Essai – Nouvelle Mercedes Classe E hybride rechargeable : qui a dit que les berlines n’étaient plus à la mode ?

Avec sa nouvelle Classe E, Mercedes entend bien perpétuer la tradition des berlines qui ont fait sa renommée. L’atmosphère feutrée et sensuelle qui se dégage de ce modèle hybride rechargeable (PHEV) ne laisse pas indifférent. En revanche, l’autonomie électrique est-elle à la hauteur ?

Nous sommes allés découvrir la septième génération de la Mercedes Classe E dans la région de la Rioja, en Espagne. Une province vallonnée, où les routes serpentent entre les vignobles de la vallée de l’Èbre et les petits villages typiques. L’occasion idéale pour tester la nouvelle génération de cette berline allemande dans sa déclinaison hybride rechargeable. La Classe E a toujours été un best-seller pour la marque à l’étoile, avec 16 millions d’unités écoulées depuis ses débuts. C’est d’ailleurs le modèle le plus vendu de tous les temps chez Mercedes. Autant dire qu’il ne faut pas se rater.

Mercedes mise sur son OS

Dès les premières secondes à bord du véhicule, on est agréablement surpris par l’évolution technologique que la marque a souhaité apporter à sa berline ancestrale. Il y a notamment cette planche gigantesque, le « Super Screen MBUX », qui reprend toute la partie latérale du tableau de bord. Une option disponible pour 1 850 euros. Une innovation qui permet à la nouvelle Classe E de disposer de deux écrans : un central de 14,4 pouces et un autre pour le passager de 12,3 pouces. La planche s’intègre bien dans l’habitacle et l’écran additionnel de droite permet d’accéder aux mêmes applications que celui du milieu.

Il est par exemple possible de regarder un film et d’accéder à toutes les applications disponibles sur le MB.OS (le système d’exploitation développé en interne par la marque allemande). Sur notre modèle nous avons YouTube, Zoom, Angry Brids ou encore TikTok. C’est d’ailleurs assez étonnant de mettre une application comme TikTok dans une Classe E, un véhicule plutôt destiné à une clientèle ayant un certain âge ou à des professionnels. Ce n’est pas forcément cohérent avec les attentes de la cible. Mais c’est peut-être un signal que Mercedes opère un changement stratégique plus profond.

On sent vraiment une volonté de la part du constructeur d’accélérer sur le sujet des nouvelles technologies, notamment sur le logiciel qui alimente cette nouvelle Classe E. À terme, Mercedes rêve que ses clients n’utilisent plus l’Apple Car Play, mais seulement son système d’exploitation maison. Et pour cela, la marque a des arguments : les mises à jour développées par les ingénieurs permettent aux utilisateurs de faire évoluer leur véhicule. Comme sur un smartphone. Ce n’est pas tout, le système de navigation natif communique directement avec la boîte de vitesse. Bref, l’OS doit permettre « de faire corps avec la voiture ».

Les nouvelles technologies au centre de l’habitacle

Ensuite, il y a cette caméra au centre de la berline. Elle est intégrée à la planche de bord et permet au conducteur de participer à une visioconférence ou simplement d’enregistrer des vidéos ou de capturer des photos. Un gadget pensé tout particulièrement pour les professionnels, l’une des cibles principales de la Classe E, pour leur permettre d’assister à des réunions virtuelles sur la route. Il faut bien reconnaître que c’est assez pratique, même s’il est probable que cette fonctionnalité ne soit pas pleinement exploitée par les futurs clients. Attention : n’oubliez pas de supprimer vos contenus au moment de revendre votre véhicule.

Il y a aussi une nouvelle expérience sonore remarquable. Mercedes fait partie des rares constructeurs à proposer la technologie Dolby Atmos dans une voiture. Volvo, Polestar et Lotus ont également décidé de l’intégrer. La Classe E est équipée de 17 haut-parleurs pour une puissance totale de 730 watts. C’est bluffant. Une expérience immersive en 4D avec un son spatial et des sensations dans les sièges. La marque anticipe la démocratisation des technologies de conduite autonome et souhaite proposer une expérience de conduite de haute qualité, qui permettra à ses clients de ne pas s’ennuyer à bord.

Un modèle toujours aussi statutaire, mais plus sportif

Le modèle à notre disposition était une Classe E 400e dotée d’une puissance combinée de 381 chevaux (280 kW). De quoi abattre le 0 à 100 km/h en 5,3 secondes. Mercedes a réussi à gagner légèrement sur l’aérodynamisme en passant d’un Cx de 0,24 sur la précédente version à 0,23 sur celle-ci. En revanche, cette version hybride rechargeable est très lourde (et ça se ressent au volant). Quasiment 2,2 tonnes à vide. Avec sa boîte de vitesse automatique à neuf rapports, la nouvelle berline offre une accélération très feutrée, voire reposante. C’est plutôt agréable. En mode thermique comme en mode électrique, l’insonorisation est très bonne.

La prise en main est convaincante, on ressent à la fois les sensations d’un modèle sportif (avec cette motorisation en tout cas) et le confort d’une routière. Une équation que Mercedes maîtrise depuis de nombreuses années, et une fois de plus cela se confirme. Le modèle PHEV se montre plutôt agile et stable malgré ses 5 mètres de long et son empattement de 2,9 mètres. Notre modèle est doté du système 4MATIC et ça se sent. La transmission intégrale permet d’avoir une bonne adhérence et plus de sécurité. Quatre roues motrices appréciables sur les petites routes cabossées de la Rioja.

Difficile d’atteindre les 100 kilomètres promis en mode électrique

Selon la fiche technique de notre modèle, l’autonomie électrique en cycle WLTP est comprise entre 95 et 111 kilomètres. Raté ! Sur notre boucle de 70 kilomètres, nous n’avons pas réussi à réaliser l’intégralité du parcours sur le moteur électrique. Précisons que certaines portions étaient assez montagneuses. Pas de quoi sortir des statistiques parfaitement fiables sur l’autonomie, mais le fait est que, sur ce parcours mixte, la consommation de la Classe E a été assez gourmande. Sur les 70 kilomètres à parcourir, nous n’avons pu en faire que 65 en mode électrique. Pour une consommation moyenne de 28,5 kWh/100 km.

En revanche, le regain d’énergie est assez bluffant. Sur un autre parcours de 60 kilomètres réalisé uniquement en mode thermique, nous avons récupéré 25 kilomètres d’autonomie électrique. Sur les performances de charge, la 400e promet de passer de 0 à 100 % en 2 heures avec un chargeur en courant alternatif (AC) de 11 kW. En option, vous pourrez également disposer d’un chargeur en courant continu (DC) de 55 kW pour passer de 10 à 80 % en 20 minutes. La nouvelle Classe E permet de choisir entre différents modes de conduite et on peut notamment forcer le passage à l’électrique.

Un design plus frais pour cette nouvelle Classe E

Visuellement, il faut bien reconnaître que la nouvelle Classe E marque une rupture par rapport aux précédents modèles. Avec son design progressiste et plus agressif, la berline de Mercedes nous donne l’impression d’avoir pris un bon coup de jeune. Il y a spécifiquement ces lignes d’épaules très larges, le double bossage sur le capot, l’imposante calandre, les nouveaux feux arrière avec leur forme en étoile, les baguettes décoratives chromées, etc. Bref, de nombreux éléments qui donnent un aspect plus sportif à cette Classe E qui en avait bien besoin. Petit détail : l’étoile Mercedes sur le capot est disponible avec la finition « Exclusive Line ».

Seul bémol : l’éclairage des feux arrière au moment du freinage. Le bandeau arrière ne s’illumine pas comme c’est le cas sur de nombreux modèles rechargeables. À mon avis, c’est dommage. Cela aurait pu permettre à Mercedes d’aller un tout petit peu plus loin dans sa stratégie d’électrification en adoptant des petits détails qui permettent de marquer une évolution vers l’électrique. Attention, le volume de coffre est tout petit. En version PHEV, il faudra se contenter de 370 litres, contre 540 en version thermique. Les batteries prennent de la place.

Au niveau du prix, la Classe E hybride rechargeable 300e démarre à 72 950 euros avec la finition de base. Le modèle dans lequel nous avons roulé (dont la peinture verte est vraiment très jolie), une 400e 4MATIC AMG Line Berline, avoisine en revanche les 112 700 euros. Cela montre l’écart gigantesque qui existe entre les modèles les moins bien équipés et ceux qui disposent des meilleures options. Enfin, vous pourrez aussi choisir cette classe E en break et en version All-Terrain.

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