Rivale principale de la Tesla Model 3, la BYD Seal (phoque en anglais) n’a rien à envier à la référence américaine en matière de présentation, d’équipement et de confort. De menus détails restent à corriger, mais la concurrence européenne peut trembler.
Lors de notre première découverte en statique de la BYD Seal, nous avions été impressionnés par la présentation flatteuse et la finition soignée de cette berline familiale 4 portes. Sans atteindre l’excellence d’une BMW i4, la berline chinoise rivalise sans complexe avec la Tesla Model 3 dont la qualité de fabrication, bien qu’en progression, reste perfectible. La BYD Seal soigne davantage les assemblages de carrosserie, les peintures comme l’ajustement des différentes parties du mobilier intérieur. Les joints de portes épais comme la présence de feutrine ou d’antidérapant dans les rangements témoigne d’un grand souci du détail.
Plus cossue qu’une Tesla Model 3
Un peu plus longue que la référence américaine (4,80 contre 4,69 m), la BYD Seal présente un style classique instauré par Wolfang Egger l’ancien responsable du design de chez Audi. Dès la version de base dite Design, la Seal repose sur de belles jantes de 19 pouces et bénéficie d’un toit vitré panoramique, de vitres arrière surteintée et d’optiques à LED. De nombreuses caméras trahissent la présence de toutes les aides à la conduite également de série sur cette entrée de gamme. Les équipements de confort foisonnent aussi à bord avec une sellerie en similicuir chauffante et ventilée à réglages électriques, un vitrage avant feuilleté, des chargeurs de téléphone à induction ou encore une chaine Hi-Fi Dynaudio à 12 HP.
L’écran central de 15 pouces fait preuve de réactivité et peut pivoter. Il permet d’accéder à un système de navigation efficace et permet de trouver les principales bornes de recharge. Dommage qu’il n’y ait pas de rappel des directions dans l’instrumentation ni même l’affichage tête haute (dans la version Excellence) lorsqu’on change de menu. La fonction Apple Carplay est disponible, mais nécessite de brancher son téléphone par câble sur la prise USB et impose un affichage à l’horizontal. L’ergonomie des commandes est assez évidente, mais de nombreux reflets peuvent perturber la lisibilité et la fonction jour/nuit automatique manque de réactivité. On notera aussi que si le démarrage se fait via une clef main libre, nous n’avons pas pu tester d’application permettant de coupler sa voiture avec son smartphone aussi bien que chez Tesla. BYD n’a pas en revanche pas négligé les rangements qui foisonnent tout comme les prises de recharge.
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L’habitabilité est suffisante pour voyager à quatre voire à cinq grâce à un bel espace aux jambes à l’arrière avec un plancher plat et une garde au toit généreuse malgré le profil coupé de la voiture. La banquette se montre confortable, mais les grands gabarits seront gênés par le manque de hauteur de l’assise par rapport au plancher qui impose une posture recroquevillée. La faute à l’épais plancher qui intègre les fameuses batteries à lames dite Blade. Le coffre bénéficie d’une malle électrique et d’un double fond, mais ne brille guère par son accessibilité ni son volume (400 litres). La modularité se limite au rabattable des dossiers en 2/3 1/3. La Seal peut toutefois compter sur la présence d’un deuxième coffre à l’avant (Frunk) de 53 litres, très appréciable pour caser ses câbles de recharge.
Sur le plan mécanique, la BYD Seal se décline avec un seul moteur de 313 ch situé à l’arrière (propulsion) ou deux moteurs délivrant une puissance cumulée de 530 ch aux quatre roues (4×4). Ces blocs synchrones à aimants permanents sont alimentés par des batteries dites « Blade » de type LFP (Lithium Fer Phosphate) d’une capacité généreuse de 82,5 kWh. Ces accumulateurs offrent l’avantage d’être dépourvus de cobalt (très couteux) et de ne pas s’enflammer lorsqu’ils sont percés. Ils offrent aussi une meilleure durabilité et peuvent être chargée à 100% sans se dégrader. En revanche, ils offrent une moins bonne densité énergétique (et sont donc plus lourds) que les accumulateurs de type NMC (Nickel Manganèse Cobalt). Les batteries LFP apprécient les fortes charges par temps froid, ce qui peut parfois limiter la récupération d’énergie dans une descente de col par exemple.
Roues libres, conducteur surveillé
La BYD Seal peut compter sur ses nombreuses caméras pour offrir une vision à 360 degrés et compenser sa piètre rétro vision pénalisée par l’absence d’essuie-glace arrière. Le diamètre de braquage relativement élevé (11,4 m) et le freinage régénératif très limité (quel que soit le mode adopté) ne sont pas non plus de bon augure en ville. La sonorité originale des clignotants et de l’avertisseur pour piétons apparaissent d’abord amusants avant de devenir vite fatigants.
Mais la BYD agace surtout par ses aides à la conduite envahissantes qui font retentir des alarmes en cas du moindre petit dépassement de vitesse ou de rapprochement d’une ligne médiane. Même déconnectées, ces alertes insupportables se remettent en marche à chaque démarrage. Un problème que l’on retrouve toutes les nouvelles voitures chinoises. Aucune d’entre elle n’a encore pensé à mettre un bouton de raccourci qui enregistre la configuration du conducteur afin de lui éviter de décocher plusieurs menus à chaque départ.
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Faute d’être des plus à l’aise dans la jungle urbaine, la BYD Seal change de visage sur route où son confort et son équilibre font merveille. Même sans les suspensions pilotées (réservées à la version 4×4), les chocs sont bien absorbés et les mouvements de caisses contenus malgré un poids pachydermique (2055 kg). Nous avons aussi été agréablement surpris par l’excellente motricité de cette propulsion sur le mouillé, preuve que l’antipatinage et l’antidérapage fonctionnent à merveille. Les pneus Continental y sont aussi certainement pour quelque chose.
La direction très assistée propose un ressenti artificiel au niveau du point milieu (en mode Confort comme Sport) mais se révèle assez précise à vive allure et douce en manœuvre. La pédale de frein, elle aussi réglable, fait preuve d’assez de progressivité et de mordant. De quoi profiter des belles capacités d’accélérations et de reprises de la berline chinoise qui affiche 5,9 s sur le 0-100 km/h soit 0,2 s de mieux qu’une Tesla Model 3 Propulsion. La version 4×4 de 530 ch revendique quant à elle 3,8 s contre 3,3 s pour une Tesla Model 3 Performance. La vitesse de pointe est cependant limitée à 180 km/h sur les deux versions au risque de frustrer les amateurs d’autobahn.
Autoroutière accomplie
Sur voie rapide, la BYD Seal s’illustre par son excellente insonorisation des sifflements aérodynamiques comme des bruits de roulement. Rien de surprenant à la vue des joints de porte et de la précision d’assemblage des panneaux de carrosserie. Une fois les alertes sonores pénibles déconnectés, le régulateur de vitesse actif et l’aide au maintien de ligne fonctionnent bien. L’ensemble Hi-Fi Dynaudio donne lui aussi satisfaction même s’il semble moins raffiné que l’ensemble audio fantastique qui équipe les Tesla.
Grâce à sa ligne effilée, la BYD Seal nous a aussi parue plutôt sobre puisque nous avons enregistré 16,7 kWh au cent de consommation mixte et 18,4 kWh/100 sur voie rapide à un rythme paisible (entre 90 et 120 km/h sous la pluie). En forçant davantage le rythme sur route, nous avons affiché 22,5 kWh, ce qui reste raisonnable au regard des performances et du poids du véhicule. Il est donc parfaitement possible de faire 480 km en usage urbain et 350 km sur autoroute à 130 km/h et dès lors envisager de longs trajets.
Recharge douce mais constante
Si la puissance de charge maximale en courant continu (DC) est limitée à 150 kW, la courbe de charge de la BYD Seal semble assez favorable puisque nous avons enregistré une pointe à plus de 80 kW à 70% de batterie. Le constructeur annonce ainsi 37 mn pour une charge de 10-80% ce qui reste dans la bonne moyenne. Sur du courant alternatif (AC) le chargeur embarqué de 11 kW figure aussi dans la norme. Notons que la Seal intègre de série une pompe à chaleur et peut recharger des machines électriques extérieurs (V2L) à hauteur de 7 kW.
À lire aussi Essai vidéo – BYD Han EV : La berline électrique chinoise entre Tesla Model 3 et Model SBien placée, mais pas bradée
Si les tarifs définitifs de la BYD Seal n’étaient pas encore disponibles durant notre essai pluvieux à Munich, la berline chinoise se doit de figurer sous la barre des 47 000 € en version propulsion pour briguer un bonus et lutter contre à la Tesla Model 3 aux tarifs très compétitifs. La version Excellence 4×4 devrait plutôt osciller autours de 52 000 € ce qui la place un peu plus chère que la référence américaine dont le restylage imminent ne devrait pas faire trop grimper les tarifs très compétitifs. La BYD peut toutefois mettre en avant son équipement plus généreux, son confort plus soigné et une garantie 6 ans. Le réseau de distribution devrait aussi s’étoffer rapidement et garantir espérons-le un meilleur SAV que la marque américaine.
On aime :
- La qualité de fabrication
- Le confort et l’insonorisation
- Les performances et l’autonomie
On aime moins :
- Le poids élevé
- Les aides à la conduite invasives
- Le coffre insuffisant et peu pratique.
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Cest une exellente alternative pour qui veux autre chose qu une tm3 ( confort insonorisation siege ventilé) cela dis je pense que l enyaq coupe la kia ev6 et la ioniq 6 sont plus en concurrence a moins que le tarif d entree de gamme soit en deca des 47000.
Eh bien Maxime, quel titre, on regarde trop les pubs à la TV 😊.
Sinon, toutes ces voitures se ressemblent maintenant. Trop longues, trop puissantes, peu maniables en ville, avec un bilan carbone asiatique douteux, pour finalement être trop chères. Bref, pas pour nous.
Les plus : J’aime bien la ligne de la voiture, les sièges ventilés et l’écran coté conducteur + affichage tête haute.
Contrairement à certains commentaires, je trouve le poids raisonnable étant donné qu’on a 82,5 kWh de batterie LFP (c’est beaucoup plus lourd que les batteries NMC), présence d’un Frunk.
Les moins : Pas de hayon, coffre petit comparé à la TM3, pas d’essuie glace arrière, puissance de charge en retrait (Vu la taille de la batterie, on aurait aimé 230 kW de puissance surtout qu’avec le Model Y on sait que la courbe de charge des batteries Blade est très bonne).
Avec un hayon elle aurait pu tuer le Game avec la TM3, au final c’est le prix qui fera la différence sachant qu’à prix égale la TM3 à l’avantage de l’efficience, du grand coffre, meilleur vitesse de recharge et accés simple aux Supercharger.
Quel titre ! Sinon, c’est la seule BYD qui me semble (relativement) intéressante parce qu’elle a de bonnes qualités dynamiques, une autonomie suffisante et une capacité de recharge qui semble correcte. Cela dit, je ne vois pas trop l’intérêt d’un tel paquebot pour avoir un coffre de juste 400 l. Si pour les clients chinois cela suffit, il va falloir que les constructeurs de ce pays se réveillent et réalisent que c’est vraiment faiblard pour les clients européens. Et pour le bruits pour tout et n’importe quoi, je veux bien que cela soit en partie une conséquence de l’évolution de la législation européenne en terme de sécurité, mais quand même, des raccourcis de déconnexion rapide de certains dispositifs, où même la possibilité de modifier ou supprimer certains sons associés aux aides à la conduite seraient les bienvenus. Nous sommes sans doute ici un peu moins habitué à être surveillés et rappelés à l’ordre que du côté de Pékin…
Bref pour ce niveau de prix, je vote toujours Tesla
Pas mal d’arguments et face à la modèle 3 on ne pourra pas opposer le coté éthique de la fabrication Chinoise et les droits sociaux des travailleurs.
Pourquoi cette obsession de la vitesse max, sachant que la fin de la vitesse libre en Allemagne est déjà voté pour 2025, c’est plutôt une qualité qu’un constructeur bride la vitesse d’un VE
C’est une impression ou bien je suis dans l’erreur, mais elle ressemble vraiment à la Tesla model 3, au niveau du design extérieur…
je dirais même : « Watt the phoque » …
Mais non mais ce jeu de mots mdr
Ce qui me semble le plus important, et qui ne se voit pas du tout, c’est la technologie chassis et trains roulants.
Sur ces points : par rapport à une model 3, la byd est sur de vieilles techno et matériaux.
La model 3 est largement plus moderne que la byd, donc plus légère, plus efficiente (et certainement d’un autre niveau technique à fabriquer)et certainement plus efficace (moose test, etc…)
Mais quand on est assis dedans, ca ne se voit pas.
C’est comment les entretiens chez BYD ? Aucun façon Tesla où révisions « arnaque » comme les autres constructeurs généralistes ?
« Mais la BYD agace surtout par ses aides à la conduite envahissantes qui font retentir des alarmes en cas du moindre petit dépassement de vitesse ou de rapprochement d’une ligne médiane. Même déconnectées, ces alertes insupportables se remettent en marche à chaque démarrage. Un problème que l’on retrouve toutes les nouvelles voitures chinoises. Aucune d’entre elle n’a encore pensé à mettre un bouton de raccourci qui enregistre la configuration du conducteur afin de lui éviter de décocher plusieurs menus à chaque départ. »
Malheureusement toutes les voitures vont être concerner car il s’agit d’une évolution de la réglementation en lien avec GSR2 (General Safety Regulation 2) applicable pour les véhicules nouveau type à partir du 1er juillet 2022 et tous les types au 1er juillet 2024.
V2L à 7kW ! Mais c’est énorme. J’ai un abonnement 6kVA. Avec ça je peux répondre facilement aux besoins de la maison.
Le V2L se présente comment? A la manière des KIA avec un adaptateur sur la prise Type 2?
Belle auto ! mais encore plus grande qu’une TM3, elle ne fera pas de miracle chez nous ! sur ce segment peu porteur, les chinois feront de la figuration de mon avis.
Si le réseau de distribution tient la route et si le SAV suit (durée d’appro et coût des pièces de rechange?) alors elle ne fera certainement pas un byd!
« Les batteries LFP apprécient les fortes charges par temps froid » <- coquille :)
BYD a de très grandes ambitions, rdv dans les stats de vente …
Amusant que sur ce site l’ont arrivé à se tromper sur la longueur d’une 3
4,75m non ça c’est le y
C’est dommage qu’elle soit moche, mais c’est une histoire de goût. Si en plus elle n’est pas au coup moins cher qu’elle est l’intérêt à part avoir le choix.
Coffre ridicule pour un tel gabarit.
Maxime dit du mal de ce véhicule pendant quasiment tout son article qui pourtant est introduit par « mais la concurrence européenne peut trembler » ! Maxime aime bien les voiture chinoises, il serait temps de défendre notre industrie automobile EU face à la menace chinoise, alors que trop souvent ici les VE Européen sont mal notés alors que les VE chinois sont toujours bons sauf quelques détails !