Dacia Spring

Responsable du secteur Grand Ouest pour le e-France Café, Gautier Rouleau a abandonné il y a un an et demi une problématique Peugeot e-208. Souhaitant revenir à un modèle de conception plus simple pour davantage de fiabilité, il a ensuite choisi une Dacia Spring qu’il a utilisée d’une manière plutôt intensive. Il n’a pas l’intention de l’abandonner de sitôt.

L’histoire derrière le passage à la Dacia Spring

Nous avions déjà rencontré Gautier Rouleau il y a deux ans après l’ouverture près de Rennes (35) d’une station de recharge IECharge de NW Groupe. Les photos prises à l’époque témoignent que nous avons tous les deux changé de voiture : « Au bout de deux ans et quatre mois, j’ai fait résilier ma LOA sur une Peugeot e-208 de mars 2020 en raison d’une expérience SAV désastreuse. J’ai connu des tas de soucis avec cette voiture, et même dû louer un véhicule quand elle a été immobilisée environ deux mois ».

Cet épisode l’a amené à redéfinir son projet : « Je souhaitais deux choses, la première étant de réaliser des économies sur les mensualités. Après avoir payé 390 euros par mois pendant quatre ans, j’aurais dû encore verser 18 000 euros à l’issue de la LOA pour être propriétaire de la e-208. Pour la Dacia Spring, j’ai pris un crédit Renault Diac sur quatre ans, plus compétitif que les offres de ma banque. Je rembourse 340 euros de mensualité ».

Et la deuxième exigence ? « Je tenais à aller vers du low-tech. Ce qui a causé la panne sur ma Peugeot e-208, c’est l’absence d’un système auxiliaire pour refroidir la batterie. Cette dernière chauffe sur les longs trajets au cours desquels on utilise la recharge rapide, causant un défaut. Sur la Dacia Spring, on a un bon vieux ventilateur qui refroidi une batterie plus petite et rechargeable en DC à une moins forte puissance. D’où potentiellement moins d’embêtements à ce niveau ».

Un usage pas seulement local

Notre lecteur n’a pas hésité longtemps sur le modèle : « J’avais aussi regardé du côté de la Renault Twingo électrique, mais elle n’avait pas de recharge rapide. La MG4 n’était pas encore disponible, sinon, du fait de sa plus grande polyvalence et de son très bon rapport prix/prestation, c’est certainement elle que j’aurais choisie en 2022. Commandée en mai de cette année-là, j’ai reçu ma Dacia Spring fin juillet suivant ».

Il peut apparaître un peu curieux de vouloir la recharge rapide sur une citadine : « Pendant plus d’un an, la Spring a été notre seule voiture. Son usage principal est de graviter autour du foyer. Elle sert cependant aussi pour aller au Mans [NDLR : A 150 km environ], à Saint-Brieuc [NDLR : 100 km] et à La Roche-sur-Yon [NDLR : 180 km en passant part Nantes] ».

Pour atteindre le plus directement ces trois villes, Gautier Rouleau n’a pas vraiment d’autre choix que de prendre des routes à quatre voies. Il s’engage même sur l’autoroute avec sa Dacia Spring : « Très vite après avoir reçu cette voiture, nous sommes allés voir un spectacle en Vendée [NDLR : à approximativement 200 km]. Nous avons effectué un arrêt recharge de 10 minutes au niveau de Nantes, à l’aller comme au retour. Sur le parking du Puy du Fou, il y a des bornes partout, ce qui est très pratique et appréciable ».

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Une voiture qui a aussi ses défauts

Le responsable régional du e-France Café n’ira pas vous faire croire que la Dacia Spring est meilleure en tout que son ancienne Peugeot e-208 : « J’appréciais beaucoup le comportement routier de ma précédente voiture. Le châssis de la Dacia Spring est la cause de roulis dans les virages et le véhicule se montre sensible aux bourrasques latérales. On se sent moins en sécurité, moins en confiance, surtout à pleine vitesse sur autoroute lorsqu’il pleut ou que la chaussée est dégradée ».

La citadine chinoise n’est pas très à l’aise non plus dans les ronds-points : « Bruyant, l’ESP s’active un peu trop vite. La voiture n’aime pas les virages serrés. Inutile de vouloir prendre un giratoire à 40 km/h. Considérant que le véhicule glisse, qu’une roue est en train de patiner, le système va la désolidariser de l’axe moteur ».

La Dacia Spring est par ailleurs sujette aux détections fantômes d’obstacles : « Ce phénomène s’observe en particulier sur les routes de campagne aux abords des panneaux. Le radar qui sert à détecter les collisions frontales fait rapidement biper le véhicule et va couper les gaz. Si à ce moment-là, on touche à la pédale de frein, même simplement en l’effleurant, le système entre dans une logique de freinage d’urgence, avec l’ABS qui se déclenche lui aussi très tôt ».

Un scénario que notre interlocuteur relativise : « Si on continue à accélérer, le dispositif va ignorer l’alerte. À l’usage, ce n’est pas si gênant. D’autant plus qu’en ville il se montre réellement efficace ».

Une roue de secours, mais de mauvais pneus

La motricité de la Dacia Spring qu’il a reçue en version Confort Plus était aussi desservie par les boudins d’origine : « C’étaient des pneus chinois de marque Linglong. Avec eux, l’adhérence est désastreuse. Au bout d’un an, j’ai remplacé ceux à l’avant par des Continental AllSeasonContact. Non seulement l’adhérence est améliorée, mais en plus la voiture consomme moins ».

Si la Dacia Spring aligne les dizaines de milliers de kilomètres sans montrer à ce jour de grosses faiblesses dans la durée, Gautier Rouleau s’attend un jour à rencontrer un problème sur la trappe de recharge : « Elle m’a l’air un peu fragile, avec ce câble qui tire sur de petits crochets. La trappe pourrait bien s’ouvrir toute seule. Je l’ai d’ailleurs retrouvée une fois déverrouillée après avoir roulé, et je pense que je l’avais bien refermée ».

Dacia Spring

Et à propos de pneus : « C’est rare et ça mérite d’être signalé, j’ai une roue de secours et ce n’est pas une galette. Elle est dans le coffre, que je trouve d’ailleurs assez généreux [NDLR : 290 litres, ou 620 en rabattant la banquette] pour y déposer les courses du foyer ».

Elle fait le job en local

Pour résumer la Dacia Spring, le jeune Breton a trouvé cette formule : « Elle remplit sa fonction de petite voiture. Elle est adaptée aux petits trajets du quotidien. Parce qu’elle n’a que peu de gadgets, elle est d’une facilité déconcertante à l’usage. Son frein à main est à levier classique, et son bouton sélecteur de marche à trois positions ne pose pas de problème. Même quelqu’un qui ne connaît pas les voitures électriques peut vite se débrouiller avec la Dacia Spring ».

Réaliser des trajets moyennement longs reste possible avec cette citadine : « On se sent alors quand même limité pour cet usage. Sur autoroute ou voie rapide, on réalise des sauts de puce entre les bornes. Je me suis équipé d’un dongle que je branche sur la prise ODB pour exploiter au mieux le planificateur ABRP. Il tient ainsi compte du niveau d’énergie dans la batterie et de la consommation. J’ai pris l’abonnement mensuel à 5 euros qui me permet d’avoir la carte sur l’écran du véhicule, plus grand que celui de mon smartphone ».

Pas question de rouler à 130 km/h : « La voiture tient bien le 110 compteur, avec une tendance à s’essouffler un peu dans les côtes. À cette vitesse, sur autoroute, la consommation est élevée, de l’ordre de 22 kWh/100 km. C’est la faute à son profil de parpaing ». Et en ville ? « Avec sa batterie d’une capacité énergétique de presque 28 kWh, j’ai une autonomie qui peut s’élever à 250 km en ville ».

Deux voitures électriques maintenant dans le foyer

Dans la première année, la Dacia Spring de Gautier Rouleau a tout de même encaissé 37 000 km : « Six mois plus tard, son compteur affiche presque 45 000 km. Elle roule bien moins maintenant parce que nous avons acheté une seconde voiture électrique. En bénéficiant des offres de Hyundai sur de l’occasion, nous avons trouvé la perle rare en fin d’année dernière, une Ioniq de 2018 à batterie 28 kWh. Avec elle aussi j’utilise ABRP avec le dongle ».

Est-ce la fin de la Dacia Spring dans le foyer ? « Non, pas du tout, et je ne regrette absolument pas de l’avoir achetée. Nous comptons la conserver encore trois ou quatre ans. En revanche, elle effectuera moins de trajets éloignés. Pour cela, la Hyundai Ioniq est plus adaptée, notamment en proposant cinq places, dont quatre pour adultes. Dans la Spring, il n’y en a que quatre, et les passagers à l’arrière ne doivent pas être très grands ».

La berline coréenne est mieux équipée pour les longues distances : « Elle n’a pas de pompe à chaleur ni de volant chauffant, mais elle est dotée d’aides à la conduite comme le maintien dans la voie et le régulateur de vitesse adaptatif. Ça manquait sur la Spring qui n’avait qu’un simple limiteur. Ça se ressentait en fatigue dans la cheville droite sur les longs trajets ».

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Visions d’avenir

Les amateurs d’efficience adorent en général la Hyundai Ioniq connue pour sa sobriété : « Elle se montre en effet bien moins gourmande que la Peugeot e-208 de première génération que j’avais. Avec cette dernière, sur un aller-retour de 420 kilomètres pour me rendre à La Roche-sur-Yon, j’avais observé une consommation de 19,6 kWh/100 km. Elle est de l’ordre de 16 kWh/100 km sur la Ioniq ».

Avec deux voitures électriques, le foyer n’est toujours pas équipé d’une Wallbox : « Pour l’instant, nous arrivons très bien à jongler avec une seule prise domestique. Tant que nous n’aurons pas à parcourir une centaine de kilomètres par jour, ce sera suffisant. Mais nous avons un projet d’achat d’une maison qui risque de nous éloigner de nos lieux de travail. Ce qui pourrait nous pousser à nous équiper d’une borne domestique ».

Gautier Rouleau a déjà une idée du prochain véhicule électrique qui entrerait dans le foyer : « J’ai un crédit ballon sur quatre ans à l’issue duquel je n’aurais plus qu’à sortir 7 000 euros pour solder le contrat de la Hyundai Ioniq. A ce moment-là, il est probable que nous lâcherons la Dacia Spring pour un modèle plus polyvalent comme la Tesla Model 3 ou la MG4 ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Gautier Rouleau pour son nouveau témoignage.