Munro Mk1 (2022)

L’Ineos Grenadier n’est pas seul à vouloir prendre la succession d’un Land Rover Defender version “originale”. Munro vient de présenter son propre 4×4, encore plus rustique, plus doué en tout-terrain… Et surtout, il est électrique. Et écossais.

Inévitablement, on ne manquera pas de comparer le stye de ce Munro Mk1 avec le Bollinger B1 américain. Autant déminer tout de suite le terrain : c’est normal. Ross Compton qui a créé le B1 travaille aujourd’hui pour Munro… Les deux véhicules partagent d’ailleurs la même philosophie : créer un 4×4 simple, doté de très bonnes capacités de franchissement et électrique. S’ajoute ici un objectif de prix “raisonnable” avec une annonce à 59 995 £ (58 000 €).

L’approche technique est également différente, non seulement avec le Bollinger, mais aussi avec la plupart des 4×4 électriques. Munro ne fait pas le pari de plusieurs moteurs électriques, comme le prochain Mercedes EQG. Pas besoin de faire un demi-tour sur place, le Mk1 préfère s’en remettre à des choses bien connues. Il conserve ainsi une architecture classique. On trouvera donc un moteur à l’avant, une boîte de transfert et une transmission de la puissance bien mécanique vers les 4 roues. La boîte de transfert compte 2 vitesses, afin de continuer à proposer une traditionnelle “gamme courte” pour le franchissement. En complément, on pourra aussi opter pour un verrouillage des ponts avant ou arrière en option.

Moteur à flux axial

Un seul moteur, oui, mais à flux axial. Il développe selon la version 220 ou 280 kW, et délivre un couple de 700 Nm. Ce moteur ne pèse que 40 kg. Cela dit, l’allègement n’est pas le but ultime avec un engin qui pèse au total 2 500 kg. Les batteries, logées dans le châssis échelle, sont séparées en 3 packs différents. Un module est placé entre les rails, les deux autres à l’extérieur des rails.

Des versions de 61 ou 81 kWh seront proposées (uniquement la 81 kWh avec le moteur 280 kW). L’autonomie est censée atteindre 306 km sur le modèle doté de la plus grosse batterie, avec une charge en courant alternatif à 7 ou 22 kW et une charge rapide de puissance non précisée. Le 0 à 100 km/h est accompli en 4,9 s, ce qui est plutôt pas mal vu l’engin. Par contre, le Munro Mk1 ne battra aucun record de vitesse, puisqu’il est limité à 130 km/h.

Peu importe, son terrain n’est clairement pas l’autoroute. Compacte avec 4590 mm, il s’étire néanmoins sur un empattement de 3300 mm. Ce qui combiné à sa garde au sol de 480 mm lui permet d’afficher de très bons angles d’attaque et de départ : 84 et 51 degrés. L’angle ventral est de 31,6 degrés. Quant à la profondeur guéable, n’étant plus dictée par la hauteur de l’entrée d’air du moteur, elle atteint 800 mm.

À l’intérieur, c’est la simplicité qui règne avec pas mal de bons gros boutons. On trouve quand même des écrans, puisque ceux-ci sont désormais plus simples à obtenir et moins chers qu’un combiné à aiguilles. Nous sommes en 2022, et le Munro Mk1 dispose aussi de deux chargeurs à induction pour téléphone et deux prises 240 V.

Un produit écossais

Le Munro est fier d’être écossais. Le terme de Munro désigne d’ailleurs toute montagne de la région de plus de 3000 pieds (910 m). La production débutera à la main en 2023, avec 50 unités prévues. En 2024, l’usine montera en capacité pour atteindre 2500 unités annuelles. On reste raisonnable, puisque cette capacité maximale ne devrait être atteinte qu’en 2027. Ce qui fera de l’entreprise le premier constructeur en “grands volumes” en Écosse depuis 1981 et la fermeture de l’usine Peugeot-Talbot de Linwood. La production en Écosse a repris de façon artisanale en 2015 avec les Raptor, qui restent plus artisanales encore.

Nous verrons sans doute par la suite arriver d’autres modèles, en châssis court, ou en pick-up par exemple.

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