Après s’être concentré à rendre aphone le ramage de notre Skoda Octavia désormais électrique, il est temps maintenant de s’occuper de son plumage. Voici les modifications esthétiques que nous avons faites, avec comme objectif de lui donner un peu plus de style, et pourquoi pas une efficience supplémentaire.

À présent que notre Skoda Octavia est mécaniquement terminée au point de pouvoir rouler par ses propres moyens, comme vous avez pu le voir la semaine dernière, et même s’il reste un (très) gros travail de réglages divers et variés à Alexandre Dutot, notre chef de projet de Rétrofuture, il est temps maintenant de passer à l’étape suivante : offrir une cure de jouvence esthétique à cette vénérable Tchèque. Et même si le seul fait d’avoir converti à l’électrique et nos choix techniques pour y parvenir ont déjà fait respectivement dresser le poil de conservateurs venant pour la plupart de découvrir l’existence du modèle et d’ingénieurs spécialisés en rétrofit comme il semble y en avoir tant sur internet, ce nouveau chapitre que nous ouvrons aujourd’hui ne devrait pas non plus être du goût de tout le monde.

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En effet, qu’oppose-t-on dans ce domaine à nos adversaires de Turbo qui ont fait de leur côté appel à une classe entière de jeunes designers de la prestigieuse école Strate ? Mon humble personne, armée de sa passion multidécennale pour l’automobile et de sa conception très personnelle de ce qui est beau, comme vous avez pu le constater en découvrant le Photoshop concocté par Soufyane et dévoilé au début de la série. J’utilise donc beaucoup le “nous” dans cet article, mais c’est “je” qu’il faut lire, vous l’avez compris, merci donc d’orienter vos huées dans ma direction.

Vous avez déjà pu découvrir la nouvelle peinture de notre Octavia dans les précédents épisodes puisqu’elle a été appliquée au niveau des ouvrants et de la baie moteur. Découvrez ci-dessous son origine.

Commençons par le commencement : la couleur. De la même façon qu’il nous paraissait naturel d’opter pour des batteries d’Enyaq, nous voulions choisir une teinte issue de la palette disponible pour les modèles actuels de Skoda. Nous avions sélectionné dans un premier temps le Vert Mamba qui distingue la version RS du reste de la gamme du SUV électrique de la marque, mais sans véritable conviction. Il ne manque pas de personnalité, c’est sûr, mais ne dépasse-t-il pas les limites du too much dans notre cas ? Sans doute. Il y avait bien une autre couleur qui nous plaisait encore plus, le Vert Explorer du Vision 7S dévoilé l’année dernière et plus en adéquation par sa subtilité avec notre projet tout en étant très contemporain, mais comment obtenir la recette de la peinture absolument unique d’un concept car ? En demandant. Puis en essuyant un refus. Puis en insistant plusieurs fois jusqu’à ce qu’un oui soit prononcé dans un soupir avec la recette en pièce jointe. Victoire.

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Une fois la carrosserie soignée de sa rouille et recouverte d’une bonne couche d’apprêt, la baie moteur ainsi que les ouvrants ont été les premiers à recevoir un voile de la précieuse teinte, ce qui a suffi à nous convaincre que nous avions fait le bon choix. Elle se marie parfaitement avec les courbes classiques de l’Octavia, le mat et le métallisé offrant un camaïeu remarquable allant du vert le plus tendre au sapin le plus noir de la Forêt du même nom. Vivement la semaine prochaine pour la découvrir sur la voiture entière !

Ce n’est pas la seule évolution esthétique que nous avions en tête et, pour donner vie à nos idées, il nous fallait trouver un autre partenaire. Comme cela ne coûte rien de tenter sa chance, nous avons contacté Style & Design sur les réalisations desquelles vous êtes sans aucun doute déjà extasiés dans des salons sans savoir qu’elles sortaient de leurs ateliers des Yvelines. La Peugeot 9X8 ? Le Renault Twizy Sport F1 ? Le Dacia Jogger Extrême ? Tous ont pris vie chez eux. Et encore, on ne parlera ici que d’automobiles, mais leur champ d’action va bien plus loin, de la moto à l’avion en passant par le bateau, le tram ou même… le sac à main. C’est en fait l’un des fleurons de l’industrie française, avec de multiples savoir-faire dans de nombreux domaines, mais travaillant dans l’ombre, puisque son nom s’efface au profit du client une fois le projet terminé. Nous étions donc ravis (même si étonnés) qu’une entreprise française avec un tel CV accepte non seulement d’accorder du temps à notre modeste petite Skoda, mais le fasse avec un enthousiasme évident.

C’est donc à Style & Design qu’est revenue la lourde tâche de faire de nos ambitions une réalité. Si l’on reprend notre fameux Photoshop de départ, on distingue deux modifications de carrosserie principales : un bouclier plus imposant et des jupes sur les roues arrière. J’aimerais pouvoir vous affirmer avec conviction que cela améliora l’efficience de l’Octavia en lui permettant de fendre l’air plus aisément, mais aucun test en soufflerie ni même la plus courte des discussions avec un aérodynamicien n’étant au programme, on se contentera humblement de dire que le seul objectif était de personnaliser la ligne et de la rendre “plus cool”.

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Pour le premier élément, c’était avant tout un travail d’intégration d’une idée dont je me dois encore une fois de revendiquer plus ou moins honteusement la paternité. Après avoir pris les dimensions de la Skoda, j’ai passé quelques nuits sans sommeil à chercher d’autres modèles de voiture que notre Octavia aurait pu croiser sur la fin de sa carrière et présentant une largeur avoisinant les 1 600 mm. Et j’en ai trouvé trois : la Volkswagen Golf de première génération, l’Opel Kadett C et la BMW Série 3 E21, toutes ayant comme point commun d’être aujourd’hui encore beaucoup utilisées en course historique, ce qui fait qu’on trouve facilement des pare-chocs en fibre pour chacune, qui plus est pour un coût modique.

Une fois trois exemplaires livrés chez Style & Design, à eux de déterminer lequel était la meilleure base et comment l’adapter. Au final, c’est donc un bouclier de Golf destinée à courir en Berg Cup qui s’est révélé être le candidat idéal. Est-ce que j’ai été vraiment conquis par cette union dès le premier coup d’œil ? Je mentirais en répondant par l’affirmative. On voit clairement que c’est une pièce rapportée qui déséquilibre la ligne en alourdissant visuellement l’avant, mais j’ai par contre toute confiance, et j’espère que vous aussi, qu’une fois l’ensemble peint et les autres modifications que nous prévoyons effectuées, l’ensemble parviendra à une certaine cohérence (NDLR : c’est le cas et je suis absolument ravi, signé Pierre du futur).

Autre évolution dans notre cahier des charges : des caches sur les roues arrière. Ici, cela évoque notamment la Honda Insight de première génération ou encore la Citroën DS évidemment, mais c’est aussi dans le style custom américain appelé lead sled que j’apprécie particulièrement et qui se faisait beaucoup sur les Mercury, avec comme autres caractéristiques une garde au sol fortement diminuée, une carrosserie lissée et un pare-chocs avant proéminent. Est-ce que, là encore, nous allons réduire les perturbations du flux d’air autour de la voiture ? C’est la théorie, mais est-ce que ça fonctionne réellement et si oui à quel point ? Nous n’en savons rien. Cette modification peut sembler simple sur le papier, mais est en fait très complexe puisqu’il s’agit ici, contrairement au bouclier, de créer de toute pièce un nouvel élément qui plus est amovible pour permettre éventuellement de changer la roue. Et cela a été le travail de Romain, modeleur maquettiste chez Style & Design, qui a commencé par prendre l’empreinte entière du “trou” à combler, ce qui crée un master permettant à son tour de réaliser un plan de joint reproduisant le contour de l’aile qui mène à la création du moule de la pièce finale en fibre. Un résumé assez grossier du processus que vous pouvez découvrir plus en détails dans la vidéo.

Est-ce qu’il suffit ensuite de faire un bête effet miroir pour obtenir le second cache ? Absolument pas, il a fallu reprendre le procédé depuis le début, car notre Skoda se révèle, sans vraiment grande surprise, d’une symétrie pour le moins approximative, probablement à cause de plusieurs interventions de carrossiers amateurs qu’elle a subies pendant ses 54 années de vie, mais aussi par sa production industrielle initiale réalisée partiellement à la main et à vue de nez. Ce n’est ensuite pas fini pour autant, puisqu’il reste un gros travail de finition et d’adaptation pour ne pas venir toucher la roue en mouvement. Quant à la fixation elle-même, elle se fait par le biais de deux agrafes dans la lèvre de l’aile, l’ensemble étant sécurisé par une paire de vis de part et d’autre dans le bas de caisse.

Vous noterez aussi que la calandre n’est plus la même, mais ça a été l’œuvre de notre (célèbre) carrossier que vous rencontrerez dans le prochain épisode. Et nous ne manquerons pas de revenir chez Style & Design au moment d’attaquer l’habitacle. En n’attendant, n’hésitez à partager vos impressions en commentaire !

Épisodes suivants :

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