Il fallait au moins un essai sur différents types de voie pour apprécier un peu tous les services offerts par le Tesla Model Y. Le SUV californien nous a positivement surpris à plus d’un titre.

Le modèle essayé

En matière de SUV compact, le nouveau modèle du constructeur américain détonne déjà par ses dimensions généreuses. Pour une hauteur de 1,62 m et une garde au sol à 16,7 cm, le Tesla Model Y présente une empreinte de 4,75 x 1,97 m.

Présenté dans un rouge métallisé multicouche (option + 2 100 euros) et des jantes de 20 pouces (+ 2 100 euros également), l’exemplaire Grande Autonomie à notre disposition adopte la transmission intégrale Dual Motor.

Cette dernière comprend à l’avant un moteur d’une puissance maximale de 137 kW pour un couple de 219 Nm, et à l’arrière une spécificité Tesla. Il s’agit d’un appareil synchrone à aimant permanent et réluctance variable (194 kW ; 340 Nm).

Sur le papier, le groupe motopropulseur affiche ainsi une puissance totale de 331 kW. De quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 5 secondes, avant d’atteindre la vitesse maximale de 217 km/h.

La motorisation est alimentée par une batterie d’une capacité énergétique utile de 74,5 kWh (78 kWh bruts). Grâce à elle, l’autonomie WLTP en cycle mixte du Tesla Model Y s’élève à 507 kilomètres.

Précision importante : l’engin peut tracter une remorque jusqu’à 1 600 kg.

Un volume de coffre impressionnant

Dans la catégorie des SUV compacts à usage familial, le Tesla Model Y est numéro un en matière de volume du coffre. L’absence de tablette permet au constructeur de communiquer sur un espace exploitable de 854 litres. Il est même de 2 158 l, une fois rabattus – au moyen de 2 boutons électriques – les dossiers de la banquette. L’immense plateforme ainsi obtenue est quasiment plate.

En outre, 2 vastes zones de rangements se cachent derrière autant de trappes. Il est possible d’y loger les marchandises ou bagages les plus fragiles, en plus du câble de recharge un peu perdu dans le logement arrière.

N’oublions pas le coffre à l’avant, dont l’ouverture s’effectue avec le smartphone du conducteur. Ses 117 litres sont suffisants pour y glisser 2 gros sacs à dos.

Des passagers à l’aise

Le Tesla Model Y se montre très généreux pour ses occupants. De quoi lui permettre d’endosser bien des rôles différents. Comme véhicule d’entreprise, il pourra transporter 5 adultes avec le conducteur. Comme à l’avant, ceux à l’arrière disposeront d’un dossier inclinable en 2 parties, d’un plancher plat et d’un grand espace aux jambes pour trouver la meilleure position.

Utilisé comme voiture familiale, le petit SUV électrique (comparaison par rapport au grand Tesla Model X) pourra bien sûr accueillir 3 enfants ou adolescents sur la banquette.

Ces équipages profiteront de la luminosité apportée par l’immense toit vitré fait d’une seule pièce.

Des finitions améliorées

Au volant, le conducteur retrouvera l’ergonomie des Tesla Model 3. Ainsi, l’absence de combiné d’affichage pour la vitesse et les autres informations usuelles de conduite.

L’ouverture de la production à la gigafactory de Shanghai semble avoir permis une certaine montée de niveau concernant la finition. Les éléments couramment mal ajustés ont disparu, ou sont beaucoup moins fréquents.

Cette amélioration ainsi que l’usage de matériaux d’excellente qualité (feutrine, cuir synthétique, rembourrage, etc.) apportent une très bonne impression lorsque l’on s’assied à bord du Tesla Model Y.

La fameuse tablette tactile…

Depuis la Model S, les Tesla embarquent une imposante tablette numérique et tactile qui offre toujours plus de services. C’est elle qui permet de paramétrer le fonctionnement du véhicule. Ainsi la vivacité d’accélération, l’assistance de la direction, ou le comportement à l’arrêt. Il n’est en revanche pas possible d’intervenir sur la puissance du freinage régénératif.

C’est aussi avec l’écran que s’ouvre la boîte à gants. Il sert également de support pour l’affichage des caméras implantées tout autour de la voiture. Cette fonctionnalité se montre d’ailleurs particulièrement utile pour pallier le manque d’efficacité du rétroviseur intérieur.

La tablette implantée horizontalement, comme sur la petite berline, s’ouvre au besoin sur le Web. En attendant l’arrivée de ses passagers, le conducteur dispose d’une série de jeux et de la possibilité de composer de petits morceaux musicaux.

… associée à une application smartphone

Une partie des réglages proposés sur le large écran peuvent se retrouver au besoin sur le smartphone du conducteur, grâce à une application. Comme avec la plupart des voitures électriques, il est ainsi possible de régler la température un peu avant de monter à bord. Différentes informations sont accessibles, avec la possibilité de joindre facilement le Service Center le plus proche.

La connexion entre les 2 appareils permet de géolocaliser son Tesla Model Y avec son téléphone, mais aussi de surveiller au besoin ce qui se passe autour du véhicule.

Avec l’option Autopilot amélioré, ce dernier peut être garé en utilisant le portable qu’il est possible de recharger par induction depuis un espace dédié au niveau de la console centrale.

Surprenante suspension, entre ville…

À son volant, on prend vite conscience de la largeur du Tesla Model Y. Déjà par un rayon de braquage supérieur à 12 mètres. Ensuite par la place qu’il prend dans les rues étroites.

Dans ce contexte, et avec un revêtement dégradé, le conducteur ressentira immédiatement la grande fermeté de la suspension. Plus encore que dans une Model 3 qui bénéficie déjà de réglages sportifs à ce niveau. L’effet est encore accentué par les jantes de 20 pouces.

Un élément permet toutefois de relativiser cette impression : le confort de la sellerie qui apporte un bon maintien.

… et route

Sur route, la qualité de l’amortissement est tout autre. « C’est vraiment la maîtrise absolue ! », estime Maxime Fontanier. À prendre également en compte pour le comportement du véhicule à vive allure sur une route exigeante : l’apport des pneus Michelin Pilot Sport EV. « Ils ne sautillent jamais, et pourtant je suis à vide », s’étonne encore notre essayeur. Dans ce décor, le nouveau modèle électrique du constructeur américain apparaît beaucoup plus confortable que ses concurrents.

Les pneus crissent, mais la motricité reste sans défaut. « C’est un SUV avec lequel on peut aller sur un circuit », illustre Maxime Fontanier. À cette expérience s’ajoute la capacité de l’engin à freiner court. Quid de l’endurance dans ces conditions ? N’oublions pas que le Tesla Model Y pèse un tout petit peu plus de 2 tonnes.

Ce qui reste plus léger que ses concurrents Ford Mach-E et Volvo XC40 Recharge dont la suspension a laissé échapper des rebondissements, soumis au même traitement sur cette même route.

Voies rapides

Les autoroutes et voies rapides offrent des terrains de jeux idéaux pour le Tesla Model Y. Peu de voitures en général peuvent s’insérer aussi facilement dans le trafic. Fourni de série, le régulateur de vitesse adaptatif apporte un véritablement supplément de confort à la conduite. Grâce à une molette sur la branche de droite du volant, la valeur à respecter est rapidement modifiée.

Facturé 3 800 euros en option, l’Autopilot amélioré ajoute l’aide au dépassement, en plus d’autres fonctionnalités. Oubliez en revanche la conduite autonome FSD, bridée en Europe, et qui place les occupants en bêta-testeurs contre un billet d’entrée de plus de 7 000 euros.

En matière d’insonorisation, le SUV électrique de Tesla fait un sans-faute. Un point à mettre au crédit du nouveau vitrage feuilleté épais à l’avant. Les bruits de roulement sont également très bien filtrés. Une ambiance parfaite pour apprécier la qualité sonore du système audio embarqué.

Le SUV électrique le plus efficient du marché

Lors de notre essai, le nouveau SUV électrique a affiché une consommation moyenne de 19 kWh/100 km. Pour un véhicule de ce type, c’est une excellente performance. Comme l’a témoigné l’un de ses premiers propriétaires en France, de longs déplacements peuvent aussi être avalés sans dépasser les 17,5 kWh/100 km.

Plus concrètement, avec un Tesla Model Y, on consomme environ 2 kWh de plus qu’en utilisant une Model 3. Mais rappelons que la petite berline est bien plus basse et pèse 200 kg de moins.

Les chiffres amènent à une autonomie de l’ordre de 350 km sur voies rapides, et de 400 km sur les routes limitées à 80 km/h. Le Tesla Model Y se présente ainsi comme le SUV électrique le plus efficient du marché, et de loin !

Une recharge d’une simplicité enfantine

Avant de diriger ses occupants dans une des 100 stations de recharge Tesla en France, le Model Y prépare la batterie à être régénérée à grande puissance. Cette dernière peut monter jusqu’à 250 kW, soit la valeur la plus élevée pour un SUV compact. Derrière lui, il n’y a que le Hyundai Ioniq 5 (225 kW).

Une fois sur place, l’utilisation des superchargeurs est d’une simplicité enfantine. Il suffit de décrocher le câble CCS, d’approcher le connecteur de la trappe camouflée derrière le retour du bloc des feux arrière gauches. Quand le volet s’ouvre, il ne reste qu’à brancher, sans aucune authentification manuelle. La facturation est directement liée au compte Tesla de l’utilisateur.

Équipé d’un chargeur embarqué de 11 kW, le Model Y peut évidemment être rechargé à domicile.

Plus cher qu’une Model 3

La grille tarifaire du Tesla Model Y Grande Autonomie démarre à 59 990 euros, soit 16 000 € de plus qu’une Model 3 SR+. C’est tout juste pour obtenir les 2 000 euros du bonus gouvernemental. Si vous souhaitez bénéficier de cette aide, il faudra alors oublier la peinture métallisée et les jantes de 20 pouces qui équipent l’exemplaire que nous avons essayé.

D’autres versions enrichiront prochainement la gamme. Annoncé à 66 990 €, le Model Y Performance entamera ses livraisons début 2022. Quant à la version deux roues motrices SR+, déjà proposée en Chine, elle pourrait rejoindre le catalogue européen dans les mois à venir à un tarif de l’ordre de 50 000 euros.

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