Citroën est le premier constructeur européen qui lance une “vraie” citadine électrique à moins de 25.000 €. Il grille ainsi la politesse à la nouvelle R5, qui se fait attendre.

Dire que la R5 électrique est attendue est un euphémisme. Et on peut commencer à trouver le temps long. Le concept-car qui a officialisé le projet, au look déjà proche de la série, a été dévoilé en janvier 2021. Renault avait toutefois annoncé la couleur du départ, en précisant que le modèle définitif serait sur les routes début 2024.

Avec le concept, il y avait la promesse du lancement d’un modèle électrique populaire, qui démocratiserait la voiture électrique. A son arrivée au poste de directeur général du Losange, Luca de Meo avait ainsi défini le projet d’une citadine électrique made in France au prix de base de 20.000 €. Un objectif qu’il s’est bien gardé de répéter par la suite, les crises successives (Covid, guerre en Ukraine) ayant fait flamber les coûts de production.

On imagine alors que l’idée actuelle est plutôt d’avoir un tarif de base sous les 25.000 €, ce qui semble être un seuil sur lequel beaucoup de marques généralistes se rejoignent pour leur prochaine citadine électrique. En mars 2023, Volkswagen a écrit noir sur blanc cette barre symbolique à ne pas dépasser pour son ID.2, qui doit arriver sur le marché en 2025.

De son côté, la R5 a pris un peu de retard. Pas grand chose à l’échelle du lancement d’une nouvelle voiture, qui plus est une électrique qui inaugure une base technique inédite. Aux dernières nouvelles, la R5 est attendue dans les concessions mi-2024.

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Une marque a tiré profits de ce retard : Citroën ! Le constructeur aux chevrons vient de lever le voile sur la nouvelle C3 électrique. Et celle-ci frappe fort en matière de prix. Résultat, Citroën peut se vanter haut et fort d’être le premier constructeur européen à lancer une “vraie” citadine polyvalente, conçue en Europe, produite en Europe, à moins de 25.000 €. La voiture commence même à 23.300 € sans le bonus.

On peut ainsi avoir l’impression que pendant que Renault le promet depuis deux ans et demi, Citroën le fait. La C3 électrique n’arrivera toutefois que quelques semaines avant la R5 dans les concessions, les livraisons devant commencer au cours du second trimestre 2024. Mais Citroën a judicieusement pris de l’avance sur la présentation pour griller la politesse à la concurrence et attirer l’attention de la clientèle et de la presse, au-delà de celle consacrée à l’automobile. D’ailleurs, si les modèles arriveront sur les routes au printemps, il est déjà possible de réserver un véhicule. Il y a donc le risque pour Renault de voir des clients partir ailleurs.

On s’attendait d’ailleurs à voir une stratégie semblable chez Renault, avec une révélation anticipée pour marquer les esprits et retenir les acheteurs. D’autant que la marque a commencé à communiquer officiellement sur le modèle de série dès mars 2023, avec la présentation de la base CMF-EV. Il a ensuite été question en juin de la fonction V2G, puis d’images de prototypes à peine camouflés en juillet. Depuis… plus rien. A la rentrée, le Losange a préféré dévoiler officiellement le Scénic électrique, ce qui peut sembler logique, car il sera dans les concessions avant la R5, vers février/mars 2024.

Mais sur le terrain de la citadine électrique abordable, Citroën profite de la prime au premier. Et vu l’importance du tarif dans les critères d’achat d’une voiture, encore plus d’une électrique, le prix cassé de la C3 peut faire mouche. On attend donc maintenant avec impatience la réponse de Renault, qui a au moins l’avantage de pouvoir adapter sa stratégie tarifaire à celle de Citroën, déjà connue. En plus des atouts techniques de sa R5, comme le V2L/V2G, le Losange misera aussi sur des arguments coup-de-coeur, à commencer par le style néo-rétro et l’étiquette made in France. Le match est prometteur !

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