Tesla Model 3 entretien garage

Il se dit qu’une voiture électrique ne nécessiterait aucune révision. Pas si sûr…

« Alors, ta voiture électrique, révision ou pas révision ? »

A l’occasion du grand déballage des résultats de contrôles techniques du très rigoureux TÜV allemand, qui indique que parmi les voitures testées à l’âge de 3 ans, la pire de toutes sur 111 modèles est la Tesla Model 3, un débat a pris corps – entre autres sur notre propre groupe WhatsApp – sur la nécessité ou pas de révisions régulières pour les voitures électriques.

Il faut dire que les constructeurs ne nous aident pas vraiment à y voir très clair. Avec, comme souvent, des discours assez contradictoires, dont on a du mal à jauger s’ils sont empreints d’une véritable sincérité ou juste animés par un souci de rentabilité, voire, tout simplement, d’image.

Ainsi, à une extrémité du spectre, il y a Tesla, qui indique que ses voitures n’ont besoin d’aucune révision annuelle. Selon les propres termes du constructeur, “Votre véhicule Tesla ne nécessite aucune révision annuelle ni aucun changement régulier de liquide. Contrairement aux véhicules thermiques, les véhicules Tesla ne nécessitent ni vidange, ni changement de filtre à carburant ou de bougie, ni contrôle des émissions. Même les remplacements de plaquettes de frein sont rares, grâce au freinage régénératif qui recharge la batterie tout en réduisant considérablement l’usure des freins”. Il est cependant conseillé de remplacer le filtre à air d’habitacle tous les 2 ans, et de seulement vérifier le liquide de freins tous les… 4 ans.

De l’autre côté, nombre de constructeurs dits historiques n’ont guère changé leurs habitudes héritées du thermiques et semblent avoir du mal à se passer de cette petite rente que constituent de régulières et coûteuses révisions, souvent facturées plusieurs centaines d’euros, même s’il n’y a plus grand chose à faire.

Cette confusion est source de frustration pour les automobilistes, qui ne savent pas à quoi s’en tenir. De fait, il est difficile de savoir si une révision est vraiment nécessaire, et si oui, à quelle fréquence.

Entre Tesla et les autres, le grand écart de l’entretien

Alors, qui a raison, qui a tort ?

Il est vrai que les voitures électriques nécessitent moins d’entretien que les voitures thermiques. Le moteur électrique, par exemple, n’a pas besoin d’être vidangé ou remplacé, comme c’est le cas pour les moteurs à combustion interne. De même, les freins sont moins sollicités, car la voiture électrique utilise la régénération de l’énergie cinétique pour freiner.

Pour autant, une voiture électrique doit tout de même être entretenue régulièrement. Les constructeurs recommandent généralement de faire une révision tous les 20 000 à 30 000 kilomètres, ou tous les ans. Cette révision permet de contrôler l’état des différents composants de la voiture, tels que les pneus, les freins, les amortisseurs, les fluides, etc.

Pour y voir plus clair, il serait utile que les constructeurs automobiles se mettent d’accord sur des recommandations communes. Cela permettrait aux automobilistes de savoir ce qu’ils ont à faire pour entretenir leur voiture électrique en toute tranquillité, et sans s’exposer à d’éventuelles mauvaises surprises.

Des centres de contrôle technique dédiés aux voitures électriques ?

Ce qui nous amène à la question du contrôle technique. Nous l’avons vu, Tesla s’est littéralement fait étriller dans le dernier rapport du TÜV, l’organisme qui gère le contrôle technique en Allemagne. D’aucuns s’empressent alors d’affirmer que si les Model 3 sont en aussi piteux état au bout de 4 ans de bons et loyaux services, c’est justement parce que le constructeur incite ses clients à ne pas faire d’entretien de leur voiture. Ou en tout cas, que ces derniers interprètent comme telles les préconisations du constructeur.

Outre la clarification des recommandations d’entretien des constructeurs automobiles, on peut se poser la question de la création de centres de contrôle technique dédiés aux voitures électriques. Des centres qui pourraient être équipés pour effectuer des tests spécifiques, notamment pour vérifier l’état réel des batteries, un élément majeur, qui n’est absolument pas pris en compte dans les centres généralistes.

Les batteries sont en effet un élément essentiel des voitures électriques, et leur état de santé est déterminant pour l’autonomie et les performances du véhicule. Il est donc important de les contrôler régulièrement, afin de détecter tout problème potentiel et de le résoudre avant qu’il ne soit trop tard.

Les centres de contrôle technique spécifiques aux voitures électriques pourraient effectuer des tests tels que la mesure de la capacité de la batterie, qui permet d’évaluer son autonomie, la mesure de la résistance interne de la batterie, qui permet de détecter un vieillissement prématuré, ou encore la mesure de la température de la batterie, qui peut être un signe de surchauffe, afin de prévenir un éventuel risque d’emballement thermique potentiellement déclencheur d’incendie.

Ces tests permettraient aux électromobilistes de disposer d’une information fiable sur l’état de leurs batteries, et de prendre les mesures nécessaires pour les préserver. Un peu à l’image de ce que propose aujourd’hui une jeune entreprise comme Moba. Mais pas seulement. Compte tenu de la spécificité du freinage régénératif, un coup d’œil spécifique sur les freins, et notamment sur les disques afin de vérifier s’ils ne sont pas “glacés” du fait de leur utilisation très réduite, serait peut-être utile.

Bien sûr, l’idée n’est pas de transformer l’entretien des voitures électriques en une expérience complexe et coûteuse. Au contraire, elle pourrait offrir une tranquillité d’esprit aux propriétaires, en fournissant des informations précises sur l’état de santé de leur batterie et en identifiant tout problème potentiel avant qu’il ne devienne critique.

L’émergence de ces centres spécialisés pourrait également stimuler l’innovation dans le domaine de l’électromobilité. Des experts dédiés pourraient travailler en étroite collaboration avec les constructeurs pour développer des protocoles de contrôle, améliorant ainsi la fiabilité et la durabilité des éléments spécifiques aux voitures électriques.