Aperçu de Stella Li, la présidente de BYD // Photographie : Estadao

Stella Li, présidente du constructeur chinois BYD, a confirmé l’engagement inébranlable de son entreprise en faveur d’une forte croissance en Europe. Et cela malgré la pression de la Commission européenne qui va enquêter sur les subventions accordées aux véhicules électriques chinois.

BYD trace sa route et ne change pas ses plans pour l’Europe

BYD ne pouvait pas rester muet face aux déclarations de l’Union européenne. Alors que l’Europe mène actuellement une enquête sur les subventions accordées aux modèles électriques fabriquées en Chine, le géant chinois a pris position. En visite à Santiago au Chili, Stella Li, la présidente de BYD, a déclaré que son entreprise était « indifférente à l’évolution de la situation en Europe ». Que le processus européen aboutisse à des droits de douane sur les véhicules électriques chinois ou non, BYD a prévu de s’en tenir à son plan initial.

À lire aussi Le patron de Mercedes s’oppose au protectionnisme européen face aux marques chinoises

Par ailleurs, pour éviter de perdre du temps, la direction de BYD a promis de « collaborer avec les autorités de l’Union européenne ». Et de leur fournir « toutes les informations utiles » pour faire avancer l’enquête. Stella Li adopte une posture coopérative vis-à-vis de l’Europe et précise que « l’essor des véhicules électriques constitue une révolution que certaines personnes ne comprennent pas entièrement, ce qui peut susciter de l’anxiété ». La présidente de BYD est convaincue que le partage des données avec les autorités permettra de « dissiper ces appréhensions ». Pour couper court à d’éventuelles idées reçues.

Le constructeur chinois joue la carte de la coopération

Le constructeur chinois est confiant et assure « qu’il n’y a rien à remettre en question ». BYD confirme donc son engagement envers une expansion massive sur le marché européen. Mais l’Europe n’est pas le seul continent à intéresser l’entreprise basée à Shenzhen. En plus de son déplacement au Chili, la délégation de BYD a prévu de se rendre dans d’autres pays d’Amérique latine. Aux côtés de Wang Chuanfu, le fondateur de l’entreprise, Stella Li a rencontré le président chilien. Objectif : réfléchir aux différentes pistes afin de favoriser le développement de l’industrie locale du lithium. Le Chili est le pays qui possède les plus grandes ressources de lithium au monde et BYD en a grandement besoin.

À lire aussi La Chine n’apprécie pas la façon dont l’Europe s’en prend à ses voitures électriques

Le constructeur, deuxième sur l’électrique au niveau mondial (juste derrière Tesla), souhaite étendre sa présence à travers le monde. Cela va nécessiter d’énormes ressources en lithium. Le chinois construit actuellement une usine de raffinage sur le sol chilien. Celle-ci sera opérationnelle d’ici deux ans et permettra à la marque de profiter des gigantesques ressources dont dispose le pays. Dans la continuité de son voyage en Amérique du Sud, le constructeur s’est rendu au Mexique pour « étudier la possibilité de construire une usine de voitures électriques ». Dernière étape : le Brésil. Là où se trouve la toute première usine de BYD en dehors de l’Asie.

L’Amérique du Sud, nouvel eldorado des constructeurs ?

Les pays d’Amérique du Sud sont de plus en plus prisés par les géants de l’automobile. Le Brésil, la Colombie, le Chili, le Mexique ou encore l’Argentine attirent les fabricants de voitures électriques. C’est notamment le cas de Volkswagen qui a annoncé dans le courant de l’été un nouvel axe de développement majeur. Le constructeur allemand prévoit de croître de 40 % d’ici 2027 au Brésil. Pour y parvenir, Volkswagen mise sur sur deux modèles en particulier : les ID.4 et ID.Buzz.

Depuis plusieurs années, les voitures les plus vendues sur le continent proviennent de chez Hyundai, Kia, BYD, BMW ou encore Renault. Mais la donne est en train de changer. Le marché sud-américain pourrait croître de 11 % par an d’ici à 2030, « ce qui en ferait l’un des marchés à la plus forte croissance au monde » selon le géant allemand. Le potentiel est tel sur le segment de l’électrique, que les constructeurs chinois sont à l’affût. Avec l’Europe, l’Amérique du Sud est d’ailleurs le plus gros marché de la Chine à l’export.