La voie semble toute tracée pour le développement de la voiture électrique. Et pourtant de nombreux obstacles se dressent encore sur son chemin.
Déploiement des infrastructures de recharge et forte progression, volonté politique, adoption croissante du public, prix de l’électricité encore très compétitif par rapport à celui de l’essence… Tous les signaux semblent au vert pour que la vague de la voiture électrique se mue progressivement en ras-de-marée.
Ajoutez à cela diverses incitations des pouvoirs politiques visant à aider les consommateurs à troquer leurs voitures thermiques pour des véhicules électriques, avec entre autres de nouvelles subventions qui devraient permettre aux ménages les plus modestes de rouler en électrique pour 100 euros par mois, et vous avez presque un tableau idyllique.
C’est en tout cas ce que nous avons tendance à croire, vu de ce qui reste pour le moment un microcosme de primo-adoptants. Mais cela est-il conforme à la réalité ? Est-ce que nous n’avons pas une vision un peu déformée du marché, très loin des priorités de la majorité des automobilistes, dont ceux, nombreux, qui ont déjà des difficultés à joindre les deux bouts, et pour qui l’électromobilité reste un concept lointain, très urbain, pour ne pas dire élitiste ?
Au final, malgré notre indéfectible foi dans l’avenir de ce mode de déplacement, est-ce que nous ne sommes pas en décalage avec les véritables préoccupations de nos concitoyens ? C’est la question qui revient souvent en filigrane lorsque nous échangeons sur le sujet entre collègues, que ce soit à la rédaction d’Automobile Propre ou avec d’autres électromobilistes. Certes, ceux qui ont franchi le pas ne reviendront jamais en arrière, mais les autres ?
Nous avions vu récemment que tout n’était pas si rose au royaume de la voiture électrique, mais que les déboires rencontrés par certains constructeurs ne relevaient pas forcément du contexte économique, mais plutôt de problèmes de stratégie industrielle et commerciale, voire d’organisation interne.
Il y a cependant d’autres signaux qui montrent que tout le monde ne manifeste pas le même enthousiasme à l’égard de la voiture électrique, et qu’il faudra encore convaincre et faire face à de nombreux points de friction afin que le grand public l’adopte massivement. Ces résistances sont de plusieurs natures, politiques, industrielles, et humaines. Et elles se trouvent parfois où on ne les attend pas, y compris dans un monde politique qui s’affiche généralement en faveur de l’électromobilité.
Carburants de synthèse et hydrogène, l’industrie fait de la résistance
Pendant que les technologies continuent à progresser dans la conception des moteurs électriques et de leur efficience, mais surtout dans celle des batteries, d’autres pistes sont en train d’être explorées, comme celle du carburant de synthèse et de l’hydrogène. Certes nous sommes tous convaincus ici que ce sont certainement des impasses pour la voiture particulière, que ce soit en termes de coûts ou d’efficience et d’infrastructure, mais il suffit parfois de quelques signaux faibles répétés habilement pour instiller dans l’esprit du vulgum pecus qu’il s’agit de voies d’avenir. Voire tout simplement que les carburants de synthèse et l’hydrogène sont l’avenir de l’automobile. Il n’est qu’à se pencher un peu sur ce qui se dit sur les réseaux sociaux et dans les forums automobiles pour comprendre que ces deux technologies sont parées de toutes les vertus par une catégorie d’automobilistes (souvent boomers et masculins) pour qui abandonner le bon vieux moteur à explosion ou le plein vite fait pour “parcourir 900 km d’une traite moi Mossieur” est juste inconcevable. Cela étant, si certains constructeurs trouvent leur chemin – et leur clientèle – parmi ces irréductibles, pourquoi pas ? Certes, tous les amoureux de l’automobile et des belles mécaniques rêvent probablement d’une 911 thermique pour l’éternité, qui de surcroît fonctionnerait au carburant de synthèse zéro émission, et cela peut s’entendre. A condition que cela ne se fasse pas à grands coups de lobbying qui pourraient nuire au développement du tout électrique.
Les politiques, entre maladresse, démagogie et idéologie
On dit souvent que que certains sujets demandent une volonté politique affirmée et affichée pour que les mentalités évoluent. L’interdiction de la vente de voiture thermiques dans l’Union Européenne à partir de 2035 pourrait être assez représentative d’un certain courage politique et de la radicalité d’une décision “impopulaire”. Sauf que cette annonce s’accompagne parfois d’une petite cacophonie et de mesures coercitives que l’on reproche d’avoir été prises trop vite, ce qui génère ensuite des atermoiements. C’est ce qui est en train de se passer avec les diverses reculades sur la mise en place des ZFE, dont les élus locaux – assez soucieux de conserver leur mandat aux prochaines élections – ont perçu qu’elle étaient un véritable sujet de fâcherie au sein de l’opinion publique, celle de leurs électeurs, donc. Or les ZFE sont l’un des éléments d’aménagement du territoire qui pourraient favoriser l’adoption plus rapide de la voiture électrique. Les mettre en standby envoie un message négatif à cet égard. Mais c’est aussi parfaitement compréhensible, car les ZFE pourraient être le marqueur d’une nouvelle et profonde fracture sociale. Peut-être aurait-il fallu y penser avant…
Sur le chapitre de la démagogie politique brandissant l’étendard de l’hostilité à la voiture électrique, nous avons eu très récemment un très bel exemple avec la dernière sortie de Donald Trump sur le sujet.
Mais il n’est pas le seul. L’écologie politique, notamment chez nous, est historiquement collectiviste et par conséquent hostile à la voiture individuelle, et il serait illusoire de penser que la voiture électrique échappera à ce dogme.
Du côté des subventions, un acheteur qui coche toutes les cases et qui sait activer les différentes aides auxquelles il peut être éligible peut recevoir jusqu’à 9 500 euros (!) d’aides de l’état pour acquérir une voiture électrique neuve, en cumulant Bonus Écologique majoré (7 000 euros sous conditions de ressources) et prime à la conversion (2 500 euros). Un constructeur comme MG Motor l’a bien compris, qui déduit déjà ces bonus du prix affiché de ses voitures, allant jusqu’à parler de leasing social comme argument commercial sur la page d’accueil de son site internet.
Les aides et subventions c’est bien, mais cela comporte deux effets pervers. D’une part, même s’il est difficile d’en apporter la preuve, on sait que subventionner un produit fait généralement monter son prix à hauteur du montant de la subvention. Et que c’est l’état, donc les citoyens, qui financent ce gonflement des tarifs. D’autre part, les subventions finissent toujours par s’arrêter un jour, et alors le marché, qui n’est plus soutenu artificiellement, ralentit, voire régresse, au moins temporairement.
Concernant la voiture électrique à 100 euros par mois voulue par le gouvernement, et qui cible donc les ménages les plus modestes, que se passera-t-il quand ces derniers constateront qu’il ne concerne que l’entrée de gamme, donc souvent avec une autonomie et une vitesse de charge limitées, et que, résidant majoritairement en habitat collectif, ils ne disposeront pas facilement de solutions de recharge de proximité ?
Enfin, toujours dans le domaine politique, qui nous dit que la date fatidique de la disparition du thermique en 2035 ne sera pas repoussée sous la pression des constructeurs, des consommateurs, et tout simplement du marché ? Le Royaume-Uni l’a bien déjà fait récemment…
La voiture électrique, un marché essentiellement américano-sino-européen ?
Certes, la voiture électrique moderne et de grande diffusion a été inventée quelque-part en Californie par un (entrep)repreneur sud-africain, mais au final, nul n’est prophète en son pays, alors que la Chine et l’Europe font la course en tête. Regardons un peu les parts de marché : en Chine, les immatriculations de voitures électriques sur le premier semestre 2023 représentent 24% des immatriculations totales, soit une voiture sur quatre, en Europe c’est 17% alors qu’aux USA cette part de marché est de “seulement” 8%, même si la progression dans ce pays est la plus forte d’une année sur l’autre (+50%). Mais quid des autres grandes régions du monde ? Hormis la Chine, la Corée du Sud et – un peu – le Japon, la voiture électrique reste très marginale en Asie, et quasiment inexistante en Afrique et en Amérique du Sud.
Question d’infrastructures, de distances à parcourir, probablement de mentalités, mais surtout de moyens financiers. Bref, dans ces contrées, le thermique a certainement encore de belles et longues heures devant lui. A tel point que les constructeurs européens, chinois et américains continueront à produire de bonnes vieilles fumantes pendant encore des décennies pour ces marchés, à défaut du leur.
De là à penser que la voiture électrique reste un phénomène encore très “local”, voire marginal aux yeux du monde, et réservé à quelques pays riches…
Ajoutez à cela la litanie des fake news et des thèses complotistes sur le sujet, assorties d’un argument écologique qui a décidément du mal à s’imposer, et vous arrivez à la conclusion que la voiture la plus propre est au final la vieille thermique que l’on fait durer le plus longtemps possible plutôt que l’électrique neuve.
Alors, la voiture électrique pourrait-elle échouer ? Probablement pas. Mais son adoption massive ne sera pas un long fleuve tranquille. Il se vend en France actuellement en moyenne 250 000 voitures électriques par an. Bien sûr, cette part de marché des nouvelles immatriculations progresse fortement (+60% en août 2023 par rapport à août 2022). Mais pour que les 15 millions de modèles prévus sur nos routes par les organismes de prospective à l’horizon 2035 deviennent réalité, il va vraiment falloir mettre le turbo sur des offres plus abordables… et encore et toujours, sur la pédagogie.
Comme toujours, les gens freine le progrès car il n’y connaissent rien et qu’ils ont peur de l’inconnu, quand je répond à toutes leurs questions bien souvent ils sont rassurés.
Mais je note que souvent les points négatifs c’est :
-le nombre de bornes dispo
-les tarifs des bornes
-les coûts des véhicules
Pour ma part je ne roule pas sur l’or mais ce qui m’a permis le passage à l’électrique c’est tout simplement le système de loa qui est encore bien trop obscure pour bon nombre de gens qui imagine que c’est très chère et que le véhicule ne t’appartient pas etc …
Les gens sont encore beaucoup trop archaïque, préfèrent dépenser 5000 euro dans un tas de boue qu’il faut entretenir une fortune plutôt que de payer soit plus chère à l’achat pour avoir un véhicule qui ne coûte quasi rien en entretien soit un loyer plutot raisonnable qui sera rentabiliser sur la finalité.
Bref il y a tellement à dire que j’ai tendance à m’égarer…
A mon avis, elle est déjà en train de faire un flop, par rapport à ce qu’elle devrait être. Pour plusieurs raisons :
En France, je comptais un peu sur Dacia pour sortir une électrique dépouillée longue autonomie, à coté de la Spring “2eme voiture”… Mais j’ai appris qu’ils engageaient un Duster à carburant synthétique en 2025 sur le Dakar… Auraient-ils pris cette voie là ? (avec coopération avec Aramco)
Je deviens donc de plus en plus pessimiste sur l’avenir de l’électrique…
j’aime bien les commentaires décrétant que les VE “ne sauveront pas le monde”, mais qui ne proposent aucune solution et qui se gardent bien de bannir le véhicule thermique… vous avez une planète de rechange ?
” … carburant de synthèse zéro émissions … ” rien n’est plus faux. Tout au plus “neutre en carbone” puisque la blague c’est de faire croire que la fabrication de ce carburant récupère le CO² de l’atmosphère et donc pré-compense celui qui sera émis par le moteur thermique.
Même un moteur à hydrogène comme carburant émet de la vapeur d’eau qui est aussi un gaz à effet de serre.
La première raison du flop sera le raté de l’ouverture aux potentiels clients …
Aujourd’hui le principal frein, c’est la recharge. Considérant que seulement 1/3 des personnes peuvent se recharger a domicile, ça fait énormément de client qui ne passeront pas a l’électrique volontairement.
Certes des lois sont déjà passées, mais un beau début (le droit à la prise par ex, pour les copropriété, et locataires), mais cela nécessite un place privative. Allons plus loin :
Et tout ça pour 2030 enfin au plus tôt ! En 2035 tout devra être mis en place, le virage électrique sera raté sinon …
L’Arabie Saoudite accueille à bras ouverts les usines de fabrication de VE…croyez-vous que ce n’est pas un signe fort ?
Plusieurs pays d’Afrique se tournent vers les BRICS, signe fort ?
moi qui ai une TM3 licorne rechargée avec mes panneaux solaires, je laisse les autres avec leur VT en carton…
Excellent article :
-Une Peugeot 208 thermique en 2019 démarrait a 10711€,
-La e-208 ( an version 400kms d’autonomie ) démarre a 40 400€ , soit 400% d’augmentation. ( PSA à fait le choix d’éliminer les version d’entrée de gamme pour son modèle 400kms )
-Même chose pour le SUV e-3008 dont la version longue autonomie démarrera à 60 000€
Bien sur ces tarifs son légèrement édulcorés à coup d’aides publiques.
L’info a retenir c’est que le revenu médian en France s’élève a 22 040€ annuel , s’il permet moyennant quelques sacrifices de s’offrir à crédit un véhicule de 10 a 14 000€ , il ne permet plus du tout de s’offrir le même véhicule en version électrique ( même en cumulant toutes les aides ) , il faut rajouter à cela que les familles au revenus moyens et les Français qui ne sont pas dans le haut du panier de la masse salariale , ne vivent pas en centre ville ( faute de pouvoir supporter le cout de loyer ) mais plutôt en périphérie , c’est donc paradoxalement eux qui ont le plus besoin d’autonomie et qui sont le plus éloigné des écoles , du lieu de travail etc, et qui dans leur immeubles hors zone urbaines ont le plus de difficulté à recharger.
Sauf rupture technologique majeur, l’électrique tel qu’il est présenté aujourd’hui est completement inaccessible pour une grande majorité.
Je pense que l’Afrique va être un terrain de bataille pour l’électrique abordable. Les infras suivront avec la maximisation du couple solaire – recharge.
Le VE est bien plus simple à fabriquer qu’un VT.
Une fois le coût de la batterie résolue et utiliser de petites batterie elle trouvera le succès.
Le VE cher est un choix européen.
Excellent article. Sinon à part le prix, il y a toujours pour le public le faux problème de l’autonomie, ce qui est logique vu que pour leur thermique ils n’ont pas à y penser. C’est en tout cas la première question qu’on me pose, et je réponds que pour mon premier VE en 2020 ce pouvait être problématique mais qu’en 2023 c’est fini grâce au réseau fourni et en constante augmentation. Pour l’instant à tarif équivalent les VE sont encore inférieurs en autonomie mais tout changera avec les progrès sur les batteries. 2025= 500km généralisés, 2030=750km, 2035=1000km, 2040=1500km (comme ensuite il y aura la fin de notre monde, je ne m’avance pas plus).
Le principe de remplacer une énergie polluante par une propre est évidemment louable, mais pour convaincre que cette nouvelle énergie est bien propre, il est impératif de lever nombre de doutes.
L’auteur de l’article évoque de fausses informations, mais ces “fausses” informations ne sont jamais contrées par les partisans de l’électrique. Il faudrait donc, une bonne fois pour toutes, répondre aux points suivants :
En conséquence, pour être crédibles, il faut que les partisans des VE répondent point par point, au lieu de crier à la désinformation, sans apporter le moindre éclairage (ma liste de question n’est certainement pas exhaustive). Mais pour l’heure, j’ai l’impression qu’il se passe le même phénomène qu’il y a 45 ans : l’industrie françaises avait misé sur le diesel et l’Etat nous poussait à acheter en acheter, en nous mentant en affirmant que c’était moins polluant, et en taxant moins le diesel que l’essence. Et aujourd’hui, on fustige le diesel, ce qui prouve le mensonge. On retrouve le même schéma avec l’électrique : on nous raconte que c’est propre et l’Etat fait des tours de passe-passe fiscaux (aides à l’achat, protectionnisme fiscal…), mais il y a fort à parier que dans trente ans, voire avant, on apprenne que tout ça était une erreur et que la planète en a encore plus souffert.
Enfin, l’auteur évoque les boomers, ce qui n’est pas très respectueux envers la classe sociale la plus à même de mettre 40 ou 50 000 euros dans un véhicule… Et ce n’est certainement pas en se moquant d’eux qu’on les incitera à se lancer dans cette aventure très hasardeuse.
Triste de constater que l’illustration choisie représente un modèle très proche de la Chevrolet Bolt/Ampera E. C’est en principe ma prochaine voiture…
Les subventions et aides à l’achat d’une VE, c’est loin d’être partout dans l’UE. Dans certains pays, la VE n’est pas prête à décoller. Et je ne parle pas seulement des pays de l’Europe de l’Est.
LE sujet est Électrique ou pas ou badaboum !. Et bien avec autant d’énergie qu’il faut pour rouler et surtout lourd et vite.
Le ve actuel n’ira pas loin ou pire ont va ce casser le pif plus rapidement.
Donc tant que l’ont ne sais pas prendre sont temps et que l’ont cherche le palace ou presque. Et bien ont va inévitablement vers de réelles problèmes : comme une ve dans l’eau…..
Que les constructeurs sortent des voitures pas trop grandes, mais avec un espace intérieur optimisé. Avec aussi une autonomie WLTP de 450 km environ et un prix qui n’excède pas les 30000 euros tout en ayant un équipement décent. Avec ces caractéristiques, la fin du flop est garantie ! La prochaine VW ID2 ou la future petite Tesla pourraient tout à faire l’affaire si elles tiennent leurs promesses.
Quel plaisir j’ai eu à lire cet article M DUPIN, vous êtes un bon quand même, c’est là qu’on peut identifier un journaliste et un grand journaliste, vous êtes dans la 2eme catégorie, et cela fait toute la différence. :^^^^
Pour en revenir au sujet, je suis parfaitement d’accord avec vous, depuis que je suis passé entièrement à l’électrique en achetant la Tesla, qu’est ce que je prends comme volée de bois vert autour de moi… entre ta gagné au loto ,oui ils imaginent que la tesla c’est le prix d’une Porsche :) que ma boite à pile n’ira pas loin, que c’est pas au point, je dois attendre pour recharger, bref je suis dans la même interrogation que vous, et je passe sur les excessifs qui sont viscéralement opposé aux VE.
Alors oui cela va être long, j’en doute pas, mais il faut bien se dire une chose, si notre dépendance aux énergies fossiles ne se réduit pas, nous allons à la catastrophe, que ce soit humaine par le nombre de mort qu’elle provoque par la pollution et surtout climatique avec des dérèglements incontrôlables c’est une question de survie, mais certains n’y croient bien sur pas, ils verront quand certains zones deviendront inhabitables, ce sera des déplacements population considérable.
La bascule se fera, les nouvelles générations utiliseront d’ailleurs moins les voitures individuelles, et c’est tant mieux, les déplacement seront le plus souvent possible collectif et mutualisé, c’est l’avenir des déplacements.
Oui le ve pourrait faire un flop. Oui le pétrole pourrait continuer d’irriguer nos voitures. Oui nous pourrions dans 20 ans atteindre les +2°C et les 2 milliards de personnes vivant dans des zones invivables car trop chaudes et trop humides.
Oui, la réponse est oui…
La vrais question est plutôt de savoir si nous ne sous estimons pas la force de la croissance des ventes des voitures rechargeables? Nous sommes déjà en France à 29,3% en septembre certains semble l’oublier. La France est plutôt dans les milieux de tableau Européens derrière l’Allemagne et UK mais aussi derrière les Nordiques. C’est une révolution industrielle profonde une véritable lame de fond énergétique qui n’entraîne pas uniquement le monde automobile où de la mobilité mais aussi celle de l’énergie et en particulier l’électrique on peut même l’appeler renouvelable. Le coût des batteries va s’effondrer dans les années à venir vu les capacités de production en cours de développement. Les voitures électriques seront si peu cher que personnes ne se posera la question d’acheter une thermique qui va coûter à produire de plus en plus cher vu les volumes en chute libre. On le voit encore aujourd’hui Tesla vient encore de baisser son prix d’appel de son Model Y au US. Cela n’arrête pas. Quand les constructeurs historiques regarde le train passé sans rien comprendre de ce qui leurs arrivent. Alors évidemment cela ne plait pas à tout le monde. Et il y a des réticences plus où moins légitimes mais bien réelles. Elles ne pourront résister à la puissance de cette révolution qui est déjà un rouleau compresseur partout dans le monde. Ouvrer les yeux même l’Afrique s’y met déjà: il faut dire qu’il font une pierre deux coups: photovoltaïque et VE directement sans passer par la case réseau électrique lourd. Cela vous rappelle rien avec la téléphonie mobile…
Tous les ingrédients ont là aujourd’hui pour que ça fasse un flop
1>les pro VE associent bien trop facilement batterie à VE comme se réjouissent de le faire les anti VE alors que l’intérêt du VE c’est l’électricité, pas la batterie qui espérons le sera remplacée par bien mieux d’ici peu. Flop de l’acceptabilité.
2>le financement du VE qui aujourd’hui vide les caisses. N’y a t-il pas assez d’études qui montrent que les primes et autres subventions ne font pas baisser les prix ? Flop de la richesse de nos pays
3>La jungle des recharges et de leurs tarifs. Quid de l’accessibilité des VE au plus grand nombre qui n’ont pas le luxe de charger à la maison ? (d’où mon espoir dans le 1>) Le VE pourrait être vendu largement en remplaçant la subvention par des prêts à taux Zéro et en montrant à tout le monde que les couts d’exploitation sont bien plus faibles que sur un thermique (élec, freins…) encore faudrait il que l’on puisse maitriser le prix de la recharge hors domicile. Flop acceptabilité et à moyen terme flop social+++
4>la fin de nos constructeurs qui s’efforcent d’engraisser les actionnaires avec des gras véhicules inadaptés à la plupart des besoins et portefeuille mais qui ont l’avantage de la forte marge avant de mettre les clé sou la porte. Par exemple combien de temps avant que Renault dise by by avec un gros plan social maintenant que Ampere a été séparé avec les “partenaires étrangers” et si peu de personnels ? Flop social et richesse de nos pays.
5>Le marché inondé de montres qui accentuent les rares points de difficulté des VE (autonomie, temps de charge par km d’autonomie) Flop technologique
6>Je reçois de plus en plus de témoignages de gens qui sont passé au VE et qui roulent plus qu’avant (parce que propre, moins cher toussa toussa). Cela se fait au détriment du train, du vélo ou des jambes. Moi même je me suis fait plusieurs fois la réflexion avec le train qui est par ailleurs de plus en plus onéreux et plus rare donc moins pratique. Flop de performance du passage au VE qui n’est pas là pour qu’on puisse polluer plus souvent pour le fun + flop social puisque tout le monde ne peut en profiter alors que ça pousse le train à décliner alors que tant de gens en ont besoin.
7>Flop mix énergétique. Chez nous ça suit une bonne tendance mais avec les espagnols au gaz, les allemands ou la Pologne au charbon rouler en VE n’est pas positif partout.
8> flop de l’exemple. On ne peut pas dire que les politiques élus ou non roulent beaucoup en VE. Ce serait pourtant la base.
9> flop des fondamentaux : On ne parle pas de performance énergétique (des kWh par personnes ou tonnes transportées mais de 0 à 100, de taille de batterie… On ne parle pas de bilan carbone des véhicules. On ne le fait pas plus pour notre mix énergétique où seul compte les émissions marginales (cf eco2mix). Si quand on montre la lune on regarde le doigt et pas la lune…
En effet. J’ai été frappé lors de la précédente lettre d’info d’AP de constater le nombre de freins aux USA (Trump), en Europe (licenciements VW, Usines au ralentit chez Renault) sans parler des réseaux de recharge très peu développés en Europe de l’Est et du Sud.
La VE représente 1,7% du parc roulant en France. Et ce sont ceux qui ont les moyens et les plus convaincus qui ont acheté (ou loué) un VE. Les 98% restants seront plus difficiles à convaincre.
Bonsoir,
Il m’est apparu que Monsieur Pascal PRAUD qui anime « L’heure des PRO » sur CNEWS, est très circonspect vis à vis des véhicules électriques,
Eu égard à l’audience considérable de cette chaîne je vous suggère de vous y faire inviter pour une émission spéciale,
La transition vers le VE n’est pas un choix, c’est une nécessité liée au réchauffement climatique. Lui, il est réel et a commencé. Donc c’est soit baisse des émissions de CO2, dont le VE, soit la fin de l’humanité. C’est le Giec qui le dit, pas des clowns sur les médias et réseaux.
Il n’y a pas de raison que çà fasse flop.
Baisse de la quantité de pétrole disponible, lutte contre la pollution atmosphérique, lutte contre le réchauffement climatique, production électrique possible par le renouvelable, stockage électrique difficile mais possible et en amélioration, … plein de raisons pour que l’électrique prennent de plus en plus de place dans les transports.
Le prix est et sera un frein, c’est certain.
La production d’énergie (tout court, pas que électrique) et les matériaux sont 2 grands sujets.
M Dupin, encore un bon article pour lequel je suis assez d’accord dans l’ensemble. La conclusion que nous pouvons tous faire est que nous ne savons rien de se qu’il va se passer, simplement des suppositions.
Juste un point ou je ne suis absolument pas d’accord avec vous, “ (souvent boomers et masculins) seraient contre le Ve. Certes vous parlez de forum, mais il ne faut pas généraliser. En faisant cette remarque vous attisez des querelles intergénérationnelles et de genres parfaitement inutiles.
Macron le fait très bien depuis 2017, vous n’avez pas besoin de cela pour démontrer votre talent de journaliste.
Merci
Merci Eric Dupin pour ce très bon article, qui pose de très bonnes questions.
Temps à grains pour les constructeurs généralistes de voitures électriques.
Est-ce que l’urgence est de creuser encore un peu plus ? (plus grosses batteries, plus d’extraction minière, et voitures premium ou prisonnières d’un périmètre restreint).
On n’échappera pas à la contrainte du VE à la fois abordable et capable de voyager occasionnellement l’esprit tranquille.
Chez EP Tender, nous pensons qu’il faut revenir aux bases, et mieux analyser la cause de tous les maux: les grosses batteries sont mal utilisées, ce qui rend les VE polyvalents trop chers, et soumis à une concurrence sanglante. VW, Stellantis et Renault réduisent la production de quelques très bonnes voitures pour cause de mévente…
Il faut donc mieux utiliser les batteries, et pour cela les partager comme nous le proposons (voir le site d’EP Tender).
Cela semble vital à la fois pour la compétitivité des VE grand public, la cohésion sociale, et la transition environnementale.
Qui plus est c’est assez facile à mettre en œuvre, et l’expérience utilisateurs est totalement transparente !
Seulement voilà:
* les fans du VE ne bougent pas car soutenir EP Tender serait admettre qu’il existe un problème non résolu !
* les sceptiques ne bougent pas car il serait dommage que les arguments en faveur du report de 2035 à 2040 soient pollués par une solution originale !
Souhaitons qu’avec l’appui d’un peu de réalisme et de volonté d’entreprendre on y arrive! ;-)
Je suis en tous cas heureux de voir que le fan que vous êtes, commenciez à prendre la mesure du problème: cherchons et trouvons des solutions ensemble !
Il serait par exemple intéressant que votre Skoda rétrofitée soit munie d’un attelage EP Tender: elle aurait 300 km d’autonomie en plus sur autoroute et rechargerait 60 kWh en 2 minutes !
Chiche ?
Ou tout simplement le prix : actuellement je peux trouver pour 6000 à l’achat une Octavia break essence qui a 150 000 km et qui pour 500 à 600 euros par an (assurance + pneus + essuie glace + révision annuelle) me permet de faire des voyages de 600km pour le travail (hors prix de l’essence).
Si je cherche une électrique, rien (aucun break) ou si peu en dessous de 15000 € et le tout avec < 250 km d’autonomie…
Je reste convaincu que cette transition aura lieu.
Je suis aussi d’accord avec les prix calibré pour aspirer les subventions, ça fait mal aux boyaux mais si ça peut servir la R&D et les investissements pour réduire les coût de fabrication au lieux d’engraisser des actionnaires qui ne savent déjà plus quoi faire de leur fortune, ça m’irait bien.
Reste à pondre sur le segment des citadine des voitures plus polyvalentes et moins cher.
J’entends par polyvalence, la capacité à prendre l’autoroute sans s’arrêter 3/4 d’heure tout les 100km.
Nos grand parent partaient bien en vacances en deux chevaux et en 4L.
Bon, pour en revenir aux faits (bref)
Je pense que le développement des VE va se poursuivre mais la route est longue pour qu’elle soit adopté de tous.
Un des avantages est sa longévité, elle servira le marché de l’occasion
L’un des blocages reste aussi les idées reçues.
Un exemple: une émission récente sur Europe 1 se targuant de faire intervenir M. Tout le monde. Le sujet était précisément la voiture électrique. L’un des intervenants en était resté à « la batterie, Monsieur, ne vous appartient pas » . Ce type faisait 60 000 Km par an et soutenait qu’il fallait une heure pour recharger… et l’électricité qui augmente, les poncifs que nous connaissons bien.
Inutile de dire que l’animateur, clairement un Praud, s’est bien gardé de le contredire en quoi que ce soit.
Des arguments concrets et réels comme le prix, l’autonomie limitée pour les modèles les plus abordables, la difficulté de recharger en ville ou de faire valoir le droit à la prise, sont bien compréhensibles. Mais il y a clairement une frange significative de la population qui reste bloquée sur des arguments dignes du café du commerce et coincée dans une bulle informationnelle. Cette frange sera difficile à atteindre et je crains qu’elle soit sous-estimée.
Un flop, non.
Juste un développement un peu retardé par ses contraintes intrinsèques. Le premier frein étant bien sûr le prix (surcoût batterie) pour le manque de polyvalence sur un véhicule du segment B. Cela ira mieux vers 2025-2030 avec la sortie labo des nouvelles batteries. Il faut juste être patient, le marché n’est pas encore mûr.
L’Afrique s’y mettra aussi au VE, avec certes un retard par rapport à l’hémisphère nord, mais cela viendra. Regardez la vitesse d’adoption du téléphone portable et de l’internet sans fil.
Idem pour l’Amérique latine.
De toutes façons, même si l’on est climatosceptique, complotiste ou j’menfoutiste, à un moment donné le prix du pétrole réglera la question. Surtout lorsque des bateaux remplis de VE d’occasion peu chers irrigueront le continent africain.
La grande différence que je vois avec la solution thermique, c’est que tous les pays peuvent fabriquer leur propre électricité, alors qu’ils sont dépendants d’autres états (voir exemple russie) pour le pétrole. Et on peut même avoir des solutions individuelles (j’assure à 70% ma consommation d’électricité, et il ne me faudrait pas un gros investissement pour passer à 100%) Rien que pour ça, je ne vois pas de retour en arrière possible.
Il est evident que si la voiture electrique se positionne de la bonne façon il n’y aura pas de probleme. Tout simplement car la voiture reste le mode de deplacement préféré dans les sociétés industrialisées (et meme en voie de developpement comme l’Inde par exemple, c’est dire !).
Concernant la politique ca ne pose pas vraiment probleme car les politiques ont toujours ete maladroits en raison du decalage entre leur petit monde et la realité. Tant qu’ils ne s’opposent pas frontalement au VE il n’y aura pas de soucis. Et de ce point de vue ça n’en prend pas vraiment le chemin. Meme aux Etats Unis où la question se discute le plus, c’est là que Tesla est né donc bon….de ce point de vue les politiques ont deja fait un choix. Il pourra y avoir des ralentissements mais pas de retour en arriere.
Les 2 vrais problemes vont etre : la production de l’électricité necessaire et les infrastructures de recharge. Concernant les infrastructures ce sera vital mais ce qui se passe sur les autoroutes et dans les villes a tendance à montrer que c’est tout a fait faisable. Long et parfois laborieux dans certains cas mais largement faisable. Le modele economique de la recharge peut aussi se suffire à lui meme avec des couts d’installation qui peuvent largement etre rattrapés sur la facturation de l’electricité. Donc le vrai probleme sera la fourniture d’electricité. Quand on voit l’etat de nos centrales en France et les pays où l’electricité est encore créée avec du charbon (allemagne), c’est là que se situe le vrai probleme.
Apres vu que ca nous rendra independants du petrole et des pays qui le produisent c’est tout benef. Mais ca demandera beaucoup de serieux pour creer l’energie necessaire et installer les infrastructures c’est tout !
Ensuite la reste dependra uniquement des constructeurs. Baisse forte des prix et augmentation de l’autonomie resteront les seuls enjeux pour que toute la population puisse adopter le Ve.