Sous sa forme de compacte, la Ioniq 5 arrive sur le segment des SUV électriques. Elle y fera notamment face au Skoda Enyaq iV. De quoi lancer un premier comparatif sur le papier.

L’électrification totale arrive en masse chez les constructeurs généralistes. Si Hyundai maîtrise la question depuis quelques années déjà avec une Ioniq Electric et un Kona Electric convaincants, Skoda ouvre une nouvelle page de son histoire : l’Enyaq iV est le premier SUV électrique de la firme. Les ambitions sont grandes du côté de Mlada Boleslav. Mais le segment se densifie et de nombreuses nouveautés arrivent. Du côté des marques coréennes, Hyundai passe la seconde avec une Ioniq 5 à la fiche technique étonnante.

Style : Hyundai maîtrise la définition du design

S’allongeant sur 4,64 mètres, la Ioniq 5 entre plus facilement dans le viseur de sa cousine, la Kia EV6, ainsi que dans celui de la Polestar 2. Un petit groupe de voitures qu’on peut facilement regrouper dans la niche des « hésitantes » : ni SUV, ni compacte, ni berline, on ne sait plus trop où les ranger. Et c’est notamment le cas de la Ioniq 5, qui trompe son monde avec une silhouette de berline compacte qui cache bien des dimensions étirées. Cela n’est pas le cas du Skoda Enyaq iV, finalement plus classique dans sa présentation et directement identifiable comme un SUV.

Une question de forme donc, mais le design n’est jamais rien d’autre que l’union de la forme et la fonction. Et sur ce terrain, la Ioniq 5 en est la parfaite définition. Le bureau du style alors dirigé par Luc Donkerwolke a retenu les trajectoires habituelles des lignes des compactes, qui maintiennent leurs dimensions afin de favoriser l’espace habitable. En résulte alors une voiture dotée d’un empattement de 3,0 mètres, équivalent à celui d’une Audi A8 ou Q7, et à 25 mm de celui d’un Ford Explorer PHEV ! De son côté, le Skoda Enyaq iV mesure 4,65 mètres pour un empattement de 2,77 mètres.

Ioniq 5 Enyaq
Longueur 4 635 mm 4 649 mm
Largeur 1 890 mm 1 879 mm
Hauteur 1 605 mm 1 616 mm
Empattement 3 000 mm 2 770 mm

Habitabilité : en 1re classe dans la Ioniq 5

En matière d’habitabilité, pas de surprise : la Ioniq 5 est un salon sur roues. Les premiers clichés laissent apparaître un cocon clair et lumineux avec des assises dignes des classes aéronautiques supérieures. Le tout habillé de matériaux recyclés. Le coffre cube 531 litres en configuration 5 places et peut grimper à 1 591 litres. S’ajoute aussi un compartiment à l’avant de 24 ou 57 litres selon la configuration mécanique retenue.

Le Skoda Enyaq iV affiche une présentation épurée, mais avec une architecture intérieure finalement plus habituelle. La présentation ne manque pas d’intérêt, notamment avec la console centrale, certes moins originale, mais qui participe parfois au maintien dans les courbes. Côté coffre, le SUV rejette tout à l’arrière avec une unique malle comprise entre 585 et 1 710 litres.

Batteries : plus de choix chez Skoda

Les deux protagonistes faisant partie de la seconde génération de voitures électriques, elles font confiance à des plateformes spécialement et uniquement conçues pour la motorisation électrique. Le Skoda Enyaq iV repose sans surprise sur l’unité MEB du groupe Volkswagen alors que la Ioniq 5 étrenne l’inédite e-GMP, autrement plus prometteuse sur le papier.

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Dans les deux cas, plusieurs batteries seront proposées aux clients ainsi que deux types de transmissions. Chez Hyundai, la Ioniq 5 sera disponible avec des batteries de 58 kWh ou 72,6 kWh, avec deux roues motrices ou une double motorisation à transmission intégrale. L’Enyaq offre un catalogue plus généreux, que nous avons déjà analysé dans les moindres détails avec notre guide d’achat. Rappelons qu’il peut embarquer des batteries de 52 kWh, 58 kWh et 77 kWh. Mais seule la version haut de gamme 80 iV sera éligible à la transmission intégrale.

Le spectre de puissance de la Ioniq 5 s’allonge entre 170 ch pour 350 Nm de couple à 306 ch (addition des puissances des moteurs avant et arrière) pour 605 Nm de couple. Le 0-100 km/h réclame alors entre 8,5 secondes et 5,2 secondes, alors que la vitesse maximale est dans tous les cas bridée à 180 km/h. La culture de la vitesse n’est pas au rendez-vous non plus avec l’Enyaq iV, qui se bride à 160 km/h (hors iV RS et ses 180 km/h). Les puissances sont comprises entre 150 ch et 306 ch, mais les accélérations ne s’annoncent pas démoniaques : il faut tabler sur 11,4 secondes avec l’entrée de gamme et 6,2 secondes avec la plus puissante des versions.

 

Autonomie et recharge : l’Enyaq moins gourmand, mais la Ioniq plus rapide aux bornes

En revanche, ces deux véhicules électriques sont attendus au chapitre autonomie. Hyundai n’a toujours pas annoncé le détail des autonomies de toutes les versions. Seule une valeur de 460 km a été communiquée, qui concerne donc la grosse batterie. Skoda est plus précis, en indiquant les rayons d’action de chacune des déclinaisons. Si la gamme s’ouvre avec 340 km, l’Enyaq iV 80 à deux roues motrices peut viser les 534 km (données affichées sur les sites respectifs). Avantage au Skoda avec une consommation moyenne de 14,42 kWh/100 km contre 15,78 kWh/100 km pour la Ioniq 5.

Mais la Hyundai sort l’artillerie lourde au rayon recharge : grâce au système 800 volts de sa configuration, elle peut viser les 220 kW de puissance sur les bornes de recharge rapide. Impossible pour l’Enyaq iV de lui tenir tête avec « seulement » 125 kW de puissance maximale. Face au chrono, Skoda annonce un plein de 5 à 80 % en 40 minutes et Hyundai annonce un 0 à 80 % en 18 minutes. Les puissances de recharges AC ne sont pas encore connues pour la Ioniq 5, mais elles devraient faire jeu égal avec l’Enyaq iV et ses 11 kW.

Tarif : un rapport prix/prestation sans doute à l’avantage de la Ioniq 5

La Coréenne est aussi avare en informations à l’heure actuelle concernant sa grille tarifaire. Le premier prix connu n’est autre que celui de l’édition limitée de lancement (3 000 ex.) Project 45 suréquipée, affichée au prix de 55 900 €. Il s’agit là de la version la plus puissante et dotée de la grosse batterie. En tout état de cause, la grille tarifaire conventionnelle ne devrait pas dépasser ce tarif.

Ce qui devrait tout de même se traduire dans un premier temps par des prix à peine supérieurs à ceux pratiqués par Skoda. Car si le SUV débute au prix de 36 050 €, la version 80 peut toucher les 47 790 € ou même 50 330 € en finition Sportline. À n’en pas douter, les déclinaisons à transmission intégrale devraient se montrer plus onéreuses que celles de la Ioniq 5.

Rendez-vous sur les routes pour un comparatif réalisé par nos soins. En attendant, nous sommes davantage attirés par la Ioniq 5 grâce à son design original qui sert la fonction et sa puissance de recharge DC qui permet d’envisager sereinement les voyages.

Et vous, laquelle des deux vous intéresse le plus ?