Avec ses 4,93 mètres, la DS9 E-Tense impose et propose trois versions hybrides rechargeables. Avant de tester l’autonomie électrique et ses qualités routières, nous avons découvert la berline en avant-première.

Pas de Salon de Genève ? Que nenni, DS Automobiles a fait abstraction de l’actualité autour du coronavirus (ou Covid-19) ayant entraîné l’annulation de l’évènement. Mieux qu’une présentation digitale, la marque premium de PSA nous a invité à découvrir sa toute nouvelle DS9.

Retour aux (classes) affaires

Le haut de gamme, c’est un segment que PSA a tenté de reconquérir de nombreuses fois, en vain. Bien qu’avec des ancêtres iconiques comme la Traction, la DS ou la SM, Citroën n’avait pas réussi à ranimer la flamme avec les XM ou C6. Les Allemandes ont alors naturellement pris position en force sur ce segment, là où Peugeot n’a pas réussi non plus à s’imposer avec les 605 ou 607.

Avec la marque DS Automobiles, le groupe français joue donc gros. Si les débuts furent timides et réservés à des modèles compacts, 2020 démarre en trombe. Non seulement les DS3 et DS7 Crossback rencontrent du succès en ce début d’année, mais un troisième modèle spécifique s’annonce. La DS9 était d’ailleurs très attendue, en réalité depuis presque 10 ans. En 2010, les chevrons nous faisaient rêver avec le concept Metropolis, puis le Numéro 9 de 2012 portant le logo DS.

« L’idée c’est d’avoir une berline premium qui coiffe la gamme, et qui incarne tout le savoir faire de DS et du groupe PSA », précise Béatrice Foucher, directrice générale de DS Automobiles. La DS9 E-Tense joue donc le porte-drapeaux de la marque, mais aussi en dimensions. « La priorité était d’offrir une générosité aux places arrière, on voit qu’il y a un espace habitable et confortable, c’est sa raison d’être », poursuit-elle.

Avec 4,93 mètres de long, c’est de loin le modèle le plus imposant du groupe. Il faut même remonter à 1999 et la fin de production de la XM Break pour trouver plus grand ! La largeur, de 1m85, est assez réservée mais non surprenante. La grande 5 portes vient en effet se reposer sur la base de la Peugeot 508L, version à empattement long venue de Chine. Car oui, la nouvelle « création » hexagonale sera produite à Shenzhen, et non en France.

La DS9 joue l’élégance et la nostalgie

Ce qui frappe au premier coup d’œil sur cette nouvelle berline, c’est le lien avec les autres modèles de la marque. DS7 Crossback par-ci, DS3 Crossback par-là, la DS9 est fidèle à l’univers de DS. A l’avant la calandre à motif 3D noir brillant donne de la prestance, mais est réservée à la finition Grand Chic ici exposée, ainsi qu’à l’option de caméra avant.

Les crosses chromées sont bien de série, tout comme les optiques LED façon diamant. Les flancs viennent épurer l’ensemble avec les poignées affleurantes rétractables, un seul pli de caisse apportant du relief. Les grandes jantes passeraient presque inaperçues au regard de la taille du véhicule, et n’en font pas trop, avec une hauteur de pneu conséquente pour conserver un confort optimal à bord.

La poupe épouse le superbe traitement des feux arrière à diodes, avec un jonc chromé léchant les ailes arrières. Ce renvoi à l’illustre DS n’est pas le seul. Petite séquence nostalgie, ce que l’on croyait être des rappels de clignotants sont des feux de position en haut de lunette arrière. La flèche de capot, qui ornait la version ID19 des années 50, sera aussi de série sur tous les modèles.

Intérieur confort et opulent

Dans l’habitacle, on retrouve la même ambiance que le DS7 Crossback. Pour être précis, on retrouve les mêmes ambiances, dénommées Opera, Bastille et Rivoli. Ici, c’est une version Rivoli qui habille la DS9 avec son cuir nappa à motif bracelet de montre débordant jusqu’à la base du pare-brise et une couleur rouge “Art Rubis”. « Là où la DS9 n’est concurrencée par aucune autre, c’est à l’intérieur avec le raffinement et le savoir faire du luxe à la Française », avoue la directrice de la marque. Pas de surprise donc, bien que les aérateurs latéraux soient spécifiques, ainsi que le pied de console centrale.

Pas de dépaysement donc, le combiné numérique, le volant, l’écran central tactile, l’horloge B.R.M. et les commandes autour du levier de vitesses sont identiques. Pour l’équipement complet, il est encore trop tôt, mais on sait au moins que le niveau Performance Line ira compléter cette Grand Chic. En termes d’habitabilité, la place aux jambes est immense à l’arrière, et la garde au toit importante pour les grands gabarits. Bien qu’avec 5 places, un large accoudoir avec prises USB et porte-boissons est présent. Le coffre n’est pas amputé par les batteries, et devrait afficher environ 520 litres de capacité.

3 hybrides rechargeables et deux batteries différentes

Rares sont les modèles proposant plusieurs motorisations hybrides rechargeables. En fait, il existe seulement les Mercedes Classe E et C, le Peugeot 3008 ainsi que les Porsche Panamera et Cayenne. La DS9 E-Tense va rejoindre ces véhicules, et même les surpasser avec trois motorisations du genre.

Par contre, la berline premium se contente de la plus sage version au lancement, à savoir la version 2 roues motrices 225 ch. « Je pense qu’il y a des gens qui sont convaincus que c’est bien de rouler en hybride rechargeable » assure B. Foucher, « car ils roulent en électrique 90% du temps, et n’ont pas besoin de puissance ». Elle reprend ainsi ce qui anime les Peugeot 508 et Citroën C5 Aircross Hybrid. Il s’agit d’un 4 cylindres essence 1,6 litre associé à un bloc électrique, avec une batterie 13 kWh (11,9 kWh utiles).

Plus tard, en 2021, une version 4 roues motrices avec le second bloc électrique arrière coiffera la gamme. Différence avec le DS7 Crossback, la puissance sera de 360 chevaux, comme sur la future Peugeot 508 PSE. « Il y a toujours des clients qui pensent toujours que l’aboutissement total de l’automobile, c’est d’avoir de la puissance, de la liberté » estime la patronne de DS, « bref les fondement de l’automobile. »

Enfin, l’autre hybride rechargeable reprendra la version 4×2, mais gonflé cette fois à 250 chevaux. Elle profitera d’une batterie plus grande, mais DS n’a pas lâché de chiffre quant à sa capacité. Seule certitude, l’autonomie électrique y sera de 50 kilomètres, contre 40 km environ sur les autres modèles. Les responsables ont également mentionné une efficience aussi poussée que le DS7 avec une autonomie pratique proche de la théorie. Le poids n’est pas communiqué officiellement, mais on nous a précisé 1,800 kg au mieux sur les version E-Tense. A noter qu’une déclinaison 100% essence viendra compléter la gamme, forte de 225 chevaux.

La recharge sera permise à 7,4 kW en AC (sur la 225 ch en tous cas), soit un plein d’énergie en une heure et demie. Comptez donc 3 à 3h30 sur une prise 3,7 kW et environ 7h sur du 220 V.

Le prix de la DS9 E-Tense dès 55.000 euros ?

DS Automobiles prend son temps, et ne commercialise pas immédiatement sa grande berline. Le lancement est fixé au deuxième semestre 2020, reste à savoir quand exactement. En attendant, on estime son prix de départ entre 50.000 et 55.000 euros. Ceci peut être confirmé par la firme qui visent un segment entre les Audi A4 et A6. De plus la motorisation 225 ch du lancement est moins puissante que les rivales de segment supérieur. Les Audi A6 50 TFSI e, BMW 530e, Mercedes E 300 e, et Volvo S60 T8 sont plus puissantes et débutent autour de 60.000 €. Il faudra également attendre la réplique Maserati Levante hybride rechargeable, bientôt cousine luxueuse (mais lointaine) de la DS9 au sein du futur groupe PSA-FCA.

Avantage donc pour la DS9 E-Tense, qui sera très agressive en termes de tarifs. Elle n’aura pas non plus à s’inquiéter de la catégorie inférieure, moins concurrentielle. Sur les berlines familiales haut de gamme, seules les BMW Série 3 et Mercedes-Benz Classe C font jeu égal.

Conclusion, la DS9 E-Tense nous rend impatient à l’idée d’un futur essai. Ses lignes interpellent, son intérieur améliore l’expérience connue sur le DS7 Crossback. On espère aussi autant de silence à bord que le SUV, point où la marque surpasse la concurrence. Nous attendons aussi d’y vérifier la dotation de sécurité et de confort. La berline proposera entre autres la conduite semi-automatique « DS Drive Assist », la caméra infrarouge ou le système audio Focal.