Très proche techniquement de la Smart#1, le Zeekr X mise sur son style suédois aux lignes acérées pour se différencier de sa cousine de la grande famille Geely. Et c’est très réussi !

Le groupe Geely lance des marques automobiles comme Elon Musk des satellites. Non content de diriger Volvo, Polestar ou encore Lotus, le géant chinois fourni aussi Smart et fait de l’œil à Alpine. Alors pourquoi pas lancer la griffe suédoise Zeekr avec deux modèles 100% électriques ? Le 001 est un grand break de chasse (4,95 m) qui vient jouer dans la cour des luxueuses Porsche Taycan et autres Tesla Model S avec des tarifs plus serrés, tandis que le X vise la catégorie reine du marché européen, à savoir les SUV compacts.

Un Smart #1 plus musclée

Dessiné et développé en Suède par un ex-designer de chez Audi, le Zeekr X affiche un design acéré qui tranche avec celui tout en rondeur de la Smart#1. Les deux véhicules partagent partage la même plateforme et affiche d’ailleurs des moteurs de puissance similaire, à savoir 272 ch pour la version propulsion RWD et 428 ch pour la version AWD à deux moteurs et quatre roues motrices.

Les batteries type Nickel Manganèse Cobalt (NMC) produites par CATL sont aussi les mêmes. Le Zeekr X embarque un peu plus de cellules puisqu’il présente une capacité de 69 kWh brut et 65 kWh utile (soit 3 kWh de plus la Smart). Le SUV suédois se démarque aussi par ses volumes différents avec 16 cm de plus en longueur (4,43 m) et 2 cm en largeur (1,84 m). Le toit plus plongeant et la garde au sol rabaissé d’1 cm (17 cm) lui font perdre 7 cm en hauteur (1,57 cm).

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Pour petite famille

Le dessin plus plongeant du toit avec d’imposants montants arrière nuit à la visibilité, mais aussi au coffre du Zeekr X qui se contente de 362 litres et manque cruellement de largeur. Un petit double-fond permet tout de même de loger un chargeur. Un autre petit espace situé sous le capot accueillera un câble de type 2. Le Zeekr X ne bénéficie malheureusement pas de banquette coulissante comme sa cousine. Il faut se contenter d’un rabattage des dossiers en 2/3 1/3.

Passagers bien cachés

Les places arrière offre un bel espace aux jambes et une garde au toit suffisante pour des adultes de taille moyenne. Le tunnel central minuscule ne pénalisera pas un troisième passager au milieu. Les portières hautes, les imposants montants arrière et les vitrages teintés génèrent une atmosphère très confinée malgré la présence du grand toit vitré. Les bacs de portes sont minuscules, mais on trouve de belles aumônières, deux prises (USB et USB-C) et des buses de ventilations de chaque côté.

Une finition béton

Si la Smart#1 nous a séduit par sa qualité de fabrication et sa finition, la Zeekr X mérite aussi des applaudissements avec des joints de portes épais, des assemblages impeccables, une peinture appliquée avec soin et des matériaux de qualité jusqu’au pavillon. Les sièges avant se parent d’un similicuir bien réalisé et proposent des réglages électriques des deux côtés avec une fonction chauffante. Le conducteur a aussi droit à la ventilation.

Un processeur digne de ce nom

Pour la partie multimédia, les véhicules de chez Geely reçoivent leur propre système d’exploitation sous Android avec un puissant processeur Snapdragon. L’écran central de 14,6 pouces offre une belle fluidité d’affichage, des graphismes soignés et l’accès à des jeux vidéo comme dans une Tesla. À cela s’ajoute bien sûr une application pour smartphone permettant d’ouvrir la voiture à distance ou de préparer la température de l’habitacle. Assistant vocal et planificateur d’itinéraire figurent aussi au programme, tout comme AppleCarPlay et Android Auto dont la connexion s’effectue sans fil. Derrière le volant au dessin original, l’instrumentation numérique se montre parfaitement lisible et s’accompagne d’un affichage tête haute. Autant d’éléments qui font défaut aux Tesla. La Zeekr X peut même jouer des coudes avec la référence américaine en matière de chaine Hifi grâce à la présence d’un ensemble audio à 13 HP de très haut niveau signé Yamaha.

Pas peur des pavés

Autre point fort de la Zeekr, ses cinq caméras extérieures qui lui autorisent une vue à 360° et proposent une fonction dashcam. L’aide au parking automatique figure dans la dotation de base, elle aussi. Des éléments fondamentaux pour compenser la piètre visibilité vers l’arrière et le diamètre de braquage assez moyen de 11,5 m. Douce et réactive grâce à son couple conséquent de 343 Nm, la Zeekr X filtre bien plaques d’égouts et absorbe les ralentisseurs très correctement. Son freinage régénératif (réglable comme la direction, l’accélérateur et la pédale de frein) manque cependant d’efficacité et de progressivité. Il ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt total, du moins sur notre version de présérie. Des améliorations seront sans doute apportées par la suite via des mises à jour à distance comme sur la Smart.

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Des moufles aux pieds

Pour revenir aux indispensables de la conduite automobile, la Zeekr X repose sur un châssis bien équilibré avec un amortissement relativement souple qui filtre bien les chocs, mais peut engendrer quelques rebonds en détente et une prise de roulis un peu marqué. Les pneus Continental EcoContact 6 aux flancs épais (235/60 R 19) privilégient aussi le confort à la rigidité ou au grip. Avec 1855 kg (55 kg de plus que la Smart) et des accélérations sérieuses (0-100 km/h en 5,6 s contre 6,7 s sur la Smart#1), il faut donc rester prudent. Le freinage se montre assez mordant, mais ne convient pas non plus un usage trop dynamique. Notons qu’en matière de sécurité passive, la Zeekr X revendique 5 étoiles aux crash tests EuroNCap comme sa cousine.

Aides électroniques à peaufiner

Sur voie rapide, la Zeekr X procure toujours un excellent niveau de confort grâce à une bonne insonorisation. Sur les routes suédoises au revêtement assez granuleux, des bruits de roulement se faisaient entendre, mais les sifflements d’air sont bien contenus malgré l’absence de double vitrage et la chaine Hifi Yamaha vous plonge dans un studio d’enregistrement. Comme lors de la présentation du Lotus Eletre, notre Zeekr X d’essai n’avait pas le calibrage définitif de ses aides à la conduite (ADAS). Le régulateur actif fonctionnait bien, mais l’aide au maintien de voie (qui figurera sur les versions commercialisées) n’étaient pas encore disponibles. Pour répondre aux futures normes de sécurité, la Zeekr X est bardée d’avertisseurs sonores extrêmement pénibles, notamment pour les dépassements de vitesse (lié à la lecture des panneaux qui n’est pas toujours fiable) ou la perte de vigilance du conducteur avec reconnaissance faciale (Big Brother is watching you). Mais il va falloir absolument que les constructeurs trouvent un moyen de les déconnecter le plus rapidement possible tout en respectant les nouvelles normes de sécurité très sévères qui les imposent à chaque démarrage.

Bonne voyageuse

Grâce à son bon coefficient de trainée (0,28), le Zeekr X affiche une autonomie (440 km WLTP) et des consommations (16,4 kWh/100 km) similaires à celles de la Smart #1 tout en affichant de meilleures performances et un poids supérieur. Durant notre essai, nous avons affiché 20,4 kWh/100 km de consommation moyenne à l’ordinateur de bord sur un parcours mixte avec quelques accélérations sur route et une longue partie d’autoroute à 120 km/h. De quoi parcourir plus de 300 km sans se priver. Mais il sera possible d’atteindre 400 km en roulant sagement en milieu urbain. Une autonomie très correcte dans la catégorie des SUV électriques de nos jours. Pour faire le plein, le Zeekr X s’en sort aussi très bien. La recharge de 10 à 80% en courant continu réclame moins de 30 min grâce à une puissance de charge de 150 kW maximum tandis que le chargeur embarqué de 22 kW en série autorise un plein en seulement 4h sur du courant alternatif. Là aussi, le Zeekr X se positionne dans la bonne moyenne de son segment.

Moins cher que Tesla

Concernant les tarifs, le constructeur suédois se révèle très compétitif, du moins sur les marchés hollandais et allemand sur lesquels il est vendu. Le modèle propulsion essayée ici se négocie 44 990 € TTC en Hollande tandis que la version AWD bimoteur réclame 49 490 €. Des tarifs inférieurs à ceux du Tesla Model Y Propulsion (45 990 €) et Grande Autonomie (52 990 €). À cela s’ajoute une garantie 5 ans ou 100 000 km qui peut être doublée à 10 ans ou 200 000 km en optant pour le contrat d’entretien annuel. De quoi rassurer les futurs acheteurs de cette nouvelle marque dont la commercialisation en France devrait s’effectuer au deuxième semestre 2024.

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On aime :

  • La qualité de fabrication soignée
  • Les performances et le confort
  • L’ensemble multimédia et la connectivité

On aime moins :

  • Le coffre trop étroit
  • La rétrovision limitée
  • Les alertes de vigilance et de vitesse insupportables

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