La secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, s’en est pris directement aux voitures électriques chinoises. Selon elle, les constructeurs de l’empire du Milieu seraient en mesure de collecter une « énorme quantité de données sur les conducteurs ». Et ils pourraient les transmettre à Pékin.

« Un risque pour la sécurité nationale »

La Maison-Blanche intensifie sa campagne contre la Chine. Gina Raimondo a tenu un discours durant lequel elle a averti les utilisateurs américains que les voitures électriques chinoises pourraient représenter un danger. Selon elle, il y a un « risque important pour la sécurité nationale ». Elle affirme que les données collectées sur les conducteurs, l’emplacement du véhicule et l’environnement du véhicule pourraient être envoyées en Chine.

Cette déclaration ne va évidemment pas plaire à Pékin. Elle va renforcer un peu plus la guerre commerciale qui existe déjà depuis plusieurs années entre les deux pays. C’est tout à fait volontaire. La Maison-Blanche cherche à préserver son marché intérieur des modèles électriques chinois depuis un certain temps. Pour entrer sur le territoire américain, les électriques en provenance de Chine sont déjà redevables d’une taxe de 25 %.

Mais il se trouve que l’administration Biden envisage d’augmenter les droits de douane sur certains produits en provenance de Chine en 2024. Les voitures électriques sont concernées. Un projet de loi devrait être présenté dans les prochains mois. La Maison-Blanche a parfaitement conscience du risque que représentent les grandes évolutions technologiques réalisées par l’industrie automobile chinoise.

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Les voitures électriques chinoises inquiètent la Maison-Blanche

Elon Musk a lui-même prévenu que si les gouvernements ne faisaient rien pour empêcher l’arrivée massive des constructeurs chinois, les occidentaux auraient de sérieuses difficultés pour continuer d’exister. Il s’est récemment dit « très inquiet ». Selon lui, les constructeurs automobiles chinois peuvent « démolir » les marques historiques si des « barrières commerciales » ne sont pas établies.

En parallèle, la Maison-Blanche prépare également un décret pour empêcher ses « adversaires étrangers » d’accéder à des données personnelles hautement sensibles. Les autorités américaines sont persuadées que la Chine représente une menace pour la sécurité des données. Cette nouvelle mesure pourrait avoir de larges implications dans un certain nombre d’industries, y compris l’automobile.

À partir de 2025, les véhicules dont les batteries contiennent certains matériaux critiques « extraits ou traités en Chine » seront également inéligibles aux aides à l’achat américaines. Une loi a aussi été votée pour empêcher le ministère de la Défense d’acheter des batteries produites par CATL et d’autres fabricants chinois, à partir de 2027. Certaines entreprises américaines, comme Ford, continuent pourtant de travailler avec le géant des batteries.