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Résidant dans le Gers, Sylvie utilise actuellement un Volvo XC40 pour déplacer un cheval avec un van. L’absence de stations de recharge traversantes sur ses trajets l’obligeant à dételer lui impose « la mort dans l’âme » de reprendre un véhicule tracteur diesel.
Au plus loin qu’elle s’en souvienne, Sylvie a le plus souvent eu un contact direct avec les chevaux : « C’est une passion qui remonte à mes deux ans. J’ai commencé à pratiquer l’équitation à dix ans, et à trente, j’ai eu mon premier cheval. Mais, en raison de gros problèmes de santé en 2019, j’ai connu une interruption dans ce parcours. Décidant de vivre avec la maladie, j’ai repris des chevaux ».
Entre temps, les voitures courantes du foyer sont passées à l’électrique : « Nous avons commencé avec un Volvo XC40 de 231 ch qui aura trois ans en juillet prochain [NDLR : Ou 170 kW, 330 Nm de couple maximal, animé par les roues avant]. Mon mari s’y est mis ensuite avec une Nissan Leaf 2 qui a été remplacée depuis par une Nissan Ariya. Depuis le 15 août, notre légendaire C15 a cédé la place à un Citroën ë-Berlingo ».
Avec le SUV de la marque d’origine suédoise, notre lectrice voulait passer à l’électrique et abandonner le diesel : « À l’époque, il n’y avait pas grand-chose d’équivalent au Volvo XC40. En raison de la personnalité d’Elon Musk, pas question pour moi de prendre une Tesla. Comme je n’avais plus de chevaux, je ne me suis pas souciée du tout de la capacité à tracter de cette voiture. J’en avais surtout besoin pour rejoindre quotidiennement mon lieu de travail dans l’aéronautique à Toulouse, soit 110 km aller-retour par jour ».
Le hasard semble parfois bien faire les choses : « Quand j’ai repris des chevaux, j’ai appris que le Volvo XC40 à un moteur est en capacité de tracter une remorque freinée jusqu’à 1,5 tonne. J’ai un van pour deux chevaux dont le PTAC est de deux tonnes. Avec un seul cheval, je suis dans la légalité. Je précise que je suis titulaire du permis EB ». Ce sésame qui permet de tracter des remorques de plus de 750 kg est désormais appelé « BE ».
C’est pour différentes raisons que Sylvie a besoin de déplacer un cheval : « Par exemple pour des sorties concours, des randonnées ou amener une poulinière à un étalon pour la saillie. Pour les longues distances, je fais appel à un transporteur spécialisé. Ainsi pour traverser la France ».
À lire aussiTracter sans perdre d’autonomie ? C’est ce que promet cette (luxueuse) caravaneSylvie avait toutefois une inquiétude : « J’avais entendu dire que des constructeurs ne pouvaient ou ne voulaient pas installer des attelages en seconde monte, par exemple Tesla. Est-ce que ce serait pareil pour mon Volvo XC40 ? Ça n’a heureusement posé aucun problème. Hier, j’ai parcouru 90 bornes avec le cheval dans la remorque, et 300 aujourd’hui. La puissance du moteur n’est vraiment pas un problème pour tracter le van ».
Lorsqu’un cheval est dans le van, la conductrice le perçoit bien plus qu’avec les véhicules diesel qu’elle a déjà utilisés : « Avec un Toyota Land Cruiser HDJ 100 ou un Land Rover Discovery, même avec deux chevaux dans le van, soit 2,5 à 2,7 tonnes à tracter, je ne sentais rien. Un seul dans la remorque et c’est déjà très instable avec le XC40, une horreur. Un cheval, ça bouge beaucoup. Dans les ronds-points, on sent le mouvement à droite et à gauche, et lorsqu’on freine, ça pousse. C’est en partie lié aux dimensions du véhicule. Pour une meilleure stabilité, il lui faudrait 10 cm de plus en largeur et 50-60 de long ».
Avec un cheval derrière, la conduite du Volvo XC40 devient délicate : « Sur 300 km, par exemple, c’est fatigant. Je me sens stressée au volant et dois faire davantage attention encore ». Ce n’est toutefois pas la raison qui pousse Sylvie à revenir à un véhicule tracteur diesel. Nous avions déjà évoqué les difficultés à recharger un camion électrique à semi-remorque ou une voiture tractant une caravane.
Avec un van, c’est pire encore : « A vide, ou pourrait dételer, mais pas quand il y a un cheval dedans. C’est une toute autre logistique et il faut davantage planifier. La solution est de trouver un centre équestre à proximité qui accueille le cheval, laisser le van sur place, aller recharger, puis revenir atteler la remorque et refaire grimper le cheval dedans ».
Si le scénario décrit par notre lectrice peut sembler improbable, il est cependant rendu nécessaire par la consommation qui devient élevée en tractant : « De base, le Volvo XC40 peut déjà se montrer assez glouton. Il n’y a que l’été où j’arrive à rester à 15-16 kWh/100 km en cycle mixte. Avec le van vide, ça grimpe facilement à 26 kWh/100 km du fait des dénivelés. J’arrive tout juste à ne pas dépasser les 30 kWh/100 km quand un cheval est dedans ».
Avec la batterie d’une capacité énergétique de 69 kWh, l’autonomie n’excède guère ainsi les 200 km : « En général, je me limite à un rayon de 100 km. Mais tout récemment, nous avons eu à parcourir plus de 300 km aller-retour. En arrivant à 160 km de chez nous, le niveau d’énergie dans la batterie était de 28 %. Il fallait donc recharger pour rentrer. Nous étions dans le Lot. Nous avons dû déposer le van ».
Ce serait bien plus simple si les aires de recharge présentaient le même profil que les stations services classiques : « Il faudrait des stations traversantes. Par chez nous, je n’en ai jamais vu. Nous ne sommes pas très bien lotis dans le sud-ouest. Sans dételer, nous immobiliserions trois bornes. Suis-je la seule à tracter un van sur une telle distance avec une voiture électrique ? En tout cas ça ne doit pas être répandu, car je n’en ai jamais vu d’autres ».
Avec ce problème de recharge en dépassant un rayon de 100 km autour de chez elle, Sylvie ne voit pas d’autre solution que de reprendre un véhicule diesel : « Il ne sera pas utilisé très souvent, juste pour ce type de déplacements. Je suis à la recherche d’un modèle d’occasion. Un utilitaire léger, comme un Renault Master, c’est horriblement cher neuf, de l’ordre de 75 000, avec un moteur catastrophique. Ça baisse ensuite très vite en occasion. On en trouve à 25 000-30 000 euros, mais avec déjà de forts kilométrages, 250 000-300 000 km souvent ».
Notre lectrice a imaginé un début de cahier des charges : « Avec mon problème de santé, j’ai besoin d’une boîte automatique. Je veux aussi retrouver un véhicule bien tracteur, comme un Land Rover Discovery. J’espère que la situation de la recharge va évoluer en France, avec peut-être la possibilité d’utiliser les stations pour camions électriques. Le transport de chevaux, ça reste une activité de niche ».
À lire aussiRoadtrip en voitures électriques avec des caravanes : une galère, vraiment ?Le Volvo XC40 devrait être conservé dans le foyer : « Je le garde pour mon usage personnel quotidien où il me satisfait pleinement. C’est un modèle qui est très agréable à conduire, avec un système d’infodivertissement qui s’appuie sur Google. Les mises à jour des logiciels s’effectuent à distance et le niveau d’équipement est très bon. Sur route, le régulateur de vitesse adaptatif fonctionne très bien, mais il est inopérant dans les bouchons ».
Et s’il ne fallait trouver qu’un seul défaut à son Volvo XC40, Sylvie pointerait immédiatement « la sellerie ». Elle n’est pas en cuir : « Nous sommes dans une région chaude, le cuir aurait été souvent brûlant. C’est pourquoi nous avons pris des sièges recouverts d’un matériau recyclé qui n’est finalement pas terrible. Le confort des fauteuils n’est déjà pas très bon. N’ayant pas réussi à trouver des réglages qui me conviennent, j’ai dû mettre des coussins ».
Globalement, notre lectrice reste assez satisfaite des véhicules électriques qui sont désormais dans le foyer : « J’avais incité mon mari à prendre la Nissan Leaf. C’était un modèle de base. Il a subi un accident par l’arrière qui a nécessité d’attendre quatre à cinq mois pour recevoir les pièces. C’était une très bonne voiture ».
Depuis, la Nissan Ariya est arrivée, qu’elle compare avec son Volvo XC40 : « Elle est beaucoup plus confortable et silencieuse. Il n’y a pas de vitres feuilletées sur le XC40, ce qui fait qu’il est assez bruyant. Le régulateur de vitesse adaptatif de l’Ariya est très bien conçu, et l’efficience du véhicule est bonne. Je trouve que ce modèle de la marque japonaise présente un très bon rapport équipement/prix ».
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Sylvie pour sa réactivité, son accueil au téléphone, sa confiance et son témoignage.
Pour rappel, toute contribution désobligeante à l’encontre de nos interviewés, de leur vie, de leurs choix, et/ou de leurs idées sera supprimée. Merci de votre compréhension.
Philippe SCHWOERER
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