Les marques chinoises se vendent souvent comme des alternatives abordables aux marques européennes. Mais dans le domaine de la voiture électrique, elles ne sont pas si avantageuses, une fois exportées en Europe.

Au milieu d’un marché de la voiture électrique qui explose en nombre, mais qui explose surtout les prix, les marques chinoises sont souvent perçues comme le seul moyen d’accéder au ‘zéro émission’ à un tarif abordable.

Après avoir déambulé dans les allées du Salon de Lyon, un constat plus relatif s’impose pourtant. Oui, les modèles chinois s’offrent parfois à des tarifs défiant toute concurrence. Mais non, ils ne proposent pas pour autant de choix évidents, ou un meilleur rapport qualité/prix.

L’idée de cet article est venue à son auteur devant le stand BYD, qui exposait la polyvalente Dolphin (photo), le crossover Atto 3 et la berline électrique Seal. La Dolphin, exposée en carrosserie bi-ton et haut de gamme, s’affichait à plus de 35 000 euros.

Cela représente donc plus de 30 000 euros, bonus déduit, pour une autonomie affichée de 427 km d’autonomie en cycle WLTP grâce à sa batterie de 60,4 kWh, ce qui est plus qu’un bon nombre de modèles de sa catégorie. Ce tarif est donc largement moins élevé que celui d’une Peugeot e-208 dont c’est l’entrée de gamme en 136 ch qui débute à 36 000 € hors bonus et dont la batterie offre au maximum 51 kWh.

Des avantages et des inconvénients

Et l’autonomie est surement le plus grand atout de la Chinoise face à sa rivale de chez Peugeot. La puissance est aussi supérieure, à 204 chevaux pour la BYD contre 136 à 156 chevaux pour la Peugeot. Mais là où l’autonomie fait une vraie différence au quotidien, la puissance est selon nous un paramètre moins crucial.

S’il y a en revanche un paramètre à prendre en compte en matière de vie dans le véhicule, c’est celui de la qualité des deux modèles. Car les nouveaux constructeurs n’ont pas encore l’expertise d’un assemblage parfait. Et pour atteindre des prix très bas, des sacrifices se font parfois sur la qualité de l’ensemble.

Sans dire que les matériaux sont de mauvaise qualité, on voit toutefois un manque de raffinement chez ces marques. Les plastiques durs sont plus présents, et l’assemblage est moins précis que chez les constructeurs traditionnels. De plus, la tenue de route ne nous a pas totalement convaincus lors de son essai.

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MG améliore-t-il l’image du marché chinois ?

Sur le salon, le seul constructeur affichant des prix réellement compétitifs par rapport aux marques européennes est MG. La MG4 est toujours disponible à 29 990 euros en entrée de gamme, soit 24 990 après application du bonus. C’est 1000 euros de plus que la Dolphin, mais l’autonomie plus importante de la MG4 en fait un meilleur rapport prix/prestations.

Outre la compacte, la firme chinoise affiche d’autres modèles électriques. Parmi ceux-ci, on trouve un break et un SUV qui débutent tous deux sous la barre des 30 000 euros après bonus. Un tarif qui, chez les constructeurs européens, est tout juste celui d’une citadine ‘zéro émission’.

Et les tarifs très accessibles du constructeur ont pour effet d’offrir une vision positive de l’ensemble du marché de l’Empire du Milieu. C’est aussi le cas de l’Aiways U5, qui débute à 39 990 euros hors bonus, et offre un SUV électrique abordable.

Mais devant le stand BYD, où l’Atto 3 débute à 43 000 euros et la Seal juste en dessous des 47 000 euros, on peut douter de l’avantage en compétitivité de ces marques face au reste de la concurrence.

Les premium entrent dans la danse

Une concurrence que mène évidemment Tesla, avec ses Model 3 et Model Y. La berline électrique débute à 42 990 euros, soit 37 990 € avec le bonus. Pour ce prix, les clients ont le droit à 513 kilomètres d’autonomie en cycle WLTP. Et du côté des équipements, la Model 3 affiche complet en matière d’options.

Pour le Model Y, il faut compter 45 990 euros (40 990 avec bonus), pour un SUV électrique. Celui-ci affiche alors 455 kilomètres, et offre un espace bien plus conséquent que la Model 3. Il est également toutes options pour ce prix, ce que n’est pas le Byd Atto 3.

Et la concurrence affute encore plus ses armes avec les dernières offres de marques traditionnelles. Hyundai effectue d’importantes remises sur sa Ioniq 5 à batterie de 77 kWh. Grâce à ces réductions, le crossover électrique coréen passe tout juste sous la barre des 47 000 euros, qui rend les véhicules éligibles au bonus écologique.

C’est aussi le cas de BMW, qui a décidé de frapper fort avec son iX1, dans une version à 200 chevaux. Celle-ci permet à la firme allemande de descendre sous les 47 000 euros, et d’accompagner cette offre d’une location à 490 euros par mois sans apport.

Alors bien sûr, les constructeurs chinois affichent des offres légèrement plus compétitives, si l’on tient compte uniquement du prix. En matière d’autonomie ou de puissance de recharge, certaines marques chinoises ont des atouts pour elles. D’autres, à l’inverse, peinent sur l’un ou l’autre de ces points.

Et surtout, sur le plan des finitions, les marques chinoises restent encore en retrait de ce qu’appliquent les constructeurs traditionnels. Enfin, la question du réseau et du SAV se pose aussi, puisque l’on n’a pas encore de retours pour les marques chinoises. Et l’exemple de certaines mésaventures chez Tesla a montré que les nouveaux constructeurs ont encore à apprendre à ce niveau.

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