Smart #1 et Mercedes EQE

Dans le secteur d’Avignon, Caroline et Valentin ont progressivement adopté la mobilité électrique en 2020. Avant de trouver leur flotte idéale, ils ont utilisé plusieurs modèles. Une période riche en anecdotes.

D’abord une Renault Zoé

A 40 ans, Valentin est chef d’entreprise. Son épouse assure depuis quelque temps auprès de lui la fonction d’assistante de direction. C’est elle qui a amené à la maison l’électromobilité : « C’était en 2020, juste avant le premier confinement. Je ne travaillais pas encore avec mon mari et utilisais une voiture diesel pour des déplacements en ville de quelques kilomètres. Je me suis alors posé la question de mon électro-compatibilité ».

Elle avait déjà opté pour des citadines : « C’étaient par exemple des Renault Twingo et Citroën C3. Je voulais continuer avec une petite voiture mais avec un minimum d’autonomie. En général, mes plus longs trajets, c’était pour rendre visite à ma mère, soit 60 kilomètres aller et retour. Une électrique pouvait donc complètement me correspondre ».

Son choix s’est porté sur une Renault Zoé : « C’était un modèle avec toutes les options que j’ai toujours rechargé à la maison. Je n’ai jamais rencontré de problème avec, et en tout cas pas au niveau de l’autonomie, car on avait bien posé les choses avant et c’était la deuxième voiture du foyer. En raison de la Covid-19, elle n’a d’abord pas bougé pendant deux mois. J’avais commandé une bâche pour la protéger ».

Concernant la Zoé, Valentin précise : « Avec cette voiture déjà très répandue, on a aussi fait le choix de la fiabilité et de la tranquillité. L’autonomie de la Volkswagen e-Up! nous a semblé trop limitée ».

Petit tour de passe-passe chez Mercedes

Quelques mois plus tard, en septembre, notre lecteur recevait aussi sa nouvelle voiture : « C’était une Mercedes CLA hybride rechargeable. C’était ma manière de faire un petit pas vers l’électrique. J’apprécie beaucoup la fiabilité des autonomies annoncées par le constructeur. Il était question d’environ 70 km après recharge complète de la batterie. J’atteignais plutôt régulièrement la centaine ».

Très vite le couple est passé à une autre organisation : « Valentin souhaitait avoir une Tesla et moi j’avais des déplacements réguliers à effectuer à Bandol [NDLR : Environ 300 km aller-retour]. Ca m’inquiétait de les réaliser avec la Renault Zoé. J’ai reçu une Mercedes Classe A hybride rechargeable. C’était cependant un modèle sans option. Je la trouvais trop au ras du sol, comme une sportive. Ce n’était pas mon choix. En revanche j’étais contente de son autonomie électrique et de son confort ».

Son mari nous éclaire : « Je fonctionne en leasing pour mes voitures d’entreprise. En abandonnant la CLA pour une Tesla, j’allais y perdre pas mal en pénalités. Sauf en continuant la série chez Mercedes. C’est pourquoi nous avons pris pour ma femme une voiture de la marque chez mon concessionnaire habituel ».

Passage chez Tesla

Reçue il y a environ un an et demi après une attente de trois mois, la Tesla Model 3 n’a pas beaucoup servi à Valentin : « Elle m’a été livrée en février ou mars 2022. En avril elle était déjà sur le toit, à cause d’un automobiliste qui m’a coupé la route. Sa dashcam m’a été bien utile pour prouver l’entière responsabilité de l’autre conducteur. Avant visionnage de la vidéo de l’accident, c’était 50/50 pour les assurances. Nous avons tout de même eu le temps d’effectuer notre premier long trajet en voiture électrique avec elle : 600 km aller-retour pour aller dans le Gers ».

La berline accidentée a vite été remplacée par un Tesla Model Y Performance : « Je m’étais dit à l’époque que je ne quitterais jamais Tesla. Principalement en raison des superchargeurs : avec eux, on part sans avoir à réfléchir où on va devoir aller recharger. Les deux fois où on a voulu se brancher chez TotalEnergies, une borne au mieux était déjà utilisée et les autres en panne. Le matériel 22 kW AC du département est bien plus fiable en comparaison ».

Son SUV Tesla bénéficie d’une légende que notre lecteur aime entretenir : « J’avais essayé à Aix-en-Provence le Model Y. L’exemplaire que j’ai reçu était un des tout premiers fabriqués en Allemagne. Il aurait servi à Elon Musk lui-même lors de sa venue à Saint-Tropez ».

Finalement déçus

Le couple a pas mal roulé avec le SUV de la marque américaine : « En un an, le compteur affichait 44 000 kilomètres. Nous sommes allés en Allemagne et en Espagne avec lui. Son coffre était bien plus pratique et capacitaire que celui de la Model 3, et j’ai retrouvé avec ce véhicule la position de conduite en hauteur que j’aime bien ».

Valentin se rappelle aussi beaucoup des défauts de son Model Y : « La gestion automatique des feux n’est pas top, l’Autopilot maxi se montre capricieux, et au niveau du confort des suspensions, avec les jantes de 21 pouces, c’est juste une planche à pain. Au moindre dos d’âne, c’était un peu compliqué ». Sur ce dernier point, Caroline abonde : « Je me décollais du siège par anticipation. D’autres passagers de Model Y nous ont avoué en faire autant ».

Son mari pensait rebondir avec une Tesla Model S mais a finalement claqué la porte : « On n’est pas des clients mais des numéros chez Tesla qui se comporte comme un vendeur de téléphones. Impossible par exemple de négocier une reprise : c’est tant, et rien d’autre. Je change de voiture tous les ans : je ne demande pas à ce qu’on déplie le tapis rouge, mais au moins, l’accueil chez Mercedes est personnalisé ». Caroline témoigne : « Pour mon mari, le contact, c’est vraiment quelque chose d’important. Ca a beaucoup joué pour son retour chez Mercedes ».

Passage à la Mercedes EQE

Le choix initial de Valentin pour sa nouvelle voiture n’a pas pu être satisfait : « Je regarde toutes les vidéos de Maxime Fontanier pour Automobile Propre. Je souhaitais acheter le SUV électrique Lotus Eletre, proposé aussi chez notre concessionnaire. Comme il a tardé à être disponible, j’ai pris une Mercedes EQE. Elle embarque un des meilleurs planificateurs du monde. Et question Autopilot, les gens de chez Tesla devraient l’essayer. Pas de bip, une gestion très performante et en douceur des ronds-points et des virages avec une vitesse bien adaptée ».

Notre lecteur apprécie aussi « la suspension pneumatique et une autonomie supérieure de 150 km environ à celle du Model Y. Elle est annoncée autour des 650 km avec la batterie de 94 kilowattheures de capacité brute. J’arrive à les tenir sur les nationales. Dès les premiers trajets, j’ai obtenu des consommations de 13 à 15 kWh/100 km. Sur autoroute à 130 km/h et avec la clim je note 18 kWh/100 km ».

Il avoue : « La Mercedes EQE une voiture qui a une assez mauvaise presse concernant sa présentation générale. C’est vrai que l’avant est plutôt moyen. Mais je trouve l’arrière magnifique. La carrosserie est dessinée comme un galet pour l’efficience. Son prix se situe entre celui du Tesla Model Y et de la Model S. C’est-à-dire environ 30 000 euros au-dessus du Performance que nous avions précédemment ».

A l’heure de la prise d’interview, sa femme et lui s’apprêtent à le découvrir davantage : « Nous allons partir pour un roadtrip de 2 500 km en passant par l’Alsace, l’Allemagne, la Belgique, avec retour par le nord de la France et Paris ».

Smart #1

Depuis l’arrivée de l’EQE, Caroline a rendu sa Mercedes Classe A : « En un an et demi, je ne suis pas passée plus de trois fois à la pompe avec cette hybride rechargeable. Le moteur thermique n’est donc pas essentiel pour moi. Mon premier contact avec la Smart #1 a été bizarre. Valentin m’a envoyé une photo par message. Je lui ai répondu que je la trouvais moche [NDLR : Ce n’est pas le terme exact mais celui-là passe mieux, en complicité avec Caroline et Valentin]. De face, on dirait une tête de canard avec le bec de Donald ».

Elle a vite révisé son avis : « On a regardé des essais en allemands et en japonais avant de découvrir ceux de Maxime Fontanier. J’ai craqué pour l’intérieur très joli et dont je peux dire maintenant qu’il est bien fini. On s’est inscrit sur un forum allemand pour avoir très tôt des retours d’utilisation alors que la #1 n’était pas disponible en concession ».

Un essai a finalement pu être réalisé en mai ou juin : « C’était à Marseille, avec un exemplaire en finition Pro+. Les premières Smart #1 venaient d’arriver en France. En la prenant à 11 h 00, on nous a dit d’aller manger tranquillement avec et de la ramener vers 14 h 00. Valentin aurait aimé que je prenne la Brabus, mais moi je tenais à la Launch Edition, avec un meilleur coffre ».

Un essai convaincant

Là encore les aides à la conduite ont su séduire : « Nous avons essayé la Smart #1 sur les routes de campagne mais aussi dans les bouchons à Marseille. J’aime bien la position de conduite en hauteur, les options comme l’affichage tête haute, les réglages électriques des sièges, le toit panoramique. Maintenant je trouve cette voiture magnifique et en suis vraiment amoureuse. Plus petite que la Classe A de presque 30 cm, je retrouve un petit gabarit qui me va très bien. C’est une citadine ».

L’empreinte au sol de cette voiture est de 4,27 x 1,82 m, pour une hauteur de 1,64 m. Tout n’est pas encore complètement d’équerre sur cette voiture chinoise que Caroline a reçue il y a trois semaines au jour de l’interview : « Le système multimédia est en retard, s’exprimant en anglais. C’est un modèle encore jeune. On attend des mises à jour pour pouvoir en profiter pleinement. Malgré cela, je la conseillerais déjà sans problème. C’est une voiture qui attire les regards, plutôt pour les femmes, un peu comme la Mini ».

Même la mère de notre lectrice a été conquise par la Smart #1 : « Mes parents sont passés à l’électrique en janvier avec une Renault Megane E-Tech. Ma mère qui n’est pas très voiture s’est assise dans la mienne et voudrait maintenant échanger sa compacte ». Valentin note : « Chez Smart, ils sont parfois un peu pingre. Il n’y a qu’une seule clé et pas de surtapis pour une voiture qui coûte quand même dans les 45 000 euros ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Caroline et Valentin pour leur témoignage de couple vraiment très intéressant à plus d’un titre et la multitude de photos envoyées.

Avis de l'auteur

Je trouve cette interview notable en raison de la façon parfaitement décomplexée de Caroline et Valentin de passer de modèles thermiques à l’électrique, avec un détour vers l’hybride rechargeable pour revenir à l’électrique. Et ça, c’est un phénomène assez nouveau chez nos lecteurs. Déjà hier avec Hugo, marin âgé de 25 ans, aujourd’hui en Peugeot e-208, mais prêt à adopter une hybride si la 308 électrique ne pouvait pas lui être financièrement accessible à la fin de sa LOA.

C’est le signe que de plus en plus d’automobilistes ne voient plus l’électrique comme une agression contre leur liberté ou l’ennemi de la voiture essence et diesel, mais bien plus comme une proposition convaincante que l’on est prêt à adopter si elle apparaît adaptée à son propre usage. C’est une révolution qui est en train de se dérouler en 2023, alors même que le maillage en bornes de recharge devient convaincant… sauf encore l’été, dans les stations balnéaires par exemple.

La Smart #1, j’ai aussi eu l’occasion de l’essayer dernièrement, le même jour que la berline du constructeur vietnamien Vinfast et que les Opel Corsa-e et Mokka-e. Je n’attendais rien de spécial de la citadine chinoise. Erreur, car c’est une redoutable séductrice qui recule déjà le siège du conducteur à fonds pour qu’il puisse plus facilement s’installer au volant.

Contrairement aux deux Opel où je n’ai jamais réussi à trouver un réglage satisfaisant me permettant de lire totalement le combiné d’instrumentation, la Smart fait le maximum. Tout tombe bien sous les yeux, avec, en plus, un affichage tête haute très bien développé. Avec ma corpulence, je me sens vraiment malheureux dans les sièges d’une Mini électrique. Mais pas du tout dans la #1. Je comprends vraiment qu’on puisse craquer pour ce modèle, homme ou femme. Déjà électromobiliste, ma fille a cependant été bien moins sensible à cette voiture. Comme quoi, les goûts et les couleurs…