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Organisé par l’Automobile Club de Charente-Maritime, la balade des passions automobiles a été pour nous l’occasion de donner la parole aux chaleureux participants en voitures anciennes et en électriques. Qu’apporte à chacun une telle sortie ?
En 2023 déjà, nous avions imaginé aller à la rencontre des automobilistes inscrits à la deuxième édition de cet événement. En raison d’un imprévu de notre côté, nous avions alors à la place posé par téléphone quelques questions à Jérôme Piquenot. Rejoindre la colonne cette année a été l’occasion de compléter ses propos recueillis il y a deux ans : « À l’Automobile Club de Charente-Maritime depuis maintenant 23 ans, je vais bientôt fêter mes dix ans comme président ».
Sa volonté est de montrer que la passion automobile n’a pas de frontière entre les genres. C’est pourquoi on peut trouver aussi bien des voitures anciennes, d’exception, électriques et hybrides dans le convoi. Il nous avait dit en 2023 : « J’avais à cœur d’organiser un rallye touristique destiné à l’ensemble des passionnés de l’automobile. Je suis hermétique aux oppositions et contradictions entre voitures anciennes et voitures modernes ».
Il fait encore ce constat : « La passion de l’automobile est transversale. C’est pourquoi il est bien d’inclure dans notre Automobile Club les nouvelles mobilités aux véhicules historiques. Nous avons aujourd’hui une super ambiance qui prouve bien que tout ce monde s’entend comme larrons en foire ».
A l’origine, cette idée de mêler les genres automobiles vient d’un travail commun avec Hervé Lorioux que bien des électromobilistes connaissent. Il était aussi avec nous ce dimanche 22 juin 2025 pour la sortie en Vendée au départ de La Rochelle. « C’est depuis ce premier Charente-Maritime électrique tour organisé avec lui que je m’intéresse aux véhicules électriques. Ca a été une vraie découverte pour moi », confie Jérôme Piquenot.
Ne roulant pas à ce jour en VE, c’est avec une youngtimer, une berline Citroën XM 2 litres essence Turbo CT à boîte automatique, qu’il ouvrait la route lors de cette troisième édition de la balade des passions automobiles : « J’ai passé une partie de ma vie à rouler avec des voitures neuves ou récentes avec, en doublure, une plus ancienne. J’ai ainsi eu des Citroën 2 CV Dolly, Volvo 240 break, Ford Sierra. Actuellement, je ne roule qu’en anciennes ».
À lire aussiEn nous comptant avec un Kia e-Niro, il y avait 10 véhicules : 5 VE + 5 anciennes. Les personnes à l’extérieur n’ont sans doute pas remarqué que la colonne était volontairement formée d’une ancienne, une électrique, une ancienne, une électrique…
La balade était découpée en plusieurs tronçons. De La Rochelle jusqu’à Thiré, près de Sainte-Hermine, il y avait 55 km à parcourir pour aller visiter les jardins des Arts florissants du claveciniste William Christie. C’est là que nous avons rejoint le groupe vers 11 h 00. Par leurs formes et surtout leurs couleurs, notamment la vivacité du jaune de la Fiat 850 Spider avec un énorme frunk à l’avant (le moteur est à l’arrière), les anciennes se distinguaient des électriques pour la plupart grises.
Le flamboyant cabriolet italien et David, son propriétaire, ont un point commun : être officiellement nés en mai 1971 : « C’est ma première voiture ancienne. Je l’ai prise pour cette coïncidence des dates, et parce qu’elle était dans mon budget et proche de La Rochelle. J’en suis très content ».
Avec une électrique, il a l’impression qu’il lui manquerait la sonorité d’un moteur. Attention, cet automobiliste manie à souhait le second degré : « J’aime beaucoup la ligne de la Renault 5 E-Tech qui me rappelle la Turbo des années 1980. Le jour où le modèle d’aujourd’hui sort en thermique ou en hybride, prévenez-moi ! ». Comme tous les autres participants, il a apprécié cette nouvelle sortie qui s’est déroulée dans la bonne humeur, l’humour, l’accueil des autres et sous le soleil.
À l’inverse de David, Jacques ne reviendrait pas à une ancienne : « Ma toute première voiture a été une Citroën Ami 6 berline en vieux rose, une couleur que personne ne voulait. J’ai aussi eu plus récemment un scooter Lambretta et un Solex. Je trouve que dans la circulation actuelle, rouler en ancienne peut être dangereux en raison d’un freinage moins performant ».
Ayant reçu une formation d’électricien, le Lorrain d’origine trouvait sympa d’avoir une électrique en seconde voiture : « J’avais pris une Mia 3 places à batterie 12 kWh dans la série spéciale ‘Mia Amore’ de 2012. Comme je suis né en Meuse, on m’avait attribué celle numérotée 55 ».
Son témoignage livré lors du pique-nique a intrigué autour de nous : « C’était une voiture pratique, innovante, fonctionnelle, avec le conducteur placé au milieu et non à gauche. Cette configuration permettait de la vendre partout dans le monde sans devoir adapter le poste de conduite. Grâce à cet aménagement, les passagers à l’arrière pouvaient allonger leurs jambes. Les portes étaient coulissantes et une partie du plancher s’escamotait à l’ouverture afin de créer une zone de sécurité où mettre pied à terre ».
Aujourd’hui, sa femme et lui utilisent une Tesla Model 3 : « Sortie en 2019, son compteur affiche déjà 180 000 km ». Concernant la balade vendéenne, Jacques philosophe, comme il aime si bien le faire : « C’est une sortie qui crée des ponts dans une société où les gens ont plutôt tendance à créer des murs ».
À côté de Jacques, Alain boit ses paroles en participant au débat : « Il m’ouvre les yeux sur les véhicules électriques. Je n’en ai jamais eu et j’étais même plutôt bloqué auparavant dessus. Une sortie comme celle-là permet de progresser. Je reconnais que dans les centres-villes, l’électrique est idéal ».
Très communicatif, il est venu avec sa Porsche 356 C de 1963, la plus ancienne pour cette troisième édition de la balade. Si sa carrosserie tout en rondeur est clairement datée, la voiture apparaît pourtant quasiment neuve : « La 356 a été commercialisée de 1948 à 1965. Elle est sortie dans l’esprit de séduire les femmes aux États-Unis. Mon exemplaire en revient d’ailleurs. Comme pour la Citroën DS, son esthétique n’a jamais été égalée. La 911 a beaucoup perdu en rondeurs ».
Des anciennes, Alain en a eu d’autres. Il regrette sa première, une Matra 530 rouge qui lui a permis de rejoindre le milieu des passionnés de véhicules historiques.
Claude est sans doute l’automobiliste passionné qui colle le plus à lui tout seul à l’esprit de la balade. Déjà en participant avec son AC Cobra, il a coché les cases de l’ancienne et de la voiture d’exception. Les deux autres, c’est en roulant au quotidien avec une hybride (Lexus 450h) et un quadricycle électrique : « Le Renault Twizy répond à mes besoins de mobilité urbaine. C’est un véhicule propre, silencieux, respectueux de la ville, tonique et rapide. Je fais 100 % de mes déplacements en ville avec lui, parfois à deux avec madame ».
À lire aussiQuestion anciennes, sa préférence va « à celles des années 1960. Plutôt des américaines, avec une certaine rusticité, pour les sensations qu’elles procurent ». Son AC Cobra embarque un bloc V8 : « J’aime sa sonorité. C’est une voiture mythique qui m’a toujours fait rêver ».
Claude ne voit « pas d’oppositions entre les voitures anciennes et les véhicules électriques. Le VE est une jolie opportunité pour se déplacer proprement et sans faire de bruit. Notre balade est une manière de montrer qu’on n’est pas soit pour les anciennes soit pour les électriques. Aujourd’hui, nous sortons entre amis. Ensuite, en fonction des usages et des situations, on prend le moyen de locomotion qui nous convient ».
Jean-Pierre aime les voitures anciennes et en a plusieurs. Ce dimanche 22 juin 2025, il est venu avec une Renault 4 Clan découvrable en très bel état : « J’ai aussi une Citroën 2 CV, une Renault Primaquatre de 1937 et une NN de 1927. Elles ont une image différente de celles d’aujourd’hui. Ce sont des voitures que l’on conduit, et non, comme beaucoup maintenant, qui veulent nous conduire. Je reconnais que c’est sécurisant, mais les électriques comme les actuelles thermiques ont un côté Pif Gadget, avec un tableau de bord compliqué à lire et une complexité électronique ».
Concernant les VE : « Je trouve qu’on oblige beaucoup trop les gens à y aller. C’est une solution partielle pour la mobilité, mais elle est trop présentée comme la solution unique. L’électrique est une belle invention, mais il y a un certain lobbying financier malsain autour d’elle ». Il se pose cette question : « Je ne vois pas comment ou pourra remplacer les camions par des modèles électriques. Ce qui m’inquiète, c’est une possible pénurie d’électricité. Est-ce qu’on y met vraiment les moyens nécessaires ? ».
Jean-Pierre n’a donc pas de VE : « Il n’y a pas de modèles qui me plairaient. Je ne suis pas dans l’hostilité les concernant. C’est un problème de politique que d’être dans l’opposition avec ce que veut l’autre quand il n’est pas du même bord. J’aime bien le mélange des genres et de tous les gens qui aiment la voiture. Qu’on ne partage pas tous les mêmes expériences, ce n’est pas un problème ».
Membre du e-France Café pour la Nouvelle-Aquitaine, Hervé roule aujourd’hui en Renault Megane E-Tech. Il possède toujours sa Renault Zoé achetée en 2013 : « Elle a maintenant 176 000 km. Son SoH est aux alentours de 85 %. Elle continue sans problème à parcourir tous les jours les 56 km pour m’emmener au boulot. Quand je l’ai achetée, j’avais deux diesels dont une Clio devenue épave à la suite d’un accident. Renault venait de sortir la Zoé. Electromécanicien de métier, l’électrique m’a tout de suite plu. Je n’avais auparavant jamais eu de voiture neuve ».
Un tel bouleversement dans le foyer a nécessité de « trouver des arguments pour convaincre madame ». Avant la Megane, il y avait une seconde Zoé à la maison : « C’était pour remplacer notre dernière voiture diesel dont le moteur avait rendu l’âme. Cet événement est arrivé quand Renault a commencé à commercialiser la version 40 kWh ».
L’évolution de la capacité énergétique de la batterie a permis d’envisager des vacances plus lointaines : « J’organise les trajets pour une recharge de milieu de parcours qui tombe au moment du déjeuner. Avant, on s’arrêtait à la borne tri-standard Auchan d’Angoulême, puis on rejoignait notre lieu de vacances. Maintenant, la pause intermédiaire se fait à Périgueux et nous allons jusque dans l’Aveyron ».
À lire aussiDans ses souvenirs, Hervé remonte à la Renault 6 de son grand-père : « C’est la plus ancienne voiture que j’ai eue. Aujourd’hui, si je pouvais avoir un véhicule historique, ce serait donc une R6, en version TL ». Il est tout à fait dans son élément ce dimanche 22 juin 2025 : « Mêler les voitures électriques et les anciennes, c’est parfait ! J’essaye de faire connaître autour de moi cette balade entre passionnés de l’automobile. Cette passion, c’est ce qui fait que l’on s’entend bien dans le groupe ».
À vous tous, hommes et femmes qui avez participé à cette troisième Balade des passions automobiles de l’Automobile Club de Charente-Maritime, j’adresse un très grand merci pour votre accueil, votre ouverture et votre sympathie. Pendant une bonne partie de la journée, je me suis pleinement senti des vôtres. Vous avez un talent fou pour mettre à l’aise les autres et partager vos expériences.
Deux autres participants n’ont pas été cités dans l’article. Tout d’abord mon fidèle binôme Julien avec lequel j’ai participé à sept ou huit Vendée énergie Tour. Il était là avec sa Tesla Model Y. Il y avait aussi Davy, Expert e-tron venu avec une Audi SQ6 électrique. Un prochain article sera publié où il nous parlera de son métier et de sa propre passion de l’automobile.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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