Dix ans après son lancement, le SUV familial compact Macan de Porsche est renouvelé dans une deuxième génération strictement électrique. N’est-il pas séduisant dans cette teinte métallisée papaye qui habille l’exemplaire essayé par Maxime Fontanier ?

Porsche Macan 4

Depuis 2014 et jusque fin 2023, le Porsche Macan s’est écoulé à près de 845 000 exemplaires à travers le monde. L’année dernière, il a encore représenté 87 355 des 320 221 livraisons enregistrées par le constructeur allemand pour tous ses modèles. Avec une hauteur identique de 1,62 m, son empreinte au sol surpasse légèrement celle du Tesla Model Y, avec une longueur de 4,78 m (+ 3 cm) et une largeur de 1,94 m (+ 2 cm).

La motricité intégrale est assurée par deux moteurs synchrones à aimant permanent intégrés dans les essieux. De concert, ils fournissent une puissance nominale de 285 kW (387 ch) qui peut grimper en pic jusqu’à 300 kW (408 ch), pour 650 Nm de couple maximal. De quoi abattre le 0 à 100 km/h en 5,2 secondes.

L’exemplaire à notre disposition est donc le Porsche Macan 4 qui débute la gamme désormais toute électrique dans laquelle se glisse également une déclinaison Turbo aux chiffres plus impressionnants : 430 kW (585 ch), 1 130 Nm, 3,3 s pour le 0-100 km/h. Ces motorisations sont alimentées par une batterie NMC (nickel manganèse cobalt) d’une capacité énergétique brute de 100 kWh, pour 95 exploitables.

Une présentation relevée par le jeu des options

Loin du modèle de base, le Porsche Macan 4 entre nos mains est enrichi de nombreuses options. Déjà, la teinte papaye métallisée (+ 1 536 euros) soulignée par des protections de bas de porte en carbone (+ 1 189 euros) et des contours de vitres latérales sans montant en noir brillant (+ 204 euros).

La carrosserie s’illumine à l’avant avec des phares matriciels à leds (+ 1 105 euros) et en poupe avec un bandeau lumineux teinté (+ 990 euros). Les jantes de 20 pouces sont toutefois montées de série, ici avec des pneus Michelin Pilot Sport. Pour 576 euros de plus, notre modèle reçoit un système électrique d’ouverture et fermeture de la trappe escamotable des deux côtés du véhicule.

Ajoutons 361 euros pour la fonction automatique anti-éblouissement sur les trois rétroviseurs. Notre Macan 4 embarque aussi le système de qualité de l’air (+ 427 euros). Comme vous le constaterez en poursuivant la lecture, cette liste est encore bien loin d’être balayée intégralement.

Le Macan 4 a du coffre

En libérant le hayon électrique grâce à la télécommande ou en passant le pied sous le bouclier arrière, on accède à un coffre de 540 litres, sous lequel est logé le caisson de basse du système audio Bose (+ 1 189 euros). Il condamne ainsi une soixantaine de litres en soute. Pour transporter des objets encombrants et disposer d’un vaste espace de 1 348 l sur fond plat, il suffit de faire basculer avec les manettes les trois dossiers de la banquette.

Revêtu d’une moquette assez épaisse, le compartiment est équipé d’une prise 230 V (+ 145 euros), mais aussi d’un bouton pour jouer sur la hauteur de caisse grâce à la suspension pneumatique en option (+ 2 677 euros) et d’un autre pour faire apparaître le crochet d’attelage (+ 1 224 euros). Grâce à ce dernier, le Porsche Macan 4 peut tracter une remorque freinée jusqu’à 2 tonnes, ou 750 kg si elle ne l’est pas.

Où ranger les câbles de recharge et les équipements de secours ? Dans le frunk de 84 l à deux vérins qui est accessible en caressant le capot. Ce coffre avant est, lui aussi, généreusement tapissé.

2+1 places à l’arrière

Grâce à 9 cm supplémentaires, l’empattement du Porsche Macan de seconde génération s’étire désormais sur 2,89 m. Ce qui se traduit par davantage d’espace aux jambes pour les deux passagers assis à l’arrière. Ils trouveront une banquette très confortable, mais dont l’assise basse fait nettement relever les genoux.

Soulignés de surpiqûres, les accoudoirs sont bien rembourrés. Les zones de rangement sont composées de bacs étroits en contreportes et d’aumônières en bas de dossiers des sièges avant. Il vaudra mieux n’utiliser la place du milieu que très exceptionnellement.

Abritant l’accoudoir central avec les deux porte-gobelets, elle est étroite, dure, et encombrée par un tunnel de service certes pas très élevé, mais aussi par la console qui supporte les boutons et buses de la climatisation 4 zones (+ 432 euros). On y trouve aussi, peu visibles, deux prises USB-C. Si elles sont loin de s’effacer complètement à l’ouverture, les vitres arrière sont fumées, insonorisées et thermo-isolantes (+1 494 euros).

Un habitacle très accueillant

« Quand on ouvre la porte, on a vraiment une qualité de fabrication très soignée comme toujours chez Porsche », apprécie Maxime Fontanier en s’installant au volant du Macan 4 doté du déverrouillage mains libres (+ 937 euros). Les passagers assis à l’avant profitent aussi d’une présentation très améliorée par diverses options : Pack cuir étendu (+ 3 637 euros), sièges à réglages électriques avec mémoire (+ 1 165 euros) et ventilation (+ 913 euros), inserts en carbone (+ 1 321 euros), ciel de toit en Race-Tex (+ 1 321 euros).

Le poste de commande s’est aussi éloigné de la version de base avec le volant Sport GT chauffant (+ 546 euros) et la montre chronographe (+ 822 euros). Derrière le cerceau, la présentation du combiné numérique d’instrumentation 12,6 pouces est paramétrable. Les trois cadrans peuvent même disparaître au profit de la cartographie du système de navigation qui repose sur Google Maps.

Comme à l’arrière, les prises ne sont pas d’une grande accessibilité et les espaces de rangement ne sont pas des plus volumineux, y compris au niveau de la boîte à gants et de la trappe sous l’accoudoir central.

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Premiers tours de roue

Au milieu du tableau de bord, c’est une dalle horizontale de 10,9 pouces qui supporte le système d’infodivertissement sous processeur Samsung et système d’exploitation Android Automotive. L’ensemble avec connexion 5G se montre fluide et très réactif. Un autre écran de même format pourrait être ajouté pour le passager assis à côté du conducteur (1 440 euros).

Avec le planificateur, il est possible d’accéder aux informations concernant les bornes de recharge par lesquelles passer pour parvenir à destination. Porsche propose une application qui offre différents services : localiser le véhicule, surveiller la recharge à distance, mettre à bonne température l’habitacle avant de partir. Le démarrage du véhicule s’effectue par un bouton à gauche du volant.

Avec une voiture aussi large, rien d’étonnant à ce que le diamètre de braquage s’élève à 12,1 m. Un mètre peut être gagné en prenant en option les roues arrière directrices (1 872 euros). Grâce à la suspension pneumatique, les ralentisseurs sont avalés avec douceur mais pas vraiment en silence. Ni palette au volant ni dispositif e-Pedal : le freinage régénératif n’est pas très prononcé sur le Macan 4.

L’ergonomie des commandes s’apprécie de suite en roulant, en particulier en raison de l’affichage tête haute en réalité augmentée (+ 2 197 euros). La visibilité sur l’extérieur est bonne, avec de larges rétroviseurs à l’extérieur. Celui de l’habitacle est en revanche assez petit, mais, sur l’exemplaire que nous essayons, nous pouvons profiter de la caméra 360 degrés comprise avec l’assistance active au stationnement (+ 1 081 euros).

Un peu desservi par son poids élevé

Quatre modes de conduite sont à la disposition du conducteur (Normal, Sport, Sport Plus et Offroad) qui jouent à la fois sur la réponse de l’accélérateur, la rigidité du châssis et l’éclairage ambiant. Grâce à la garde au sol qui peut varier de 18,5 à 22,5 cm, il est possible d’évoluer sur des surfaces relativement abîmées.

Sorti de là, le mode Sport Plus qui raffermi au maximum la suspension permet de profiter de toute la réactivité du groupe motopropulseur. Et ce, en appréciant, ou pas, le son électronique Porsche Electric Sport Sound (+ 456 euros) désactivable, sans doute pas aussi prenant que le dispositif façon moteur thermique de la Hyundai Ioniq 5 N : « J’aurais préféré un faux bruit de Flat 6 ou de V8, ça aurait été plus rigolo ».

Sur petite route sinueuse, l’excellente direction du Macan est appréciable : « C’est un des gros points forts de Porsche ». Avec une répartition des masses avant/arrière de 48/52, le véhicule se montre effectivement très équilibré quand on lui chatouille un peu l’accélérateur.

Même s’il est correct sur sol sec, le freinage à fort à faire avec un engin qui accuse 2 330 kg à vide sur la balance, soit 350 kg de plus qu’un Tesla Model Y à grande autonomie et motricité intégrale. D’où un certain roulis que le bolide peut prendre en enchaînant les virages serrés desquels il « ressort comme une balle ».

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Jusqu’à 400 km sur autoroute

Avec une vitesse de pointe de 220 km/h pour le Macan 4, et même 260 sur la déclinaison Turbo, le SUV familial compact à la sauce électrique pourrait apparaître idéal à ceux qui ont l’habitude de filer sur les autoroutes allemandes. Il faudra cependant penser à lui ajouter quelques options supplémentaires pour disposer d’aides à la conduite comme le régulateur de vitesse adaptatif (660 euros) et le guidage actif dans la voie InnoDrive (1 620 euros).

Avec le vitrage insonorisant, la filtration des bruits d’air est très bonne, même si l’on entend un petit filet à 110 km/h au niveau du montant central. Il n’est pas plus prononcé à 130 km/h, alors que du souffle aérodynamique est apparu dans la zone du pare-brise.

En cycle mixte WLTP, le constructeur communique sur une consommation de 18,4 kWh/100 km pour le modèle entre nos mains, soit une autonomie supérieure à 500 km. « Dans la réalité, il faudra plutôt tabler sur 20 kWh de consommation moyenne. Sur autoroute à 130, vous serez plutôt sur 24 kWh/100 km », corrige Maxime Fontanier qui a obtenu cette dernière valeur sous une température favorable de 16° C. Le rayon d’action se réduit alors à environ 380-400 km.

Le prix de deux Tesla Model Y

Si l’on met de côté le chargeur embarqué 11 kW AC qui demandera jusqu’à dix heures pour un plein complet, le Porsche Macan 4 est très bien doté concernant la régénération de sa batterie. Avec une architecture sous 800 V, sa courbe peut atteindre les 270 kW en courant continu et les maintenir légèrement au-delà des 50 % d’énergie dans le pack.

À condition de pouvoir se brancher sur une borne prête à envoyer un tel flux, et pas seulement sur le papier ou l’indication sur le matériel ! Ainsi lors de notre tentative dans une station TotalEnergies où les chiffres n’ont pas dépassé les 150 kW à un niveau de batterie autour des 45 %. Un phénomène constaté également par un électromobiliste en Hyundai Ioniq 5 déçu.

Acquérir le modèle de base du Porsche Macan 4 demandera d’aligner 91 439 euros. L’exemplaire à notre disposition embarquait pour environ 30 000 euros d’options, soit un total dépassant les 120 000 euros TTC. « Ça fait presque deux Tesla Model Y. Ce qui fait très très cher, même si la qualité de fabrication et l’agrément de conduite comme le confort sont au rendez-vous », conclut Maxime Fontanier.

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