La tradition a souvent du bon, surtout dans l’organisation des salons. L’IAA de Munich a mis en place une formule bien alambiquée…
« Tu as vu le stand Ford ? » Voilà une question en apparence banale d’un confrère à Munich. Alors que nous étions face au stand Volkswagen, la réponse ne l’a pas été. « Le mieux est de reprendre le métro et de descendre à Königsplatz ». C’est comme ça à Munich, pour passer d’un stand à un autre, il faut prendre les transports en commun.
C’est à l’image d’un événement qui a déboussolé le râleur en chef d’Automobile-Propre, qui n’a d’abord pas compris l’organisation de ce salon, lancé en 2021 à la place du show de Francfort. Oubliez l’exposition classique dans un même lieu. A Munich, la grande messe de l’automobile a une formule hybride. D’un côté, le Summit, une partie en apparence classique, dans les halls du centre des expositions, et de l’autre l’Open Space, des stands en accès libre répartis dans la ville.
Avec ses habitudes qui sont visiblement celles d’un ancien temps, le râleur est donc allé d’abord au Summit, pensant tout voir au même endroit. Mais il est tombé sur un salon automobile vidé de sa substance, où il y a très peu de grandes marques. Et quand elles exposent, ce sont sur des stands riquiqui avec peu de voitures.
Par exemple chez Renault, il y avait deux Scénic et un Rafale. Chez Opel, uniquement le concept Experimental. Le groupe Volkswagen se partageait un seul stand de taille modeste, avec une Audi, une Porsche, une Cupra et quelques VW ! Parmi les rares autres grandes marques visibles, il y avait BMW, Mercedes… et puis voilà. Ou presque. Car, comme au Mondial de l’Auto à Paris en 2022, la place libérée par les absents est occupée par les marques chinoises, venues faire une démonstration de force : BYD, Leapmotor, MG, Seres… Et à raison, car l’effet curiosité a joué à plein, avec des stands très fréquentés.
Mais bon, dans l’ensemble, il y avait une triste ambiance à ce Summit. Ce qui n’a pas vraiment surpris le râleur, car il a pris l’habitude de salons internationaux aux programmes fort légers. Ces rendez-vous autrefois incontournables sont maintenant à la peine. Les marques automobiles en font très peu et à tour de rôle. Pourquoi ? Parce que cela coûte cher, que le retour sur investissement n’est pas garanti. Elles préfèrent donc faire des économies. Enfin c’est ce que le râleur en chef pensait.
Car après avoir vite fait le tour du Summit, il a pris le métro pour aller en ville, où davantage de marques exposent. Et le râleur n’a là encore rien compris. Il pensait trouver quelques véhicules rassemblés sur des stands tout simples. Mais il a découvert des structures XXL, des pavillons dignes d’une exposition universelle. Tout ça pour six jours d’ouverture au public !
Le stand Porsche est ainsi couvert d’une immense silhouette de 911, l’espace de Volkswagen est sur plusieurs étages, Renault a conçu un écrin digne d’une boîte à bijoux géante, BMW et Mini ont imaginé tout un parcours avec ateliers et goodies. Clou du spectacle, Mercedes a investi la cour de la résidence de Munich avec un grand stand doté d’une boîte rouge qui enferme le concept CLA. Mais une boîte qui vous fait là aussi faire tout un parcours immersif sur deux étages. Toute cette installation pour un véhicule. Le râleur pensait que cela coûtait trop cher les salons…
À lire aussi IAA Munich 2023 – Mercedes CLA Concept : consommation mini pour autonomie maxiLe Jamais Content n’a pas totalement boudé son plaisir de voir ces belles structures, dignes de l’ancien temps, car il aime que la forme de la présentation compte autant que le fond. Avec une autre incompréhension au final : ce qui est beau, l’Open Space, est en accès libre et gratuit, pendant que ce qui est triste et moche, le Summit, coûte une fortune : 175 € la journée. La raison est que le Summit est en fait un salon business, qui rassemble en plus de quelques constructeurs, bon nombre de sous-traitants ou de jeunes pousses des nouvelles technos.
Le prix a dû refroidir plus d’un curieux. Quitte à rater des choses. Car avec ce programme coupé en deux, les nouveautés sont parfois réparties sur les deux lieux. Avec Opel, c’est d’un côté le concept, de l’autre les nouvelles Corsa et Astra électriques, mais pas les deux ensemble !
Fin du fin, certains se paient des stands pour montrer des véhicules à moitié. Du côté de Mini, les nouvelles Cooper et Countryman sont bien là, mais fermées au public. Audi n’a pas jugé bon de montrer le Q6 e-tron définitif, se contentant d’exposer un modèle avec juste l’intérieur décamouflé. Chez Volkswagen, on expose carrément un Tiguan camouflé, alors que la présentation se fera mi-septembre, juste après la fermeture du salon ! Venir pour ne pas se montrer, encore un truc que le Jamais Content n’a pas compris à l’IAA de Munich, le salon de la désorganisation.
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Finalement faire un petit salon concentré professionnel payant d’une part, et une grande expo dispersée et gratuite pour le grand public, cela ne ma parait pas si bête finalement.
Alors certes, le gros bloc rouge fraise de Mercedes entouré de vénérables bâtiments d’époque, c’est vraiment le haut de gamme du mauvais goût. Si à la place la marque avait été chinoise on aurait été moins surpris.
A l’heure du numérique des fuites plus ou moins contrôlées on va voir quoi dans un salon?
Des constructeurs endettées jusqu’au cou en manque d’imagination qui lorgnent sur le passé et les énergies fossiles, pour en produite un maximum jusqu’à la date fatidique.
Un salon coûte cher et nos braves journalistes doivent comprendre que le all inclusive d’avant ne servait cas amadouer les articles trop impartial.
Un salon qui avec avec le pays, pas écolo du tout faut se déplacer partout ou lieu d’aller sur un seul endroit, un salon quoi.
C’était la même chose l’an dernier, le jamais content à toujours un train de retard.
Ce que j’aime bien chez le jamais content, c’est son objectivité même si c’est à contre courant !!!! En effet, j’ai vu des articles ou émissions (auto-moto pour ne pas la citer…) qui se félicitent de ce salon !!!!!
Ça donne l’impression que tous les métiers qui tournent autour des salons auto essaient de faire croire que tout est fantastique !!!! Mais la réalité est plus sombre….
Et en même temps, vous soulignez une vrai paradoxe…. Tous ces constructeurs européens parlent d’économie, se plaignent que faire des VE coûte cher et en même temps dépensent des millions pour…. rien. En structure architecturale dont tout le monde se fout (ils sont venus voir des voitures, pas des agencements de Lego…), des stands hors de prix avec 2 voitures !!!!…
Ces constructeurs européens donnent l’image d’enfants ultra gâtés depuis des décennies et qui ne savent pas s’adapter à ce nouveau monde automobile. Des enfants qui font toujours des caprices, qui veulent toujours des jouets hors de prix qui n’ont plus d’intérêts….
Au vu de la présence de plus en plus forte et insistante des constructeurs chinois, les enfants gâtés vont finir seuls, isolés avec leurs jouets obsolètes et leurs caprices désuets….
Il serait temps qu’ils se remettent en question…. avant qu’il ne soit trop tard…
Salon sans intérêt qui risque de provoquer la désaffection définitive du public si les choses perdurent les années suivantes.
Heureusement, Youtube est notre ami ;-)
Dans l’ensemble, à regarder les youtubeurs ou lire les articles des sites des revues, ce salon a semblé pauvre en nouveautés, sinon les marques Chinoises mais celles-ci paraissent se copier l’une l’autre tant les formes se ressemblent au niveau des SUV coupés,
Ben le jamais content a raison ! Et en plus, j’en rajoute une couche. Pour nous Alsacien, Francfort était nettement moins loin que Munich. Bref, tant mieux si c’est pas terrible ce Munich…
Et il ne doit pas être le seul.
Fini les salons d’antan, où on voyait les nouveautés pour la première fois. Pas comme maintenant, avec déjà tous les modèles décrits en long et large sur le web, avant même l’ouverture du salon. La voiture ne fait peut-être plus rêver comme avant, elles se ressemblent toutes avec ces formes SUV ou Berline et n’ont plus la personnalité des années fastes de la belle époque, où même les petites voitures du segment B avaient du caractère. Les temps changent … c’est devenu la voiture utile plutôt que plaisir ☹.