Que vaut ce fameux Smart #1, premier SUV électrique – et premier véhicule tout court – de l’ère Mercedes-Geely ? Après un premier contact en statique au mois de mai dernier, place à l’essai routier.
Renouveau en marche chez Smart ! Il est loin le temps de la petite Fortwo que l’on s’amusait à garer à la perpendiculaire. En 2022, la marque lance son tout premier SUV compact électrique : le Smart #1. Un véhicule en plein dans la tendance, qui marque aussi et surtout les ambitions d’un positionnement plus premium. Direction le Portugal, autour de l’Estérel et le long de Cascais, pour un essai survolté. Attention, il y a même de la Brabus au programme, et on vous en parle en fin d’essai.
Le Smart #1 côté look : coiffé-décoiffé
Lecteur assidu d’Automobile Propre, vous connaissez déjà le look de ce Smart #1 dans les détails. Pour rappel, le renouveau électrique de la marque prend donc la forme d’un SUV compact. Ainsi, c’est un beau bébé tout en rondeurs que l’on a en face de nous, avec ses formes plutôt douces et galbées. Si notre petit groupe est d’accord pour y voir du Mercedes EQA à l’arrière, les avis divergent sur l’avant. Personnellement (et en plissant les yeux), j’y vois une version moins racée et plus ludique du Kia EV6. Ce qui fait l’unanimité, c’est l’originalité de ce pavillon flottant qui « coiffe » le #1. On aime ou on n’aime pas, mais cela ne laisse pas indifférent. Logos latéraux, lettrages avant et arrière, grandes jantes de 19 pouces, beau toit panoramique, la volonté d’une image premium est bien là.
Dans l’ensemble, le SUV électrique reste visuellement équilibré, mais en impose tout de même de par son gabarit. Ses dimensions : 4,27 m de long, pour 1,82 m de large et 1,63 m de haut. Les porte-à-faux courts et les roues étirées aux 4 coins du véhicule lui donnent toute sa présence. Seul le bouclier avant casse l’épure avec quelques artifices, entre entrées d’air factices et calandre tout sauf « fonctionnelle » bien sûr. L’ambiance techno et haut de gamme commence dès l’approche du véhicule. La bande LED à l’avant s’anime, et les poignées affleurantes se déploient pour nous accueillir. Des fonctionnalités réactives et très fluides, dès lors que l’on s’approche avec la clé du Smart #1. Notons également la possibilité d’associer notre smartphone comme clé du véhicule via l’application mobile, pour un fonctionnement identique.
Vie à bord : bonne dose high-tech, surdose tactile
Le Smart #1 nous accueille dans un habitacle spacieux et d’apparence minimaliste. L’intérieur est très aéré, avec sa console centrale flottante à l’avant maximisant les espaces de rangement. Conducteur et passager profitent d’un confort appréciable, on est loin de se sentir à l’étroit. Empattement de 2,75 m et plancher – presque – plat profitent aux passagers arrière, qui bénéficient d’un bel espace aux genoux. Comme souvent, c’est la place du milieu qui pêche : dossier moins confortable et légère protubérance de tunnel central obligent. Le SUV électrique offre en tout cas une bonne habitabilité à bord, sans oublier la banquette arrière coulissante. En deux parties, elle se déplace sur 13 cm, portant le volume de coffre de 323 à 411 litres. Pour voyager à 4 avec des affaires dans le coffre, cela reste un peu juste. L’intérieur du #1 est moussé d’avant en arrière, et baigne dans un bel éclairage d’ambiance à la Mercedes.
À l’avant, l’ensemble des commandes et fonctionnalités sont centralisées sur l’écran central de 12,8 pouces. Le Smart #1 introduit une « personnification » de l’assistant vocal, matérialisé par un petit renard. Superflu dans l’absolu, il participe à l’atmosphère ludique et colorée de l’interface. Une interface très riche (voire chargée) puisque TOUT se passe à l’écran. Climatisation (pas de boutons physiques !), réglage des rétroviseurs, de l’affichage tête haute… Et même ouverture de la boîte à gants. Une approche un peu trop Tesla à mon goût, qui demande globalement de quitter la route des yeux pour la moindre action. Même le bouton de sélection de modes, tactile donc, est placé loin à droite. On l’aurait aimé plus accessible, plutôt que le désembuage. L’atmosphère geek et premium est au rendez-vous, juste un peu trop tactile au détriment de certaines fonctionnalités basiques.
Performances et comportement : typée confort
Notre Smart #1 Premium s’appuie sur une motorisation de 200 kW (272 ch) et 343 Nm sur le train arrière. De quoi nous propulser en silence et avec vivacité, comme toute bonne voiture électrique. C’est ainsi réactif à la pédale, docile en mode Eco, pêchu en mode Sport, et équilibré en Comfort. Mais ce qui nous intéresse, c’est son comportement. Résolument orienté confort, le SUV électrique est à la fois joueur et quelque peu imprécis. Les routes portugaises sont idéales pour attaquer un peu dans les virages et faire tressauter le véhicule, qui semble ne demander que ça. La petite familiale est tout de même rattrapée par son amortissement souple et son format, qui lui font prendre du roulis et sous-virer. L’arrière a tendance à vouloir passer à l’avant, et les mouvements de caisse sont un peu trop présents. Amateurs de conduite dynamique : c’est une voiture de ligne droite.
Concrètement, le Smart #1 n’est pas assez verrouillé pour une attaque sportive. D’autant que la direction transmet peu d’informations, ce qui n’aide pas. En tout cas, les aides et assistances sont toujours au taquet pour nous ramener sur le droit chemin. L’électronique est réactive sans être trop intrusive, du moins en ce qui concerne l’ESP par exemple. En Comfort sur route de campagne, le maintien de voie nous a mis un coup de volant aussi surprenant qu’inattendu. Ne pas – trop – se détendre au volant sur route sinueuse. Le #1 offre donc des performances que le châssis et les suspensions ne peuvent encaisser. D’ailleurs, les pneus Continental EcoContact 6 offrent l’adhérence et la maniabilité qui collent à l’approche familiale du véhicule. Son domaine de prédilection, c’est l’urbain et le périurbain en tout confort. Et ça, le SUV compact le fait à merveille.
Conso et autonomie : jusqu’à 440 km ?
En matière d’alimentation, le SUV électrique embarque une batterie de 66 kWh. Smart annonce jusqu’à 440 km d’autonomie, soit une consommation moyenne de 15 kWh/100 km. La nôtre oscille entre 17,5 et 18 kWh sur 90 km, soit environ 370 km d’autonomie. Notre parcours invite bien entendu à essayer les différents modes et à pousser le SUV de temps en temps. En conduite quotidienne (ville, départementale) nous sommes descendus à 17 kWh/100 km en mode Eco soit environ 390 km. Des chiffres légèrement différents avec la version Brabus, qui grimpe entre 20 et 22 kWh. Le Smart #1 peut compter sur un chargeur embarqué de 22 kW pour passer de 10 à 80 % en moins de 3 heures. En charge rapide 150 kW, on passe à 30 minutes. Une prestation très correcte selon nous, qu’en pensez-vous ?
Et le Smart #1 Brabus dans tout ça ?
Du style et des watts ! On commence par le style. La version Brabus accueille quelques attributs musclés et sportifs. Fausses prises d’air et bouclier plus agressif font leur apparition à l’extérieur. Le tout avec des jantes spécifiques, des liserés rouges et des badges Brabus. L’intérieur se veut des plus sportifs, avec un combo classique alcantara/détails rouges. Ça marche à tous les coups. Mais ce qui change « sous le capot », c’est l’ajout d’un moteur à l’avant et d’une transmission intégrale. Le tout pour un total de 315 kW (428 ch) et 543 Nm. Un mode Brabus vient s’ajouter aux trois autres modes de conduite. Là, le Smart #1 Brabus nous met un véritable coup de pied aux fesses. Pour rappel, il abat le 0 à 100 en 3,9 secondes. Sur la route, c’est impressionnant de réactivité à chaque coup d’accélérateur.
Mais attention : SmartPilot, régulateur adaptatif et autres assistances sont désactivés en mode Brabus. Le reste du Smart #1 reste inchangé (châssis, suspensions, pneus), le comportement décrit précédemment reste le même. Le durcissement artificiel de la direction ne procure qu’une sensation, mais pas d’amélioration en conduite sportive. Peut-être prévoir des pneus différents et plus adaptés pour une meilleure expérience dynamique ? On ressent quand même le poids supplémentaire sur l’avant, mais un amortissement un poil moins ferme que le #1 standard. Le Smart #1 démarre à 39 990 € hors bonus, compter 47 490 € pour la version Brabus. La dotation de série est sérieuse et cohérente avec les ambitions premium de la marque. Une chose est sûre, la révolution est en marche chez Smart. Quelque part entre Peugeot e-2008, Opel Mokka-e, et autres DS 3 Crossback E-Tense, le #1 se fait une place de choix. Et pour une première électrique, c’est très réussi.
À lire aussi Essai Smart Fortwo et Forfour EQ : l’électrique à moins de 10 000 eurosVous voulez être sûr de ne rien rater de l’actu des voitures électriques ?
Quelqu’un a eu l’info d’un commercial de chez smart si ils feront 0 remise ou si la version Brabus pourra être remisée pour passer sur les 47k ?
« On l’aurait aimé plus accessible, plutôt que le désembuage. »
Hmm, il semble que cette phrase se soit embuée lors de la rédaction ;)
Il y a tellement de voitures et de marques qui se disent « premium » qu’il va falloir bientôt créer une variante au dessus de premium.
Je propose « Élite », qu’en pensez vous ?
Il manque la version Pure+(moins chère), sortira en 2023 !?! Contrairement à ce que disent certains,je la trouve plus spacieuse que la Mégane, surtout à l’arrière et plus de visibilité ! ( toit panoramique )Le plus, banquette inclinable et rétractable avec trappe à skis ! Pour les thermiciens, la Brabus à le son d’une sportive ! Apparemment en option, la possibilité de tracter ! 😉
Je la voyais concurrencer la Mégane mais cette #1 semble moins spacieuse, moins bien finie, moins ergonomique avec un moins bon toucher de route et (c’est le comble) un coffre plus petit malgré un gabarit plus grand.
Il lui reste le style plutôt jovial et réussi et j’avoue que ça suffit largement pour vendre des voitures (le 3008 en est le meilleur exemple), c’est même souvent le 1er critère. Reste à savoir si les délais de livraison seront corrects car ça peut en décourager certains.
Je pensais avoir enfin trouvé la remplaçante de ma Model 3. Mais amateur de conduite dynamique, j’ai peur d’être déçu. A moins de l’emmener à Bottrop chez Brabus pour qu’ils corrigent ce qui devrait être de série sur la version à leur nom.
Personnellement je n’appelle pas cela un SUV mais une berline.
Toujours et encore du ‘premium’… Les VE normaux accessibles à 80 % des automobilistes, donc non ‘premium’, c’est pour quand ?
Simplement dommage qu’elle ne soit pas produite en Europe. Une version cabriolet serait top.
Au rédacteur: Article symp. Juste une remarque: Vous écrivez « j’y vois une version moins racée et plus ludique du Kia EV6. »
???
Moi je ferais plutôt l’analogie avec le Kia e-Soul.
Sympa ce vehicule. Je l’ai vu en avant première en Suisse il y a peu .
C’est en fait une sorte de Mini version SUV electrique. Original ( plus en vrai qu’en photos) , bien construit , bien équipé ( une fois optionnée ) ce vehicule electrique n’est en fait pas vraiment rationnel. Malgré l’empattement long la place à bord n’est pas géante , le coffre est ridicule et la fonctionnalité me semble « allemande » donc n’importe quoi si on est pas « rodé » à leurs habitudes . Comme la Mini ( l’actuelle la BM).
Gros succes dans les beaux quartiers je pense ( la barbus va faire 40% des ventes en Suisse).
Soit l’article est très bien écrit, soit la voiture est vraiment ce que je peux en attendre.(où encore les deux). En sommes je suis séduit et cela fait déjà pas mal de temps que j’attendais enfin de voir une bonne électrique arrivé de nouveau. Car si je fais un retour en arrière, peu de VE m’ont vraiment très accroché, la Model S, l’i3, les autres bonnes électriques il y en avait, mais j’avais toujours un où plusieurs points qui me plaisait pas, la Leaf pas assez d’autonomie et trop plastique, la Zoé pas pour les grands et recharge calamiteuse, l’i Pace recharge insuffisante à 7 kW et efficience trop moyenne, le Kona trop de boutons et mauvaise praticabilité.
Bref sur le papier c’est plutôt très très bien. Une super BMW i3 à 4 portes et un coffre, pourquoi pas. Alors évidemment je vais la trouver un peu longue, forcément avec 4 portes et un coffre! Un nez un peu long, un poids un peu élevé? Et bien non je veux 66 kWh de batteries et son autonomie satisfaisante. Alors oui il n’y a pas la structure en carbone renforcé de l’i3 et sa légèreté. Enfin, elle est presque parfaite de ce que je peux attendre, alors je n’attendrais peut-être pas l’arrivé de ce que aurait pu faire BMW où Tesla.
je ne doute pas un instant qu’elle aura un très grand succès et si demain je ne devais avoir plus qu’une seul voiture à la place de la model3 et de l’i3 sans aucun doute cela serait cette #1. À moins que j’attende encore l’arrivé du V2G pour une plus grande autonomie mobilité maison avec notre solaire photovoltaïque?
Alors qui sera le premier à proposer la solution ultime: l’intégration parfaite entre l’habitation, notre propre production électrique photovoltaïque et la mobilité? Tesla, Mercedes Geely, un coréen, Renault Nissan, Stelantis…
Le risque pour Mercedes, c’est de cannibaliser l’EQA, vu le prix!!!
Après avoir été produite depuis le début à Hambach, c’est finalement en passant par la case production et développement en Chine qu’elle connaitra vraiment le succès. Le concept de départ de microcitadine n’aura jamais vraiment percé malgrès un succès d’estime. C’est d’un côté triste et c’est encore un signe du déclin de l’Europe et que les gens se foutent du minimalisme malheureusement.