Chiffres de ventes des voitures électriques : ces 8 tendances passées inaperçues

Quelques constatations issues des récents chiffres de ventes des constructeurs passées sous les radars.

Skoda numéro 3 (ou numéro 2 ?) en Europe

Derrière Volkswagen et Toyota, il y a désormais Skoda. La marque tchèque occupe dorénavant 6 % du marché automobile européen, avec plus de 330 000 voitures mises à la route. La marque devance à présent solidement Renault ou Peugeot au classement des griffes.

Cela s’explique notamment par d’excellents résultats sur le VE. En mai, Skoda occupait ainsi la deuxième place sur les véhicules 100 % électrique avec 14 975 immatriculations, derrière Volkswagen (23 309), mais devant BMW (14 859), Audi (13 835), Tesla (13 600) et Renault (9 105). Mladá Boleslav a presque multiplié par trois ses ventes d’électriques par rapport à mai 2024. Et elle devance donc à présent une certaine marque américaine.

L’arrivée de l’Elroq est un vrai succès, même s’il se fait discret dans nos frontières (73ᵉ entre janvier et juin, avec 2 600 immatriculations). Le modèle figurait en revanche au deuxième rang des VE les plus vendus en Europe pendant le mois de mai (9 412 exemplaires) dans le sillage du Tesla Model Y (10 630 unités). Il est aussi numéro 1 « au général » en juin au Danemark, numéro 2 aux Pays-Bas, numéro 3 en Allemagne.

MG plus très électrique…

Tube de l’été 2023, la MG 4 n’est plus du tout la vedette de la marque sino-britannique. Pointée au 20ᵉ rang des ventes en France cette année-là, la compacte ne figure aujourd’hui plus dans le top 100 des modèles les plus immatriculés dans l’Hexagone. Sur les six premiers mois de 2025, ce sont les MG ZS (41ᵉ, 5 419 unités) et MG 3 (49ᵉ, 4 511 unités) qui tirent les ventes de la marque chez nous. Ce sont là des modèles 100 % hybrides.

Ceci est bien évidemment lié aux droits de douane additionnels de 35,3 % attribués aux véhicules électriques du groupe SAIC par l’Union européenne. La marque a logiquement repositionné son offre vers des motorisations de surcroît très recherchées par la clientèle (44,7 % de part de marché en France au premier semestre).

L’institut d’études Jato nous le confirme dans ses dernières publications. En mai, la part de véhicules électriques dans les ventes de SAIC en Europe n’était plus que de 15 % sur l’ensemble du continent, contre 42 % de thermique, 34 % d’hybride et 9 % d’hybride rechargeable.

Voilà qui pourrait créer un autre souci. En Europe, les émissions moyennes par véhicule de MG sont estimées par l’International Council on Clean Transportation (ICCT) à 108 g de CO2 pour les cinq premiers mois de l’année. Attention, donc aux pénalités. Au siège de SAIC à Shanghai, on doit beaucoup penser à Bruxelles.

Alpine peine hors de France

En France, le bilan n’est pas inintéressant. L’Alpine A290 a été écoulée à 1 926 exemplaires entre janvier et mai selon les statistiques du Comité des constructeurs français d’automobiles. On peut comparer ce chiffre aux près de 13 000 unités de la Renault 5 immatriculées pendant la même période à l’intérieur de l’Hexagone. Pour une finition haute et sportive, la citadine électrique ne démérite donc pas. Elle porte également les ventes de la marque à 2 373 unités si l’on rajoute une A110 désormais très pénalisée par le malus.

Là où c’est moins encourageant, c’est hors de nos frontières. L’ACEA crédite en effet Alpine de 3 659 ventes en Europe élargie (avec Royaume-Uni, Suisse ou Norvège…). Donc, si l’on retranche les 2 373 unités écoulées en France, on arrive au total peu satisfaisant d’un peu moins de 1 300 Alpine vendues à l’étranger.

Un titre de voiture européenne de l’année, des articles élogieux des canards les plus retors ou les nombreux programmes sportifs (F1, endurance, rallye) n’ont pas encore d’effet majeur, même si l’on observe, par exemple, un intéressant démarrage au Royaume-Uni avec près de 200 immatriculations en juin. Il faudra encore des années avant de voir si le « A fléché » est le futur Cupra du groupe Renault. Et Luca de Meo ne sera pas là pour en tirer la gloire.

À l’arrière, les berlines (ou presque)

Observons le top 20 des ventes électriques en Europe. Tesla Model Y, Volkswagen ID.4, Skoda Enyaq, Kia EV3…

Au milieu de cette foule de SUV, deux lignes basses font exception. Il s’agit des Volkswagen ID.7 et Tesla Model 3.

La berline phare de la gamme Volkswagen figure même au 3ᵉ rang européen des VE, avec 31 881 exemplaires écoulés entre janvier et mai. La Tesla Model 3 suit de près, au 8ᵉ rang avec 28 604 exemplaires immatriculés. Dans le même temps, la BMW i4 s’est distribuée à 18 395 unités, figurant, elle aussi, dans le top 20. Audi a enregistré environ 10 000 A6 e-tron.

C’est largement une histoire allemande. La Volkswagen ID.7 se vend comme des petits pains outre-Rhin (elle est 12ᵉ du classement général) notamment grâce à la bascule des flottes vers le VE et une politique commerciale plus accommodante.

L’autre recette est l’offre « Tourer » (break), fort recherchée en Europe du Nord. L’Allemande figure ainsi au 3ᵉ rang en Suède (4 500 ex. au premier semestre). Or, c’est là que l’électrification est avancée… Sur les cinq premiers mois de l’année, l’allemande progresse de 660 % en Europe et s’écoule mieux que l’ID.3. Mazette !

La sortie de la Hyundai Ioniq 6 du marché français ne doit pas nous aveugler : la berline efficiente a visiblement un avenir… Et le tintouin autour de l’arrivée de la Mercedes CLA pourrait plaider en faveur des silhouettes basses.

Le Model Y des PHEV

On voit son museau de phoque de plus en plus souvent. Le BYD Seal U, appelé Song en Chine, est désormais l’une des voitures les plus fabriquées au monde. Entre janvier et mai 2025, à l’échelle globale, le constructeur de Shenzhen a écoulé 264 000 exemplaires de son SUV, à comparer avec les 318 000 unités pour le Tesla Model 3.

Ce que l’on sait moins, c’est que ce SUV se vend infiniment plus en PHEV qu’en électrique. Selon les chiffres publiés par l’expert des volumes José Pontes, le Song/Seal-U ne se vend qu’à 15 % en électrique à l’échelle globale. Le gros des immatriculations (85 %) concerne donc la chaîne hybride rechargeable, y compris en Chine. Il est (et de loin) le PHEV le plus vendu sur la grosse boule.

Et en Europe ? Comme on l’a dit plus tôt pour MG, BYD a aussi changé de pied face à une demande de VE encore minoritaire et les droits de douane additionnels. Le Seal U DM-i figure au deuxième rang des PHEV en Europe, juste derrière le Volvo XC60, mais devant les Volkswagen Tiguan, Ford Kuga et Toyota CH-R.

Il est aussi (de loin), le best-seller de la marque sur notre continent avec 26 000 des 55 000 BYD immatriculées en Europe au cours des premiers mois de l’année, selon les chiffres de Jato.

Coup de frein chez Volvo

Après des années fastes, le constructeur suédois patine. En Europe, au premier semestre, Volvo Car a vu ses ventes reculer de 12 % au global et de 32 % sur les seuls véhicules 100 % électriques.

La chute est particulièrement sévère en France. Au premier semestre 2024, Volvo avait écoulé 10 650 voitures. Cette année, le total a dégringolé à 5 400 unités. Plus aucun modèle à la flèche ne figure dans le top 100 des modèles, publié par le CCFA. La marque est notamment pénalisée par l’environnement réglementaire (malus au poids, fiscalité sur les véhicules de société…)

L’an dernier, les ventes de la Volvo étaient tirées par l’engouement autour de l’EX30. Le SUV de taille intermédiaire s’était écoulé à plus de 3 500 exemplaires en un semestre dans l’Hexagone. Les immatriculations étaient cette année trois fois inférieures sur la tranche janvier/juin 2025.

Le modèle a été touché par les droits de douane à l’importation de véhicules électriques assemblés en Chine. La production européenne a démarré fin avril à Gand (Belgique), permettant de contourner les barrières moyennant un investissement de 200 millions d’euros.

Ceci devrait permettre au modèle star de Volvo de rendre une meilleure copie à l’éco-score. La marque attend dans les semaines à venir un retour de l’Ademe, chargée de le calculer et d’ouvrir les droits au bonus et à une fiscalité plus avantageuse pour les flottes. Ceci pourrait donner une seconde chance à l’EX30 en France.

La Dacia Spring résiste

Le destin de la petite Dacia est de plus en plus étrange. Sortie du bonus en France, percutée par les droits de douane, cette puce made in China est aussi désormais concurrencée par la Leapmotor T03, poussée à 5 000 exemplaires par le groupe Stellantis.

Malgré tout cela, elle affiche une belle résistance cette année. Au cours des cinq premiers mois de l’année, plus de 15 000 exemplaires ont été immatriculés en Europe, soit une hausse de 63 % par rapport à la même période en 2024.

Elle a notamment rebondi en France avec près de 4 000 exemplaires immatriculés au premier semestre contre 3 000 seulement entre janvier et juin 2024. Ajoutez, par exemple, un peu plus de 1 000 voitures en Espagne ou en Roumanie et des miettes ailleurs.

Relativisons tout de même. Au premier semestre 2023, Dacia vendait 15 000 exemplaires de sa Spring… sur le seul marché hexagonal.

Succès chinois

Il est beaucoup question en ce moment des BYD Dolphin Surf et Xiaomi SU7. La première, car elle arrive chez nous. La seconde car elle promet beaucoup.

Mais sur le début d’année, le grand succès du VE en Chine est la Geely Geome Xingyuan, avec plus de 164 000 exemplaires écoulés au cours des cinq premiers mois de l’année.

L’ancien fabricant de scooters a fait simple et pas cher en proposant un véhicule doté d’un électromoteur de 78 ch et une batterie 30 kWh en entrée de gamme. Il est commercialisé à partir de 68 800 yuans (8 200 euros). Le tout est empaqueté sur 4,13 m dans une silhouette galbée aux accents… Smart.

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