Rich est un mécano qui aime les Tesla. Mais, sa chaîne YouTube est un peu particulière. Sa spécialité est de réparer les Tesla, même celles qui sont classées en épaves.

Il a commencé son aventure après avoir découvert la Tesla de l’un de ses amis qui travaille pour le constructeur californien. Immédiatement devenu fan, il rêve de s’offrir une voiture de la marque. N’ayant pas les moyens de s’en acheter une neuve ni même d’occasion, il a alors une idée un peu folle. Il achète une Model S de première génération qui avait pris l’eau lors d’inondations. Après avoir dépensé 14 000 $ pour cet exemplaire dont la batterie et le moteur étaient hors d’usage, il n’a pas voulu se résigner. Il en a acheté une seconde, cette fois accidentée dont le moteur et la batterie étaient intacts.

Une chaîne YouTube pour redonner vie aux Tesla accidentées

La suite est évidente. Rich, ou Uncle Rich comme il se fait appeler, a démonté la seconde épave pour greffer ses organes sur la première. Depuis Rich roule avec une Model S noire qui a pu reprendre la route.

Et si l’histoire est plutôt sympa jusque-là, Uncle Rich a également décidé de partager cette expérience. Il a créé une chaîne YouTube baptisée « Rich Rebuilds » qu’il alimente en démontant des épaves de Tesla pour redonner vie à d’autres. Avec le temps, il a acquis bon nombre de connaissances sur les différents modèles de la marque. Il sait exactement quelles sont les pièces qu’il peut récupérer sur n’importe quelle épave de la marque.

Il lutte ainsi contre le système très verrouillé du constructeur qui n’autorise les réparations de ses voitures qu’au sein de ses propres centres de réparation, les Services Center Tesla ou bien, pour la partie carrosserie, chez des carrossiers agréés.

Tesla fonctionne comme bon nombre d’enseignes high tech. L’entreprise ne voit pas d’un bon œil que des amateurs viennent bricoler ses produits pour les remettre en état de marche à bon prix. Ce que craint le constructeur : voir des accidents graves faire la une de la presse suite à des réparations hasardeuses réalisées par des bricoleurs inexpérimentés.

C’est sans doute la raison pour laquelle la marque californienne a particulièrement bien verrouillé son système d’approvisionnement en pièces détachées. Ainsi, dès qu’une Tesla se voit déclarée officiellement épave, le constructeur interdit de vendre des pièces correspondantes à son numéro de série (VIN).

De nombreuses pièces peuvent être réutilisées

Sur sa chaîne, Rich explique comment il démonte les épaves de Tesla. Il montre aussi comment les remettre en état de marche. Il stocke également une quantité incroyable de pièces détachées dans son garage et son sous-sol. Un véritable trésor qui lui permet de donner une seconde vie aux véhicules hors d’état de rouler.

D’une certaine manière, il préserve également un peu la planète en permettant le réemploi de pièces encore en bon état. Pourtant, celles-ci étaient destinées à pourrir au fond d’une casse avant d’être broyées. Il l’explique dans la vidéo de présentation de son activité en donnant de nombreux exemples. Un pare-soleil issu d’une Tesla qui a pris feu et qui est partiellement touchée peut encore servir. Le ressort du cache du miroir de courtoisie est en bon état. Les fixations peuvent également être réutilisées après un bon nettoyage.

Ainsi une épave accidentée par l’avant offre de nombreuses pièces de carrosseries disponibles pour réparer l’arrière d’une autre voiture. Cela permet de ne pas avoir à subir les délais de livraison du constructeur, mais aussi de profiter d’une baisse du coût des réparations. Comme il l’explique, les Tesla sont construites pour durer dans le temps. Il est dommage de ne pas réutiliser tout ce qui peut l’être.

Installer un V8 dans une Tesla ?

Mais Rich ne s’arrête pas là. Après avoir démonté une Model S pour aider un ami à en restaurer une autre, il lui reste une carcasse sans moteur. La caisse étant en assez bon état, il fallait en faire quelque chose. Et c’est là qu’un projet fou est né.

L’idée de Rich est de placer sous le capot de sa Model S un moteur thermique. Mais pas n’importe lequel. Il va monter un gros V8 6.2 d’une Chevrolet Camaro avec sa transmission manuelle 6 vitesses. Le projet est d’autant plus conséquent qu’une Tesla ne dispose pas d’emplacement pour la transmission ni pour les tuyaux de gaz d’échappement.

Rich doit tout adapter pour réussir à installer ce V8 sous le capot d’une Tesla Model S avec tous les périphériques nécessaires à son fonctionnement. Il faut tout repenser, de la crémaillère de direction au faisceau électrique, sans oublier le circuit de refroidissement du moteur. Il doit également créer le tunnel de transmission en modifiant la coque de la voiture et ses renforts. Un travail de titan à retrouver dans la vidéo ci-dessous.