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Les constructeurs semblent se pencher sur une offre de monospaces et minivans électriques. Tour d’horizon des forces en présence.
Si vous suivez l’actualité de la voiture électrique sur Automobile Propre, il ne vous aura certainement pas échappé que nous nous livrons parfois ici à quelques exercices de prospective et de détection de tendances, avec il est vrai des résultats mitigés.
Ainsi, dès le lancement de cette rubrique, nous osions une prédiction sur la fin annoncée de la voiture de sport, ce qui s’avère finalement peu pertinent puisque les constructeurs s’y remettent lentement mais sûrement, ce qui nous avait permis de corriger le tir, à notre plus grand bonheur, il faut bien le dire. Depuis, d’autres projets ont d’ailleurs vu le jour, et cela ne s’arrêtera probablement pas de sitôt.
Au passage, nous avions également noté le grand retour de la propulsion, pour de vrai cette fois, et des berlines.
Mais le grand ras-de-marée amplifié par l’avènement de l’électrique est sans conteste possible celui des SUV sous toutes leurs formes. Et là, pas besoin de lire dans le marc de café, le marché est littéralement saturé par ces engins que d’aucuns adorent détester (et dégonfler, accessoirement). Ou pas.
Bref, vous l’aurez compris – et probablement vécu de votre côté -, avec l’électrique on s’ennuie rarement.
Dans cet inventaire en cours de tendances, une nouvelle semble vouloir faire son apparition, certes discrètement et par la petite porte pour le moment, mais qui pourrait redonner le sourire à tous les sceptiques nostalgiques de la grande époque des Renault Espace, Opel Zafira et autres Chrysler Voyager, j’ai nommé le retour des… monospaces. Et oui mesdames et messieurs, quelques signaux – pour le moment assez faibles, ne nous enflammons pas – laissent à penser que nous pourrions bientôt de nouveau voyager au large dans des voitures accueillantes et pratiques pour la famille, y compris le chien, le hamster, le poisson rouge et les vélos, sans pour autant risquer de s’attirer les foudres des justiciers de l’écologie (l’espoir fait vivre).
C’est peut-être le très attirant et atypique Volkswagen ID.Buzz qui nous a mis la puce à l’oreille, mais il n’est ni le premier ni le seul dans sa catégorie, même si le concept reste pour le moment assez unique.
Mais trêve de bavardages, voyons de plus près de quoi il retourne et les forces en présence.
Déjà, il faut s’entendre sur la définition de cette catégorie un peu fourre-tout qui peut aussi bien regrouper les véhicules à vocation familiale que les engins plus huppés destinés à transporter des VIP ou des cadres supérieurs entre deux conseils d’administration. Car pour le moment, si quelques projets ont été dévoilés, le marché reste encore assez timide, ce qui nous incite à ne pas trop faire le distinguo – en tout cas aujourd’hui – entre les minivans tolés, à fenêtres et les vrais monospaces.
Le déjà célèbre Volkswagen ID.Buzz est le van électrique par excellence, du genre qui fait revivre l’esprit libertaire et fun du Combi T1. Son design est moderne et rétro à la fois, avec ses lignes arrondies et ses phares ronds. Il est disponible en deux longueurs, dont une version longue qui offre un espace de chargement record. Selon ceux qui l’ont essayé, le VW ID.Buzz est un vrai plaisir à conduire. Il est silencieux et agile, et son moteur électrique offre une puissance suffisante pour partir en roadtrip . Mais ce qui fait vraiment la différence avec l’ID.Buzz, c’est son esprit fun et décalé. Le van est idéal pour partir en vacances avec la planche de surf et les VTT, à condition de tout pouvoir faire rentrer, ce qui n’est pas gagné. Bref, beaucoup de hype, mais peut-être pas encore l’engin familial idéal.
Le Mercedes EQV est un monospace électrique haut de gamme qui fera le bonheur des VIP qui ont dit non au pétrole. Il est équipé d’une batterie de 90 kWh, qui lui permet d’atteindre une autonomie WLTP très honnête de 353 kilomètres, ce qui devrait suffire pour aller de l’aéroport, pardon, de la gare, au siège de la World Company en mode zéro émission. Son moteur électrique de 150 kW, soit 204 chevaux, offre des performances suffisantes pour s’acquitter de sa mission. En revanche, à près de 80 000 euros, il ne correspond pas vraiment à l’idée que l’on peut se faire du monospace familial et populaire.
Un bon petit van classique comme on les aime. Dérivé de l’utilitaire Jumpy, le SpaceTourer profite lui aussi de cette version 100% électrique jusqu’à 9 places, ciblant particuliers et flottes avec deux choix de batteries 230 ou 330 kilomètres. Cela étant, comme avec tous les véhicules de cette catégorie, son prix ne brille par par sa modestie puisqu’il débute à 55 900 euros pour la version grand public. Dans la même catégorie, n’oublions pas ses cousins proches de chez Peugeot et Opel, avec pour ce dernier un Zafira qui n’a plus grand chose à voir avec le monospace originel.
Petit coup de cœur pour ce Renault Grand Kangoo dévoilé au dernier salon de Munich. Le nouveau Kangoo marque une nette évolution esthétique par rapport à la génération précédente. Il adopte les codes stylistiques récents de Renault, avec une face avant plus expressive et des lignes plus fluides. Le design est désormais plus contemporain, avec une signature lumineuse unique composée de feux LED en forme de C. Les portes latérales coulissantes, qui étaient auparavant réservées aux versions utilitaires, sont désormais disponibles sur toutes les versions. Ce modèle, disponible en deux longueurs, est équipé d’un moteur électrique de 90 kW, soit 122 chevaux, qui lui permet d’atteindre une autonomie WLTP de 265 kilomètres. L’habitacle du Grand Kangoo électrique est spacieux et pratique. Il peut accueillir jusqu’à 7 personnes et offre un volume de coffre de 775 litres en configuration cinq places. Le véhicule est également équipé d’un système d’infodivertissement avec un écran tactile de 7 pouces.
Paradoxalement, si Toyota ne brille pas encore vraiment par sa production électrique, le constructeur japonais n’a pas attendu trop longtemps avant de sortir ce van électrique. Un petit air de déjà vu cependant puisqu’il est la déclinaison pour transport de passagers de l’utilitaire éponyme. Le Proace Combi électrique est le deuxième modèle électrique de Toyota, et récupère la plateforme PSA pour promettre jusqu’à 330 km d’autonomie. Pas super sexy il faut bien le dire, mais pratique puisque le Toyota Proace Verso électrique est disponible avec deux batteries de capacité différente : 50 kWh et 75 kWh. La première offre une autonomie de 230 kilomètres, tandis que la seconde offre une autonomie de 330 kilomètres. Les deux batteries sont intégrées dans le plancher du véhicule, sans modification de l’habitacle par rapport aux versions à moteur thermique.
La marque premium de Toyota y va aussi de son monospace, qui lui sera commercialisé en Europe. Il s’agit du Lexus LM, un gros machin au bec quelque peu atrophié et pas super joli, qui, comme le Volvo, présente l’avantage de réellement exister et d’être un vrai monospace (ou minivan si vous voulez). Le Lexus LM n’est pas 100% électrique puisqu’il s’agit du seul hybride de cette liste, en conformité avec l’essentiel de la gamme de ce constructeur. La version proposée en Europe du LM sera équipée d’une motorisation hybride simple 350h, empruntée au NX, d’une puissance de 250 ch et de 239 Nm de couple, combinant moteur thermique (4 cylindres en ligne, 2,5 l) et électrique. La transmission intégrale de ce vaisseau de luxe sera disponible en série.
Autre curiosité repérée en Chine, Li Auto a dévoilé les premières images de son nouveau monospace électrique, le Mega. Ce modèle, qui sera commercialisé en Chine en 2024, est basé sur une nouvelle plateforme dédiée aux véhicules électriques. Il s’agit d’un véhicule spacieux et confortable, avec un habitacle pouvant accueillir jusqu’à sept personnes. Il est équipé d’un moteur électrique de 220 kW, soit 295 chevaux, qui lui permet d’atteindre une autonomie WLTP de 600 kilomètres. Le Mega se distingue par son design futuriste, avec une silhouette élancée et des lignes fluides. Il est également équipé d’une technologie de recharge rapide, qui permet de recharger sa batterie de 10 à 80 % en 22 minutes.
Le Xpeng X9 se démarque des monospaces haut de gamme habituels en Chine, qui s’inspirent souvent des modèles Buick GL8 ou Toyota Alphard. Le X9 présente un design plus audacieux, rappelant même le Cybertruck de Tesla avec ses lignes angulaires, un museau pointu, un capot aligné avec le pare-brise et un pavillon incliné. Il se distingue également par son hayon arrière incliné et propose un design Xpeng actualisé avec des lignes plus tendues. En termes de dimensions, le X9 est plus imposant que les monospaces classiques, mesurant 5293 mm de long, 1988 mm de large, 1785 mm de haut, et offrant un empattement de 3160 mm, similaire à celui d’une Mercedes Classe-S. Cela promet un espace intérieur généreux, bien que les fonctionnalités spécifiques pour les familles n’aient pas encore été dévoilées. Le constructeur est convaincu que ce segment va se développer dans les années à venir. Concernant la batterie et l’autonomie, aucun chiffre précis n’a été communiqué, mais étant donné la taille du véhicule, la capacité devrait être d’au moins 100 kWh. Deux versions de moteurs seront disponibles : une version propulsion de 235 kW, ou une version à quatre roues motrices avec un total combiné de 135 + 235 kW.
Voilà pour l’essentiel de l’existant. Regardons maintenant du côté des projets qui ont émergé ici et là récemment. Certes, ce ne sont pour le moment que des concepts, et vous connaissez le sort généralement réservé à ces images sorties tout droit de l’imagination des bureaux de design, et dont la carrière s’arrête souvent aux palettes des logiciels 3D après une petite excursion en carton-pâte dans quelques salons automobiles, ou ce qu’il en reste. Mais faisons comme si nous y croyons, sur un malentendu ça peut marcher.
Difficile de dire s’il est beau ou moche, et surtout, difficile de croire qu’il sortira un jour dans cette livrée. Toujours est-il qu’il s’agit d’un concept de monospace électrique qui sera présenté par Nissan à l’occasion du Japan Mobility Show. Il sera visible du 25 octobre au 5 novembre au salon automobile de Tokyo. L’Hyper Tourer sera équipé de nombreuses technologies de conduite autonome, mais l’essentiel se trouve à l’intérieur, où tous les efforts ont été portés sur l’espace central qui ressemble au salon d’un hôtel de luxe. Les sièges avant peuvent d’ailleurs pivoter à 360 degrés. Avec ce modèle innovant, Nissan promet de réinventer le voyage en combinant le « confort d’un salon haut de gamme avec la commodité d’un van ».
Volvo continue le développement de sa gamme électrique non sans un certain talent. La marque sino-suédoise a dévoilé les premières images de son nouveau monospace électrique, l’EM90. Ce modèle, qui sera commercialisé en 2024, est basé sur la plateforme CMA de Geely, la même que celle utilisée pour le Zeekr 009. L’engin, dont les lignes ne sont pas sans rappeler la Ford Flex, mesure 5,21 mètres de long, 2,02 mètres de large et 1,86 mètre de haut. Il est disponible avec deux motorisations : une propulsion de 272 chevaux et une transmission intégrale de 544 chevaux. L’EM90 sera proposé en deux versions : une version standard avec une batterie de 116 kWh et une autonomie WLTP de 650 kilomètres, et une version longue avec une batterie de 140 kWh et une autonomie WLTP de 822 kilomètres. Là on peut dire que Volvo ne se moque pas. Malheureusement, le lancement de l’EM90 en France ne semble pas prévu pour le moment.
Enfin, sans que nous en sachions beaucoup plus pour le moment, il se dit qu’Alfa Romeo plancherait également sur un futur monospace électrique, selon les propres dires d’Alejandro Mesonero-Romanos, responsable du design au Centro Stile Alfa Romeo, qui a récemment évoqué le retour possible du monospace Autotutto.
Alors, les monospaces électriques, vraie tendance ou simple feu d’artifice ? Je parierais volontiers sur la première réponse, car même l’histoire de l’automobile a le droit de se répéter, ou de simplement bégayer. Même si les SUV sont encore les grands gagnants de l’électrification, il est probable que l’offre va se diversifier en regard de la demande du public. Or l’art de vivre – et de rouler – électrique semble être assez en phase avec un certain « esprit monospace ».
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