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Les projets de voitures de sports électriques se multiplient, et certains sont presque arrivés en phase de commercialisation. Revue de détail d’un secteur qui refuse de baisser les armes.
Les beaux jours arrivent, et avec eux cette petite tentation d’aller prendre l’air et de voir ailleurs si on y est. Par une probable coïncidence du calendrier, ces dernières semaines ont aussi été celles de plusieurs annonces, révélations et autres bruits de couloir à la vraisemblance en voie de confirmation autour de l’arrivée prochaine de plusieurs voitures de sport électriques.
Ce qui tendrait à répondre à la question que nous posions ici dans le premier article de cette rubrique en décembre 2020 : non, la voiture de sport ne va pas disparaître avec l’électrique. Au final – sauf de rares exceptions, ou quand les constructeurs se seront calmés – la hiérarchie des puissances et des performances va peu à peu rejoindre celle des thermiques. Avec disons une centaine de chevaux en plus sur tous les niveaux de gamme. Ainsi, alors que la norme pour une berline familiale thermique se situait entre 90 et 150 chevaux selon la version, on sera plutôt entre 130 et 200 chevaux pour son équivalent électrique. Idem pour les sportives, où les modèles les plus performants passent aisément de 250/300 chevaux à 350/500 voire plus.
La surpuissance naturellement consubstantielle à l’électrique n’était-elle alors qu’un écran de fumée, savamment entretenu par Tesla pour détruire la concurrence dans l’œuf ? Peut-être. Peut-être aussi que les constructeurs vont emprunter la voie d’une plus grande sobriété, avec des batteries un peu moins grosses et un consensus sur une autonomie mesurée de 350 à 400 kilomètres réels sans débauche de performance, tout en laissant à leurs modèles électriques l’avantage de l’agrément de conduite et du couple instantané.
Ce qui, par conséquent, ouvrirait de nouveau un boulevard aux modèles sportifs, puissants et exclusifs. Je sais que cette catégorie de véhicules est très impopulaire auprès d’un certain public en quête de sobriété et de décroissance, mais la nature (et le marché) a horreur du vide, et il y aura toujours des marques qui adresseront le besoin d’une partie de la population – même très minoritaire – en lui proposant des jouets correspondant à ses attentes. Donc chers et puissants. Et très rentables. On peut retourner le sujet dans tous les sens, ignorer cette composante de la clientèle potentielle de la voiture électrique serait une erreur et un manque d’objectivité de notre part. Que l’on approuve ou pas cette tendance.
Alors, de quoi parlons-nous exactement ? De tous ces modèles sportifs que nous promettent les constructeurs dans les mois et années à venir, avec des projets pour la plupart déjà très avancés, et qui pourraient propulser définitivement le concept de voiture de sport dans l’autre dimension, celle de l’électrique. Revue d’effectifs.
Après le succès de ses précédents modèles et notamment de la MG4, le constructeur automobile chinois MG travaille son image et a présenté officiellement il y a quelques jours son nouveau modèle de voiture de sport décapotable électrique, le MG Cyberster. Ce cabriolet 2 places est équipé d’un moteur électrique de 536 chevaux (400 kW) qui lui permet d’atteindre une vitesse de pointe de 260 km/h et de passer de 0 à 100 km/h en moins de 3 secondes. Le MG Cyberster est également équipé de la dernière technologie en matière de conduite autonome, avec un système de reconnaissance faciale et de suivi des yeux pour détecter la fatigue du conducteur. Il dispose également d’un système de recharge rapide qui permet de récupérer 80% de la batterie en seulement 30 minutes. Le prix de cette voiture de sport décapotable électrique n’a pas encore été annoncé, mais MG a déclaré que son intention était de la rendre accessible à un public plus large que les modèles de voitures de sport traditionnels. Alors certes les puristes sont certainement un peu déçus par l’embonpoint de cette auto dont le poids devrait avoisinner les 2 tonnes, quand on connait le poids plume et la taille de guêpe de ses ancêtres, mais l’optimiste en nous répondra qu’il faut bien commencer quelque part, et que ce petit monstre trouvera très certainement son public. Le MG Cyberster devrait être commercialisé à partir de l’été 2024. Mine de rien, ce sera peut-être la première voiture de sport 100% électrique de série disponible sur le marché, grillant la politesse notamment aux très prestigieuses européennes ci-dessous.
Porsche dévoile la prochaine étape de son plan d’électrification de sa gamme avec l’arrivée prévue en 2025 de ses modèles 100% électriques de la famille 718 : les roadsters et les coupés Boxster et Cayman. Les prototypes de ces modèles sportifs et branchés sont en cours de test sur les routes ouvertes (tandis que le SUV Macan EV devrait être commercialisé au printemps 2024). On a même vu il y a quelques jours trois Boxster électriques en train de recharger sur un… Superchargeur Tesla à Colmar ! Contrairement à d’autres modèles électriques, Porsche prévoit de maintenir les sensations de conduite caractéristiques de la gamme 718 en préservant l’implantation du moteur et de la batterie pour une expérience de conduite similaire à celle des versions thermiques. Bien que les prix n’aient pas encore été annoncés, ils devraient être similaires, voire supérieurs, à ceux des modèles thermiques. La 911 électrique est quant à elle prévue pour la fin de la décennie, avec peut-être avant une version hybride.
Alpine, la marque française connue pour son expertise en matière de plaisir de conduire, travaille actuellement sur une version 100% électrique de son modèle mythique A110. La marque souhaite préserver les caractéristiques d’agilité et de légèreté de la voiture, tout en offrant des performances équivalentes à la version thermique. Le poids ne devrait pas dépasser les 1378 kg, ce qui est une belle performance pour un véhicule électrique. Un premier prototype nommé E-ternité a été présenté lors du dernier Grand Prix de France de F1. Ce prototype est équipé d’un moteur de 178 kW (242 ch), atteignant une vitesse maximale de 250 km/h et passant de 0 à 100 km/h en 4,5 secondes. La batterie de ce modèle est composée de deux batteries, avec quatre modules à l’avant et huit à l’arrière, disposés verticalement pour une répartition équilibrée du poids et de l’espace. Bien que les prix et la date de sortie de la version électrique de l’Alpine A110 ne soient pas encore connus précisément, il semble que la marque soit sur la bonne voie pour relever son défi de proposer une voiture électrique aussi performante et agréable à conduire que la version thermique.
Caterham a ainsi confirmé à l’automne dernier l’arrivée prochaine d’un nouveau modèle qui préparera ce futur. Pour les impatients, l’attente ne sera plus très longue avant de découvrir ce modèle inédit. Il sera présenté à l’occasion des célébrations du cinquantenaire de la marque en 2023. Le petit constructeur nippo-britannique promet donc une sportive électrique qui saura rester simple, légère et radicale. Pas de gadgets, l’essentiel reste le plaisir de conduire. C’est le designer français Anthony Jannarelly qui est aux commandes du style de cette nouvelle Caterham. En matière de sportives, on lui doit déjà les Lycan Hypersport et et Fenyr Supersport du constructeur émirati W Motors, ou encore la Design-1 de sa propre marque. Le projet est mené en partenariat avec Ital Design. De quoi conserver et préserver l’ADN de la marque, même si l’on sait désormais que concevoir une sportive légère 100% électrique reste un challenge très compliqué. Cela étant, le projet représente un gros risque, celui de s’amuser follement à son volant.
La marque italienne, réputée pour ses gros moteurs d’origine Ferrari à la tonalité très symphonique, va également faire ses premiers pas dans l’électrique avec une déclinaison électromobile de son très typé coupé GT GranTurismo, la Granturismo Folgore. La marchine développera 750 chevaux, et un couple de 1 350 Nm. Grâce à ces caractéristiques, cette nouvelle Maserati abattra le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes, ce qui la met à égalité avec l’actuelle Porsche Taycan Turbo S. Dotée d’une batterie de 93 kWh, soit une capacité utile de 83 kWh, elle promet une autonomie de 450 kilomètres avec une recharge de 270 kW sur les bornes rapides. Puisqu’elle sera une déclinaison de la version V6 thermique, il est possible d’établir une comparaison de poids, et, sans surprise, elle n’est pas à l’avantage de l’électrique. Le poids de la sportive électrique est en effet de 2 260 kilos, contre 1 795 pour la version thermique. Pas de date de sortie officiellement annoncée mais on peut parier sur la fin de l’année 2023, ou premier trimestre 2024.
Voilà pour les dossiers solides, dont les modèles sont déjà très avancés, notamment en ce qui concerne Porsche et Maserati. Pour le reste, il y a sûrement quelques autres voitures de sports en gestation mais on ne voit toujours pas grand chose venir du côté des grands constructeurs généralistes, davantage préoccupés par les marchés de masse (comprendre : SUV). Ainsi, rien de concret en version électrique du côté des Chevrolet Corvette et Camaro, Audi R8, Mercedes Classe C ou E cabriolet AMG, ou encore Ferrari et autres supercars. Et encore moins de Mazda MX5 ou BMW Z4. Peut-être un jour…
Pour compléter ce panorama, on pourrait également mentionner les Pininfarina Battista, Lotus Evija et autres Rimac Nevera, mais ces hypercars aux prix et performances stratosphériques qui seront forcément diffusées en séries très limitées ne rentrent plus vraiment dans la catégorie des voitures de sport de série (relativement) abordables.
Quant à la Tesla Roadster 2, nous l’avons tellement mentionnée et attendue qu’une certaine fatigue s’empare de nous à sa simple évocation.
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