L’étau se resserre autour de l’Autopilot de Tesla aux États-Unis, en marge de l’enquête de la NHTSA. Un rappel massif plus important qu’une simple mise à jour pourrait avoir lieu.

L’agence fédérale de sécurité routière américaine (NHTSA, pour National Highway Traffic Safety Administration) met la pression sur Tesla. La semaine dernière, elle a changé le statut de l’enquête sur l’Autopilot en « analyse technique ».

Quelques jours plus tôt, la NHTSA avait posé une échéance à Tesla pour obtenir des réponses sur ses freinages fantômes. Mais c’est aussi au sujet de suraccidents que l’agence a tenu à enquêter. Plusieurs Tesla ont ainsi percuté des véhicules intervenant sur des accidents de la route.

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La NHTSA avait expliqué vouloir « explorer le degré auquel l’Autopilot et les systèmes associés de Tesla pourraient exacerber le facteur humain ou les risques de sécurité comportementale en réduisant l’efficacité de la supervision du conducteur ». Plus concrètement, l’agence a cherché à comprendre si le système pose un risque supplémentaire en cas de danger.

Et les premiers enseignements semblent aller vers cette hypothèse, puisque la NHTSA a trouvé un schéma précis. Dans les 16 accidents qu’elle a étudiés, l’agence fédérale confirme avoir découvert que l’Autopilot « annulait son contrôle du véhicule moins d’une seconde avant le premier impact ».

Une fonctionnalité pour dédouaner Tesla (Autopilot) lors des accidents ?

Cela veut dire que factuellement, les conducteurs étaient responsables de l’accident au moment du choc. Mais cette désactivation se faisait bien trop tard pour que les personnes au volant puissent vraiment agir.

Il faudrait en effet une désactivation au moins trois ou quatre secondes avant l’impact pour que ce soit le cas. Cela laisserait le temps d’un réflexe humain, une seconde étant un délai trop court pour réagir.

Cela va en revanche dans le sens des rapports officiels de Tesla après les accidents. Après étude des données des boîtes noires, la firme assure toujours que l’Autopilot n’était pas actif lors du choc.

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Mais la version des automobilistes est très souvent différente, assurant que la voiture fonctionnait avec l’Autopilot. Ces incidents arrivent au moment où la firme rencontre des plaintes pour d’autres incidents. C’était le cas d’un chauffeur de taxi parisien, dont la Tesla aurait arrêté de répondre, ne voulant pas freiner au passage. Celui-ci a décidé de défier la marque d’Elon Musk et de porter plainte pour mise en danger de la vie d’autrui.

L’enquête de la NHTSA pourrait ainsi créer un rappel massif pour l’Autopilot de Tesla, plus complexe que ses rappels habituels. En effet, si c’est l’agence qui mandate le rappel, celui-ci doit se faire sous la supervision de ses employés. De là, il est impossible de le faire par une mise à jour à distance.