A l’occasion de la présentation de la Spring restylée, Automobile Propre a rencontré Clément Arie, “directeur performance produit Spring”. Il nous parle des évolutions du véhicule et de ses atouts face à de nouvelles concurrentes menaçantes.

Quel est le profil type du client de la Spring ?

Ce ne sont pas forcément des gens qui habitent en ville, il y a 50 % des clients qui habitent dans des zones rurales. On a un usage qui est relativement frugal, puisqu’on est sur une vitesse moyenne de 37 km/h, avec des trajets moyens de 37 km par jour. Il y a en moyenne quatre trajets par jour. C’est donc un véhicule qui va servir pour aller au travail, faire les courses, aller chercher les enfants… La Spring est souvent achetée en deuxième voiture, mais elle devient finalement le premier véhicule du foyer en usage. Pour 14 % des clients, c’est même le véhicule unique.

Si le client fait environ 40 km par jour, avez-vous pensé à proposer une batterie plus petite pour baisser davantage le prix ?

Il y a quand même des seuils psychologiques. On veut par exemple que le client ne se charge pas tous les jours. Avec cette batterie et l’usage moyen (37 km), le client peut utiliser sa voiture du lundi au vendredi sans la recharger. Grâce aux données connectées qui remontent des véhicules, on sait que l’écosystème batterie, poids, consommation et usage du client est cohérent, on a donc reconduit cela.

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Une des nouveautés de la Spring, c’est le V2L, surprenant à ce niveau de gamme. C’est une demande de la clientèle ?

Je n’en suis pas sûr, car c’est une technologie pas encore bien connue. Mais c’est très cohérent avec le positionnement de la marque, outdoor et polyvalent. C’est une fonction de série sur le haut de gamme Extreme. Je pense que cela va répondre à un besoin et être utilisé avec des usages dont on n’a pas encore idée aujourd’hui !

La voiture garde sa monte pneumatique chinoise, pourtant critiquée. Pourquoi ne pas l’avoir changé ?

C’est en effet toujours une monte Linglong, mais il y a des améliorations sur la prestation pneus. Linglong reste quand même un des leaders en Chine en matière de fabrication de pneumatiques et les fabricants « premium » basés en Chine ne proposent pas forcément les 14/15 pouces. Les clients verront une amélioration à la fois sur le 14 pouces, et surtout avec le 15 pouces, d’autant qu’il y a aussi de nouveaux réglages pour le châssis ou la direction.

La voiture est toujours produite en Chine. Avez-vous songé à la produire en Europe pour avoir le bonus ? Peut-elle toujours bien se vendre sans ce bonus ?

Non, il n’y a pas de projet de réindustrialisation en milieu de vie. On est sur un véhicule qui existait déjà, on lance une nouvelle Spring en réutilisant la même base. La Spring restera la voiture électrique la moins chère, son rôle est de rendre la mobilité électrique accessible pour tout le monde et d’être fidèle à l’ADN de Dacia. 

Vous n’êtes pas inquiet face à l’arrivée de nouvelles concurrentes, comme la Citroën ë-C3 ?

Sur ce type de segment de prix, autour de 20.000 €, il y a vraiment un marché et on restera sur ce créneau. On raisonne aussi “tous pays”, il y a des pays sans bonus, et le bonus va continuer de diminuer en France. On est persuadé que le véhicule est ultra-cohérent avec les usages des clients, on les connait, ce qui n’est pas le cas de certains concurrents qui se lancent pour la première fois sur ce marché. On a une expérience dans le groupe Renault, on n’est pas très inquiet. On restera le moins cher.

Avec ce restylage, la Spring, qui est à l’origine une Renault, ressemble enfin à une Dacia ?

Il y avait déjà eu des évolutions, avec l’arrivée notamment de la nouvelle identité de marque Dacia, puis le lancement de la version Extreme. Là, on va plus loin avec la cohérence du design, la Spring devient une sorte de mini-Duster. Il n’y a plus rien qui rappelle Renault.