Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault, affirme que le constructeur va miser sur une stratégie « à deux jambes » au cours des dix prochaines années. Pour faire face aux tendances fluctuantes du marché, le Losange proposera des voitures 100 % électriques et hybrides dans chaque segment.
Renault mise sur une stratégie à « deux jambes »
Début 2022, Luca de Meo, patron du groupe Renault, a déclaré que la marque au losange ne vendrait plus que des véhicules 100 % électriques en Europe d’ici 2030, afin d’être prêt pour la fin du thermique, avec l’échéance de 2035 fixée par l’Union européenne. À l’époque, il avait également précisé que cet engagement dépendait « des conditions du marché ». Nous y voilà déjà. Aujourd’hui, la demande sur les voitures électriques en Europe reste élevée, mais force est de constater que le taux d’adoption a ralenti au cours des derniers mois. Notamment parce que certains gouvernements ont mis fin au bonus écologique.
Les constructeurs automobiles s’interrogent (à juste titre) sur la volonté des consommateurs à passer à l’électrique, malgré des prix toujours élevés. Renault ne compte pas changer de direction et prévoit toujours d’électrifier l’ensemble de sa gamme. Mais la marque ne veut pas se tirer une balle dans le pied. Fabrice Cambolive, directeur de la marque Renault, a déclaré à nos confrères d’Automotive News Europe à Genève que « notre stratégie est d’avoir deux jambes dans chaque segment, une gamme de moteurs à combustion interne avec une technologie hybride et un véhicule 100 % électrique ».
Un moyen de s’adapter aux conditions du marché
Avec cette stratégie, Renault voit un moyen de sortir du thermique de manière transitoire, sans se mettre en danger. Mais l’entreprise se différencie toutefois de Stellantis, son concurrent principal en Europe. Les marques du groupe de Carlos Tavares, comme Citroën, Opel ou Peugeot, proposent les mêmes modèles avec des motorisations thermiques et électriques. On peut citer la e-308, le e-2008, ou encore la nouvelle C3 de Citroën. Ce ne sera pas le cas de Renault. Ni de Volkswagen d’ailleurs. Le groupe allemand dispose aussi de véhicules électriques et thermiques pour chaque segment.
À lire aussi Avec la R5 électrique, quel avenir pour la Renault Clio ?De quoi offrir une grande flexibilité à Renault « pour s’adapter aux conditions du marché », précise Fabrice Cambolive. Une stratégie qui pourrait permettre au français de « bien fonctionner pendant les 10 prochaines années ». En 2023, les ventes de Renault ont augmenté de 19 %. La Clio reste encore le modèle le plus vendu (202 942 ventes). L’Austral (72 000 unités écoulées) se positionne en deuxième position. 2024 devrait être une année encore meilleure.
50 000 personnes sur liste d’attente pour la R5 électrique
Renault prévoit de lancer le Rafale, un SUV haut de gamme hybride, la R5 électrique, une citadine 100 % électrique très attendue, le Symbioz, un petit SUV compact qui s’intercalera entre le Captur et l’Austral. Et évidemment le Scénic électrique, un modèle déjà élu « Car of the Year 2024 ». M. Cambolive n’a pas voulu divulguer d’objectif de vente pour 2024, mais il a déclaré que Renault se concentrerait cette année « sur les petits modèles ». 50 000 personnes sont déjà sur liste d’attente pour la nouvelle R5 électrique. Les ventes débuteront en mai avec la version de 52 kWh.
Renault estime que la R5 électrique ne devrait pas cannibaliser la Clio. La marque espère plutôt séduire les propriétaires de la Zoe. Si le ticket d’entrée est promis aux alentours des 25 000 euros, le patron du Losange s’attend à vendre de nombreux modèles haut de gamme. Comme ce fût le cas au moment du lancement de la 5 en 1972. La conjoncture économique n’est en revanche pas exactement la même. À l’époque, « la fourchette de prix de la Renault 5 était assez large. Nous devons garder cela à l’esprit », précise-t-il.
À lire aussi Vidéo – Renault 5 électrique : la présentation complète pour tout savoir, nos impressions à bordElle est censée être une voiture populaire, et plaire à tout le monde. Fabrice Cambolive estime que même si la Renault 5 est positionnée comme une voiture grand public, son design et ses caractéristiques pourraient en faire « une rivale des petites voitures haut de gamme, telles que la Mini ».
C’est donc pour une feuille de route hybride (si j’ose dire) que Renault va opter. D’un point de vue stratégique, c’est plutôt malin, il faut le reconnaître. En revanche je trouve que la raison l’emporte sur l’ambition. En conservant une gamme de modèles hybrides sur le long terme, Renault n’incitera pas les consommateurs à passer à l’électrique. Je pense que les constructeurs doivent opérer des choix forts et arrêter de faire du « en même temps ». Cette stratégie aurait pu avoir un intérêt entre 2020 et 2030, mais je trouve que c’est un peu tard. Les véhicules hybrides sont polluants et sont amenés à disparaître. Renault doit miser en priorité sur l’électrique, continuer d’innover en développant des modèles accessibles comme la R5 et la R4 et faire confiance au marché. C’est presque grisant de savoir qu’une nouvelle Clio (thermique et hybride) verra le jour d’ici deux ans.
Renault est une entreprise privée qui doit vendre ce que les clients veulent et faire des résultats. Force est de constater que la pdm VE est aujourd’hui autour de 20% et monte doucement.
Si l’Etat est persuadé que les émissions de CO2 sont un enjeu majeur, c’est à lui d’organiser la bascule sur le VE, sur le chauffage logement pompe à chaleur, sur le train vs l’avion, sur la decarbonation des processus industriels…
Un moyen efficace serait de taxer le CO2. Commer par une taxe de 0,20 € / kgCO2 en montant de 0,10 € / kgCO2 chaque année pendant 8 ans.
0,20 €/ kgCO2 de taxe la 1ère année, c’est par exemple un surcoût de 0,60 €/litre essence demain et 3,0 €/litre d’essence dans 8 ans. Ça devrait inciter fortement…
C’est un surcoût A/R avion Thaïlande de 1000 € demain, 5000 € dans 8 ans.
C’est un surcoût gaz 10000 kWh de 500 €/an demain, 2500 € dans 8 ans.
Et redistribuons les énormes sommes récoltées à chaque citoyen adulte (somme identique à chacun).
Dans 8 ans, on redistribue 5000 € par an par citoyen. Côté taxes, certains paient 1000 € par an, d’autres 5000 €, d’autres 20000 €. Tu pollues, tu paies.
“La marque espère plutôt séduire les propriétaires de la Zoe.”
A part les possesseurs de ZOE 22, je ne vois pas ce qu’il y aurait à gagner à changer pour les autres… En tous cas je garde ma ZOE 50.
On va dire que d’un point de vue juridique ça doit poser un problème. Puisque l’objectif est d’éviter les sources de pollution si Renault joue la carte de l’hybride alors que techniquement et industriellement il peut faire de l’électrique Renault choisit volontairement de polluer plus ….qui défini la politique de Renault ? La France détient 15% de Renault, l’état français est complice de la pollution et valide.
Dans le monde d’après on aura un boulot de dingue pour faire payer le prix.
C’est aux clients de choisir et aux gouvernements d’imposer des règles. Renault fait et fera des produits adaptés à la demande et exigences, point.
Renault fonctionne comme toutes les entreprises industrielles, fabriquer des produits selon des cahiers des charges à des clients pour gagner de l’argent. Sans clients c’est la faillite.
Je suis plutot d’accord avec la conclusion. Si la strategie semble etre celle de la raison elle sacrifie l’ambition. Et elle demontre surtout que les constructeurs ne croient pas totalement en l’electrique. C’est sans doute pour ça qu’on n’a pas de modeles encore tres convaincants dans ce domaine à des prix accessibles et que les modeles qui commencent à devenir accessibles ne sont pas ultra polyvalents en meme temps. Car s’ils devaient tout miser sur cette techno, la voiture electrique du peuple serait deja là. On aurait deja des voitures electriques pas trop cheres et vraiment polyvalentes en meme temps. Mais c’est cette « prudence » et cette strategie consistant à continuer à investir sur le thermique pour quelques années encore qui freine les progres dans l’electrique.
Ce qui est contradictoire dans l’histoire c’est qu’apres ils disent avoir peur de se faire depasser par les chinois….c’est vraiment contradictoire. Soit ils ont peur de ça et ils foncent à pleine vitesse sur l’electrique soit ils adoptent une strategie de prudence mi-figue mi-raisin en continuant à vendre majoritairement des thermiques (ou hybrides) mais dans ce cas oui ils risquent de se faire depasser par des gens qui auront tout misé sur l’electrique et qui beneficieront du coup d’une avance considerable.
Normalement il me semble que si on considere que l’avenir est vraiment 100% electrique, tous les economistes vous diront qu’il faut foncer à 100% dessus pour avoir une position dominante et pas se faire depasser sur ce changement. S’ils foncent pas à 100% dessus….ça veut dire qu’ils ne sont pas encore persuadés que l’avenir sera 100% electrique voire meme pensent-ils peut etre que les echeances européennes de 2035 seront repoussées. Pas vraiment tres rassurant tout ça. Du coup on est obligés d’attendre encore quelques années que les technos se developpent et que les modeles abordables ET tres polyvalents en meme temps arrivent. Dommage. Mais si les chinois nous défoncent faudra pas se plaindre apres
Trêve de blabla, si Renault laisse le choix, c’est que Renault n’a pas le choix. Petit retour en arrière. L’Alliance Renault-Nissan créée en 1999 a commercialisé la Leaf en 2010 et la Zoé en 2011. Même si la première version de ces 2 modèles n’étaient pas parfaits, se sont les premières vrais voitures électriques. Tesla commercialisera la Model S en 2012. Mais depuis l’Alliance c’est endormie. Aujourd’hui, le retard à rattraper sur l’ensemble de l’outil industriel est immense.
Je comprends tout à fait Renault et ce n’est pas le seul constructeur. J’imagine mal le VE remplaçant complètement le parc automobile, les besoins étant très différents. Je voyage, je constate que dans beaucoup de pays l’hybride est très utilisé. Je roule en Phev, cela me convient tout à fait, je suis en électrique dans les déplacements de tous les jours, en hybrides sur les longs trajets que je fais régulièrement sans me soucier de mon itinéraire pour pouvoir me recharger.
Peu de constructeurs proposent une vraie compacte électrique (pas un SUV ou Crosstruc). Il est temps de s’y mettre!
Pragmatique doit on vraiment le reprocher à Renault dont on doit quand même rappeler qu’ils ont le pris le risque de lancer une Zoé il y a plus de 10ans, tiens déjà une citadine…qui aujourd’hui permet une offre raisonnable sur le marché de la seconde main.
En fonction de la bascule des citadines vers l’électrique loin d’être acquise à ce jour…ils pourront forcer le trait sur la future Clio en réduisant l’offre à la seule proposition hybride comme Toyota ou comme sur le nouvel « EspacE ».
C’est tout à fait logique, d’ailleurs avant de passer sur un VE j’ai choisi un PHEV et depuis je n’ai qu’une envie c’est de rouler le plus possible en électrique. Je suis convaincu. Clairement ma prochaine voiture sera un VE.
Compréhensible à beaucoup d’égards… Mais décevant et encore plus si l’on doit se coltiner sur des VE des plateformes bonne à tout, donc bonne à rien : Lourde, donc moins efficiente, entraînant des pertes d’espace, …
Une « Renaulution » qui n’est en fait qu’une adaptation lente.
Bon, en restant positif on regardera le verre à moitié plein avec la nouvelle R5 (pourvu que la version sexy présentée au salon ne soit pas inaccessible) et en espérant que durant ce temps des solutions de charges soient misent en œuvre pour celles et ceux qui ne sont pas en maison individuelle et/ou ne pouvant pas accéder à une charge lorsqu’ils se garent.
Comme le pensent d’autres constructeurs, c’est plus prudent …
La transition au BEV se fera moins vite que prévu, voire même, subir un décalage de la courbe de cycle-de-vie, au rythme des avancées sur les batteries et les solutions hydrogène. Il ne faut jamais mettre tous les œufs dans le même panier.
La démarche me semble logique au vu du caractère aléatoire de l’avenir. Stellantis, qui a fait le choix de ne pas choisir en proposant plusieurs énergies en tire les bénéfices actuellement, même si leurs offres ne me semblent pas intéressantes.
Cette position d’attentisme, qui consiste à ne pas vouloir vraiment choisir entre les VE optimisés en très grande série, efficients et à prix compétitifs, au détriment des investissements pour conserver les thermiques, est un classique chez ces constructeurs ” historiques “…
Cependant quelques uns basculent , comme Volvo (racheté par Geely), avec de vraies plateformes dédiées et des VE performants …
On verra qui avait raison, mais à vouloir ne pas choisir, pour ne pas perdre sa clientèle ne voulant pas abandonner le thermique (et la rente que cela procure), le risque d’être distancé, sur la ratio prix/prestations pour les VE produits , est grand .
Le marché Chinois , où les aides pour les VE sont arrêtées, est indicateur du basculement vers les VE, la proposition de VE moins couteux que les thermiques étant là bas une réalité. Mais, cela suppose pour cela de les avoir pensé comme tels, avec un investissement initial fort et non éparpillé, permettant de rattraper sur le volume la très faible marge unitaire, ce qui n’est pas le chemin de nos constructeurs ” préhistoriques “….pour l’instant, nous tenant sans arrêt le discours de faibles volumes et fortes marges.
On ne peut qu’espérer qu’il ne sera pas trop tard pour réagir.
Ces changements permanents de positionnement ( pas seulement chez Renault, mais aussi chez WV, Merco, BM, FORD, GM etc …) risquent de se payer fort cher, surtout quand on voit les remises que peuvent consentir sur leur VE certaines marques comme Tesla, Byd ou MG ( gommant par exemple la totalité de l’avantage d’un bonus de 4000 €)…
Pragmatisme économique !
Tant que je gagne, je joue.
Un très mauvais choix et signe que Renault donne le jour même où Hyundai a annoncer arrêter la fabrication mi 2024 de modèles thermiques pour l’Europe. Un mauvais signe qui engage lourdement Renault dans sa participation active au réchauffement climatique qui risque d’entacher fortement son image. L’histoire jugera.
En effet, dans la presse Allemande Hyundai annonce l’inverse.
https://www-motor1-com.translate.goog/news/710383/hyundai-retires-i20n-i30n-europe/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr
Dans une déclaration faite à Motor1 Deutschland , un porte-parole de la division allemande de l’entreprise a confirmé que la production de modèles N alimentés à l’essence sur le Vieux Continent prendra fin au cours du premier semestre 2024. Cela signifie en fait les i20 N, i30 N et les moindres -les i30 N Fastback connus sont en cours de suppression