La mairie de Reims a décidé de reporter la mise en place de l’interdiction des véhicules avec la vignette Crit’Air 3.

Quelques semaines après Lyon, c’est au tour de Reims de revoir le calendrier d’interdictions de circulation dans sa Zone à Faibles Emissions. Pour rappel, depuis le 1er janvier 2022, les véhicules Crit’Air 5 et les non classés étaient bannis. Puis ce fut le tour des Crit’Air 4 au 1er septembre 2022, avec toutefois une période de pédagogie avant le début de la verbalisation au 1er janvier 2023.

La prochaine étape devait être l’interdiction des Crit’Air 3, prévue pour 2024. Reims a décidé de revenir sur cette étape. En début de semaine, le maire de Reims, Arnaud Robinet, et la présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin, ont annoncé la mise en place d’un moratoire de cinq ans pour cette mesure. Elle ne s’appliquera donc pas avant 2029 !

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Si les élus ont décidé de ralentir, c’est parce que la qualité de l’air s’est améliorée. Arnaud Robinet a expliqué lors d’une conférence de presse : “Les résultats d’Atmo montrent que la qualité de l’air à Reims s’est nettement améliorée. Nous sommes en deçà des fameux 40 microgrammes de dioxyde d’azote par mètre cube [d’air]”. Le dépassement régulier de ce seuil avait valu à Reims d’être visée (avec d’autres villes de l’Hexagone) par une condamnation de la Cour de justice de l’Union européenne (en 2019).

Au micro de RMC, Arnaud Robinet a aussi mis en avant l’aspect impopulaire des ZFE : “On peut considérer que cette mesure est un peu anti-sociale, on peut le dire car ceux qui ont des véhicules anciens sont celles et ceux qui n’ont pas forcément les moyens de changer leur véhicule et ceux qui ont le plus besoin de leur voiture pour se rendre au travail”.

Le maire veut donc continuer à faire de la pédagogie, en soulignant qu’aucun PV n’a été encore dressé, les conducteurs fautifs ont eu le droit à des explications sur la ZFE. Et il indique que cela va continuer. Un “pass ZFE” permettra aux conducteurs des véhicules déjà bannis de venir dans la ZFE 52 fois par an. Arnaud Robinet veut aussi miser sur l’accompagnement, avec des aides renforcées pour changer de véhicule.

Il va toutefois rester vigilant : “Si durant les cinq ans de moratoire, la qualité de l’air se dégrade, bien sûr que nous reviendrons sur cette décision”.

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