Christian dans son Tesla Model Y

Pour Noël 2021, Christian a voulu se faire plaisir en passant à l’électrique avec un Tesla Model Y. Après une expérience utilisateur décevante à plus d’un titre, il a adopté une Smart #1 Brabus qu’il a très vite trouvée nettement plus sécurisante sur la route.

GPL, hybride, PHEV, électrique

À 76 ans, Christian a possédé plusieurs dizaines de voitures très différentes : « Il y a une trentaine d’années, j’ai pris mon premier virage pour des voitures plus vertueuses avec une Subaru GPL. Je suis ensuite passé à l’hybride avec Toyota. Parce que j’aime bien les voitures modernes, ma dernière était une Prius hybride rechargeable. C’est mon épouse qui se servait le plus souvent de cette voiture. Nous roulions au maximum en mode électrique, en particulier pour le quotidien ».

D’où une consommation en essence contenue : « En comprenant les longs déplacements, nous avions calculé une moyenne de 4,2 litres aux cent kilomètres. Son câble de recharge se tordait à l’usage, jusqu’au jour où il n’a plus fonctionné. Pour le remplacer, on nous a demandé dans les 800 euros. Comme les révisions, c’est hors de prix chez Toyota. Ce qui m’a décidé à passer à un autre modèle au bout de trois ans ».

Le choix a vite été fait, notre lecteur ayant déjà pu apprécier en statique le Tesla Model Y au showroom de la Madeleine, à Paris : « La Tesla Model Y, je la voulais. C’est une voiture que je trouve magnifique, et je souhaitais me faire plaisir avec la belle Américaine. De Nancy, je suis allé l’essayer à Strasbourg. J’ai une entrée de garage étroite. Je tenais avant de commander à vérifier que ça passerait. Comme j’avais conditionné mon achat à cet essai, on m’a laissé la voiture sur une journée ».

Première déception avec la reprise de sa Toyota Prius

L’essai a été concluant : « Je me suis basé sur la caméra et les capteurs de recul. Le modèle prêté avait encore les radars à ultrasons de pare-chocs. J’ai commandé le Tesla Model Y sur le site Internet de 25 décembre 2021. Nous l’avons reçu le 23 mars 2022, avec du retard, tout juste deux jours avant de partir pour l’Italie comme nous l’avions prévu ».

Ce retard de livraison a été la cause d’un premier mécontentement : « J’avais trouvé pratique de faire reprendre ma Toyota Prius par Tesla. Mais avec le retard de livraison, on nous a dit qu’il fallait revoir l’estimation, la côte Argus ayant baissé. J’ai ainsi perdu 1 600 euros par rapport à ce qui avait été convenu au départ. Joli geste commercial ! ».

Toujours un peu amer à ce sujet, Christian reste cependant philosophe : « Tesla, ce ne sont pas des garagistes. Ce sont de jeunes gens, gentils et très sympathiques, qui savent bien faire fonctionner des iPhone. Mais savent-ils faire la différence entre les différents modes de propulsion dans l’automobile ? ».

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Technologies

À l’inverse, on en demande peut-être un peu trop aux utilisateurs des voitures : « Après une mise à jour, je me suis retrouvé privé des capteurs ultrasons. Il a fallu que j’aille sur le forum d’Automobile Propre pour trouver à me dépanner. Là, j’ai appris qu’il fallait que je reboote la voiture en appuyant simultanément sur la pédale de frein et les deux molettes sur le volant ».

Ce qui laisse Christian toujours songeur aujourd’hui : « Concernant les mises à jour, on vous prévient des moindres futilités, comme tel ou tel jeu vidéo qui va être amélioré. Ce n’est qu’après qu’on vous dit que des équipements vont être touchés. Et on se retrouve avec des trucs qui fonctionnent moins bien ».

Même si elles consomment relativement beaucoup, les caméras du mode Sentinelle sur le Tesla Model Y sont appréciées par notre lecteur : « Elles tirent 2 % sur une nuit. Mais cet équipement est sécurisant. On peut récupérer les vidéos par clé USB dans la boîte à gants. Ça m’a servi une fois quand mon entrée était encombrée à cause des terrasses qui sont autorisées à s’étendre sur le trottoir une partie de l’année dans ma ville ».

Une voiture pas prête pour l’Europe

Avec une entrée de garage étroite pour une voiture électrique aussi large que le Tesla Model Y, Christian aurait bien aimé pouvoir profiter d’une fonctionnalité que l’on voit sur une animation : « Quand j’ai commandé ma Tesla sur Internet, j’ai eu droit à un dessin animé où un personnage pilote à distance sa voiture avec son smartphone. Sur la mienne, ça n’a marché qu’une fois en Italie sur dix mètres ».

Christian devant un Tesla Model Y

De couleur bleue avec l’intérieur blanc, le SUV électrique Dual Motor du Lorrain est équipé de l’option FSD (Full Self-Driving) pour une conduite autonome : « Ça m’a coûté 3 500 euros de plus que l’Autopilot amélioré. Je m’en suis très peu servi, parce que ce n’est pas sécurisant du tout. Déjà sur les routes départementales, ça ne marche pas parce que les bandes de marquage sont souvent absentes, en particulier pour traverser les villages ».

Ce qui n’empêche pas notre lecteur de conserver son humour : « Je trouvais ça pratique le pilotage autonome pour m’emmener automatiquement à l’hôpital en cas d’AVC. Plus sérieusement, j’espérais qu’il nous servirait efficacement dès notre premier voyage pour nous faciliter la route face à la façon de conduire des Italiens. Mais ça ne fonctionnait pas bien. Cette voiture n’est pas prête pour l’Europe, pour ses routes et ses garages ».

La goutte d’eau…

C’est en roulant un jour de tempête que Christian en a eu assez de son Tesla Model Y : « Nous revenions du Nord-Pas-de-Calais par l’autoroute. Après une récente mise à jour, les essuie-glaces ne fonctionnaient pas bien du tout. Dans les conditions difficiles de la tempête, il a fallu passer par l’écran et quitter des yeux la route. Sous la forte pluie, l’Autopilot était inopérant ».

Ce jour-là, il a beaucoup plu sur toute la France : « Entre Metz et Thionville, un peu plus loin de l’endroit où nous étions à ce moment-là, un Tesla Model Y s’est retourné puis s’est encastré dans la glissière sur l’autoroute. Que s’est-il passé exactement ? On n’en parle pas assez de ces accidents. J’ai connu avec cette voiture des coups de volant très dangereux, dont l’un à l’entrée d’un tunnel en Suisse. J’ai eu très peur ».

Des hésitations même là où le système ne devrait pas en avoir ? « Ces coups de volants, c’est vraiment quelque chose. Même lorsque nous programmions un parcours sur l’autoroute, nous en avions à droite en arrivant à la hauteur des sorties, comme si la voiture hésitait ».

Sentiment d’insécurité

Un problème qui perdure ? « Il y a eu de multiples mises à jour qui ont amélioré la conduite autonome certainement davantage utilisable aux États-Unis. Mais nous gardons globalement un véritable sentiment d’insécurité avec cette voiture. J’ai la désagréable impression que les mises à jour sont bâclées par de jeunes informaticiens plus soucieux de leurs jeux vidéo et autres âneries que de la sécurité des passagers dans les Tesla. Quel est l’intérêt que la voiture fasse ‘prout’ en se refermant ? ».

De tout cela est née une certitude chez l’ancien professionnel de santé : « La réputation magnifique que l’on fait à Tesla est largement usurpée. C’est sûr qu’on vous regarde quand vous roulez en Tesla, et même qu’on vous jalouse. En changeant de voiture après 22 mois et 36 000 km, nous avons retrouvé de la discrétion ».

Passage à la Smart #1

Pour leur nouvelle voiture, Christian et son épouse voulaient un modèle plus maniable : « Plus étroite que la Tesla, la Smart #1 braque mieux pour les manœuvres. Son diamètre de braquage est d’à peine onze mètres, contre plus de douze avec le Model Y. Il a des caméras partout qui permettent d’avoir une vue à 360 degrés très réaliste ».

L’hésitation n’a porté que sur deux voitures électriques différentes : « C’était soit la Smart #1 soit la Volvo EX30. C’est de toute façon la même voiture. Ce qui a fait la différence, c’est le montant de la reprise. À la concession Mercedes qui distribue aussi Smart, on m’a proposé 37 000 euros pour mon Tesla Model Y coté 42 000, contre seulement 26 000 euros chez Volvo ».

Onze mille euros : la différence est énorme ! Toujours avec cette note d’humour, notre lecteur explique pourquoi il a choisi la version Brabus pour sa Smart #1 : « Pour moi, à mon âge, avoir une voiture avec des mâchoires de frein et des ceintures de sécurité rouges, ça fait jeune. C’est surtout que c’est la seule à quatre roues motrices permanentes. Et l’hiver, quand ça glisse, ça doit passer avec des pneus neige pour parvenir à la clinique au bout de la grande côte ».

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Rassuré

Une jolie voiture ? « Oui, à l’extérieur comme à l’intérieur. Et là, au moins, on a une commande classique pour les essuie-glaces. Quand on a été dans le tumulte sur l’autoroute avec un Tesla Model Y, on apprécie de retrouver un commodo comme cela. Le couple a reçu sa Smart #1 il y a quelques semaines seulement ».

Et déjà de premiers retours : « Nous avons parcouru environ 2 000 km avec cette voiture. Les aides à la conduite sont encore en version bêta. C’est davantage de la conduite accompagnée. Nous avons déjà constaté que les réactions sont beaucoup plus douces, avec des virages qui sont pris sans à-coup. Pas de coup de volant intempestif. Quand il y a des corrections, on sent que le volant ne vous échappe pas des mains ».

Cette expérience fait déjà dire à Christian : « Nous nous sentons beaucoup mieux dans la Smart #1 qui est aussi véloce que le Tesla Model Y et offre des équipements vraiment utiles à la conduite et à la sécurité ».

Ce sentiment trouve aussi son explication dans le réseau : « À la suite d’un petit caillou qui s’est retrouvé entre le disque et la plaquette de frein, nous avons déjà pu expérimenter le super accueil que nous avons reçu, sans rendez-vous, dans le groupe Kroely. Si quelque chose venait à ne plus fonctionner après une OTA, je saurais me faire entendre dans un vrai garage avec des interlocuteurs compétents en automobile ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Christian pour sa disponibilité, sa sympathie et son témoignage que nous avons sollicité.

Avis de l'auteur

Dès le début de l’aventure Tesla, il y a eu les pros et les antis, tellement la marque, son esprit et ses modèles laissent rarement indifférents.

Parmi les sympathisants se trouvaient en particulier les utilisateurs des voitures électriques du constructeur américain et ceux qui rêvaient d’en posséder une. En revanche, du côté des détracteurs, c’étaient surtout des personnes qui n’avaient jamais eu l’occasion de rouler dans ces Model S, Model X, Model 3 et Model Y.

Du fait des ventes massives des deux plus récents modèles, Tesla est désormais confronté à d’anciens clients qui ont été déçus. Et ce, pour diverses raisons dont les deux principales sont liées à une mauvaise expérience, soit avec les établissements de la marque, soit concernant les véhicules.

Ce phénomène qui s’intensifie amène du nouveau. De plus en plus de personnes qui communiquent plus ou moins négativement sur Tesla connaissent bien son univers et alignent de véritables arguments vérifiables ou qui s’additionnent avec les autres témoignages.

Faut-il s’en inquiéter ? On pourrait dire que non parce que toute marque qui se développe, et pas seulement dans l’automobile, entraîne sur son sillage des réactions d’opposition. Toutefois à la suite de témoignages comme celui de Christian, c’est le volet sécurité qui pose légitimement question.

Euro NCAP a raison de prendre position pour des commandes simples et facilement manipulables par tous pour des équipements comme les essuie-glaces et les clignotants.