Opel Vivaro-e

À la fois exigeant et très renseigné sur les véhicules électriques, Jean-François a choisi un Opel Vivaro électrique pour son activité professionnelle. Il lui a prévu une seconde vie en Van de voyages pour le conserver longtemps. Et ensuite ? Volkswagen ID. Buzz Cargo ou Ford E-Transit Custom ?

Pionnier

Inutile de chercher à embobiner Jean-François au sujet des véhicules électriques, il connaît très bien le sujet : « Quand je suis levé à 5 h 00 le matin, pour bien commencer ma journée, c’est café, cigarette et visionnage. Depuis 2013, j’ai mangé pas mal de vidéos YouTube dont celles d’Automobile Propre. Je connais par cœur aussi celles du Norvégien Bjørn Nyland. J’en ai beaucoup appris sur les temps de recharge, la différence entre kilowatt et kilowattheure, etc. ».

À titre privé, son foyer est passé au 100 % électrique en 2018 : « Nous avons commencé avec une Hyundai Ioniq 28 kWh Executive en mars de cette année-là. C’est vraiment une voiture économique et très efficiente. La nôtre a été la première prise en photo dans une station Ionity. On la met en charge le soir sur une prise domestique normale, et le lendemain matin la batterie est pleine. J’aime les palettes au volant. Je les cherche instinctivement quand je conduis un véhicule qui n’en a pas ».

D’autres modèles ont suivi : « Nous avons aussi acheté une Citroën ë-C4 Shine Pack qui a remplacé la Ioniq début 2021. Depuis décembre 2022, nous roulons avec une Renault Megane E-Tech Evolution ER ».

Voyager loin en VE

Le passage à l’électrique de Jean-François, « c’est pour le confort de conduite et le coût à l’usage ». Il n’hésite pas à aller loin avec ses VE. Il ne compte d’ailleurs plus les destinations : « Depuis le Bas-Rhin, nous sommes allés en Auvergne, à Hyères, dans les Alpes, en Bretagne, etc. Ça m’est déjà arrivé de totaliser 2 000 kilomètres sur un week-end de trois jours ».

Chez lui, la mobilité électrique est à prendre de façon large : « Je suis allé en vacances chez un copain à Carcassonne, à 900 km de chez moi. Je lui ai donné un coup de main dans son activité d’agriculteur. Mais je me suis donné une demi-journée pour découvrir le coin à moto. J’avais emmené dans le fourgon ma Talaria Sting TL3000 acquise en mai 2022. C’est un modèle cross léger électrique homologué en équivalent 50 cm³, comme une Sur Ron Light Bee. Je suis un fan de mécanique, auto, mobylette, moto, aussi thermique et tout-terrain ».

Pour maximiser ses chances à la recharge, il s’est très bien équipé : « J’ai acheté un chargeur mobile Juice Booster 2 avec tous les adaptateurs qu’il me faut. Pour l’utiliser chez moi, j’ai tiré un câblé 10 mm² relié à une prise 32 A à l’extérieur ».

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Très ouvert à la diversité

Renault, Opel, Hyundai, Citroën : Notre lecteur est vraiment ouvert à la diversité. « J’avais aussi essayé la Smart Fortwo et le Kia Soul EV. La première est réellement un jouet extraordinaire, mais l’autonomie était trop juste. Pour la coréenne, c’est le connecteur CHAdeMO qui m’a dissuadé alors qu’il était déjà question de l’abandonner au profit du CCS ».

Concernant l’univers Tesla : « Je suis très reconnaissant à Elon Musk d’avoir donné un bon coup de pied à la fourmilière pour faire émerger la voiture électrique, mais je n’aime pas tout le buzz qu’il y a autour. Il y a 4-5 ans, j’espérais un utilitaire de la marque. Le constructeur avait déjà des batteries suffisantes pour une bonne autonomie. Mais ce n’est pas venu ».

À l’époque, Jean-François avait deux véhicules thermiques pour son entreprise de rénovation de fenêtres et de volets roulants : « J’allais à mes rendez-vous avec une Renault Twingo avant de la remplacer par un Mitsubishi Outlander hybride rechargeable. Pour mes chantiers, je prenais un Fiat Ducato L4H3. Depuis janvier 2022, je fais tout avec un seul véhicule électrique, un Opel Vivaro-e ».

Pourquoi l’Opel Vivaro-e ?

Un utilitaire comme l’Opel Vivaro-e, le professionnel alsacien aurait aussi pu le trouver chez Peugeot, Citroën, et même chez Toyota. Il n’a pas choisi au hasard : « J’ai effectué des simulations chez moi, depuis mon ordi. J’ai décortiqué les options et les prix. J’ai éliminé le Toyota, car il n’est disponible qu’en version simple ou sur-optionnée ».

Le tarif et une option ont fait la différence : « Question prix, le Vivaro électrique était le mieux placé. On pouvait avoir une option absente sur les déclinaisons Peugeot et Citroën et qui pour moi était très importante : le détecteur d’angles morts. Le commercial m’a dit qu’elle n’est d’ailleurs plus disponible non plus sur l’Opel ».

Parmi les équipements qu’il a choisis en plus : « Les deux portes latérales, car c’est très pratique pour chercher les outils et on passe beaucoup de temps à ça, le hayon qui me servira pour la seconde vie de ce véhicule, l’aide au stationnement avant et arrière, le déverrouillage et le démarrage sans clé. J’ai aussi demandé le siège monoplace pour le passager afin d’embarquer au besoin des barres de trois mètres de long. La trappe de série n’était pas suffisante ».

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L’électrique pour un professionnel

Pour Jean-François, l’électrique est un véritable plus pour un professionnel : « Je rentre du boulot moins fatigué, moins stressé. La conduite est plus douce que celle d’un thermique. Je suis plus zen dans les bouchons, notamment ceux qui se forment à Strasbourg à partir de 17 h 00. Et puis l’électrique est moins cher à l’usage ».

Il est cependant conscient d’être dans une situation favorable : « Nous, on s’y connaît en VE, mais les gens ont encore une trouille bleue de l’électrique. Pour l’ouvrier qui peut rentrer aujourd’hui chez lui avec la camionnette, en faisant un crochet pour ramener un collègue, s’il habite un appartement sans garage ni accès à une prise de recharge, c’est mort. Et puis il y a la complexité de facturer l’électricité pour ceux qui pourraient brancher l’utilitaire chez eux ».

D’ailleurs, son exemple n’a pas permis de convertir des professionnels dans son entourage : « J’ai toutefois noté un impact sur mes clients. Ce n’est pas violent, mais beaucoup m’en parlent. Ils remarquent que j’arrive et repars sans bruit ».

Très bon véhicule mais…

Les petits problèmes de son Opel Vivaro-e qui totalise autour des 30 000 km à l’heure de l’interview, l’artisan n’en fait pas vraiment cas : « Quelques rappels et des mises à jour. Du véhicule en lui-même, je n’ai rien à dire de négatif. En revanche, le SAV, c’est compliqué. C’est du côté de l’humain que ça pèche. À la livraison, par exemple, il manquait l’alarme que j’avais pourtant payée ».

Il déplore aussi un manque de tact : « L’écran central est tombé en panne. Le temps de l’intervention, on m’a prêté un véhicule thermique avec lequel j’ai parcouru 20 km en gros. Quand je l’ai rendu, on m’a demandé de faire le plein du réservoir. Dans le cas d’une location, oui, bien sûr, mais là, c’était un prêt en raison d’un défaut du constructeur ».

Une consommation élevée pour son usage

Le professionnel témoigne d’une consommation élevée, en particulier du fait de l’aménagement de son Opel Vivaro-e : « Avec en plus tout le matos dedans, il pèse déjà 2,6 tonnes. Descendre en dessous de 20 kWh/100 km, c’est compliqué. Sur autoroute, à 130 km/h, ça grimpe à 40-45 kWh/100 km. Alors, je mets le régulateur entre 110 et 114, exactement comme je le faisais avec le Fiat Ducato diesel. Ça redescend alors à 30-35 kWh/100 km ».

Dans les options, Jean-François avait également pris l’attache remorque démontable : « Grâce à mon permis EB, je me sers d’une remorque fermée avec pont porte basculante pour le transport des grandes pièces qui n’entrent pas dans le fourgon. Pleine, elle pourrait peser 1,4 tonne, pour un poids à vide de 600 kg. Mais je ne peux la charger que de 400 kg, car la capacité maximale de tractage avec une remorque freinée est homologuée à 1 000 kg sur l’Opel Vivaro-e, contre 2 500 kg avec la version diesel ».

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Et ensuite ?

Notre lecteur a déjà prévu une suite à son Opel Vivaro-e : « Le hayon, c’est en prévision de la transformer ensuite en van aménagé pour les voyages. J’aurai alors besoin d’un nouvel utilitaire ». Quel modèle ? « Si l’on ne parle que des dimensions utiles à l’intérieur et de l’encombrement extérieur, la camionnette idéale, c’est le Renault Trafic. L’autre bon rapport, on le trouve avec le Fiat Ducato ou le Peugeot Boxer ».

Sur le forum Automobile Propre, Jean-François avait donné son avis sur le Volkswagen ID. Buzz. Il reformule : « Pour une famille, en 5 places, avec son look néo-rétro, l’ID. Buzz est bien. Mais pas pour le boulot dans sa version Cargo. Déjà, il est trop cher. Et il est trop encombrant par rapport à ce que l’on peut mettre dedans. Il prend autant de place que l’Opel Vivaro-e, mais son volume utile est moins élevé ».

Il y a aussi la capacité de tractage d’une remorque : « Elle est de 1 000 kg, comme sur le Vivaro-e. Je souhaite mieux pour mon prochain utilitaire. C’est pourquoi je m’intéresse au Ford E-Transit Custom qui pourrait bien offrir les 2 500 kg pour une remorque freinée ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Jean-François pour son accueil et son témoignage très intéressant.