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Ayant besoin d’une voiture pour exercer son activité professionnelle, Jérôme, au profil atypique, s’y est pris très tôt pour bénéficier du leasing social afin de passer à l’électrique.
Ce n’est pas parce que Jérôme a eu son permis tôt qu’il ne jure que par la bagnole : « J’ai 37 ans. À 19, j’ai repris la Renault Twingo I de mes parents. Puis je suis resté sans voiture pendant 15 ans lorsque j’ai habité en centre-ville. À la base, j’ai une fibre écolo et suis un adepte du vélo. J’ai pratiqué le covoiturage. Il m’est arrivé de louer une voiture à l’une ou l’autre occasion aussi ».
Un changement de situation l’a amené à se réorganiser pour ses déplacements : « Ayant déménagé, j’ai récupéré une Twingo de 2008. J’ai roulé deux ans avec elle jusqu’à l’arrivée de problèmes qui m’ont poussé à la remplacer. En outre, je souhaitais passer à l’électrique pour limiter l’impact de mes déplacements ».
Avec l’annonce de la mise en place d’un leasing social pour disposer d’une voiture branchée sans se ruiner, notre lecteur s’est intéressé très vite à plusieurs modèles éligibles : « Chez Renault, la Zoé ne figurait pas encore dans la liste, la Twingo n’avait pas assez d’autonomie et la Megane m’apparaissait trop chère. Je me suis donc tourné vers la Peugeot e-208. J’aurais pu hésiter avec d’autres modèles si ceux comme la Cupra Born avaient été déjà annoncés ».
Jérôme a signé pour la Peugeot e-208 sans pouvoir l’essayer : « Je n’ai pas eu le temps. Je me suis rendu à la concession le 7 janvier 2024. Les commerciaux n’avaient pas encore les formulaires pour le leasing social, mais devaient faire face à de nombreux appels téléphoniques. Me concernant, c’est surtout mon statut d’intermittent du spectacle qui a compliqué la situation ».
Deux cas étaient prévus par le gouvernement : « En justifiant d’un revenu fiscal inférieur à 15 400 euros, il fallait soit être salarié et résider à plus de 15 km du lieu de travail, soit être indépendant et effectuer plus de 8 000 km par an dans le cadre d’une activité professionnelle. Comme les intérimaires, je suis salarié, multipliant les CDD, parfois à la journée. Je me savais éligible, mais je ne rentrais pas dans les cases du formulaire. Il a bien fallu deux bonnes heures pour résoudre le problème ».
En deux mois, la Peugeot e-208 a déjà beaucoup roulé : « Mon contrat de leasing social prévoit 45 000 km sur une durée de trois ans. J’ai reçu la voiture le 15 avril. Là, ce lundi 24 juin, son compteur totalise déjà 4 447 km. Je suis actuellement dans une grosse période de travail. D’autres sont beaucoup moins chargées ».
À lire aussiTémoignage – Comment Marc a obtenu 9 500 € d’aides pour acheter un Renault Scenic électriqueAvec une utilisation aussi intensive de sa Peugeot e-208, Jérôme est en mesure de réaliser un petit bilan : « Déjà, je suis satisfait de cette voiture, car je recherchais une citadine électrique avec une autonomie me permettant d’honorer mes contrats de travail. Je suis basé dans les environs de Metz, en Moselle. Je vais beaucoup au Luxembourg et couvre en France le Grand Est ».
Le nouvel électromobiliste pense avoir adopté durablement l’électrique : « Avec le recul, je ne regrette vraiment pas mon passage au VE. Je suis très agréablement surpris. La qualité est là, il y a ce silence d’évolution très important pour moi, et ne plus avoir à passer les vitesses. C’est mieux que ce que j’imaginais. Les dimensions de la e-208 la rendent facile à garer en ville. Je ne me vois pas revenir en arrière ».
Il lui manque tout de même quelque chose : « J’aurais voulu le régulateur adaptatif de vitesse. Elle a tout pour que ça marche : les radars avant et arrière, la caméra de recul. Il y a même le commodo. Je pense que le système est là, mais simplement pas activé. Dans les médias, les essais sont souvent réalisés avec des exemplaires qui ont toutes les options. Après, on constate qu’on n’a pas tout ça sur la sienne. Au niveau du système d’infodivertissement, je trouve qu’on n’est pas sur une voiture de 2024 ».
N’ayant pas le moyen de brancher sa voiture électrique chez lui, Jérôme n’utilise pas non plus la borne à proximité : « Ma e-208 dort dans la rue. Quand je suis arrivé ici, il n’y avait pas de chargeur près de chez moi. Maintenant il y en a un, mais la recharge y est chère. Sauf la nuit ou le kilowattheure est à 0,24 euro. A condition d’aller débrancher avant 8 heures. C’est une trop grande contrainte ».
L’électromobiliste lorrain se débrouille donc autrement : « Je pratique la recharge d’opportunité. Quand je vais quelque part, je cherche où je pourrais me brancher. Ce qui me permet d’éviter de faire des détours. Et je compare les prix au préalable. J’ai déjà rechargé sur des bornes Tesla et Lidl, par exemple. Je cible aussi beaucoup les stations IECharge à 0,30 euro le kWh. Il y en a une sur une des routes que j’emprunte régulièrement ».
Notre interlocuteur se débrouille pour que la recharge ne soit jamais une perte de temps pour lui. Pour exemple, il est allé brancher sa voiture le temps de répondre à nos questions : « Je privilégie le temps masqué. Par exemple en rechargeant le temps de faire les courses. Sinon, je trouve toujours quelque chose à faire pendant les 30 minutes de connexion à une borne rapide. Par exemple, passer l’aspirateur, répondre à des messages, ou faire des bricoles pour lesquels je ne trouve jamais de temps autrement. C’est une philosophie et je le vis très bien ».
Pour ses grands déplacements, Jérôme a aussi des habitudes : « Traverser la France dans la journée, ce n’est vraiment pas mon truc. Dès que je vois le panneau qui annonce un point de vue, il faut que je m’arrête. Je le faisais déjà en thermique. C’est en pratiquant cela que j’ai découvert, par exemple, le Palais idéal du facteur Cheval ».
Son premier long voyage en Peugeot e-208, il pensait l’orienter en Bretagne : « J’avais vu que je pouvais le réaliser en me rechargeant uniquement dans des stations IECharge. Finalement, je suis allé à Bruxelles, en effectuant l’aller-retour dans la journée, soit 600 km. J’avais la voiture depuis dix jours. Les recharges m’ont coûté plus cher. Je connaissais déjà la route par cœur, mais c’était ma première fois en électrique ».
La recharge en Belgique a été compliquée pour lui : « Il n’y a pas beaucoup de chargeurs entre Arlon et Bruxelles. À l’aller, j’avais défini un endroit où m’arrêter au milieu du trajet, mais le matériel était HS. Alors j’ai dû sortir de l’autoroute en m’aidant du GPS. Je suis tombé sur une borne sans marque, sans tarifs affichés, et sans indication sur les badges acceptés. Maintenant, je sais que quand j’arrive sur la réserve, il me reste 12 % de batterie ».
À lire aussiTémoignage – En trois ans, Frank a économisé plus de 10 000 euros de carburant grâce à sa Renault ZoéJérôme a calculé le prix moyen du kilowattheure sur ses premiers 4 400 km : « Il est de 0,32 euro. Sur la distance, c’est plus de 50 % d’économie par rapport au carburant pour ma Renault Twingo. En deux mois, j’ai économisé ainsi 280 euros, soit exactement le prix de deux loyers pour la e-208. Je paye 140 euros mensuellement : 107 pour le leasing social, 15 pour la couleur en option et le reste pour l’entretien ».
Quelque chose qu’il ne supporte pas au niveau de la recharge : « Ce sont les voitures qui squattent les places devant les bornes. Ça m’est arrivé plusieurs fois d’être confronté au problème. Ce sont soit des thermiques, soit des électriques qui ne sont pas branchées. Une fois, j’ai ainsi trouvé deux Tesla devant une borne en ville. Je trouve ça vraiment dommageable et je ne sais pas quoi faire ».
S’il apprécie sa Peugeot e-208, notre lecteur se pose toutefois la question du prix de vente : « Si j’en voulais une à l’achat, ça coûterait environ 35 000 euros. Je pourrais avoir une MG4 moins chère avec davantage d’équipement. Le maintien dans la ligne, par exemple, la MG4 l’a de base. Le régulateur de vitesse adaptatif me manque lorsque je suis dans les bouchons au Luxembourg ».
Sans compter les dispositifs qui devraient fonctionner : « Avec le leasing social, Peugeot a vendu beaucoup de e-208. Du fait de la pénurie de composants électroniques, je ne peux pas me connecter à l’application qui me permettrait, par exemple, de programmer à distance le préconditionnement de l’habitable. Je ne peux pas non plus avoir sur le smartphone le pourcentage d’énergie dans la batterie qui n’est déjà pas donné sur le tableau de bord ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jérôme pour le temps pris à répondre à nos questions et son très bon accueil.
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