Le prix agressif de la ë-C3 met clairement en danger la Spring. Comment Dacia va-t-il réagir ? Quels atouts la roumaine peut-elle encore mettre en avant ?

Citroën a clairement fait sensation avec la présentation de la C3 électrique. La marque avait promis un modèle à moins de 25.000 € hors bonus. Elle est allée au-delà de cette promesse en annonçant un ticket d’entrée de 23.300 €. C’est plus de 10.000 € de moins que les citadines électriques polyvalentes de taille équivalente !

Surtout, avec un prix aussi bas, la Citroën est proche de la Dacia Spring. Car il est loin le temps où la roumaine commençait à 16.990 €. Hors bonus, elle commence maintenant à 20.800 € en version Essential avec le bloc de 45 ch.

Elle garde donc pour le moment le statut de voiture électrique 5 portes la plus abordable du marché. Avec le bonus de base, à 5.000 €, le prix tombe à 15.800 €. A ce tarif, on a une batterie de 26,8 kWh, qui donne une autonomie en cycle mixte WLTP de 230 km. Il y a un chargeur embarqué monophasé 6,6 kW. L’équipement comprend la radio, la clim manuelle, le limiteur de vitesse, le freinage d’urgence actif, les vitres avant électriques.

Pour 22.300 €, on a la nouvelle version Extreme. Elle est dotée d’un bloc plus puissant, de 65 ch, qui permet un gain net en performances. L’équipement est enrichi avec la navigation sur écran tactile 7 pouces, la caméra de recul, les radars de stationnement et un look plus soigné. Il est possible d’avoir pour 600 € la recharge rapide courant continu, mais avec 30 kW seulement.

La Spring est clairement typée low-cost, pour avoir des prix au plus bas. Ce qu’elle peut donc toujours mettre en avant, puisque la C3 électrique commence au-dessus, à 23.300 € on le rappelle. Mais les prestations de la Citroën sont nettement meilleures.

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Déjà, la C3 est une citadine polyvalente, de type Clio, quand la Spring a la taille d’une Twingo. Elle est une cinq places, contre quatre pour la roumaine. Le coffre est un peu plus grand, 310 litres contre 290 litres. Techniquement, la C3 avance en “série” un bloc de 113 ch et une batterie LFP de 44 kWh qui donne une autonomie de 320 km environ. Elle a aussi un chargeur rapide jusqu’à 100 kW.

Côté équipements, la C3 est mieux dotée, avec en base la clim manuelle, l’aide au maintien dans la voie, la lecture des panneaux, le régulateur de vitesse, les radars de recul. Il manque juste l’écran tactile, Citroën proposant à la place un support qui connecte le smartphone à la voiture.

Sur le papier, il n’y a donc pas photo. Il faudra attendre le printemps 2024 pour le verdict sur la route. Mais la C3 part avec des atouts, comme ses suspensions à butées hydrauliques progressives. Elle s’annonce plus confortable. On surveillera de près son comportement routier, qui peut être pénalisé par la hauteur importante (1,57 m). Le comportement dépendra aussi beaucoup de la monte pneumatique, qui est un défaut reconnu de la Dacia. Sur une image officielle de la C3 You, nom de la finition de base, on devine des Goodyear.

Le gros soucis de la Spring, c’est surtout qu’elle va perdre son bonus en 2024, à cause de la mise en place de l’éco-score. La roumaine est made in China, ce qui va la priver de l’aide. La C3 sera produite en Europe et doit donc profiter du bonus, dont les montants 2024 restent inconnus. En étant aidée, elle va devenir moins onéreuse que la Dacia. Le coup de grâce ?

Dacia ne devrait toutefois pas rester les bras croisés. Déjà, la marque prépare une mise à jour de la Spring pour 2024. Le design et la présentation intérieure seront grandement modernisés. L’équipement doit aussi être complété. La technique ne devrait pas trop bouger en revanche.

Surtout, le constructeur devrait ajuster les prix à la suite de la perte du bonus. Les tarifs hors aides devraient repartir à la baisse. Il le faut si la marque veut garder l’atout du véhicule le moins cher, un argument qui peut toujours faire mouche auprès de ceux qui cherchent avant tout à dépenser le moins possible, surtout pour un modèle qui est souvent le deuxième véhicule du foyer.

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