Le râleur officiel d’Automobile Propre aurait pu sortir sans râler du Salon de Lyon. A un détail près.
En piochant dans les poncifs, je pourrais vous dire que « les absents ont toujours tort ». Après une visite au salon de Lyon, il faut reconnaître qu’aucun constructeur n’a eu tort. Toutes les marques ont fait le déplacement. En matière de salons, David le lyonnais donne ainsi une belle leçon aux Goliath internationaux, qui sont devenus l’ombre d’eux même.
Début septembre, le râleur en chef était revenu déçu de Munich, à cause d’une organisation alambiquée et de l’absence de beaucoup de grandes marques. Une programmation famélique, qui a déjà touché Paris en 2022 et qui a mis à terre Genève. Rendez-vous autrefois incontournable, le salon suisse a annulé ses dernières éditions faute de candidats prêts à exposer.
Tout l’inverse de Lyon donc, où les firmes se bousculent. Ses organisateurs ont mis en place une recette à succès : un événement simple, (volontairement) basique. Même si l’ambiance un peu soviétique des stands sans décor, qui se résument ainsi à des voitures posées sur de la moquette, peut dérouter, force est de constater que cette formule est une réussite. Car à Lyon, la vedette, c’est la voiture. Et après tout, c’est bien ce qui intéresse les visiteurs d’un salon automobile, qui se foutent que la dernière Renault soit présentée sur un plateau tournant avec en fond un écran XXL.
À lire aussi Salon de Lyon 2023 : les nouveautés électriques et hybrides en photosLyon, c’est au final comme une méga-concession, où l’on peut voir (et essayer) dans un même hall quasiment tout ce qui est vendu en France. D’ailleurs, le succès du salon tient sur l’aspect vente. Pour la dernière édition, en avril 2022, 1.500 bons de commandes de véhicules neufs ont été signés en cinq jours. Ne pas venir à Lyon, c’est donc prendre le risque de voir des clients filer chez la concurrence.
Les marques s’y retrouvent largement, car l’organisation sans chichi leur permet d’exposer à moindres coûts. On m’a parlé de quelques dizaines de milliers d’euros, quand dans un salon international, c’est quelques centaines, voire millions. L’opération n’est surement pas neutre financièrement, mais elle est intéressante, car au delà des bons de commandes signés, il y a la prise de contact.
Et sur ce point, autre preuve que Lyon est cette fois dans la cour des grands : les constructeurs sont venus avec de nombreuses nouveautés dévoilées en avant-première au public français. Plusieurs véhicules sont ainsi à découvrir à Lyon alors qu’ils ne seront pas dans les concessions avant 2024. Par exemple le Lexus LBX, le Renault Rafale, le Toyota C-HR, la Volkswagen Passat… Les visiteurs ont aussi découvert le nouveau Scénic électrique. Renault a été bien malin de l’amener, car son prochain gros concurrent a, lui, bêtement séché le salon.
Cette chronique du râleur vous semblait peut-être curieusement trop positive. Mais j’ai été énervé de ne pas voir à Lyon le nouveau 3008 électrique, que la marque au Lion a dévoilé courant septembre à Sochaux. Bizarre, il a été annoncé en grande pompe avec une autonomie de 700 km, mais il n’a pas été capable de faire les 330 entre Sochaux et Lyon.
Trop tôt ? Le véhicule arrivera dans les concessions en même temps que le Scénic. C’est donc une grosse erreur de Peugeot, qui laisse Renault prendre de l’avance auprès de clients potentiels en visite au Salon (ou encore Ford, venu avec son Explorer électrique, qui sera en vente en 2024 aussi). C’est pour moi négliger le public français, alors que des marques étrangères exposent en avant-première des voitures qui seront lancées bien après l’e-3008, par exemple Mini avec sa nouvelle Cooper SE.
Peugeot n’est pas le seul en faute. Volvo fait encore pire en ayant sur son stand une grande photo de l’EX30… mais sans exposer le véhicule. Le plus surprenant est que la marque fait la publicité à la télévision de son nouveau petit SUV électrique. Des clients penseront donc logiquement trouver sur le stand un modèle dont ils ont vu la pub, dont les carnets de commandes sont ouverts, mais non, désolé, circulez, il n’y a rien à voir.
« Tiens c’est quoi en face ? Les nouvelles Smart #1 et #3 ? Et le nouveau Hyundai Kona ? Je vais aller voir leurs offres ».
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Ce qui va le sauver c’est certainement pas son prix, ni sa bouille, franchement c’est moche. Ils ont voulu porter une touche sur ce qu’avait fait Vidal et c’est un véritable massacre.
Peut-être son autonomie annoncée de 700 kms WLTP justifiera son prix.
Qu’il ne soit pas présent à Lyon c’est pas très grave au final.
J’ai depuis quelques temps une très mauvaise image de Peugeot et plus particulièrement de Tavares : pretentieux, dépassés, menteurs.
Au contraire de Renault qui abat un gros travail, repart d’une page blanche et se construit une nouvelle image, même si la tâche est immense et la concurrence féroce.
Le 3008 n’est pas encore commercialisé? Pourtant un ami d’un ami qui travaille chez Peugeot en a déjà un. Les collaborateurs seraient-ils servis avant les autres?
En tout cas heureux d’apprendre que les soviétiques roulaient sur de la moquette!
C’est très pertinent cet article sur l’absence du 3008 au salon de Lyon!
A priori, je n’y aurais pas pensé.
Mais c’est très révélateur de l’état d’esprit qui semble régner dans cette entreprise : en fait, actuellement chez Peugeot, on a l’impression qu’il n’y a pas la niaque. Ils sortent des produits conservateurs, trop compliqués en design, trop chers, finalement sans audace.
Et quand il faut aller à la baston, avec éventuellement des plaques en titane dans la mâchoire, chez Peugeot, il n’y plus personne.
En fait, je crois qu’en France nous sommes nombreux à aimer nos entreprises, nous aimons Peugeot.
Mais depuis que Stellantis existe, il n’y a plus de Peugeot.
J’aimerais voir le lion renaître!
“Hakuna Matata!”
Il en va de même pour la nouvelle C3 électrique ou non chez Citroën, puisqu’elle est dévoilée ce mois-ci, ce salon aurait été une bonne base de lancement, à défaut de celui de Munich.
Sinon, effectivement, il était assez drôle de regarder les présentations des stands constructeurs dans les vidéos de POA, l’impression d’être dans un salon des années cinquante et précédentes en terme esthétique.
Effectivement, étonnant…. est ce en fait parce que l’autonomie tant vantée ne serait pas de la partie !!!! Encore des promesses non tenues ?? “Oh put…. les gars, on n’arrivera jamais aux 700 bornes… on peut pas l’emmener à Lyon…. comment on fait maintenant ? Eh les gars du market, comment on peut mentir aux clients sans qu’ils le voient ? Vous êtes forts pour ça. Vous avez 3 mois…”
Du Tavares tout craché….
Je suis allé au salon Lyonnais vendredi en sachant que le e-3008 serait absent, mais j’avoue que j’espérais une surprise de dernière minute… mais non.
C’est effectivement assez incompréhensible que Peugeot n’aie pas présenté son e-3008…
En même temps, le Scenic y était, mais impossible d’en approcher et de monter à l’intérieur…
Ceci dit, il y a plus grave dans la vie…!
Si j’ai bien compris, ce sont des concessionnaires, plus ou moins locaux m (beaucoup du grand Lyon) qui exposent à Lyon, contrairement aux « grands » salons.
J’ai apprécie la sobriété (et le prix raisonnable du billet 😏) de ce salon de Lyon (il pourrait même enlever la moquette au sol : comme beaucoup de visiteurs je pense, ce qui m’intéresse, ce sont les voitures, pas la déco !).
Les publicitaires devraient d’ailleurs prendre en compte cet aspect et montrer les voitures dans les publicités (notamment vidéo) plutôt qu’une variété d’autres choses…
“Bizarre, il a été annoncé en grande pompe avec une autonomie de 700 km, mais il n’a pas été capable de faire les 330 entre Sochaux et Lyon.”
Excellent ! ;-)
Cette e-3008 est bizarre, elle est bien plus lourde que les autres suv du même type, et donc elle consommera plus d’électricité pour rouler et polluera plus pour être fabriquée.
Alors oui, elle est française et elle aura le bonus écologique alors que beaucoup de concurrents comme le model y risque de ne pas l’avoir…
Extrait d’un article de FrAndroid pris au hazard :
le SUV électrique affiche un poids de 2 114 kilos avec sa « petite » batterie de 73 kWh qui lui permet d’atteindre une autonomie de 520 kilomètres selon le cycle WLTP.
Moi j’y étais et je n’ai pas vu le Le Jamais Content ? dommage j’aurai eu la chance d’être en face le journaliste le plus râleur de la profession.
Enfin la décroissance commence et on commence a en ressentir les effets positifs comme nous le dit le jamais content et encore on a rien vu, on va supprimer les trucs inutile sans se priver, les salons la publicité la vitesse et le poids que de bonheur en perspective.👍