Au festival de vitesse de Goodwood, le bolide monoplace à turbines a fait sensation. Cent passionnés pourront s’offrir une McMurtry Spéirling Pure. Contre un ticket d’entrée très dissuasif, sera-t-elle aussi capable, comme le prototype, de pulvériser en 1,5 seconde l’exercice du 0 à 100 km/h ?
Série de 100 exemplaires
Un bruit de montée en régime qui deviendrait presque insoutenable avant le départ, et un panache tourbillonnant sur son passage : la McMurtry Spéirling Pure est-elle vraiment une voiture électrique ? Eh bien oui ! Ces manifestations sont dues à l’originale intégration d’un système qui accentue à la demande les poussées tout en scotchant l’engin à l’asphalte.
Aspirateur, ventilateur, turbine ou turbo : quel nom donner exactement aux deux appareils positionnés tout en bas et devant les roues arrière. Plaidons pour les deux derniers termes du fait de la vitesse de rotation qui devient très élevée au besoin. Avec une livraison annoncée pour le courant de l’année 2025, une petite série de 100 exemplaires attend les acquéreurs passionnés.
Pas besoin d’un look sportif pour s’installer aux commandes : l’habitacle peut recevoir un pilote king size jusqu’à 2 mètres et 150 kg. Sans compter les taxes ni les frais de livraison, la grille tarifaire débuterait à 820 000 livres sterling pour cette machine phénoménale mue par les roues arrière. Soit près de 954 000 euros selon les cours au 21 juin 2023.
1 000 ch dans les dimensions d’une Citroën C-Zero
On imagine sans problème que les futurs heureux propriétaires de cette sportive hors norme se réjouiront de pousser leur exemplaire dans ses derniers retranchements. La réalité est souvent tout autre. Nombre d’acquéreurs de tels véhicules, à deux comme à quatre roues, souhaitent surtout s’offrir un engin d’exception en le conservant le plus proche de son état de sortie d’atelier.
Pas question dans ce cas de laisser s’exprimer les 750 kW (1 020 ch) de la motorisation électrique. Dans une caisse à l’empreinte au sol réduite et pesant moins d’une tonne, les performances se traduisent par seulement 1,5 seconde pour passer de l’arrêt à 100 km/h. Pour comparaison, la McMurtry Spéirling Pure est moins longue qu’une Citroën C-Zero de 2,5 cm, mais plus large de 10 cm. Elle s’élève à seulement 2 cm de plus que le mètre.
Le bolide à monocoque en fibre de carbone est également plus léger que la citadine chevronnée d’origine Mitsubishi qui accuse 1 065 kg sur la balance. En bref, pour obtenir des performances difficilement égalables, l’équipe qui a conçu la McMurtry Spéirling a rogné sur tout le superflu et traqué les poids morts. Ce s’inscrit parfaitement dans son souhait de « restaurer la passion pour les voitures petites et légères ».
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Du fait du jeu des 2 turbos, les virages serrés peuvent être abordés à des allures beaucoup plus élevées, sous des forces supérieures à 3 G. Les habituels points de freinage avec un bolide conventionnel à propulsion sont à oublier. En roulant sur circuit de façon très musclée et en taquinant la vitesse de pointe de 305 km/h, la batterie d’une capacité énergétique de 60 kWh développée avec Molicel, et rechargeable en une vingtaine de minutes, ne tiendra pas longtemps.
C’est sans doute plus de 500 km qu’elle serait capable de faire avaler à la McMurtry Spéirling Pure si elle était menée avec tout l’art de l’éco-conduite. La destination de cette voiture est cependant clairement l’univers GT1 Sports Club, pour s’éclater dans des week-ends de course Fanatec GT World Challenge. La monoplace britannique peut donc aspirer la piste dans les circuits internationaux de la FIA en Europe, Asie et en Amérique.
Selon le constructeur qui veut associer sa marque au prestige et à l’innovation dans le sport automobile, les exemplaires qui seront livrés bénéficieront d’améliorations importantes par rapport au proto lâché à Goodwood.
La série plus performante que le proto
Nous avons plus souvent l’habitude de nous désoler des modèles de série en retrait par rapport aux concepts dont ils sont issus, que du contraire. McMurtry a déjà établi une liste des améliorations qui seront intégrées au modèle de série Spéirling Pure.
Ainsi, un nouveau système d’aspiration 15 % plus efficace, une perte globale de poids de 14 % (câblage, cellules lithium, coffrage du pack, jupe avant, pédalier, unité de direction, etc.), une gestion thermique améliorée pour la batterie, une boîte de vitesses un chouia plus réactive, et une aérodynamique révisée. En passant à des roues de 18 pouces plus larges (+28 % à l’avant et +25 % à l’arrière), la sportive présentera « une adhérence latérale accrue et plus progressive ».
Le prototype de la petite série va être tout prochainement dévoilé. Ce sera très symboliquement dans le cadre du festival de vitesse de Goodwood, du 13 ou 16 juillet prochains, au niveau du paddock supercar voisin de la ligne de départ. L’année 2024 sera consacrée à éprouver et améliorer encore la copie, juste avant de sortir les 100 exemplaires.
À lire aussi Vidéo – La Koenigsegg Regera hybride reprend le record du 0 à 400 à 0 km/h en 28,8 s !Ne me passionnant pas pour le festival de vitesse de Goodwood, j’ai donc découvert la McMurtry Spéirling Pure électrique à aspiration en même temps que je produisais le présent article. Je dois bien dire que je me suis quand même bien régalé des nombreuses vidéos que l’on trouve de ce bolide sur Youtube. Notamment sa confrontation avec une Ferrari, pour un démarrage départ arrêté.
Un des points qui m’ont amusés en visitant le site de McMurtry, c’est cette précision sur la corpulence maximale du pilote. Elle accrédite d’ailleurs l’idée que les potentiels acheteurs ne sont pas uniquement recherchés parmi les jeunes sportifs. Très sélectif, le ticket d’entrée risque bien de plus particulièrement convenir à des personnes bien installées qui ne courent jamais sur circuit.
Quoi qu’il en soit, en dehors de la sélection au porte-monnaie, je pourrais échapper avec cet engin à la celle par le poids qui m’interdit, sur le papier, et dans bien des cas, de pratiquer le vélo et la trottinette électriques.
Découvrir par moi-même les possibilités de cette sportive sur circuit me plairait bien, mais pas en la poussant dans ses limites. Juste pour ressentir l’apport du système d’aspiration. Et aussi pour constater son efficience dans un usage plus tranquille.
Intéressant en compétition, ce genre d’engin n’a pas sa place sur route ouverte.
J’aime bien la comparaison avec la C-Zéro! C’est bien la même catégorie de véhicules non? Une K-car à aspiration. Si l’aspirateur est un peu plus léger que la C-Zero, rappelons qu’elle est monoplace alors que la petite japonaise contient 4 vraies places. Elle a tout d’une grande!
Un tel système “à aspiration” avait été introduit et très rapidement interdit en “F1” car il ne faisait pas seulement que générer “un panache tourbillonnant sur son passage” mais surtout parce qu’il rejetait toutes les poussières, +/- grosses, présentes sur le circuit, notamment sur les voitures suiveuses des autres concurrents !
Encore une fois, ce genre de véhicule est, pour moi, un total non-sens, destiné à de vrais fous plein de tunes qui n’ont aucune conscience de leur contribution indirecte aux excès en tous genres, totalement contre-productifs vis à vis de l’environnement, du climat et de santé publique. Certes, très peu de modèles seront venus, quand bien même conduits, comme le commente Ph. Schwörer, mais c’est l’exemple même qui est le plus dangereux, car c’est inciter tous les autres conducteurs “sportifs” (?) à enchaîner des accélérations/freinages particulièrement “spectaculaires” avec leurs VE déjà excessifs mais déjà produits/vendus en grandes quantités…
Désolant, inconséquent et affligeant…
Qu’elle semble loin la ligne éditoriale des débuts d’automobile propre !
Mais ce n’est pas une surprise. Quand on veut croître et rencontrer une audience plus importante on ne peut se contenter du rythme d’escargot de celui qui veut convaincre et convertir à une vision durable de l’automobile. Il faut aller séduire l’armée des futurs anciens bagnolards thermiques qui seront les bagnolards électriques de demain.
Tous ces articles hors sol qui nous vantent des puissances, des poids, des dimensions, des prix, des vitesses… toujours plus importantes, je n’en lis que les titres. Mais rien que cette lecture m’attriste.