
Aperçu de la ville de Londres // Photographie : Mavis CW / Unsplash
Le Premier ministre du Royaume-Uni s’apprête à revenir sur certaines grandes politiques vertes du pays. Rishi Sunak compte notamment repousser la fin du thermique à 2035 au lieu de 2030. Il estime que ses prédécesseurs n’ont pas été « honnêtes avec le peuple britannique ».
Rishi Sunak fait marche arrière sur les politiques vertes
Selon le Premier ministre britannique, pendant de trop nombreuses années, « les hommes politiques des différents gouvernements n’ont pas été honnêtes en matière de coûts et de compromis. Au lieu de cela, ils ont opté pour la facilité en disant que nous pouvions tout avoir ». Avant de rassurer en précisant que ce réalisme ne signifie pas que « nous perdions notre ambition ou que nous abandonnions nos engagements, loin de là ». Ce discours pourrait être un tournant majeur dans l’approche du Parti conservateur sur le sujet des politiques environnementales.
Rishi Sunak s’apprête à prendre la parole dans quelques jours pour tenir un discours de vérité à ses concitoyens. Plusieurs sources affirment qu’il envisage de ralentir la plupart des politiques vertes au Royaume-Uni. Sept nouveaux engagements politiques seront présentés. Il sera notamment question de repousser à 2035 l’interdiction de la vente des voitures thermiques neuves. Sous l’égide de Boris Johnson, le gouvernement en place en 2020 s’était engagé à passer au 100 % électrique à partir de 2030. À l’époque, la date avait été avancée de 10 ans.
Le Premier ministre britannique se dit « réaliste »
La suppression totale des chaudières à gaz sera également repoussée à 2035. Rishi Sunak devrait aussi annoncer qu’il n’y aura finalement pas de nouvelles réglementations sur l’efficacité énergétique des habitations. Un texte prévoyait d’imposer des amendes aux propriétaires qui n’améliorent pas leurs logements. Ce n’est plus d’actualité. Aussi, l’interdiction des chaudières au fioul, prévue pour 2026, sera reportée à 2035. Un programme de recyclage à « sept poubelles » devrait également être abandonné.
À lire aussi Brexit : bientôt des droits de douane sur les voitures électriques qui traverseront la MancheCertains détails du discours sont encore à l’étude, mais selon les documents consultés par la BBC, les autres déclarations concerneront les sujets suivants : pas de taxes pour décourager l’utilisation de l’avion, pas de politiques pour modifier le régime alimentaire des britanniques et pas de mesures pour encourager le co-voiturage. Malgré toutes ces annonces, le Premier ministre devrait toutefois assurer que « le Royaume-Uni fait partie des leaders mondiaux en matière de réduction des émissions de CO2 ».
La défiance envers les politiques environnementales
Rishi Sunak estime que la Grande-Bretagne a dépassé ses objectifs en matière de lutte contre le changement climatique et que les autres pays doivent faire davantage pour peser autant. Selon lui, le gouvernement doit s’engager à atteindre des émissions de carbone nulles d’ici à 2050, mais d’une manière « plus proportionnée ». Depuis quelques mois déjà, on sentait comme une défiance autour des politiques environnementales dans le pays. Le point de départ fût l’extension de l’Ultra Low Emission Zone (ou ULEZ) de Londres (l’équivalent des zones à faibles émissions en France).
Ce sujet avait suscité de vifs débats. Cinq conseils municipaux de Londres (Bexley, Bromley, Harrow et Hillingdon et le comté de Surrey) ont tenté de bloquer les plans du maire de Londres. En vain. Un sondage réalisé par l’institut YouGov a montré que 51 % des britanniques étaient opposés à ce genre de taxe. La faute à la crise économique. En effet, à Londres la hausse du coût de la vie alimente les tensions envers cette extension qui va toucher les habitants de la périphérie londonienne. Ceux-là même qui sont aussi les moins aisés.
La conservatrice Susan Hall incarne cette contestation grandissante. La candidate à la mairie de Londres promet par exemple de mettre un terme à l’extension de l’Ultra Low Emission Zone « dès le premier jour » de son mandat. Ce n’est pas le seul sujet qui cristallise les tensions au Royaume-Uni. Il y a aussi eu la fin du bonus écologique en 2022 qui fait du Royaume-Uni « le seul marché majeur en Europe à n’avoir aucun bonus ». Il y a donc une véritable défiance envers l’extension des lois environnementales. Le discours de Rishi Sunak devrait correspondre aux attentes de la majorité des citoyens britanniques.
Repousser est un peu tendancieux. L’UK ne fait que remettre à 2035 cette consigne de l’UE. Car la mettre à 2030 aurait tout simplement divisé le pays socialement.
Selon une étude, relayée dans la revue Transition & Énergie N°17 de cet été, un sondage sur l’arrêt des ventes du VT en 2035, donnait :
7% très bonne décision,
26% bonne décision,
34% mauvaise décision
33% très mauvaise décision.
Comme quoi il y a encore du chemin à faire pour arriver à remplacer cette motorisation. Seulement un tiers des Français y est favorable de nos jours. Cela changera peut-être en 2025 avec la sortie des BEV 450km WLTP à 25000€.
Ce que tous ces politiques pro-mazout ne comprennent pas, c’est que si on n’agit pas pro-activement, on sera forcé d’agir et là ça va vraiment être moche. Bien sûr ceux qui en pâtiront le plus, ça ne sera ni eux ni leurs amis qui forcent ce genre de politique à gros coups de biftons sous la table.
il ne fait pas marche arrière, il retarde l’interdiction pour tout un tas de raisons, comme le coût énorme de cette transition.
Votre titre est erroné.
Au moins ils ont une politique énergétique plus stable et qui prends une bonne orientation “plus propre” : du nucléaire, de l’éolien, du gaz à réduire.
2030 c’est du délire, 2035 c’est réaliste. Heureusement qu’il y a encore de braves et honnêtes politiciens…
Si après ça quelqu’un me dit encore que les politiques ne peuvent pas changer la donne .
Le 1 ministre là il suit les ordres de shell.
Rien d’étonnant vue d’où il vient.
Les anglais n’étaient déjà pas en grande forme ils vont vivre à l’ancienne façon roi Jean.
Un comble, le souverain britannique écologiste est chez nous en visite, mais le premier ministre, probablement climatoseptique fait marche arrière .
Dans un pays qui ne fabrique presque rien comme véhicule et qui sors de l’Europe pour faire adopter les mêmes lois….
Qui plus est dans une île par définition plus vulnérable aux intempéries …
Mais marchent-ils sur la tête ?
Et oui le réveil est compliqué pour les anglais. Ils produisent quoi déjà ?
Les anglais n’ont jamais adhéré à l’Europe et sa monnaie, “say yes but no”, alors que l’Allemagne se sert de l’Europe comme un rouleau compresseur pour écraser ses voisins et la concurrence qui gène.
Rien de nouveau
Ils ont voulu faire bande à part, faut assumer.
Dernièrement ils veulent rediscuter les taxes d’importations … Ils ont de l’humour ces anglais
On commence à entrer dans le dur de la transition énergétique… Et ça fait mal : -( .
La reculade sur l’arrêt des thermiques, passe encore, ils ne font que s’aligner sur l’Europe, mais les chaudières à gaz et pire, au fioul, c’est du grand n’importe quoi.
Concernant l’automobile, et vu comment ça avance, il n’y aura de toute façon pas assez de véhicules électriques, et surtout suffisamment abordables pour que le peuple fasse la transition.
Tenir les délais de 2030 est impossible, déjà 2035 c’est très juste.
Il faut impérativement qu’une grosse percée se produise rapidement dans le secteur pour des voitures polyvalentes à minimum 400km WLTP aux alentours de 20000 euros hors bonus.
Ça profitera aussi grandement au marché de l’occasion, on l’ou pourrait retrouver ces mêmes véhicules à moins de 10000 euros bien des années plus tard.
Le déploiement de bornes IRVE pour particuliers et sur l’espace public doit également suivre pour une transition réussie et rapidement.
Déjà que l’être humain est de nature très réfractaire au changement, si en plus on ne facilite pas ce changement, c’est l’échec assuré.
L’avantage de pouvoir décider par soi-même sans devoir se plier au totalitarisme de la commission européenne…
la bas comme ailleurs, 2035 ne sera pas tenu…
A force de se réaligner sur l’UE, pourquoi le Brexit ? :-)
“Le RU ne renonce pas à ses objectifs climatiques pour 2050, rassurez-vous, mais moi je dois me faire ré-élire pour rester au pouvoir, alors ce sera à mes successeurs d’arranger le désastre”. Populisme et hypocrisie.
C’est vrai que l’écologie, ça commence à bien faire! Vous nous resservirez bien un peu d’anthracite?
Il n’y a aucun intérêt à être champion du monde de l’écologie. Le plus important est de ne pas être le plus mauvais. Tant qu’un autre pays, n’importe lequel, fera du sur-place, alors le reste du monde pourra avancer comme un escargot endormi vers la décarbonation. Le climat attendra.
Le populisme fait de plus en plus de ravages partout. Qu’il soit de droite ou de gauche.
On dit souvent que c’est au pied du mur qu’on voit mieux le mur. Là c’est un peu l’inverse. Plus on se rapproche du mur, moins on en fait.
Cela dit, c’etait un peu fanfaron de vouloir faire mieux que les voisins, et s’aligner sur l’EU est plus que raisonnable. Cela dit le UK est pas mal avec 20% de BEV en aout et 16% sur 8 mois. Ils sont mieux placé que nous et en progression rapide.