L’ONG Transport & Environment publie une étude sur les taux de CO2 moyens des acteurs automobiles. Si certains sont dans le vert, d’autres sont loin des seuils réglementaires et risquent d’importantes pénalités financières.

Le CAFE, ce n’est pas une boisson mais un acronyme faisant trembler les constructeurs automobiles en Europe. En 2021, cette régulation instaure en moyenne des émissions de 95 g/km de CO2 par véhicule, variant selon chaque groupe. Si la réduction des émissions des moteurs essence et diesel, notamment via la micro-hybridation, représentent un axe d’amélioration important pour les constructeurs, ce sont les véhicules électriques et hybrides qui concentrent toutes les attentions. Selon les règles européennes, ces modèles comptent actuellement double. Philippe vous rappelait justement les diverses conditions avec l’étude de l’ICCT.

L’organisation non gouvernementale Transport & Enviroment a fait son propre état des lieux. En compilant les chiffres du premier semestre 2020, elle a identifié les meneurs et les retardataires.

PSA, Volvo et BMW dans le vert

Le mieux situé est étonnamment PSA qui n’avait que peu d’électriques dans sa gamme voilà quelques mois. Mais avec l’appui de la Peugeot e-208, du 3008 Hybrid ou de la DS 3 Crossback E-Tense, le groupe français s’en sort avec déjà 5 grammes d’avance sur son objectif.

Malgré ses grands SUVs et ses grosses berlines, Volvo avait déjà déclaré être en avance et pouvoir vendre ses crédits pour d’autres groupes à la peine. Tous ses modèles sont aujourd’hui disponibles en hybride rechargeable. BMW a aussi puisé dans ce type de motorisation (dont le populaire X1 testé récemment) pour passer le seuil en complément de la Mini électrique et de sa « vieille » citadine i3 dont les ventes ne font qu’augmenter.

Entre BMW et Volvo, pointe FCA. Fiat-Chrysler est pourtant bon dernier. Normal, côté électrique et hybride rechargeable, les Jeep Renegade/Compass 4xe et Fiat 500 électrique débarquant à peine. Alors pourquoi le groupe italo-américain est en avance ? Tout simplement parce qu’il a racheté à Tesla ses crédits CO2.

Renault, Toyota et Ford dans les plans

Toyota devait aussi passer largement son objectif, grâce à ses nombreux modèles hybrides. Or, Toyota fait la paire avec son compatriote Mazda, qui ne possède que le MX-30 en électrique se vendant peu, donnant un taux de CO2 à l’équilibre.

Avec l’aide de la ZOE qui permettrait à elle seule de baisser le taux de 15 g/km, Renault atteint également son but. Son cousin Nissan, grâce à la LEAF, devrait aussi passer sans problème, tout comme Ford avec son Kuga hybride rechargeable.

Renault ZOE 2019

Renault dit merci à la ZOE, qui baisse de 15 g/km son compte de CO2 !

Mercedes, JLR et Hyundai et VW dans le rouge

Malgré une offre électrique importante, les Coréens Hyundai et Kia sont derrière leur cible. Séparés en Europe (Kia fait partie du groupe Hyundai), ils ont encore 3 et 7 grammes à récupérer d’ici la fin d’année. “Kia atteindra bien ses objectifs sans problème. Les chiffres arrêtés à fin juin dans l’étude ne prennent pas en compte notre important portefeuille d’électriques qui a commencé à être livré en juillet” a tenu à préciser un représentant de la marque en réaction au présent article.

A 5 grammes de son objectif, Volkswagen dispose désormais de son électrique ID.3 pour combler le déficit. A noter que Volkswagen intégrera les crédits du MG ZS.

L’un des plus en retard est Daimler, maison-mère de Mercedes-Benz, 9 g/km derrière l’objectif. Avec de gros véhicules et moteurs puissants, le groupe allemand ne peut compenser avec les faibles ventes électriques de Smart et de l’EQC. Néanmoins, l’hybride rechargeable pourrait grimper à 10% des ventes en 2020, sous l’effet des GLA et Classe A 250e.

Enfin, Jaguar-Land Rover est la lanterne rouge de l’étude, à 13 g/km sous l’objectif. L’électrique I-Pace et le déploiement d’un 4 cylindres essence sur les entrées de gamme n’ont pas suffi. Les marques anglaises vont devoir accélérer la mise en route des Range Rover Evoque P300e et Jaguar F-Pace P400e pour éviter les pénalités.

Et si vous être curieux, vous remarquerez les évolutions entre 2018 et 2020. L’an dernier, JATO Dynamics estimait les pénalités, mais en deux ans, beaucoup de choses ont changé !