Ultra-attendue, la nouvelle Renault 5 électrique est enfin là, dans ses habits définitifs. Automobile Propre a pu la découvrir en avant-première et vous partage ses premières impressions à bord.

Dire que l’attente fut longue est un euphémisme. Voilà plus de trois ans que l’on patiente (et s’impatiente). Renault a en effet annoncé le lancement de cette R5 électrique en janvier 2021 avec la présentation d’un concept-car. Depuis, on a beaucoup vu ce concept dans les salons, les dessins se sont multipliés dans la presse, Renault a enchainé les teasers tout au long de l’année 2023. En étant totalement honnête, on a un peu perdu l’effet de surprise face au modèle de série !

A l’extérieur : fidèle au concept

D’autant que, et c’est la bonne nouvelle, le véhicule de série est très proche du concept. Luca de Meo, directeur général du Losange, tenait à cela. Quitte à inverser la logique de conception : alors que le design est souvent contraint par la plate-forme, ici les ingénieurs ont pu imaginer une base qui garde les proportions musclées du show-car. Pour Renault, le premier argument de vente doit être le style. Il faut reconnaitre que sur ce point, c’est réussi.

Outre la silhouette musclée, l’effet coup de coeur souhaité par Renault vient bien sûr de l’aspect néo-rétro. Pour démocratiser la mobilité électrique, la marque a décidé de faire revivre une icône qui a une image sympa et populaire. Renault rêve d’un succès façon Fiat 500. Une comparaison qui n’est pas faite au hasard, puisque Luca de Meo, qui a validé ce projet de nouvelle R5, avait oeuvré à la renaissance de la petite italienne.

La nouvelle R5 reprend ainsi la silhouette de la 5 apparue en 1972. Avec ses ailes gonflées et ses voies élargies, l’auto évoque aussi l’attitude de la mythique variante Turbo. Preuve que Renault a mis l’accent sur le design, toute la gamme est équipée de grandes roues de 18 pouces ! Quitte donc à sacrifier un peu d’autonomie…

A l’avant, les optiques évoquent celles des ancêtres, même si la forme est plus travaillée, avec une carrosserie qui vient remonter dans ces phares. Dommage pour le côté rétro, on s’éloigne du côté rectangulaire. Par rapport au concept, la signature lumineuse a été revue. Pour les carrés de chaque côté du bouclier, les LED ne font plus tout le tour, mais marquent les angles. Et cet aspect est repris au centre des optiques principales.

Détail sympa, la prise d’air sur le capot a été réinterprétée. Ici, c’est un témoin de charge de la batterie, qui forme un 5. Plus la batterie est chargée, plus le 5 est visible, par segment de 20 %. Dans les autres clins d’œil au passé, on a le liseré coloré qui souligne le pavillon et bien évidemment, à l’arrière, les feux verticaux qui encadrent un hayon incliné.

Au lancement, il y aura cinq couleurs, dont deux teintes directement inspirées de celles des années 70, un Jaune Pop et un Vert Pop. Ce dernier sera la teinte gratuite. La 5 ne résiste pas à la mode de la silhouette bicolore.

Ce qui peut surprendre à la découverte de la R5, c’est sa petite taille. Alors que les Clio et Zoé dépassent les 4 mètres, la nouvelle venue se contente de 3,92 mètres. Côté hauteur, on est à 1,50 m, 6 cm de plus que la Clio, mais il fallait bien loger la batterie !

A bord : plus techno que rétro

La vraie découverte de cette présentation, c’est l’intérieur, car Renault n’avait jamais rien dit et rien montré. A bord, l’exercice néo-rétro est plus difficile. Forcément, depuis la première R5, les habitacles ont connu plusieurs révolutions. La R5 version 2024 associe donc les équipements modernes de notre siècle à des clins d’oeil au passé.

Par exemple, les deux écrans sont associés dans un cadre épais aux bords arrondis. Petit souci : l’écran de l’instrumentation est moins haut que celui de l’info-divertissement, il y a donc au dessus du vide comblé par du plastique noir laqué, pas du meilleur effet. Ce plastique est d’ailleurs trop présent sur la planche de bord. De plus, l’ensemble des deux écrans est imposant et la visibilité vers l’avant en souffre.

L’écran tactile central de 10,1 pouces est en série. Il n’empêche pas la présence de nombreux boutons, trop éparpillés. Dans le système multimédia, on trouve un nouveau petit personnage, un compagnon de route virtuel nommé Reno, en forme de Losange. Il peut présenter les caractéristiques de la voiture, lancer des fonctions… Pour cela, il suffit de lui poser des questions à l’oral. Pour avoir mieux réponse à tout, il est connecté à Chat GPT.

C’est finalement face au passager qu’on a davantage l’aspect rétro, avec une structure sur deux étages et un décor matelassé. On voyage aussi dans le passé avec des sièges dont la structure en H évoque ceux de la R5 Turbo. Renault a imaginé une sellerie façon jean ! Mais attention, on est en 2024. Le tissu est ici conçu à partir de bouteilles en plastique recyclées. Détail sympa, dans la liste des accessoires, il y a un élément qui prouve que la 5 est bien française : il permet de ranger une baguette de pain !

En montant à l’arrière, la R5 confirme que c’est un petit gabarit. On manque de place pour les jambes, d’autant qu’il est difficile de glisser ses pieds sous les sièges avant pour gagner des centimètres. C’est correct pour la tête, bien en largeur. La base électrique permet au moins d’avoir un plancher dégagé. La R5 est homologuée pour 5.

Renault annonce un volume de coffre de 326 litres, une bonne valeur pour une petite citadine électrique, qui prend toutefois en compte le rangement pour le câble de recharge. Reste que le seuil est très haut, et forme donc une marche imposante. La banquette se rabat en 60/40, mais crée là-aussi une grosse marche.

Les dimensions

  • Longueur : 3,92 m
  • Largeur : 1,77 m
  • Hauteur : 1,50 m
  • Empattement : 2,54 m
  • Volume de coffre : 326 litres

 

La technique : trois moteurs, deux batteries

La Renault 5 inaugure la plate-forme AmpR Small (anciennement nommée CMF-BEV). C’est une base pour les voitures électriques, mais dérivée de la plate-forme thermique de la Clio, ce qui a permis à Renault de faire des économies dans la conception. Le train avant est par exemple partagé avec la Clio. En revanche, à l’arrière, la R5 a le droit à un train avec une géométrie multi-bras, un petit luxe à ce niveau de gamme. La volonté de Renault est d’avoir une citadine électrique plaisante à conduire.

Pour baisser les coûts, Renault a aussi travaillé sur la structure de la batterie. Au lancement, la R5 aura une batterie de 52 kWh, comme sur la Zoé, mais avec quatre larges modules au lieu de 12. En revanche, Renault n’a pas retenu la chimie LFP, moins onéreuse mais plus volumineuse, gardant le NMC, Nickel Manganèse Cobalt.

Avec cette batterie de 52 kWh, la marque promet une autonomie de 400 km, une valeur jugée suffisante pour une citadine. Cette batterie est associée à un bloc de 110 kW, soit 150 ch. La R5 sera vive, avec un 0 à 100 km/h réalisé en moins de 8 secondes.

Pour le moteur, Renault reste fidèle au synchrone à rotor bobiné. Dérivé de celui de la Mégane, il a été retravaillé pour être plus léger et plus compact. La compacité a aussi été de mise pour le nouveau système de freinage, qui intègre dans le même module freinage et ESP afin de réduire l’encombrement sous capot. Toutefois, il n’y a pas de coffre avant.

Par la suite, il y aura une batterie de 40 kWh (avec 3 modules), qui donnera une autonomie d’environ 300 km. Avec la batterie de 40 kWh, le bloc sera décliné en 70 et 90 kW, soit 95 et 120 ch.

Côté recharge, la voiture sera équipée en série d’un chargeur 11 kW. Avec la grosse batterie, on profite aussi d’une recharge en courant continu jusqu’à 100 kW. Ce sera 80 kW avec la batterie 40 kWh en version 120 ch (pas de DC sur le petit bloc).

Element important, sur une bonne partie de la gamme, le chargeur embarqué 11 kW sera bidirectionnel, avec donc les fonctions V2L et V2G. Le V2L permet de brancher un petit appareil électrique, par exemple un aspirateur pour faire le ménage de l’intérieur.

Grâce au V2G, Renault promet d’économiser jusqu’à 50 % du prix de la recharge à domicile. L’auto est capable de se charger quand le prix de l’électricité est au plus bas et de revendre de l’électricité quand le prix est plus élevé. Pour cela, il faut avoir à la maison une borne dédiée et souscrire un contrat d’électricité spécifique.

Pour la recharge en route, le système multimédia Open R Link intègre bien sur un planificateur d’itinéraire. A noter que la R5 propose le Plug&Charge : il n’y a qu’à brancher la voiture, recharge et facturation sont automatiquement gérées.

Les batteries et autonomies

  • Batterie 40 kWh, autonomie mixte WLTP 300 km
  • Batterie 52 kWh, autonomie mixte WLTP 400 km

Les moteurs

  • 70 kW / 95 ch, batterie 40 kWh, recharge AC 11 kW.
  • 90 kW / 120 ch, batterie 40 kWh, recharge bidir. AC 11 kW, DC 80 kW.
  • 110 kW / 150 ch,  batterie 52 kWh, recharge bidir. AC 11 kW, DC 100 kW

Les performances du bloc 110 kW

  • Vitesse maxi : 150 km/h
  • 0 à 100 km/h : moins de 8 secondes
  • 80 à 120 km/h : moins de 7 secondes

La 5 fait le plein d’assistances à la conduite, avec des éléments rares voire inédits à ce niveau de gamme, par exemple le freinage automatique d’urgence en marche arrière et une sortie sécurisée des occupants. Le régulateur de vitesse adaptatif s’aide aussi de la géolocalisation. Preuve que la R5 est plutôt typée haut de gamme.

D’ailleurs, l’équipement de série comprendra les optiques LED avec feux de route automatiques, l’écran 10,1 pouces, l’accès mains libres, les jantes 18 pouces… Le grand mystère reste le prix. Renault dit que ce sera à partir de 25.000 € environ, avec donc la batterie de 40 kWh et le bloc de 95 ch, dans une version de base Evolution.

Mais au lancement, Renault ne proposera que la grosse batterie de 52 kWh avec le bloc 150 ch, dans les finitions hautes Techno et Iconic 5. Là, forcément le prix sera bien plus élevé. On espère que cette grosse batterie commencera sous les 30.000 €. Les commandes devraient s’ouvrir d’ici l’été, les livraisons commenceront vers octobre.

Notre premier avis

Chacun ses goûts, mais pour nous, c’est un coup de coeur esthétique à l’extérieur. L’intérieur a moins fait l’unanimité. Renault aurait peut-être pu garder l’esprit rétro pour simplifier la présentation, comme Mini vient de le faire dans sa citadine. Il y a ici beaucoup de boutons dispersés, de plastique laqué. L’habitabilité est juste, mais il ne faut pas oublier que le gabarit est plus raisonnable. La voiture aura l’avantage d’être plus maniable. On a d’ailleurs hâte d’en prendre le volant car la base technique soignée est prometteuse.