Pour sa voiture de fonction, Pierre Ristic souhaitait une voiture électrique. Son employeur lui a fourni à la place une hybride. Il s’agit d’une Toyota Yaris avec laquelle il pratique au quotidien l’éco-conduite. Notre lecteur ne regrette pas d’avoir reçu cette voiture fabriquée en France.
Double déception
Travaillant dans une entreprise informatique qui traite les problèmes d’obsolescence programmée en matière de logiciels, Pierre Ristic parcourt environ 35 000 km par an. Engagé dans l’écologie, il cherche à réduire l’empreinte environnementale de ses activités, et en particulier de sa mobilité.
Ce qui n’a pas toujours été le cas : « A 50 ans, j’ai connu un parcours de vie assez inégal. J’ai longtemps roulé avec des voitures que j’achetais dans leur dernier tiers ou dernier quart de vie, à 200 000 ou 300 000 km ».
Puis il s’est préparé à l’éco-conduite, programmant de passer à l’électrique : « Je souhaitais une voiture de fonction plus respectueuse de nos clients. J’avais pensé à une Renault Zoé. Pour m’annoncer ma future voiture, mon patron m’a dit : ‘Tu vas être doublement déçu, elle est rouge et c’est une Toyota’ ».
Déçu, vraiment ? « En recevant la Toyota Yaris, oui. Car pour moi, l’hybridation représentait la complexité. C’était cependant mieux que le SUV qu’on m’avait aussi proposé. Avec lui, on m’aurait lancé des cailloux, du fait de mon engagement pour l’écologie ».
Made in France
Un problème particulier avec la marque Toyota ? « Non, pas du tout. Mes parents sont des fans de cette marque, dont ils ont enchaîné 5 modèles en les montant à 300 000 km et au-delà. J’ai fini par lire des articles sur la Yaris, et je n’en ai retenu que du bien. En plus, elle est fabriquée en France, et je peux démontrer qu’une petite voiture peut très bien avaler plusieurs dizaines de milliers de kilomètres par an ».
À noter que, même si tout ce petit monde ne s’entasse que très rarement à 5 dans le véhicule, Pierre Ristic a 3 enfants.
Finalement, la citadine de la marque japonaise a su séduire notre lecteur : « Comme je n’avais pas le choix, je me suis décidé à l’essayer. Il ne m’a pas fallu plus de 3 000 à 4 000 km pour ressentir une révélation avec la Yaris ». Une révélation ? « Oui, j’ai redécouvert l’interface homme-machine de Toyota, très adaptée à l’éco-conduite ».
Eco-conduite
Pierre Ristic n’a pas peur des mots, et ose certaines associations : « On peut très bien être un bagnolard et pratiquer l’éco-conduite. Par exemple en remplaçant la recherche de performances musclées, par des performances de sobriété. Je me suis vraiment pris au jeu de consommer le moins possible ».
Il ne voit que des avantages à cette pratique : « C’est un moyen de dépenser moins pour l’essence, et on use moins les freins. J’ai un indicateur pour ces derniers : Si les roues avant sont propres, c’est que je fais bien attention à peu les solliciter. Pour les pneus, j’ai un doute, car l’éco-conduite peut m’amener à prendre les ronds-points un peu vite afin de ne pas casser l’élan. Quoi qu’il en soit, on allonge ainsi la durée de vie du véhicule. Il y a un lien constant entre l’éco-conduite et la fiabilité de la voiture ».
A travers sa démarche, notre lecteur cherche bien sûr à limiter les émissions de CO2 : « Je suis souvent incapable de rouler jusqu’aux limites de vitesse. Sur l’autoroute, je suis à 110 km/h, sur une voie à 110, je reste la plupart du temps à 90 km/h, et j’utilise la fonction vitesse stabilisée. J’habite dans l’Orne, en zone rurale. Il y a pas mal de camions de transport de chevaux sur nos routes, qui peuvent me faciliter l’éco-conduite ».
Une consommation moyenne de 3,8 litres
Pour se rendre à son bureau, l’informaticien doit parcourir 40 km sur une route rectiligne ponctuée de quelques traversées de villages. Avec ce trajet récurrent qu’il n’effectue toutefois pas tous les jours, il rencontre rarement des bouchons. En comprenant ses déplacements de 150-180 km pour rejoindre la région parisienne, Pierre Ristic a enregistré une consommation moyenne de 3,8 l/100 km sur 35 000 km.
D’août à octobre 2022, il s’est amusé sur son parcours domicile-bureau à déterminer l’influence de rester à 80 km/h par rapport aux 90 km/h autorisés dans son département. Les extrêmes enregistrés ont été de 2,4 l et 3,8 l aux 100 km à 80 km/h, contre 3,7 et 4,4 l en s’autorisant les 90 km/h. Pour ces vitesses respectives, il en a tiré des moyennes à 3,32 et 4,06 l/100 km, soit une surconsommation de 22,41 %.
On n’entend souvent dire que l’hybridation est surtout efficace en ville. Ce n’est pas tout à fait l’avis de Pierre Ristic : « Sur les routes de campagne, même à 90 km/h, le système est déjà efficace. Décriée par de nombreux journalistes, la boîte e-CVT, avec son effet Mobylette, est parfaite pour l’éco-conduite. Un moteur électrique participe à la rotation des planétaires. L’ingénierie est fabuleuse, il y a très peu de pièces. Retrouver cette architecture dans une citadine, c’est plutôt bien ».
Autres comparaisons
« L’hiver, c’est compliqué de descendre en dessous des 4 litres. À 20° C, les 3,5 l sont facilement respecté. Bien sûr, les consommations dépendent des parcours, et je m’interdis généralement d’emprunter les autoroutes », souligne Pierre Ristic.
L’automobiliste et sa monture semblent s’être bien adoptés : « Cette petite voiture me va très bien. Je ne regrette pas de l’avoir reçue. Elle m’a permis de relever un super challenge. Plus gros, par exemple avec une Toyota Corolla, je consommerais plus ». Sa démarche, qui intéresse son patron qu’il abreuve de ses chiffres, est à retrouver sur son compte Twitter.
Le foyer accueille une autre Yaris : « Ma compagne est également très sensible à l’écologie. Elle a pris une Toyota Yaris Cross qui s’appuie sur la même plateforme et dispose de la même motorisation. Il n’existe pas de break pour la citadine, d’où le choix de ce SUV urbain. Par rapport à la mienne, j’ai noté une surconsommation de 0,3 l aux 100 km en été, et 0,5 l en hiver ».
Mitigé sur l’intérieur
Depuis qu’il a reçu sa Toyota Yaris, Pierre Ristic a eu l’occasion de conduire quelques Renault Zoé. : « Je préfère finalement la qualité globale de ma Toyota ».
Il est cependant mitigé sur la présentation intérieure : « Dans les sièges sport, on est très bien assis. Mais les matériaux ne sont pas à la hauteur, ils font cheap. En particulier concernant le capitonnage et le tissu des contreportes. On sent que le poids est l’ennemi. À la limite, ce n’est pas plus mal ».
Ce qui n’est pas l’avis de tout le monde : « J’ai eu l’occasion de transporter une personne de chez Renault qui a trouvé l’intérieur mieux que dans un Captur. Il a apprécié la présentation sobre obtenue avec des bons matériaux ».
Notre lecteur apprécie sa citadine aussi pour d’autres raisons : « Sa vivacité est largement suffisante. Les capteurs qu’elle embarque sont efficaces. Éclairage et pluie, la voiture adopte toujours automatiquement les bonnes positions ».
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« Si je devais prendre une électrique demain, ce ne serait pas un SUV. Au sujet de ce type de véhicule, les constructeurs n’ont pas une démarche de sobriété. Ils pensent que si c’est électrique, c’est que c’est propre. Pour moi, la consommation d’une voiture électrique devrait être proche des 10 kWh/100 km. Small is beautiful », répond Pierre Ristic.
« Ca pourrait paraître contradictoire, mais en prochaine voiture, j’aimerais essayer la nouvelle Toyota Prius : j’ai envie de tenter l’hybride rechargeable. Ce véhicule serait assez bien adapté à mes différents déplacements ».
Il trouve la nouvelle génération « juste canon. Elle n’est pas petite, mais en électrique il est annoncé une consommation de 12 kWh/100 km. Sa forme de berline basse joue pour elle, en particulier quand la résistance dans l’air commence à se faire sentir sur les SUV, dès 80 km/h ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Pierre Ristic pour son très bon accueil et d’avoir accepté notre sollicitation de témoignage.
intéressant. je comme 5.8l avec ma E220 D coupé de 2010. 200000kms. conduite normale.
donc en comparant les 2 gabaries et les années…
3,8 l/100 km correspond à 2,28 *3,8 = 8,664 kg de Co2 au 100 km (2,28 kg de CO2 par litre d’essence consommée)
une électrique à 30 kw/100 km (soyons large) = 3kg de CO2 au 100 km (en prenant en France 100 g de CO2 pour 1 kW, soyons encore une fois large).
un bon gros SUV type model Y rattrape la yaris à 82 000 km (CLIMOBIL sur le net) en terme d’émission de CO2 total, l’empreinte carbone est très vite supérieure à l’electrique pure en France. Stop l’hybride….
et je ne compte pas l’huile, le transport de l’essence, le raffinage, les marées noires….
une baisse de notre empreinte carbone passe par au minimum un VE, (pour des trajets > 15- 20 km bien entendu….) et ce d’autant plus que l’on roule, puisque l’empreinte carbone est surtout générée par le kilométrage pour le VT…
Très belle analyse.
A la maison, nous roulons avec des Toyota hybrides depuis un dizaine d’années. J’ai été très agréablement surpris. J’explique.
Depuis toujours, j’aime les belles machines. J’ai d’immenses souvenirs de motos que j’ai possédées : principalement des multicylindres dont les régimes de rotations sont spectaculaires, tout en étant magnifiquement fiables. J’ai aussi possédé des autos Honda très fiables et très attachantes parce que technologiquement « sincères ».
Et quand on a acheté notre première Toyota Hybride, c’était aussi un peu pour faire la leçon aux propriétaires de diesel dont l’argument fatal était toujours le porte monnaie.
Les Toyota hybrides m’ont impressionné par la belle ingénierie à la fois complexe et si fiable. On sent que pour l’ensemble motopropulseur en particulier, « lésiner » ne fait pas partie du vocabulaire. Quand l’ingénierie est généreuse, il est difficile de ne pas tomber amoureux.
Et enfin, n’avoir *jamais de pannes* (c’est notre cas, à part 2 ampoules d’éclairage), c’est très impressionnant. Ça change de ce fréquent et pénible sentiment de s’être fait flouer par un constructeur qui sous-dimensionne toutes les pièces d’usure.
A propos du « patinage » de la transmission des hybrides Toyota, les journalistes qui s’en plaignent étalent en fait juste leur incompétence : qu’y a-t-il de choquant qu’une voiture fasse du bruit lorsqu’on la sollicite ? C’est même doublement efficace : le moteur cherche son régime de puissance maxi pour optimiser les accélérations et fait du bruit en même temps pour signifier au conducteur qu’il est en train de sur-consommer.
Le résultat, c’est exactement ce que décrit l’article : vous n’avez plus envie de faire une conduite de kéké parce que vous en avez immédiatement les inconvénients. Du coup, on passe à l’éco-conduite sans trop s’en apercevoir et c’est le silence de la voiture qui frappe !
Et ça, c’est la définition du confort et de la zenitude !
Avec 10 ans en hybride non rechargeable (Honda Jazz puis Toy C-HR), je suis entièrement d’accord avec Pierre, c’est un « jeu » agréable autant qu’utile d’essayer de consommer le moins possible, le challenge étant d’optimiser avec le pied droit les phases en électrique, et comme lui rouler en dessous des limitations. Depuis que je suis en Tesla 3, j’ai gardé cette façon de conduire, et ne dépasse quasiment jamais les 15kwh/100, même sur autoroute où il ne sert à rien en électrique de rouler à 130, le bon rythme c’est plutôt entre 110 et 120 selon la circulation.
3,8 litres de moyenne, chapeau l’artiste!
Et Pierre, non content de connaitre son sujet, est une crème… content de le lire ici 😉
« small is beautifull », maybe, mais si vous voulez une voiture avec un très bon scx, et donc une consommation faible sur routes et autoroutes, il faut une voiture basse et longue, comme la Hyundai ionic ou la Tesla model 3.
Il y a une technique pour améliorer encore c’est belle perf de consommation qui convient sur une nationale ou départementale pas trop fréquentée:
Il faut rouler en yoyo, accélérer fort pour atteindre la vitesse maxi voir un tout petit peu au dessus de la limite de vitesse, puis lâcher la pédale d’accélérateur jusqu’à redescendre à 20 ou 25 km sous la vitesse limite, puis recommencer.
Ainsi dans la phase d’accélération, le moteur fonctionne à un régime où le moteur a un meilleur rendement et consomme moins qu’à vitesse stabilisée.
Évidemment, il faut anticiper tous les ralentissements de la route et n’utiliser la pedale de frein que pour immobiliser le vehicule.
Les inconvénients de cette technique, c’ est inconfortable pour les passagers et désagréables pour les autres usagers de la route.
Je partage aussi l’avis de l’interviewé sur Toyota, ce sont des autos increvables, j’ai eu l’occasion d’en conduire à l’étranger dans des conditions extrêmes, elles restent LA référence en terme de fiabilité et longévité.
A ce jour, aucun Ve n’est en mesure de concurrencer un Land Cruiser en condition extrême.
Un Très bon et intéressant témoignage de Pierre ! merci MR SCHWOERER, une personne passionné et passionnante à lire, et bien moi j’étais content de mon PHEV point de vue consommation, mais quand je regarde ceux de votre yaris, le phev n’a rien à vous envier.
Le problème du PHEV après l’avoir gardé seulement deux mois, c’est le poids, ça se ressent vraiment à la conduite, c’est vraiment pas plaisant à conduire dans les virages.
Je pense que vous avez fait le bon choix Pierre, cette Yaris est top, pour moi elle serait trop petite pour une principale, la version cross coûte cher je trouve.
Largement mieux une Toyota qu’une Renault.
Les consommations annoncées sont-elles calculées à la main en faisant le plein et en divisant par le nombre de centaines de km réellement parcourus depuis le plein précédent? Ou alors sont-ce les indications de l’odb dont la fiabilité reste à prouver? Les divers véhicules essence/diesel que j’ai utilisés avec odb affichant la conso moyenne étaient toujours suroptimistes, minimisant la conso d’environ 1 l/100.
Il y a 10 ans (le temps passe), j’ai conduit une Yaris hybride pendant 1 ou 2 mois (véhicule de prêt pendant une panne de la C-zero!). L’agrément de conduite était fort acceptable, tandis que la conso (la vraie) n’est jamais descendue sous les 5 litres, alors que l’écoconduite, je la pratique depuis 35 ans, pas trop de secrets pour moi.