO2. La prime est donc réservée aux foyers les plus modestes, avec un revenu fiscal de référence (RFR) par part inférieur ou égal à 13.489 euros. Il faut mettre à la casse un véhicule diesel d’avant 2011 ou un véhicule essence d’avant 2006.

La prime est de 1.500 €. Elle est doublée à 3.000 € pour ceux dont le trajet domicile-travail est supérieur à 30 kilomètres ou qui parcourent plus de 12.000 km à l’année et pour ceux dont le RFR par part est inférieur ou égal à 6.300 €.

En 2022, la limite de CO2 pour la prime est de 127 g/km selon le cycle WLTP pour les modèles neufs ou d’occasion jusqu’à six mois. Au delà de six mois, c’est 137 g/km. Mais bonne nouvelle, afin de favoriser les modèles fonctionnant au superéthanol, un abattement de 40% des rejets carbonés est proposé depuis le 1er août 2019. Il s’applique uniquement sur les modèles équipés d’usine pour la bicarburation essence/E85.

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Une carte-grise souvent “gratuite”

La carte grise d’un véhicule flex-E85 est gratuite (hors frais annexes) dans toutes les régions métropolitaines, à l’exception de la Bretagne et du Centre-Val de Loire où elle est à moitié prix.

Des avantages fiscaux pour les entreprises

Deux avantages principaux sont accordés aux entreprises qui utilisent des véhicules flexfuel. Sur le carburant, elles profitent d’une TVA récupérable à 80%. En outre les véhicules hybrides, électricité et E85 émettant moins de 100 grammes de CO2 par kilomètre sont exemptés de TVS (Taxe sur les véhicules de société) pendant 12 trimestres à compter de la première immatriculation.

Bon pour l’indépendance énergétique

Comme pour toutes les énergies nouvelles exploitables pour la mobilité durable, l’usage du superéthanol permet de réduire la dépendance de notre pays à ceux qui produisent du pétrole. Mieux, la France est exportatrice de ce carburant, à raison d’environ 30% de sa production. La première destination de ce commerce est l’Allemagne.

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