Le rétrofit a le vent en poupe. Outre les nouveaux acteurs spécialisés, les constructeurs s’y mettent aussi. Ainsi Mini se lance dans l’aventure avec son service Mini Recharged.

Désormais officiellement autorisé, le rétrofit se développe peu à peu. Mais pour l’heure, l’offre disponible concerne principalement des voitures anciennes bien souvent hors de prix. En outre, l’opération consiste souvent en un rétrofit associé à un restomod. Donc restauration, modernisation des équipements et/ou du châssis et de la carrosserie, et changement de la propulsion pour le passage à l’électrique. Autant dire que cela ne correspond pas à toutes les bourses.

160 km d’autonomie pour la Mini Classic électrique

En lançant Mini Recharged, le constructeur britannique semble être le premier constructeur grand public à proposer un retrofit officiel de ses modèles anciens. Qui semble en outre simple.

L’opération concerne la « Mini Classic ». Soit celle conçue par Sir Alec Issigonis et vendue avant la prise de contrôle par BMW. Pour le moment, rien pour les premières générations de « Mini BMW ». Réalisé sur le site de l’usine d’Oxford, le rétrofit se contente de remplacer le moteur thermique par un moteur électrique de 90 kW. Autorisant un 0 à 100 km/h en 9 secondes seulement, celui-ci est associé à une batterie permettant une autonomie de 160 km. La capacité n’est pas précisée, mais reste sans doute relativement limitée compte tenu des performances affichées et de la structure du véhicule de base qui empêche l’emport d’un pack trop volumineux. Côté recharge, le système embarqué autorise jusqu’à 6,6 kW au maximum.

À bord, Mini ne cède pas à la tentation de la surenchère. Pas de nouveaux équipements de confort, même cachés. Côté instrumentation, le programme est des plus simples, puisque l’on conserve les compteurs existants. Pas de passage à un écran. On ainsi trouve le niveau de batterie à la place de la température d’huile, et un indicateur du rapport engagé : R, N ou D. À aiguille…

Cerise sur le gâteau : l’ensemble de l’opération est réversible si l’on souhaite remettre son véhicule dans sa condition d’origine. Manque juste le prix de l’opération, qui reste pour l’heure réservée aux clients britanniques.

Avis de l'auteur

Vantant les vertus du retrofit, nombreuses ont été les entreprises à militer pour sa légalisation. Mais force est de constater qu’à ce jour, ce principe reste réservé aux élites. Plus encore que l’achat d’un véhicule électrique neuf.

En lançant Mini Recharged, le constructeur britannique semble prendre le parti d’un retrofit plus simple et plus abordable. Ici, on change juste ce qui doit absolument l’être pour que le véhicule soit opérationnel en électrique. On réalise donc pleinement le potentiel de ce type d’opération en prolongeant la durée d’usage du véhicule, sans multiplier les nouvelles pièces ou alourdir un véhicule qui était à la base simple et économique.

Certes, une Mini classique n’est pas la moins chère des occasions, mais elle l’est beaucoup moins que la plupart des supports adoptés par les start-ups spécialisées : Type E, DS, SM, 504 Coupé, SL Pagode, etc.

Si seulement d’autres constructeurs pouvaient s’en inspirer pour électrifier à bas coût des modèles populaires bientôt menacés d’interdictions de circulation dans nos cités…