En Corée du Sud, le gouvernement cherche à donner un coup de pouce à ses constructeurs automobiles nationaux, Hyundai et Kia. Une nouvelle politique, qui pourrait être qualifiée de protectionniste, va être déployée pour préserver les deux marques de la guerre des prix.

La Corée du Sud va avantager Hyundai et Kia

Pour soutenir son industrie automobile, la Corée du Sud a décidé de faire évoluer son bonus écologique. En 2024, le nouveau plan prévoit une subvention maximale de 6,5 millions de wons (4 500 euros). C’est 300 000 wons (200 euros) de moins que l’année dernière. Mais pour être éligible à cette aide gouvernementale, les voitures électriques doivent répondre à des critères précis.

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Sur l’autonomie, le prix et le type de batterie. Et selon le Korea Herald, c’est justement le dernier point qui est au cœur de la nouvelle politique coréenne en matière de véhicules électriques. En effet, les modèles équipés de batteries « moins performantes », comme les batteries lithium-fer-phosphate (LFP) en provenance de Chine, sont directement visés.

Cette nouvelle condition ressemble à une réponse directe à la baisse de prix du Model Y et aux tarifs abordables des voitures de BYD. Selon les données de la China Automotive Battery Industry Alliance, BYD détient 40 % du marché des batteries LFP. L’autre géant du secteur, CATL, se trouve à la deuxième place avec près de 34 % du marché. C’est justement cette entreprise qui fournit les batteries du Model Y.

Une politique risquée ?

Et il se trouve que le SUV de Tesla se vend particulièrement bien dans le pays de Hyundai et Kia. Avec ce texte, le pays donne un avantage évident à ses constructeurs. Ils n’ont même pas besoin de baisser le tarif de leurs modèles pour gagner en compétitivité. Avec la nouvelle politique en place, la Ioniq 5 va bénéficier d’une remise supplémentaire de 2 600 euros par rapport au Tesla Model Y.

Cette décision du gouvernement sud-coréen fait écho à l’IRA (Inflation Reduction Act) instaurée par Joe Biden aux États-Unis et à l’enquête de la Commission européenne sur les véhicules électriques chinois. Toutefois, c’est un choix assez risqué. Pénaliser les voitures électriques les moins onéreuses, ou les plus populaires, pourrait freiner l’adoption de masse dans le pays.

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Le professeur Park Chul-wan, membre de la Presidential Commission on 2050 Carbon Neutrality and Green Growth, estime que « nous pourrions nous retrouver uniquement avec des modèles coûteux qui entravent la transition souhaitée ».