Honda Civic hybride

Passer à la mobilité électrique n’est pas forcément une situation durable. Ainsi pour Christophe qui a dû faire machine arrière à la suite d’un déménagement.

Abandon du diesel

De plus en plus de modèles branchés sur le marché, la recharge qui se déploie un peu partout : sur le papier, tous les voyants semblent au vert pour que se développe la mobilité électrique. C’est cependant oublier un peu vite que derrière le cas général, il y a une multitude de situations particulières.

Même avec la meilleure volonté, pour de nombreux automobilistes, vivre l’électromobilité au quotidien n’est pas forcément simple, ni économique. Ancien militaire, Christophe cumule plusieurs activités professionnelles. Il est ainsi référent sécurité pour un établissement public, mais aussi infirmier libéral au besoin. Installé dans les Alpes-Maritimes, le quinquagénaire roule beaucoup.

Sa démarche pour une meilleure mobilité ne date pas d’hier : « J’ai très tôt renoncé au diesel. Après un passage de 2 ans par une Honda Legend V6 essence rare en France, j’ai adopté l’hybride avec un Lexus RX 450h acheté d’occasion fin 2012. La fiabilité de cette voiture était géniale face aux problèmes que je rencontrais sur les diesels ».

Passage à l’électrique

Notre lecteur s’est même passé un temps de voiture : « C’était de début 2016 à mi-2018. J’étais alors en région parisienne. Je n’avais pas besoin de voiture pour me déplacer. Maintenant que je suis dans les Alpes-Maritimes, avec les enfants et mes activités, nous avons besoin de 2 voitures ».

Le passage à l’électrique s’est alors imposé rapidement à lui : « Nous avons choisi une Volkswagen e-Up! que je suis allé chercher à l’autre bout de la France. Ça a été mon baptême de l’électrique pour la ramener. Je n’y connaissais pas grand-chose au niveau de la recharge et cette voiture n’a pas beaucoup d’autonomie ».

Au quotidien, ce n’était pas toujours simple non plus : « À l’époque, j’effectuais environ 110 km par jour. Pour les réaliser sur une charge, je devais régulièrement me passer de clim l’été et de chauffage l’hiver. La voiture était idéale par exemple pour faire les courses, mais dès que l’on s’éloignait, ça devenait vite galère ».

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Problèmes de recharge

Christophe ne pouvait pas recharger chez lui : « Heureusement, la commune où j’habitais alors avait mis en place un système intéressant. Contre un forfait mensuel de 30 à 35 euros pour le parking, il était possible de recharger gratuitement ».

C’était oublier un peu vite le fameux phénomène des voitures ventouses : « Des thermiques étaient continuellement stationnées devant les bornes. La mairie laissait faire. Les agents avaient reçu l’ordre de ne pas verbaliser les automobilistes responsables. Ce problème, je le rencontrais aussi ailleurs. Pour aller à Toulon, c’était une véritable expédition. Je devais recharger une fois, mais comment faire quand une borne est prise et l’autre en panne ? ».

La situation a empiré avec un nouveau déménagement : « Nous avons voulu nous rapprocher du lieu de travail de ma femme. Elle n’a maintenant plus que 300 m à faire, à pied. Désormais, nous n’avons besoin que d’une seule voiture ».

Volonté de rester à l’électrique

La Volkswagen e-Up! a été pas mal exploitée chez Christophe : « En un peu moins de 3 ans, je lui ai fait parcourir plus de 100 000 km. Nous l’avions achetée d’occasion 12 800 euros. J’ai calculé que, par rapport à une précédente petite Seat diesel, la e-Up! nous a fait économiser de l’ordre de 9 000 euros ».

Mais avec une seule voiture à la maison, plus question d’une citadine à l’autonomie trop chiche, surtout quand la journée comprend le passage par une bonne trentaine de patients : « Je m’étais fixé un budget autour du prix du Tesla Model Y quand il est sorti, dans les 55 000 à 60 000 euros. J’ai alors essayé différentes voitures, dont certaines que je savais inaccessibles, juste pour le plaisir de les découvrir : Tesla Model 3 et Model X, Jaguar i-Pace, Hyundai Kona, etc. ».

Le marché s’est enrichi : « J’ai vu arriver de nouveaux modèles, comme le Kia EV6 trop long pour nous et le Ford Mach-E. J’ai essayé la Hyundai Ioniq 5 et la nouvelle mouture du Tesla Model Y que je ne trouve pas très confortable ».

Quand les syndicats s’opposent à la recharge

À nouveau des problèmes de recharge pour notre lecteur : « Je ne peux pas brancher une voiture électrique chez moi et les bornes publiques sont maintenant trop loin. Je pensais pouvoir recharger sur le parking de l’administration publique où je travaille et qui s’est bien vantée d’avoir fait installer des bornes. Mais voilà, les syndicats se sont opposés à ce que les collaborateurs les utilisent au prétexte que ce serait un avantage au détriment des autres. Ce n’est pas normal : il y a des textes officiels qui obligent à mettre ce matériel à disposition, avec des échéances dont certaines sont déjà dépassées ».

Un des collègues de Christophe qui vient avec sa propre voiture électrique au bureau est ainsi contraint de prendre le diesel de service lorsqu’il doit effectuer des missions qui dépassent l’autonomie de sa Hyundai Ioniq : « Il ne peut pas se permettre de perdre du temps en cours de route ni d’arriver en retard à ses rendez-vous. D’autres collègues qui voulaient passer à l’électrique hésitent maintenant, aussi en raison de l’augmentation du prix de la recharge sur les bornes publiques ».

Repassage à l’hybride

Dans l’urgence, Christophe est repassé à l’hybride, en conservant la Honda Insight du foyer : « C’était pour un an ou deux, le temps que la situation s’éclaircisse. Quand on a goûté à l’électrique, c’est dur de revenir en arrière. Comme deuxième voiture, il y a l’embarras du choix. Mais quand on en a qu’une seule, pour tous les déplacements, il faut taper dans les modèles dont les prix sont dissuasifs ».

Honda Civic hybride

Comment se sent aujourd’hui notre lecteur qui vient de recevoir une Honda Civic hybride neuve ? « Je suis revenu à l’hybride avec amertume, mais sans regret. Ce n’est pas comme cela que je voyais les choses. Je m’imaginais plutôt avec un petit SUV ou crossover électrique. Il faut aussi tenir compte du coût de la vie. Nous sommes en stand-by du modèle électrique qui nous conviendrait ».

Pour 30 000 euros, sa nouvelle Honda Civic permet au couple de réaliser tous leurs trajets qui nécessitent de prendre la voiture : « Dans 5 ou 6 ans, avec le passage à la retraite de ma femme, nous allons quitter la région pour la Bretagne dont je suis originaire. Nous serons alors propriétaires de notre maison. Ce sera plus simple pour rouler en électrique ».

Son avis sur la Honda Civic

Pour Christophe, Lexus et Honda sont des marques qui se distinguent par leur fiabilité et le confort de leurs modèles : « En 18 jours, j’ai déjà parcouru plus de 2 000 km avec la Honda Civic. Son confort est au-delà de ce que j’imaginais. Et elle est bien loin d’être un veau ».

Parmi les bonnes surprises, la consommation : « J’ai déjà noté une économie d’un demi-litre d’essence aux 100 km par rapport à l’Insight. En ville, avec le mode Eco, je suis entre 3,9 et 4,2 litres, sauf si je dois aller sur les hauteurs de Nice où ça grimpe à 4,6 l malgré la régénération. À noter que le mode Normal ne sert à rien. L’Eco et le Sport suffisent ».

Il n’est pas toujours d’accord avec certains avis : « Par exemple, pour le rayon de braquage, contrairement à ce que j’ai lu, il est correct. En revanche, je trouve mesquin de la part du constructeur de ne pas avoir mis sur le siège du passager avant tous les mêmes réglages électriques qui sont présents sur celui du conducteur. Pour ce que ça aurait coûté… À choisir, je me passerais très bien à la place du lourd toit ouvrant qui doit être la cause d’une certaine surconsommation ».

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Il ne faut pas être trop grand à l’arrière

Concernant l’espace à bord de la Honda Civic, Christophe témoigne : « Tout le monde se sent à l’aise devant. A l’arrière ce n’est pas la même chose, avec le fils qui mesure 1,97 m et la fille 1,78 m. C’est cependant une grande voiture que j’ai choisie dans la meilleure finition, mais sans option ».

Le système multimédia le laisse partagé : « La sono n’est pas ce qui se fait de mieux. L’interface n’est pas des plus modernes. Elle est assez simple : C’est propre, c’est net, et ça fonctionne bien. Mais dans une voiture neuve de 2023, ce n’est pas vraiment high-tech. J’aime bien l’ergonomie d’ensemble avec tout qui tombe sous la main, sauf le sélecteur de marche qui est déroutant pour effectuer des manœuvres ».

Notre lecteur apprécie : « Tout ce qu’on touche à bord est de qualité. Toutefois, les coutures sur la face intérieure du volant sont dures, comme du fil à pêche : c’est irritant pour les mains ». Il est conquis par le silence d’évolution de la voiture ainsi que le désembuage : « En 4 ou 5 secondes, le voile au niveau du pare-brise a disparu ».

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Christophe pour son témoignage et sa confiance.

Avis de l'auteur

Ma propre situation n’est pas très éloignée de celle de Christophe, et je m’apprête également en me mettre en mode stand-by de l’électrique à la fin de la présente année.

Mon actuelle voiture, un Kia e-Soul, correspond toujours bien à mes besoins qui ont cependant beaucoup changé. Habitant en ville, je n’en ai cependant plus l’usage dans mon quotidien. Elle peut donc rester 2 ou 3 semaines sans bouger. Mais quand j’en ai besoin pour des reportages ou raisons familiales, c’est pour effectuer le plus souvent un minimum de 300 km dans la journée.

Je dispose de mon VE grâce à une formule de LOA dont le mois de décembre prochain est le terme. Si je voulais prolonger cette location qui m’a permis fin 2021 d’accéder à ce modèle, je devrais faire face à une augmentation des loyers dont je ne connais pas encore le niveau. Par ailleurs, mes recharges dépendent des bornes ouvertes dans l’espace public, dont les tarifs ont été revus lourdement à la hausse.

Je roule électrique depuis 2007, soit 16 ans maintenant. L’année 2023 est pour la première où j’envisage très sérieusement de faire machine arrière. Une Volkswagen e-Up!, grâce à la capacité énergétique de sa batterie et à son efficience, pourrait me convenir. Mais les prix, même en occasion pour la deuxième génération, restent dissuasifs.

Avant de passer à l’électrique, j’achetais pour 1 500 à 3 500 euros des voitures dont j’assurais moi-même une grosse partie de l’entretien. Le prix trop élevé des VE associé à une recharge aussi trop coûteuse désormais et à la modification de mes besoins me rendent l’électromobilité bien plus chère qu’une solution thermique.

Christophe est revenu à l’hybride. Personnellement, j’envisage une youngtimer. Mais pas un monstre. Actuellement, mon choix se porterait sur une Renault Supercinq, en finition Baccara pour le plaisir et ne pas avoir trop l’impression de régresser. C’est une voiture que j’ai pu autrefois apprécier pour sa fiabilité, sa facilité d’entretien, et des dimensions idéales pour le stationnement.

L’idée serait de la passer éventuellement dans les 2 ans à l’éthanol ou au bioGNV. Puis à l’électrique plus tard. J’ai encore quelques mois avant de me décider. J’évaluerai alors, en fonction de ma situation à ce moment-là, qu’elle sera la meilleure solution. C’est vrai qu’il faut aussi tenir compte des ZFE.