On approche désormais de la fin de notre projet Voltavia avec, cette fois, un retour chez Style & Design à Maurepas, dans les Yvelines. Cette fois-ci, il n’est plus question de carrosserie, mais de sellerie pour redonner un coup de jeune à l’habitacle. Est-ce qu’on a fait encore un choix audacieux qui ne va pas remporter l’intégralité des suffrages ? Bien évidemment.

Nous sommes maintenant au dixième épisode de notre série rétrofit sur base de Skoda Octavia Combi de 1969 et les lignes de notre cahier des charges n’ayant pas encore été cochées commencent à se faire rare. Mais il en reste cependant une écrite en gras et en lettres capitales et elle concerne cette fois-ci l’intérieur. Et là, encore, tout était à refaire : au-delà de l’usure naturelle liée à 53 années d’utilisation par la multitude de postérieurs qui s’y est succédé, l’intérieur de notre petite Tchèque recense la plupart des thématiques de problèmes que l’on peut rencontrer : de l’humidité dans le ciel de toit, des panneaux de portes aux fixations cassées, des pièces de moquette disparues ou encore des structures de siège rouillées.

Bref, ce n’est encore pas un cadeau que nous avons fait à nos amis de Style & Design et plus particulièrement cette fois-ci à son département sellerie où l’on trouve les talentueux Isabelle et Thomas qui m’ont fait découvrir avec passion ce monde qui m’était, je l’avoue, totalement inconnu.

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Même si Style & Design est habitué aux projets uniques puisque c’est sa spécialité, cela demande une rigueur particulière au moment d’en aborder un nouveau, et peut-être un peu plus encore sur celui-ci où les informations disponibles sur cette génération de Skoda Octavia se font particulièrement rares. Il convient donc en premier lieu d’effectuer un vrai travail d’exploration afin de déterminer avec précision comment l’ensemble est conçu. Avant même de démonter, il faut donc prendre un maximum de mesures, de points de repère et de photos de tous les éléments à leur place, qui aideront grandement au moment du remontage.

Puis vient enfin le désassemblage qui doit se faire avec la plus grande des délicatesses, car l’on ne sait pas encore à ce stade quel va être le destin des pièces : certaines vont partir à la poubelle, mais d’autres vont être refaites totalement, servir de gabarit pour les reproduire ou encore être réutilisées après restauration.

Une fois le démontage effectué, il a fallu alors faire un véritable travail collaboratif pour faire de mes idées de profane une réalité, sachant que la liste de mes exigences était au final plutôt réduite, mais pas pour autant simple. Je voulais un orange vif, du velours et je présentais comme référence l’habitacle du concept Peugeot e-Legend. Et débrouillez-vous avec ça. Ce qu’ils ont fait avec brio ! Le choix Plusieurs teintes m’ont été proposées, allant du Stabilo visible dans la nuit et le brouillard à plusieurs kilomètres de distance jusqu’au roux le plus timoré, et mon choix s’est porté sur une déclinaison d’agrume intermédiaire.

Thomas s’est ensuite servi de la coiffe déstructurée d’origine pour servir de patron pour en récréer une nouvelle, en lui ajoutant des lignes de couture courant tout le long du dossier et de l’assise ainsi qu’un passepoil en Skaï et n’oubliant pas de respecter le sens du poil du velours. Ce dernier aspect peut sembler être un détail, mais il influence de manière considérable la perception que l’on peut avoir de la couleur suivant l’angle et la lumière. Sachez que dans notre cas, il va de haut en bas pour le dossier et vers l’arrière pour l’assise.

Le chapitre suivant concerne la moquette du sol. Ici, tout a dû être créé de zéro puisque la Skoda n’a d’origine à cet endroit qu’un revêtement en caoutchouc avec de simples tapis. Il a fallu donc commencer par créer un gabarit en papier craft qui a servi ensuite de patron pour le reproduire ensuite dans le matériau final. Là encore, Isabelle a une façon très simple de présenter les tâches successives, mais cela demande évidemment un grand savoir-faire et une précision extrême pour obtenir le résultat absolument irréprochable qui a été obtenu. Thomas s’est ensuite chargé de créer une bordure en TEP à l’ensemble. Ici, du noir a été choisi, ce qui souligne parfaitement la couleur de la sellerie et des panneaux et évite une overdose d’agrumes.

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Isabelle s’est après penchée sur les panneaux de portière. Ici, ceux d’origine n’ont servi que de gabarits pour les reproduire entièrement, que ce soit au niveau de la coiffe ou du support. L’aspect visuel en trois parties a été conservé, avec les deux parties supérieures en TEP, l’une lisse et la deuxième avec des cotes parfaitement droites et symétriques (contrairement à l’origine où ça a été fait vaguement à l’œil, il faut bien le dire), et la troisième réalisée en moquette pour des questions autant d’esthétique que de longévité.

Puis vient enfin la phase de remontage. Panneaux latéraux, moquette, banquettes arrière et sièges avant, le Lego se reconstitue, mais c’est aussi ce moment précis où le Vert Explorer de la carrosserie rencontre l’orange de la sellerie pour la première fois. Alors, coup de foudre ou rejet instantané ? Je vous laisse donner votre avis en commentaire, mais si j’ai pu douter de certains de mes choix tout au long de ce trajet et que celui-ci rendait particulièrement dubitatif la quasi-intégralité de l’équipe, j’avoue être absolument ravi de cette combinaison de couleurs.

Petit aparté enfin pour revenir sur notre problème de montage des roues de l’épisode précédent : les jupes arrière ont été légèrement retouchées pour ne plus venir faire contact avec le pneu et nous avons fait faire des élargisseurs de voie en aluminium d’une légèreté remarquable pour libérer la jante de la biellette de direction et mieux remplir l’aile au passage.

La semaine prochaine, nous attaquons les finitions : notre Skoda Octavia doit maintenant recevoir un certain nombre d’équipements modernes que l’on se doit de trouver dans toute voiture électrique moderne digne de ce nom.

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