Le Fiat e-Scudo de Weppes-Travaux

Pour la société Weppes-Travaux, la prime à la conversion et une ZFE qui se développe ont été décisives pour éliminer un utilitaire diesel dont le moteur était au bout. Entre cette aide, le bonus gouvernemental, l’amortissement comptable qui comprend le futur remplacement de la batterie et une énergie plusieurs fois moins chère, Nicolas est très satisfait d’être passé à l’électrique. Il témoigne à notre demande pour les lecteurs d’Automobile Propre.

Une MG4 à titre personnel

S’il est artisan, Nicolas est aussi un automobiliste particulier. C’est dans son foyer que l’électromobilité est entrée en premier : « A titre personnel, nous avons acheté une MG4 et roulons avec depuis juin 2023. Ma femme travaille dans une entreprise tournée vers le bien-être et l’écologie. Les collaborateurs ont à leur disposition sur le parking une quinzaine de bornes pour recharger leurs véhicules électriques ».

C’est d’abord notre lecteur qui a été séduit par le modèle : « J’ai tout de suite accroché. Moins mon épouse qui ne la trouvait pas trop design. Mais au bout de seulement quelques secondes à son volant, elle l’a voulue. L’agrément de conduite est incroyable. C’est une voiture souple et confortable ».

Deux autres raisons l’ont poussé à adopter l’électrique : « Déjà rouler sans émission. Pour modérer l’impact carbone de cette voiture, comme du Fiat e-Scudo, j’envisage de les utiliser longtemps, quinze ans si c’est possible. Les économies à l’usage m’ont aussi décidé à passer à l’électrique. En remplacement d’une Fiat 500 L diesel, nous pouvions nous permettre d’acheter cette MG4 en réduction parce que c’était un modèle d’exposition avec 5 000 km au compteur ».

Un VE contre un diesel fumant

Le territoire d’intervention de la société Weppes-Travaux, c’est un peu toute la métropole européenne de Lille : « Ça représente environ 90 communes qui vont toutes devenir zones à faibles émissions, même si le gouvernement se fait moins pressant sur le planning. C’était le bon moment pour mon associé Sylvain et moi-même de passer à l’électrique. Nous avions un Peugeot Partner diesel en version L1H1. La courroie de distribution a cassé à 230 000 km sur ce modèle acheté avec la promesse que cet élément avait bien été remplacé ».

Pour limiter les frais, les deux artisans ont fait le choix de remplacer le moteur par un bloc d’occasion : « Ça n’a pas été concluant. Ça fumait noir. Il aurait fallu trouver un meilleur moteur, mais on avait déjà mis 5 000 euros dans ce véhicule ».

Le faire éliminer avec la prime à la conversion était donc une bonne solution : « Du fait de la métropole qui va passer en ZFE, j’ai pu convaincre mon associé plutôt anti-VE d’acheter un utilitaire électrique. Dans l’idéal, nous aurions souhaité un Ford E-Transit Custom, mais sa disponibilité était trop retardée ».

À lire aussi Témoignage – Pas facile pour Christian de faire réparer sa Volkswagen ID.3 en habitant la Corse

La bonne occasion au bon moment

Quel modèle choisir ? « Chez Stellantis, il y a l’embarras du choix. Le Fiat e-Scudo est un modèle intéressant. C’est le même fourgon que les Peugeot e-Expert, Citroën ë-Jumpy, Opel Vivaro-e et Toyota ProAce. C’est le bon format pour notre entreprise de rénovation très polyvalente. Nous effectuons des travaux de plâtrerie, plomberie, électricité, paysagisme, etc. ».

Les associés souhaitaient cependant une plus grande longueur que celle de leur ancien utilitaire : « Il y a eu une véritable pénurie en version L2H1. C’est pourquoi nous nous étions rabattus sur un L1H1. Pour transporter le placo, il fallait utiliser la remorque ou mettre les panneaux en biais. Fiat pouvait nous fournir son e-Scudo en super long L3H1 en modèle d’exposition de fin 2022 avec seulement 700 km au compteur ».

Cet exemplaire est équipé d’une batterie d’une capacité énergétique de 75 kWh : « C’est bien plus que nos besoins quotidiens. En général, nous ne dépassons pas une centaine de kilomètres à la journée. Parfois, nous devons en parcourir davantage, par exemple pour nous rendre chez des fournisseurs. Avec la grande autonomie WLTP de 330 km, nous sommes tranquilles et ne ressentons pas de limite ».

L’électrique neuf moins cher que le diesel

Si l’on compare avec les prix au catalogue, le Fiat Scudo diesel est nettement moins cher que sa déclinaison électrique : « Le e-Scudo en L3H1 comme le nôtre valait neuf 55 000 euros TTC. Avec les options pour avoir un modèle équivalent, le diesel coûtait 40 000 euros. Nous avons bénéficié d’un bonus de 4 000 euros et d’une prime à la conversion de 7 000 euros, soit 11 000 euros d’aide. Nous avons reçu en décembre 2023 un exemplaire de démonstration de décembre 2022, d’où une substantielle réduction de 25 %. Au final, nous avons payé 29 000 euros TTC notre utilitaire ».

Belle affaire ! Plus surprenant encore, l’avantage fiscal que le comptable de Weppes-Travaux ne connaissait pas : « À condition de faire préciser sur la facture d’achat du véhicule le prix d’une batterie de remplacement, l’amortissement porte sur l’utilitaire et son futur pack. Ainsi, dans notre cas, l’amortissement mensuel est calculé sur 29 000 + 18 000 euros ».

Nicolas a bien fait d’insister auprès de son comptable auquel il a appris une disposition spécifique à l’électrique. « Pour une entreprise qui changerait d’utilitaire électrique tous les quatre ou cinq ans, c’est particulièrement intéressant. Mais nous comptons conserver le nôtre longtemps et l’user jusqu’au bout, à raison de 20 000-25 000 km par an, pour les mêmes raisons écologiques qui nous poussent à employer des matériaux recyclés et biosourcés dans nos chantiers ».

Des frais en énergie divisés par trois

Nicolas est pleinement confiant dans le choix fait pour son entreprise : « On a plus de cent ans de recul sur le moteur électrique. Il est tellement efficace qu’on ne sent quasiment pas quand le fourgon est chargé de matériaux par rapport à quand il est vide. C’est même presque dangereux, car le freinage est moins efficace et que le mode ‘B’ est à choisir à chaque nouvelle utilisation. Sans lui, on n’a pratiquement pas de freinage régénératif. Et dommage de ne pas avoir un fonctionnement One-Pedal ».

Des économies sont aussi réalisées à l’utilisation : « Déjà sur l’entretien avec l’absence de vidange, des plaquettes de frein qui durent beaucoup plus longtemps, etc. Mais aussi sur les frais en carburant. On a divisé par au moins trois par rapport au gazole, soit environ 3,50 euros environ pour 100 kilomètres. Ce qui représente une économie de l’ordre de 300 euros par mois. Pour cela, j’ai quitté Engie comme fournisseur d’électricité pour profiter du tarif Tempo ».

Et ça marche parce qu’il branche tous les jours le Fiat e-Scudo entre 22 h 00 et 6 h 00 : « En huit heures, la batterie est quasiment chargée à 100 % quand je pars de chez moi le matin. À la limite, on pourrait tenir trois jours sans brancher. Mais il me faudrait alors installer une borne dont le coût ne serait pas rentabilisé avant longtemps. Je préfère continuer à fonctionner avec la prise Green’Up, ça suffit largement ».

Le Fiat e-Scudo au quotidien

Des lecteurs s’inquièteront sans doute que le Fiat e-Scudo soit mis en charge tous les jours avec une batterie vidée de seulement 25 à 50 % de son énergie. Cependant, quand Nicolas part le matin, le pack est à une bonne température : « Je n’ai quasiment pas remarqué de baisse d’autonomie avec le fourgon plein de matériel et une température extérieure de 5° C. Contrairement à la MG4 qui surconsomme, branchée seulement une fois par semaine. Avec l’utilitaire, j’ai pu constater que l’autonomie est proche des 330 km WLTP ».

Weppes-Travaux intervient le plus souvent en campagne : « Nous avons aussi des chantiers à Lille. Et c’est là que l’électrique est vraiment bluffant, avec un écart encore plus important par rapport au diesel qui surconsomme dans ces conditions ».

En prenant la version L3H1, le nouvel utilitaire est plus polyvalent : « Il est plus long de 50 cm. C’est très bien pour embarquer jusqu’à une tonne de matériel. En général, nous sommes à 600 ou 700 km. Le revers d’une plus grande longueur, c’est le rayon de braquage qui est moins bon. La capacité de remorquage est d’une tonne. Comme nous n’avons pas le permis BE, nous devons nous limiter à 750 kg. C’est suffisant pour aller chercher nos fournitures ».

À lire aussi Témoignage – En trois ans, Frank a économisé plus de 10 000 euros de carburant grâce à sa Renault Zoé

Des affaires à faire maintenant avec les modèles 2023

Le mode Normal est privilégié par Nicolas : « En Eco, le véhicule est pataud. On n’a que l’équivalent d’environ 60 ch. Les reprises sont bien meilleures en mode Normal. En revanche, le chauffage devient plus énergivore. L’aiguille de consommation au tableau de bord le concernant monte et reste au maximum tout le temps. Dans ces conditions, et avec la vague de froid de janvier, l’autonomie est descendue à 250 km. On a réglé sur 18° C, mais il fait trop chaud dedans.  ».

Autre point que notre lecteur porte dans le négatif : « Il n’y a pas de prise 220 V à bord. Pour des artisans comme nous, cet équipement est important. Ça nous permettrait de recharger notre outillage électroportatif. Mais aussi d’utiliser une cafetière ou un micro-ondes pour déjeuner sur nos chantiers. Ce n’est pas que ça nous manque terriblement, mais pour notre prochain utilitaire, ce sera un critère d’achat. Sur le Ford E-Transit Custom, il y a une prise ».

L’artisan apprécie en revanche beaucoup la caméra à 360 degrés : « C’est très bien sur un utilitaire où il n’y a pas de rétroviseur intérieur. Comme je vais chercher mes enfants à l’école parfois avec le e-Scudo, cette caméra m’aide à ne pas heurter des gamins quand je dois manœuvrer ».

Pour le mot de la fin, le professionnel adresse un petit conseil à ses confrères : « Stellantis vient de sortir dans différentes marques ses utilitaires restylés pour 2024. Il reste pas mal d’exemplaires de 2023, qui ont parfois servi de modèle d’exposition. Ce qui peut permettre de décrocher des remises de l’ordre de 25 % ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Nicolas pour sa disponibilité et son témoignage très complet.