Après le XC40, Volvo lance la déclinaison Coupé. Curieusement surpuissant et doté d’une batterie de grande capacité, le Volvo C40 Recharge offre la configuration idéale pour tenter de concurrencer le Tesla Model Y, fraîchement débarqué en Europe.

Traction intégrale, 408 chevaux de puissance cumulée pour 660 Nm de couple : la fiche technique du Volvo C40 Recharge est époustouflante et finalement identique à celle du XC40 Recharge, déclinaison SUV lancée un peu plus tôt cette année. Mais à quoi cela peut bien servir ? À pas grand-chose, du moins au cours de l’essai très urbain et embouteillé organisé par Volvo pour la presse à Gand (Belgique). Un test qui a le mérite d’être très réaliste : en France, la vitesse moyenne des voitures plafonne à 54 km/h dans les petites agglomérations. C’est pire à Paris, où elle ne dépasse pas 11,6 km/h en journée.

Le Volvo C40 Recharge, comme tous les véhicules survitaminés en vogue de nos jours, ne pourra vraisemblablement pas exprimer son potentiel au quotidien. Nous avons toutefois pu l’entrevoir sur quelques portions autoroutières. Il faut le reconnaître, le dynamisme du C40 est saisissant. Pied au plancher, l’accélération colle immédiatement au dossier. Avec un 0 à 100 km/h abattu en 4,7 secondes, la performance du C40 est à mi-chemin entre les Tesla Model Y grande autonomie (5 s) et performance (3,7 s).

Plus de 2 tonnes sur la balance

Les deux puissants moteurs électriques de 150 kW (208 ch) chacun délivrent un couple décoiffant de 2 × 330 Nm. Avec ses 2 185 kg, le C40 est fermement rivé au bitume et rien ne semble pouvoir le déstabiliser. Une masse qui, conjuguée à une direction ferme (mais pouvant être allégée via un réglage sur l’écran de bord), confère une parfaite sensation de sécurité.

Sa lourdeur reste étonnante pour un véhicule pourtant pas outrageusement volumineux. Le SUV suédois s’étend sur 4,43 m en longueur, 1,85 m en largeur (2,03 m avec rétroviseurs) et 1,58 m en hauteur. Il est par exemple plus compact que la Tesla Model Y, ce dernier pesant 2 000 kg.

Un appétit excessif

Naturellement, son poids de Viking impacte sensiblement la consommation. Elle est donnée par Volvo entre 20,7 et 22,3 kWh/100 km en cycle mixte. Des valeurs assez conformes puisque nous avons relevé une consommation moyenne de 22,7 kWh/100 km sur notre trajet périurbain de 60,8 km, parcouru à une vitesse de 56 km/h. Avec sa grande batterie de 78 kWh, le véhicule revendique une autonomie optimiste de 444 km en cycle mixte et de 578 km en cycle urbain. Dans les conditions de notre essai, le rayon d’action s’établit plutôt autour de 340 km.

La facture d’électricité sera donc un peu plus salée pour les utilisateurs du C40 au quotidien. À trajet égal, le SUV scandinave engloutira 36 € d’électricité (227 kWh) pour 1 000 km, contre 24 € (150 kWh) pour un SUV plus sobre tel que le Hyundai Kona 64. Sur 3 ans/60 000 km, le C40 consommera 4 620 kWh de plus que son homologue coréen, pour un service rendu pourtant assez proche. Cette quantité d’énergie est conséquente, elle correspond à la consommation annuelle d’électricité d’un foyer français moyen.

À lire aussi Que vaut le Volvo XC40 Recharge sur autoroute ?

Capable de tracter jusqu’à 1 500 kg

Une surconsommation qui peut être justifiée si l’on utilise le Volco C40 Recharge au mieux de ses capacités. Il pourra ainsi intéresser les adeptes du remorquage. Le SUV fait partie de ces quelques (trop rares) voitures électriques homologuées pour tracter. Outre les 1 500 kg qui peuvent lui être attelés, il dispose d’une puissance largement suffisante pour déplacer une remorque dans des conditions optimales. Nous n’avons malheureusement pas pu tester cette caractéristique lors de notre essai.

Si elle n’est pas utile au quotidien pour la plupart des automobilistes, la traction intégrale sera appréciée par les usagers de routes non carrossables ou à très forts reliefs. Égarés dans une zone industrielle, nous avons pu emprunter et manœuvrer sur une piste fortement dégradée, noyée sous plusieurs dizaines de centimètres de boue, sans nous enliser ni patiner. L’engin semble donc bien équipé pour affronter les terrains accidentés.

Le temps imparti ne nous a pas permis de vérifier les performances de recharge du C40. Volvo annonce une puissance maximale de 150 kW DC via le port combo CCS, soit 40 minutes pour passer de 0 à 80 % de batterie. À domicile ou sur les petites bornes publiques, le SUV peut recharger jusqu’à 11 kW AC, pour un plein en 7 h 30. La trappe est située sur le flanc arrière gauche du véhicule.

Un habitacle confortable et chaleureux

Dans les embouteillages plus qu’en circulation, la qualité de l’habitacle est un critère primordial. Le C40 est plutôt satisfaisant à ce niveau. La position de conduite est surélevée : l’assise des sièges est située à 74 cm au-dessus de la chaussée. Sur la finition haut de gamme « First Edition », la seule actuellement disponible, un toit vitré fixe offre une belle luminosité à la cellule.

À l’exception de la planche de bord très classique, les garnitures sont soignées. L’ambiance est assez chaleureuse à bord. À noter que la moquette et les contreportes sont composées à 97 % de plastique recyclé. La sellerie est quant à elle « vegan » puisque faite d’un cuir synthétique.

L’espace disponible à l’avant est satisfaisant, même pour les grands gabarits. Il est un peu moins vaste sur la banquette arrière, d’autant que le passager du milieu doit composer avec un volumineux tunnel central. Le malheureux occupant aura quelques difficultés à placer sa valise dans le petit « frunk » de 31 litres situé sous le capot à l’avant. Nous n’avons pas pu y caler un bagage au format cabine. Le coffre à l’arrière est plus adapté avec ses 414 litres, extensibles à 1 205 litres en rabattant la banquette.

Google pour l’écran d’infodivertissement

Le conducteur dispose d’un tableau de bord numérique de 12,3 pouces, complété par un écran d’infodivertissement de 9 pouces un poil étriqué à notre goût. Il est clair et assez réactif, même s’il pourrait gagner en vivacité.

Il a le mérite d’exploiter le système Google Android et donc de proposer le célèbre outil de navigation du géant du net. Il est compatible avec Android Auto et Apple CarPlay, des fonctionnalités indispensables pour éviter de payer le forfait de données au terme des 4 premières années offertes par Volvo.

Une fonction « one pedal drive » très pratique

Cet écran fait également office de panneau de contrôle du véhicule. On y retrouve les caméras (stationnement avant et arrière, vision 360°), mais aussi les réglages de la direction, des aides à la conduite (maintien dans la voie, régulateur de vitesse adaptatif) et du freinage régénératif, entre autres. Ce dernier peut être renforcé en activant la très pertinente fonction « one pedal drive ».

Comme son nom l’indique, elle permet de conduire en utilisant uniquement la pédale d’accélération à condition d’anticiper un minimum. En la relâchant, le freinage régénératif est automatiquement activé et son intensité est inversement proportionnelle à la pression exercée. Il est ainsi possible de s’arrêter complètement sans presser la pédale de frein. Nous l’avons utilisée et appréciée tout au long de notre essai.

Un tarif identique au Tesla Model Y

Assemblé sur les mêmes lignes de production que le XC40 à Gand, en Belgique, le Volvo C40 Recharge doit être livré à ses premiers propriétaires en janvier 2022. Il est vendu au prix catalogue de 62 250 €, mais devient éligible au bonus écologique de 2 000 € par le jeu des remises commerciales. Réduit à 57 760 €, son prix devient curieusement similaire à celui du Tesla Model Y grande autonomie (57 990 € bonus déduit).

Entre les deux SUV électriques, le match est tendu. Il risque cependant de basculer au profit du constructeur californien. À prix égal, les clients préféreront probablement bénéficier de l’image branchée de Tesla et de l’autonomie plus élevée du Model Y. À moins que la robustesse réputée de Volvo, sa conception plus européenne et la facilité d’accès au réseau d’entretien change la donne.

Essai Volvo C40 : le bilan

On a aimé
  • L’ambiance très scandinave et accueillante de l’habitacle
  • Le dynamisme de la motorisation
  • Le design robuste
  • La traction intégrale, pratique sur chemin boueux
  • La présence d’un frunk sous le capot (utile pour ranger les câbles)
  • L’écran d’infodivertissement, basé sur un OS Android/Google performant
  • La fonction « One Pedal Drive » très bien conçue


On a moins aimé
        • Le poids pachydermique
        • La consommation d’électricité excessive
        • La taille un peu réduite de l’écran d’infodivertissement
        • La présence d’un tunnel volumineux handicapant pour le passager central

 

Galerie photo

Vous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?

Suivez-nous sur Google News !