La Peugeot e-208 de Hugo

Marin à la base navale de Toulon, Hugo avait eu l’occasion de louer en Norvège une Peugeot e-208. De retour en France, il a évalué les possibilités de se brancher sur des bornes dans sa ville avant de devenir électromobiliste. Pratiquant la recharge d’opportunité, il ne regrette pas sa décision prise en mai dernier.

Une expérience décisive

À 25 ans, Hugo a déjà eu plusieurs voitures : « J’ai commencé avec une Peugeot 207 et j’avais une 308 diesel d’ancienne génération avant de passer à l’électrique. Avec elle, je pouvais compter sur une autonomie de 1 100 à 1 200 kilomètres. Entre les deux, je m’étais offert une BMW ».

Le choix d’une Peugeot e-208 résulte d’une première expérience lors d’un déplacement : « L’électrique m’a toujours un peu intéressé. Lors d’un voyage en Norvège, j’ai eu l’occasion de louer une e-208. J’étais tout de même un peu sceptique au début, car j’avais pas mal de route à faire. Mais là-bas, avec un parc en majorité électrique, il y a des bornes partout. Je n’ai donc pas connu de difficultés particulières ».

Sur place, il a pu observer : « A Bergen, on ne voit quasiment que des voitures électriques. Vous respirez bien dans cette ville également très bien pourvue pour faire le plein des batteries. Cette expérience m’a bien plu. D’où mon envie d’adopter le VE en rentrant alors que je n’ai pas de moyen personnel pour la recharge ».

Une occasion en LOA

S’il a eu l’occasion de monter en passager dans une Tesla, Hugo n’a pas essayé de conduire d’autres voitures électriques : « J’ai tout de même un peu hésité entre l’Opel Corsa-e et la Peugeot e-208 qui partagent la même plateforme. J’ai cependant tranché pour cette dernière en bleu et finition GT ».

C’est sur le marché de l’occasion qu’il a trouvé son exemplaire : « Les concessions Peugeot ne proposent pas des LOA que sur les modèles neufs. La mienne totalisait déjà 45 000 km. Je l’ai à disposition sur deux ans et demi contre un loyer mensuel de 270 euros. À l’achat, il m’aurait fallu sortir 22 000 euros. Depuis que je suis allé la chercher fin mai 2023, j’ai déjà roulé 5 000 ou 6 000 km avec ».

Son premier long trajet a été réalisé en allant récupérer sa voiture à Annemasse, en Haute-Savoie, à environ 500 km de chez lui : « J’avais tout de même quelques doutes avant de quitter la concession du fait de l’autoroute à emprunter. Au début, c’étaient des routes de montagne. J’étais un peu inquiet en arrivant avec seulement 70 km d’autonomie au col de la Croix-Haute. J’ai cependant pu rejoindre sans problème la borne rapide de Sisteron en conservant cette marge ».

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Usage

Lors du rapatriement de la Peugeot e-208, Hugo a effectué deux autres recharges à haute puissance : « Dont une en arrivant à Toulon, qui m’a permis d’avoir de l’énergie pour les prochains jours. Mais depuis, afin de préserver la batterie, je privilégie les bornes 22 kW AC, même si le chargeur embarqué est le 7 kW de base. Toulon est une ville très bien équipée ».

Le jeune automobiliste ne pense pas particulièrement effectuer de très longs voyages avec sa voiture électrique : « Si je dois me déplacer par exemple en Bretagne où je vais à l’occasion, je prendrai la voiture thermique de mes parents. J’ai un usage hybride de ma e-208. Je parcours 15-20 km par jour en semaine pour aller à la base navale et me rendre à la salle de sport ».

Le week-end, c’est différent : « Quand je vais chez mes parents à Bormes-les-Mimosas, j’effectue 80 km aller et retour. Je pourrais éventuellement me brancher chez eux sur une prise domestique, mais je ne l’ai pas encore fait ».

Réseau Eborn

Savoie, Allier, Alpes-de-Haute-Provence, Ardèche, Isère, le Var bien sûr, etc. : Le réseau Eborn créé en 2015 est porté par 11 syndicats départementaux de l’énergie localisés dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Le seuil des 2 400 points de recharge a déjà été franchi par le regroupement. « J’ai pris un abonnement à ce réseau qui continue à se développer. On reçoit un calendrier avec les nouvelles ouvertures. Je ne m’inquiète donc pas pour l’avenir de la recharge à Toulon ».

Selon les tarifs actuellement en vigueur, l’offre à laquelle Hugo a souscrit comprend une adhésion annuelle facturée 13 euros TTC. Le kilowattheure coûte ensuite 0,298, 0,417 ou 0,566 euro TTC selon qu’on se branche sur les bornes 22 kW AC, rapide DC ou ultrarapide. Des pénalités s’appliquent à partir de 30 minutes de branchement alors que la recharge est terminée. Toutes les 60 secondes, elles pèsent 0,025 euro TTC supplémentaire sur le matériel en courant alternatif, et 0,060 euro sur les autres.

« Le mois dernier, pour quasiment 150 kWh délivrés, avec tout de même 2 recharges rapides, j’ai reçu une facture d’environ 45 euros ». Ce qui le met en limite de la formule forfaitaire à 47 euros TTC mensuels pour un crédit de 250 kWh, quelles que soient les bornes utilisées.

Recharge devant la salle de sport

Le lieu de recharge favori de Hugo pour sa Peugeot e-208, c’est la borne tout à proximité de la salle de sport : « J’y vais 2 ou 3 fois par semaine. La voiture est branchée à chaque passage pendant environ deux heures. À une seule occasion, je n’ai pas pu recharger, car il y avait déjà des voitures connectées dessus. Ce n’a pas été un problème puisque j’ai pu mettre en charge la fois suivante ».

Notre lecteur a déjà réfléchi à des solutions de secours : « En dépannage, j’ai une borne à environ 15 minutes de marche de chez moi. Sinon, je peux aussi aller chez Lidl ou Carrefour pour une recharge rapide ».

S’il ne craint pas de se retrouver à court d’énergie à Toulon, il a observé une tout autre situation à Bormes-les-Mimosas : « C’est une station balnéaire du Lavandou. En ce moment, il faut s’y battre pour avoir des bornes. Ceux qui ont vraiment besoin de recharger ont intérêt à venir tôt. En 2023, on y voit beaucoup plus de voitures électriques que les autres années. En particulier des Allemands qui roulent en Tesla ».

La Peugeot e-208 dans son entourage

Hugo n’est pas dans sa famille un électromobiliste complètement isolé : « Un de mes oncles roule aussi avec une Peugeot e-208. J’ai cependant fait bien des sceptiques dans mon entourage en adoptant aussi la voiture électrique. Ceux qui ont essayé la mienne ont davantage été conquis. Ils ont remarqué la conduite plus zen, plus souple, que l’on peut avoir avec. Je trouve que ça apporte plus de sécurité ».

Il trouve toutefois deux points à améliorer sur son modèle : « Il y a déjà l’autonomie pour qui, comme moins, ne recharge pas entièrement la batterie. Elle est trop limitée. Et puis je trouve que la partie logicielle n’est vraiment pas dingue ».

Notre lecteur a cependant bien davantage d’arguments positifs à aligner : « Je trouve la Peugeot e-208 vraiment très belle dans sa finition GT et en teinte bleu Alpin. Les aides à la conduite fonctionnent très bien. Déjà le maintien dans la voie, mais aussi le régulateur de vitesse adaptatif. Sur nos autoroutes bondées, c’est vraiment bien. Peugeot a fait du bon travail sur ce sujet. On se sent vraiment en sécurité en les utilisant. J’aime bien conduire aussi en sélectionnant le mode B ».

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Suite et conseils

Que compte faire Hugo à la fin de la LOA sur son actuelle voiture ? « J’aimerais bien ensuite passer à la Peugeot 308 électrique que je trouve vraiment magnifique. Son prix risque cependant d’être trop cher pour moi. J’adopterai peut-être alors une hybride, sauf si je sentais que je ne pourrais plus me passer du VE. Lors d’un voyage en écosse, j’ai loué une Citroën C5. La sensation que l’on a avec le freinage régénératif fourni par le mode B m’a manqué ».

Notre lecteur conseillerait-il pour autant la voiture électrique à ceux qui, comme lui, n’ont pas de moyen de recharge chez eux ? « Avant l’achat du véhicule, je recommanderais de vérifier qu’il y a bien des bornes à disposition un peu partout, dont des rapides en cas d’urgence. Dans une ville bien équipée, ça devrait bien se passer ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Hugo pour son témoignage et son excellent accueil.